14 janvier 2008
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La circonstance l’exige : ce vendredi 11 janvier, pour l’audience de rentrée de la Cour de Cassation, les magistrats ont revêtu la robe rouge bordée d’hermine, enfilé les gants blancs, coiffé la toque noire ceinte d’un bandeau doré qui complète la tenue solennelle de la haute juridiction française. Sur le quai, au pied des tours médiévales de la Conciergerie, le Premier président et le Procureur général accueillent le Premier Ministre. Suivi du Garde des Sceaux, Rachida DATI, François FILLON gravit ensuite le grand escalier dont des gardes républicains occupent chaque pallier. Une intervention du chef du gouvernement en ces lieux est tout à fait exceptionnelle. Elle indique l’attachement de François FILLON aux problématiques de justice actuelles. Dans la chambre du Conseil, sous une fresque représentant le Paris ancien, le Premier Ministre prend le temps de saluer un par un les magistrats qui lui sont présentés. 15h30. C’est l’heure de prendre place dans la Salle d’audience.
Sur tous ceux qui le découvrent, le décor 1900 de la Salle d’audience produit une impression étonnante. Dorures, moulures, sculptures surchargées encadrant les fresques du plafond, tout est fait – jusqu’à l’excès – pour suggérer la puissance sacrée de la Loi. A droite, à gauche, les robes des magistrats colorent de rouge les travées. Devant, Philippe Séguin, président de la Cour des comptes, voisine avec le ministre de la Justice portugais, Alberto Bernardes COSTA, et le représentant de M. FRATTINI, commissaire européen en charge de la Justice. Un huissier fait entrer en cortège les premiers avocats généraux, les premiers présidents de Chambres.
« L’audience est ouverte. »
Les mots d’introduction du Premier président Vincent LAMANDA sont lyriques mais appellent à la pondération :
- Evitons, demande le magistrat, de nous duper nous-même en peignant de couleurs sombres nos institutions et ceux qui les servent.
Le Procureur général Jean-Louis NADAL dresse ensuite, avec son léger accent, un tableau fouillé de la Justice française et de ses perspectives. Il souligne l’urgence de rétablir entre la nation et ses juges la confiance que la médiatisation de certaines affaires a pu entamer :
- Le soupçon, comme la rumeur, est un poison dévastateur !
Sur ce point comme sur le reste, l’intervention très écoutée du Premier Ministre ne peut que l’avoir rassuré :
- Mon respect pour l’institution judiciaire prend racine au cœur de mes convictions républicaines. Je tire de ce respect la certitude que politique et justice peuvent se parler à cœur ouvert, commence le chef du Gouvernement. Comme la politique, la justice se trouve confrontée à des exigences d’une variété désarmante, à des demandes parfois discutables, et parfois contraires : expliquer, mesurer, punir, consoler, surveiller... La France mesure à la difficulté des responsabilités qu’elle vous reconnaît la confiance et la reconnaissance qu’elle vous accorde, et les espoirs qu’elle place en vous.
François FILLON rappelle ensuite que les valeurs des réformes engagées par Nicolas SARKOZY et lui – sécurité, respect, égalité des droits et des devoirs, unité des citoyens sous la protection de la loi – sont précisément des valeurs de justice. C’est pourquoi l’institution judiciaire doit s’associer tout naturellement au renouveau engagé. Le Premier Ministre rend hommage à Rachida DATI de la politique pénale volontaire qu’elle vient de mettre en place pour cela. Il quitte brièvement ses notes pour une annonce importante :
- Je veux vous dire que dans les cinq prochaines années, deux ministères seulement verront leur budget progresser, et progresser fortement : celui de l’Education supérieure et de la recherche, et celui de la Justice.
La réforme de la justice se fera pour la Justice, et avec elle, répète le chef du Gouvernement, dont les derniers mots portent sur l’incarcération prolongée des détenus dangereux en fin de peine – un sujet délicat pour certains magistrats :
- N’ayons pas peur d’essayer, encourage François FILLON. Soyons prudents, soyons réfléchis, prenons le temps et les précautions indispensables, mais n’ayons pas peur de transcrire en lois nouvelles des mesures qui paraissent utiles à l’aboutissement réel du travail de justice !
Le message est passé : pour assurer la sécurité des citoyens contre les criminels récidivistes, en particulier violeurs et pédophiles, le gouvernement est prêt à faire preuve d’audace. Jusqu’au fond de la salle, dont les portes ouvertes laisse voir le public massé dans le hall, on regarde le Premier ministre sortir avec l'expression d'une détermination et d'une confiance plus fortes encore.
Sur tous ceux qui le découvrent, le décor 1900 de la Salle d’audience produit une impression étonnante. Dorures, moulures, sculptures surchargées encadrant les fresques du plafond, tout est fait – jusqu’à l’excès – pour suggérer la puissance sacrée de la Loi. A droite, à gauche, les robes des magistrats colorent de rouge les travées. Devant, Philippe Séguin, président de la Cour des comptes, voisine avec le ministre de la Justice portugais, Alberto Bernardes COSTA, et le représentant de M. FRATTINI, commissaire européen en charge de la Justice. Un huissier fait entrer en cortège les premiers avocats généraux, les premiers présidents de Chambres.
« L’audience est ouverte. »
Les mots d’introduction du Premier président Vincent LAMANDA sont lyriques mais appellent à la pondération :
- Evitons, demande le magistrat, de nous duper nous-même en peignant de couleurs sombres nos institutions et ceux qui les servent.
Le Procureur général Jean-Louis NADAL dresse ensuite, avec son léger accent, un tableau fouillé de la Justice française et de ses perspectives. Il souligne l’urgence de rétablir entre la nation et ses juges la confiance que la médiatisation de certaines affaires a pu entamer :
- Le soupçon, comme la rumeur, est un poison dévastateur !
Sur ce point comme sur le reste, l’intervention très écoutée du Premier Ministre ne peut que l’avoir rassuré :
- Mon respect pour l’institution judiciaire prend racine au cœur de mes convictions républicaines. Je tire de ce respect la certitude que politique et justice peuvent se parler à cœur ouvert, commence le chef du Gouvernement. Comme la politique, la justice se trouve confrontée à des exigences d’une variété désarmante, à des demandes parfois discutables, et parfois contraires : expliquer, mesurer, punir, consoler, surveiller... La France mesure à la difficulté des responsabilités qu’elle vous reconnaît la confiance et la reconnaissance qu’elle vous accorde, et les espoirs qu’elle place en vous.
François FILLON rappelle ensuite que les valeurs des réformes engagées par Nicolas SARKOZY et lui – sécurité, respect, égalité des droits et des devoirs, unité des citoyens sous la protection de la loi – sont précisément des valeurs de justice. C’est pourquoi l’institution judiciaire doit s’associer tout naturellement au renouveau engagé. Le Premier Ministre rend hommage à Rachida DATI de la politique pénale volontaire qu’elle vient de mettre en place pour cela. Il quitte brièvement ses notes pour une annonce importante :
- Je veux vous dire que dans les cinq prochaines années, deux ministères seulement verront leur budget progresser, et progresser fortement : celui de l’Education supérieure et de la recherche, et celui de la Justice.
La réforme de la justice se fera pour la Justice, et avec elle, répète le chef du Gouvernement, dont les derniers mots portent sur l’incarcération prolongée des détenus dangereux en fin de peine – un sujet délicat pour certains magistrats :
- N’ayons pas peur d’essayer, encourage François FILLON. Soyons prudents, soyons réfléchis, prenons le temps et les précautions indispensables, mais n’ayons pas peur de transcrire en lois nouvelles des mesures qui paraissent utiles à l’aboutissement réel du travail de justice !
Le message est passé : pour assurer la sécurité des citoyens contre les criminels récidivistes, en particulier violeurs et pédophiles, le gouvernement est prêt à faire preuve d’audace. Jusqu’au fond de la salle, dont les portes ouvertes laisse voir le public massé dans le hall, on regarde le Premier ministre sortir avec l'expression d'une détermination et d'une confiance plus fortes encore.