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4 février 2006 6 04 /02 /février /2006 18:45

Excellent analyse d’Alain Lambert sur son blog concernant la situation de l’emploi des jeunes et le débat sur le CPE.

Parmi les commentaires qu’elle suscite, l’un d’entre eux écarte toute possibilité de comparaisons avec l’Angleterre au motif que ce pays dissimulerait une partie de ses chômeurs en les déclarant inapte au travail.

Cette affirmation est fausse et je vais le démontrer.

L’Angleterre est l’Angleterre comme aurait dit le Général de Gaulle et nous n’avons nul besoin de déformer la vérité pour expliquer que toutes les politiques appliquées dans ce pays ne peuvent pas forcément l’être dans le notre.

En faisant croire aux français que l’Angleterre est le royaume de la précarité on veut détourner leur attention d’une réalité. La politique de Margaret Thatcher, de John Major et de Tony Blair a permis de réduire de plus de moitié le chômage. Le plus intéressant dans cette affaire est peut être le fait que deux majorités différentes ont appliqué la même politique de l’emploi pendant plus de douze ans !

 

J’ai fait réaliser une étude sérieuse sur la comparaison du marché du travail en France et en Grande Bretagne et je veux en livrer ici quelques extraits :

 

 La France et le Royaume-Uni présentent de nombreuses similitudes tant au plan de la population que de l’économie, ce qui rend pertinent une comparaison entre les performances des deux pays.

                                                         

Le Royaume-Uni offre un tableau nettement plus florissant que son voisin d’Outre-Manche en terme d’emploi : avec une population sensiblement identique (60 millions au total, dont 39 millions en âge de travailler), on compte 28 millions d'emplois au Royaume-Uni, contre 24 millions en France. Ces emplois ne sont pas de moins bonne qualité qu’en France, le temps partiel subi est moins élevé au Royaume-Uni de même que le nombre de contrats à durée déterminée.

 

Le quasi-plein emploi britannique (5,2% de taux de chômage) est au demeurant est une réalité tangible dont n’importe quel jeune Français peut témoigner. Dans ces bons chiffres, le Royaume-Uni ne peut être exempt de manipulation statistique, mais celles-ci n’expliquent pas tout. L’essentiel de la baisse s’est produit entre 1993 et 1997 à la faveur d’une combinaison de facteurs parmi lesquels la flexibilité des salaires et des conditions d’emploi a joué un rôle déterminant.  

 

I- La réalité du plein-emploi britannique

 

Le tableau ci-après fait le point sur les principaux chiffres en matière d’emploi entre les deux pays en 2004-2005 :

 

 

Royaume-Uni

France

  • Population totale (millions)

59,8

62,2

  • Population active (millions)

30,2

27,5

  • Sans emplois (millions)

1,4

2,7

  • Emplois (millions)

28,8

24,7

dont -Temps plein

21,4

20,6

    -Temps partiel

7,3

4,1

  • emplois dans le secteur public

20,3%

19,4%

  • Taux d’emploi (2003)

              72,4%

63,4%

  • Taux de chômage (%)-BIT

5,2%

9,8%

  • Chômage de longue durée

21,2%

41,7%

  • Chômage des jeunes

12,1%

22,0%

 

 

Alors que la population en âge de travailler est à peu de chose près la même en France et au Royaume Uni (250 000 de plus au Royaume Uni en 2004), on compte 3,8 millions d'emploi de plus au Royaume Uni qu'en France  qui se répartissent ainsi :

 

    -3,9 millions d'emplois de services de plus au Royaume Uni ;

    -600 000 emplois industriels de plus au Royaume Uni ;

    -700 000 emplois dans l'agriculture de plus en France.

 

S'agissant en particulier des services il y a notamment :

    -1,1 millions d'emploi dans la distribution de plus au Royaume Uni ;

    -500 000 emplois dans les services financiers au Royaume Uni ;

    -700 000 emplois de plus dans les services immobiliers au Royaume Uni ;

    -800 000 emplois de plus dans le secteur non marchand au Royaume Uni dont 700 000 de plus dans l'éducation, 400 000 de plus dans la santé et 300 000 de moins pour le reste.

 

En terme d'évolution depuis 1998, on constate :

    -une convergence dans le domaine industriel : l'écart s'est réduit de moitié car le Royaume Uni a perdu beaucoup d'emploi et la France en crée un peu ;

    -un écart grandissant dans le domaine agricole : la France crée des emplois, le Royaume Uni en perd ;

    -dans les services, la progression des emplois publics est plus forte au Royaume Uni qu'en France : +1,1 millions d'emplois créés au RU, + 700 000 en France. En revanche, la progression est comparable dans les services marchands : +1 millions d'emploi supplémentaires dans les deux cas.

 

II Y a t’il un camouflage statistique ?

 

La critique classique des statistiques britanniques est le « camouflage » que le gouvernement opérerait par un transfert massif des chômeurs de longue durée sur le régime des pensions d’invalidité.

 

Sur ce point, nous avons donc cherché à comparer le nombre de bénéficiaires dans les deux pays :

-(i) de pensions d’invalidité, rente d’accident du travail et de maladies professionnelles,

-(ii) d’allocations chômages,

-(iii) de minima sociaux.

 

(i) Au Royaume Uni, le nombre de personne adultes bénéficiaire d’une pension invalidité et incapacité de travail est en constante augmentation passant de 1,2 millions en 1993 à 2,5 millions en 2003.

 

En France, le chiffre le plus récent de bénéficiaires d’une rente accident du travail ou maladie professionnelle donne 2.1 millions de titulaires mais doit être pris avec précaution car il date de 1985. On compte par ailleurs 750 000 titulaires de l’allocation adultes handicapés et 44 000 bénéficiaires de pension invalidité. De manière synthétique, L’INSEE évaluait en 2003 à 2, 3 millions le nombre de personnes handicapées vivant d’une rente ou d’une pension.

 

(ii) Le nombre de chômeurs indemnisé était de 0.9 million au Royaume Uni et de 2,5 millions en France en septembre 2005.

 

(iii) l' « income support », équivalent des minimas sociaux français, bénéficiait à 2,1 millions de personnes en février 2005, chiffre a peu près constant depuis 1997. Le nombre de bénéficiaires de minima sociaux est estimé à 2,25 millions en France métropolitaine (hors titulaire de l’AAH déjà compté en point ii).

 

En fin de compte, le total de bénéficiaires de pensions d’invalidité et incapacité de travail, de minima sociaux et d’allocation chômage pour la population en âge de travailler est estimé à 5,5 millions d’allocataires au Royaume-Uni (soit 8% de la population). En France, ce chiffre est supérieur à 6.5 millions de bénéficiaires (soit 10.5% de la population).

 

Ces données doivent bien sûr être appréciés avec nuance mais donnent une idée globale de la situation. Même si le Gouvernement Britanniques est large avec un certain nombre de ses bénéfices sociaux, la France ne l’est pas sans doute pas moins et ce biais statistique ne compense pas en tout état de cause le différentiel d’emploi avec la France.

 

 

 

 

2,47 millions fin 2003

Il est pourtant repris par la Cour des Comptes dans son rapport « la vie avec le handicap » (2003)

Office for National Statistics, février 2005

En tenant compte tenu du transfert des bénéficiaires de plus de 60 ans sur le régime général de retraite.

chiffres 2003-2004

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commentaires

H
Je suis très heureux de la publication de cette comparaison. Mais si vous souhaitez orienter la politique de l'emploi vers cette dynamique, comment allez-vous financer les postes des 220000 emplois publics manquant en France ?
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J
Les caricatures,<br /> Prétexte pour les islamistes c'est certain.<br /> Provocation par les Occidentaux (en particulier Charlie-Hebdo), c'est plus vrai encore.<br /> Il n'empèche que, comme chrétien (pas très fervent d'ailleurs) j'ai à chaque fois été choqué quand Jean-Paul II, malade était caricaturé. Ou dans un autre domaine Mitterand malade. <br /> <br /> Je pense que même en Occident, on ne peut rigoler de Tout.<br /> En Orient c'est une Théocratie, leurs sentiments et leur sensibilité plus à vif...il faut avoir vu les écoles coraniques, souvent seul lieu d'éducation pour comprendre.<br /> <br /> De plus c'est une erreur politique majeure et des caricaturistes et de Nicolas Sarkozi et de l'UMP qui les soutiennent.<br /> <br /> Je suis un adepte des théories d'Huddington dans le "choc des civilisations" et tout ceci me renforce dans ma croyance.<br /> <br /> On parle aussi d'un geste délibéré destiné à aviver l'antiislamisme. Je n'ose y croire. Sinon on y ajouterai la faute d'apprenti-sorcier.<br /> <br /> un UMP en Pays de Loire<br /> <br /> jeanclaude Alpi
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L
Mr Fillon,<br /> <br /> Bonjour,<br /> Malgré certaines idées, sur le fond le CPE est un signal négatif pour la jeunesse, et encouragera les mauvais comportements des employeurs qui n'en avaient pas besoin. A quand le CPE pour les femmes, pour les beurs chez Mr Bezag (il n'a pas demandé un CPE, lui, mais un job pour lui avec sa " maison de la cohésion sociale"...ds la loi. Merci Villepin. On comprends qu'il lui colle comme pas possible à chaque sortie..! Parce que Borloo il s'occupe pas aussi de cohésion sociale, lui ?..j'ai du mal comprendre) Ensuite, ce qu'il faut lire sur le site de l'Ump c'est la proposition de contrat unique. Elle ne propose pas de précariser le contrat, elle. Elle l'incrémente de garanties financières avec l'ancienneté, quelque chose qui ressemble au fonctionnariat..)), mais qui ne ressemble pas au principe du CPE. Donc, vos solutions aujourd'hui (et j'ai ma carte, mais je me demande pr combien de temps...car si ségolène aime bien Blair..?) à l'UMP sont dissonantes sur les principes de fond..Cela veut dire que les pbs st mal diagnostiqués ds leur ensemble. Ensuite, ce que je trouve incroyable c'est l'idée de Cahuc et Karmazac etc..(qui st-ils ces experts ?) qui nous disent demander que des sommes soient dirigées au Service Public de l'emploi pour permettre davantage de reconversions pour protéger les licenciés ds leur ensemble ? Certes. Mais le service public de l'emploi, il n'est pas composé d'intellectuels et de professionnels des ressources humaines, il n'a pas les moyens de ses ambitions depuis des années, et il n'est pas efficace. Je suis moi en contact avec eux depuis longtemps et la solution pour retrouver un emploi c'est des fois une formation (moi j'en suis bardée..c'est souvent d'ailleurs mon souci)), mais sur le fond, des techniques et un réseau d'informations et d'amis actifs pr vous.<br /> Les gens de l'Anpe cotoyés depuis des années n'ont mm pas le niveau pour avoir un avis sur mon CV quand je leur ai demandé et n'ont jamais répondu. Le site envoie de temps en temps une pauvre offre, quand les sites privés en sont pleins. Donc, que vous confiez des missions d'Etat à des prestataires privés payés sur volumes de résultats, oui, mais que vos gugusses Kramazac and co préconisent encore de nous piquer du blé quelque part pr le mettre sur le compte de vos bouzins d'Etat, c'est comme si vous demandiez aux blaireaux de l'Education Nationale que vous connaissez bien d'écrire des thèses et de "se juger eux-mm" ))) J'ai bien aimé moi la formule..Comme disait Coluche, les c.. c'est bien pour cela qu'ils ne se reconnaissent pas, vu que c'est avec cela qu'ils jugent. le Ca freudien )) Bien à vous, dont j'aime bcp les sous-pulls. Je suis une moqueuse. En tte amitié <br /> ps : dites à Sarkozy de ne pas soutenir ac l'ump les conneries de villepin parce que du coup, on croit qu'il pense pareil, et on voudra voter forcément pr autre chose..que des lois catégorielles déprotectrices de droits. Les jeunes n'aiment pas les soixante-huitards, il faudrait qu'ils le comprennent enfin !
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E
Moins de chomage chez les jeunes ? Moins de précarité chez les jeunes ?<br /> Signez la pétition en faveur du CPE !<br /> http://www.ensemblepourlecpe.com
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A
Bonjour à tous,<br /> <br /> L'étude de M. Fillon est effectivement très intéressante et le comparatif des politiques de l'emploi ne m'étonne pas... malheureusement.<br /> <br /> J'ai aujourd'hui 27 ans. Ce constat on pouvait déjà le faire il y a 10 ans. J'ai passé une année à Londres en 1997. Là bas, en une année, j'ai été viré au moins 4 fois et à chaque fois je retrouvais un emploi dans les 3 jours. J'étais avec des copains Français, c'était devenu presque un jeu. Pour nous c'était tout simplement impensable. Nous n'avions jamais connu une telle liberté. Car, en Grande Bretagne, cette liberté est bien partagée entre les employeurs et les employés. Il ne faut pas l'oublier. J'ai été vraiment marqué par cette expérience de flexibilité... Aujourd'hui je la recherche dans mon parcours professionnel. Cet état d'esprit permet de prendre des risques et d'être plus ambitieux. Et cela fait un bien fou. Bien sur je ne vais pas vous dire que tout était rose. Je pense notamment aux services de santé médiocres, à la difficulté de se loger dans Londres et bien entendu au climat ;-).<br /> Tout ça pour dire que de l'autre coté de la manche, il y a une vitalité qui réveille les esprits, les ambitions et les rêves...<br />
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G
Chômage, la France toujours à la peine !<br /> <br /> Depuis vingt-cinq ans, nos politiques nous promettent la baisse du chômage ! Toutes les formules ont été essayées, emplois aidés, T.U.C., stages, emplois jeunes, exonérations de charges, contrats de travail divers et variés, CNE, CPE, indemnisation longue et généreuse pour acheter la paix sociale, etc. <br /> Seule la formule qui marche n'a pas été mise en œuvre en France !!!<br /> A savoir le " vrai libéralisme"<br /> celui qui a sauvé de la faillite et du déclin, le Canada, la Grande Bretagne, l'Australie, et tous les pays qui ont fait des réformes de structure courageuses.<br /> <br /> -Avec pour résultat, en 10 ans, une croissance du PIB de 35à 45%.<br /> -Une baisse des dépenses publiques de 35 a 45 %.<br /> -Une baisse des impôts pour les citoyens et les sociétés.<br /> -Avec une baisse considérable et durable de leur chômage.<br /> <br /> Il faudra admettre une fois pour toutes, clairement, en France, l'économie de marché, ouvrir le plus possible l'économie à la liberté, rejoindre les sociaux-libéraux européens. Tony Blair, Angéla Merkel, Zapaterro, etc.<br /> <br /> Réduire le poids et le coût de l'état, simplifier le système fiscal, supprimer l'ISF, ne plus diaboliser les entrepreneurs, les "riches" qui participent avec leur talent et leurs capitaux à la création des emplois que nous souhaitons pour nos enfants. <br /> <br /> La droite et la gauche, au lieu de pleurnicher aujourd'hui, auraient mieux fait de créer les conditions d'un meilleur environnement économique pour les entreprises. Eux qui sont opposés aux fonds de pension français au profit des fonds de pension anglo-saxons qui possèdent 50 % des entreprises du CAC 40 ! La France est le seul pays qui compte plus de fonctionnaires que d'actionnaires !<br /> <br /> Les entreprises manquent d'investisseurs car les prélèvements obligatoires servent à financer les frais exorbitants de fonctionnement de notre très cher Etat Obèse, dilapidateur, mauvais gestionnaire de nos finances, de ses personnels, qui pour faire ses fins de mois accumule une dette abyssale ? <br /> Beau cadeaux pour nos enfants ! Des dettes, un marché du travail atone, le financement de nos retraites. <br /> <br /> Gele.gerard@wanadoo.fr <br /> <br />
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D
Certains ne sont pas contents de leur salaire, de leur horaire. D'autres ont peur de perdre leurs avantages et se lancent dans de grèves préventives/. D'autres encore veulent du travail mais sans précarité. Il y a une solution. Que ceux qui ne sont pas satsfaits de ce qu'on leur propose créent leur propre emploi et après embauchent ceux qui revendiquent avec eux. Ainsi, ensemble, ils pourront de mettre d'accord pour cumuler temps de travail réduit, salaire confortable et garantie de l'empoi.
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G
Cher François Fillon<br /> Votre argumentaire est particulièrement bien étayé par des chiffres qui sont très intéressant à analyser.<br /> Ils ont surtout le mérite de faire apparaître des différences notoires, entre les orientations économiques anglo-saxonnes et les nôtres.<br /> <br /> Ils montrent que l’Angleterre à « su développer » mieux que nous ( ou ils sont la conséquence de choix économiques) un nombre important d’emplois dans certains secteurs de services qui sont lies à ces choix.<br /> <br /> Certainement grâce à une fiscalité adaptée, mais pas seulement (ils ont aussi sur ce plan là, par rapport à nous, l’avantage d’être des anglo-saxons (ceci expliquant cela)), Londres est devenu une place financière importante, sinon la place financière Européenne.<br /> De fait, l’essentiel des officines de services et de conseil, dont l’activité est basée sur la spéculation financière est allée s’implanter (ou s’est crée) sur place (d’ou les 500 000 emplois de plus dans le secteur).<br /> La finance appelant la finance, il n’est pas anormal qu’un nombre important d’officines basées sur la spéculation immobilière soient venues s’établir sur place (d’ou les 700 000 emplois de plus dans le secteur).<br /> <br /> A titre personnel, je n’intègre pas les emplois de la distribution ou plus généralement du commerce dans la catégorie des services, mais ce n’est qu’une question d’appellation.<br /> Le chiffre 1,1 millions d’emploi de plus que nous dans la distribution est étonnant.<br /> Il faut peut être y voir que le monde de la finance attire beaucoup de commerces dans le secteur du luxe, ce qui n’aurait rien de surprenant.<br /> <br /> Du constat de ces chiffres, on pourrait en déduire que la France à voulu conserver une activité agricole et rurale (700 000 emplois de plus (que Blair nous reproche de subventionner) à mettre en face de leurs 600 000 emplois industriels de plus) alors que dans le même temps l’Angleterre basculait dans le monde de la finance.<br /> Ceci produisant 10% de PIB de plus avec 2 millions d’habitants de moins peut expliquer bien des différences de modèle économique, qui se répercutent sur le marché de l’emploi.<br /> <br />
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J
Une remarque justifiée de sarKOMzy est l'absence fréquente de langage clair pour le public de la part des politiques.<br /> <br /> Cependant, je suis désolé de contredire sarKOMzy sur quelques points: PIB et consommation ont des définitions claires peut-être pas connues de tous il est vrai.<br /> <br /> Par contre, les termes que vous employez "existence décente", "précarisation de l'existence", "régression sociale" qui sont à la fois peu clairs et bien abstraits, dont nous abreuve l'opposition parlementaire actuelle afin de susciter sciemment de la peur et de la méfiance parmi le public - des mots étranges et mal définis, ça fait peur - vous les répétez de façon réflexe sans vous poser la question de leur définition réelle si elle existe.<br /> Essayez donc de me définir de façon irréfutable ce qu'est une existence décente ou une régression sociale ?<br /> <br /> Pour être honnête avec les citoyens, il faut définir les mots qu'on emploie et chiffrer si il y a lieu, arrêter de manipuler leur peur inconsciente en jouant de néologisme et autres néojargons.<br /> <br /> PS: Merci Mr Fillon pour votre intéressant blog à l'écoute des internautes français et de votre participation dans les débats, vous ne faites pas de l'excès de censure contrairement aux blogs d'autres politiques dans les commentaires.
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S
Fléxibilité ? Pourquoi pas. Personnellement, j'y suis favorable avant même toute considération économique. En 18 ans de salariat, je n'ai jamais eu un CDI. (Qui dit mieux ?) Alors hein, la fléxibilité je connais... et j'y trouve mon compte. Mais je ne cracherais pas sur un (bon) CDI !<br /> <br /> En revanche, toute fléxibilisation de la ressource humaine doit être accompagnée de la sécurisation du revenu minimum pour une existence décente (1000 € pour une personne seule vivant en Province). Sinon on aboutit à la précarisation de l'existence. Autrement dit, on opère une régression sociale. Et je puis vous confirmer que ça vous file une certaine aversion (euphémisme poli)pour le libéralisme dans sa déclinaison jungle.<br /> <br /> Le but poursuivi est le progrès social pour tous. C'est une oeuvre collective qui implique que les différents acteurs se vouent une confiance réciproque et donnent des gagent de leur volonté d'aboutir à une organisation socio-économique gagnant-gagnant simultanément. Pas de promesses ! Des actes...<br /> <br /> Ce n'est pas un problème puisqu'il "est" démontré que la fléxibilité à la britannique favorise la création de richesse. On peut donc s'engager à redistribuer dans le même temps que les travailleurs optent pour la fléxibilité.<br /> <br /> Et puis de grâce, faites aussi un effort pour réenchanter le monde autrement qu'en nous parlant de PIB et de consommation. De ce point de vue, droite et gauche sont aussi ringardes l'une que l'autre !
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F
Le CNE et le CPE ne méritent  pas ce qualificatif de scandaleux. Ils constituent une tentative méritoire d'assouplissement d'un droit du travail qui conduit la France à conserver depuis 15 ans un niveau de chômage beaucoup plus élevé que les autres pays européens où justement le marché de l'emploi est beaucoup plus flexible.La rançon de la rigidité de notre droit du travail c'est plus de chômage et finalement plus de précarité. Nous sommes dans les premiers pays européens pour le travail intérimaire par exemple.Le CPE est un vrai progrès pour les jeunes qui galèrent aujourd'hui entre 6 et 8 ans en moyenne avant d'obtenir un CDI. Ce nouveau contrat devrait faciliter leur embauche et leur permettre d'acquérir des droits comme dans le cas d'un CDI classique.Ces tentatives d'assouplissement du code du travail sont cependant partielles et devraient selon moi déboucher à terme sur une révision plus profonde.
B
Je viens de retrouver dans mes documents archivés les données suivantes sur l'emploi en France :<br /> <br /> EMPLOI<br /> <br /> 20,9 millions.<br /> <br /> C'est le nombre de Français qui vivent des prestations publiques au sens large. La France compte environ 12,1 millions de retraités, 5,2 millions de fonctionnaires, 2,5 millions de chômeurs indemnisés et 1,1 million de RMIstes. Ce cumul est à comparer au nombre de salariés du privé. En 2003, l'Insee en dénombrait 16,4 millions auxquels s'ajoutent près de 2,8 millions de travailleurs non salariés, soit un total de 19,2 millions d'individus. Dans les prochaines années, l'écart se creusera plus encore, du fait du baby-boom. Actifs, au travail!<br /> <br /> Je n'ai pas gardé la source. C'est une autre approche du problème digne d'intérêt!.<br />
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J
Juste quelques remarques de la part d'un "jeune", particulièrement aux critiques du CPE comme Jean Ploi dont j'ai rapidement parcouru le blog:<br /> - ces personnes ont une attitude typiquement chauvine, on leur donne des données sur un pays où les choses vont mieux qu'en France, ils cherchent tout de suite des défauts dans ce pays étranger pour en conclure: "le Royaume-Uni, c'est pas si bien que ça, il y a plein de choses cachées". Conséquence de ce mode de pensée, de "la France va mal, il y a des pays étrangers qui vont mieux", on en vient à "ces pays vont pas si bien que ça, leur système a des défauts, donc la France c'est mieux donc la France va bien il faut en rester au système actuel", bref un raisonnement digne de Descartes !<br /> - les personnes, notamment des politiques qui critiquent des mesures telles que le CPE ont pour principal argument que ce seront des emplois dits "précaires" et que la pauvreté va augmenter. Or ces personnes n'ont jamais été au chômage et n'ont à mon sens aucune légimité pour dire que le chômage est préférable à un emploi "précaire" et celà à des visées purement électoralistes. Moi je pense: essayons et voyons si ça marche. Au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, le CPE et le CDD, c'est toute la vie et pourtant leur PIB est supérieur à celui de la France, et ils sont en situation de plein emploi, c'est un fait.<br /> Regardons nos problèmes avant de nous autosatisfaire dans nos - rares - points positifs au niveau économique.<br /> Chez nos voisins, regardons leurs réussites et cherchons à nous en inspirer au lieu de tout de suite les critiquer sur des points bien mineurs comparés aux performances de leurs systèmes sociaux.<br /> Comme a dit un certain T. Blair: "Il n'y a pas de politique de gauche ou de droit, il n'y a que des bonnes et des mauvaises politiques."<br /> Signé Joe
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G
Cette note comparative sur l'emploi en France et au Royaume Uni est très intéressante.<br /> <br /> Jean Ploi : A propos de la pauvreté, peut-on comparer les chiffres de cette étude INSEE à ceux d'une étude comparable sur la pauvreté en France ? Cela permettrait de se rendre compte de la différence entre les deux pays sur ce point et cela constituerait un point de comparaison supplémentaire à ajouter aux chiffres de M. Fillon.
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F
C'est exactement ce que je vais faire!
J
Bonjour Monsieur Fillon,<br /> Moi aussi, je vais faire comme Mr Bordenave-Gassedat. Je vais diffuser votre article sur mon blog. Je précise que je suis agent de l'Anpe.<br /> Je dois cependant vous dire que j'ai une réserve vis à vis du nombre de chômeurs (2,7 millions) car on ne prend en considération que la seule catégorie 1 (personnes sans emploi et immédiatement disponibles qui recherchent un emploi à temps plein et à durée indéterminée). En mentionnant, toutefois, le volume de la population en age de travailler et en faisant ressortir, du même coup, le nombre de personnes qui pourraient travailler et qui ne sont pas au travail, on voit immédiatement qu'il y a bien une différence de FOND entre la France et l'Angleterre, à l'avantage de l'Angleterre.
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J
Vous ne parlez pas de l'augmentation de la pauvreté au Royaume Uni : "La pauvreté après plus de deux décennies de hausse presque ininterrompue se maintient à un niveau élevé et concerne 20% à 25% de la population, quelle que soit la façon dont on la définit, en termes strictement monétaires ou plus largement de conditions de vie matérielles difficiles ou encore de pauvreté subjective" source http://www.insee.fr/fr/ffc/ficdoc_frame.asp?ref_id=es383-384-385f&doc_id=1525<br /> <br /> Pour en revenir aux titulaires de rente accident de travail ou maladie professionnelle, en France rien ne leur interdit a priori de s'inscrire comme demandeurs d'emploi, sous réserve d'une visite devant le médecin de main d'oeuvre en cas de doute sur la capacité à occuper un autre emploi. Qu'en est-il au Royaume Uni ?
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F
Je viens de lire le rapport auquel vous faites référence. Je note qu'il reprend à son compte les habituelles affirmations sur le marché du travail en Grande Bretagne dont je démontre dans la note publiée samedi qu'elles sont fausses!Mon propos n'est pas de parer le modèle britannique de toutes les qualités mais d'obliger les français à regarder en face les mauvais résultats de leurs politiques de l'emploi depuis vingt ans.Avec une population inférieure de deux millions à la notre, les Britanniques ont deux millions d'actifs de plus que nous. C'est un fait! J'ajoute que leur PIB était inférieur au notre de près de 15% au début des années 80. Il est désormais supérieur de 10%!Il y a certainement des améliorations a apporter au système britannique de redistribution. Mais avouez qu'il est plus facile de redistribuer avec une richesse nationale supérieure à la notre.Je vais poursuivre l'étude des chiffres que vous citez sur la pauvreté et les comparer aux notres.
C
Encore merci pour toutes ces informrtions. Il faudrait que les médias fassent le relais...
Répondre
J
a MM Fillon et Lambert:<br /> cette etude sur l'emploi en GB devrait être diffusée en masse car ce "canard" sur l'emploi en GB est typique de l'autocomplaisance Française qui nous fait tant de tort en niant la tendance à la perte de vitesse Française par rapprt à nos grands voisins immédiats: AL, GB, IT, ES... <br /> <br /> je me suis permis d'en "diffuser" les conclusions auprès de mon cercle relationnel ou certains me qualifient de "déclinologue" quand j'évoque le dynamisme Britannique
Répondre
B
Je reste sans voix. Enfin un écrit sur le sujet, qui est concis, clair et bien documenté.<br /> <br /> Monsieur Fillon, il faut faire circuler ce que vous venez d'écrire (je vais le faire). Il faut que les français connaissent la réalité et éliminent ces politiciens qui cachent ou travestissent la vérité pour mieux occulter leur lâcheté devant las syndicats et leur impéritie.<br /> <br /> Encore bravo!<br /> <br />
Répondre

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