Il y a quelques semaines j’écrivais ma surprise devant le refus du juge Burgaud de dire les mots qu’attendaient les victimes de cette erreur judiciaire.
Aujourd’hui je veux dire ma désapprobation devant l’excès de médiatisation de l’audition du juge devant la commission d’enquête.
Pour que la pratique des commissions d’enquête parlementaire s’impose comme un instrument essentiel de la démocratie et participe à la réhabilitation du Parlement il convient que leur déroulement soit strictement codifié.
L’audition du juge Burgaud devrait se dérouler dans des conditions identiques à celles des autres auditions.
La pression mise par les chaînes de télévision sur cette audition pose un problème de principe.
Depuis ce matin le juge est traqué par les équipes de télévisions. Des images de la salle d’audition passent en boucle et des heures de talk show préparent l’opinion à ce qui ressemble de plus en plus à un procès en direct.
Il faut que le parlement fixe des règles pour éviter ces dérives.
Si une chaîne de télévision veut retransmettre les auditions de la commission d’enquête elle devrait, selon moi, être obligée de les retransmettre dans leur intégralité.
Il ne s’agit pas d’un spectacle, ce n’est pas de la télé réalité ! On ne devrait pas pouvoir choisir les images les plus spectaculaires qui vont donner à l’opinion une vision partiale et partielle du travail de la commission.
Il serait dramatique que ces débordements condamnent le principe même de la retransmission des débats des commissions d’enquête parlementaires.