27 novembre 2007
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François Fillon s’est rendu en Suède vendredi dernier. Il y a rencontré le premier ministre suédois, Fredrik Reinfeldt et a évoqué avec lui, outre des questions de coopération bilatérale, les priorités de la prochaine présidence française de l’Union européenne : lutte contre le réchauffement climatique, question des flux migratoires, politique européenne de sécurité et de défense. A l’issue de l’entretien et du déjeuner qui a suivi, les deux premiers ministres ont tenu une conférence de presse conjointe.
François Fillon a ensuite prononcé un discours à la Stockholm School of Economics sur le thème des réformes françaises, avant de répondre aux questions de la salle, composée d’environ 250 chefs d’entreprises, universitaires et diplomates.
Extrait du discours :
« Nous avons lancé plusieurs grandes réformes structurelles. D’abord, une réforme des relations sociales. Nous sommes en train de débattre avec les partenaires sociaux de la modernisation de notre système de relations sociales. Nous voulons réformer les règles de représentativité des organisations syndicales. Nous voulons réformer les règles de négociation des accords pour aller vers des accords majoritaires. Nous voulons que toutes les réformes législatives fassent d’abord l’objet d’un avis des partenaires sociaux. Enfin, nous essayons d’entrer dans une logique de négociation sociale qui est celle qu’un pays comme la Suède connaît depuis longtemps.
Mais pour y arriver, il faut obtenir tranquillement la mutation des partenaires sociaux français. Les syndicats français sont très différents des syndicats suédois. Ils ont peu d’adhérents ; ils sont le plus souvent les interprètes du secteur public et ils mènent souvent encore un combat beaucoup plus frontal que pragmatique. Et les plus modernes d’entre eux sont souvent bousculés par ceux qui justement privilégient la confrontation au dialogue.
Pourtant, des syndicats forts et représentatifs sont indispensables dans une économie libérale qui doit être en permanence équilibrée par des compromis sociaux. Nous avons donc lancé une réflexion pour concevoir de nouvelles règles de représentativité des syndicats, pour moderniser nos relations sociales. Nous voulons responsabiliser les partenaires sociaux, nous voulons redonner toute sa place au contrat plutôt qu’à la loi. C’est une réforme fondamentale dont les récents événements en France montrent bien à quel point elle est nécessaire, et qui doit conduire à la mise en place d’une démocratie sociale plus vivante et plus consensuelle.
Les grèves qui ont eu lieu ces derniers jours en France sont, vous le savez, liées à notre projet de réforme des régimes spéciaux de retraite. On a réformé en 1993 le régime général de retraite. On a réformé en 2003 le régime des fonctionnaires. Et il restait le régime des agents des transports ferroviaires, des métros, des bus, de l’électricité et du gaz.
On a proposé une réforme toute simple : elle consiste simplement à harmoniser les durées de cotisation et les règles de mise en œuvre de la retraite sur le secteur public et sur le régime général. Cette réforme est en train de se faire. La grève qui a duré neuf jours s’est terminée aujourd’hui, et les discussions qui ont commencé dans les entreprises de transports sont des discussions qui ne portent pas sur le fond de la réforme mais qui portent sur les conditions de son application.