Réponse faite hier devant l'Assemblée par le Premier ministre à Monsieur Jean Leonetti, député UMP.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député,
Depuis un an, sous l’autorité du président de la République, avec le Gouvernement et la majorité, nous avons l’honneur de conduire notre pays. La première chose que je voudrais vous dire en cet anniversaire, c’est que nous avons tenu les engagements que nous avions pris devant les Français. Et nous avons engagé la moitié des promesses qui avaient été celles de Nicolas Sarkozy et des parlementaires de la majorité, pour changer en profondeur notre pays.
Nous avons réformé les universités qui, désormais, optent presque toutes pour le statut d’autonomie qui leur a été proposé. Et dans le même temps, nous avons augmenté de manière considérable les moyens de l’enseignement supérieur et de la recherche, parce que pour nous, l’avenir est notre priorité absolue.
Nous avons engagé la libération du travail avec une première étape, qui est la défiscalisation des heures supplémentaires. Cette première étape a déjà donné lieu à une augmentation au mois de mars de 28 % des heures supplémentaires. Mais ce n’est qu’une première étape vers l’objectif qui est le nôtre, qui est de sortir définitivement du carcan des 35 heures. Et surtout, mesdames et messieurs les députés, les heures supplémentaires défiscalisées, c’est le signe d’un changement profond dans notre pays. Car qui, aujourd’hui, parle encore de "RTT", de "diminution du temps de travail", de "partage du temps du travail", comme une solution aux problèmes de l’économie françaises ? Ceux qui disent "nous", ils sont minoritaires dans notre pays, et ils continuent à vouloir lui imposer un traitement qui a été à l’origine de bien des maux dont nous pays a souffert.
Nous avons engagé la mise en œuvre de "la flexi-sécurité", que tout le monde met dans ses programmes de campagne sans jamais le faire, avec la fusion de l’ANPE et de l’Unedic, avec la mise en œuvre du nouveau contrat de travail qui a été décidé par les partenaires sociaux, et je voudrais faire remarquer à l’Assemblée nationale que c’est la première fois depuis les années 60 que des partenaires sociaux se mettent d’accord sur une réforme du contrat de travail. C’est aussi un signe que le dialogue social dans notre pays progresse.
Nous avons supprimé les droits de succession pour 95 % des Français. Nous avons instauré le service minimum dans les transports et à l’école, c’est une mesure qui est plébiscitée par nos concitoyens. Nous avons réformé les régimes spéciaux de retraites qu’on disait impossibles à réformer. Et en le faisant, nous permettons l’harmonisation désormais progressive de tous les régimes de retraites. Ceux qui continuent de critiquer ces mesures, sont les mêmes qui réclamaient en 2003 l’abrogation de la loi sur les retraites, et qui maintenant nous expliquent que, "40 ans ça va bien, mais 41 ans ce n’est pas possible". Encore un effort, mesdames et messieurs de la gauche, et vous ferez ce qu’ont fait tous les partis de gauche en Europe, c’est-à-dire que vous aurez participé au sauvetage des régimes de retraites de votre pays.
Nous avons instauré les peines planchers - on disait que c’était impossible - : plus de 7.000 peines planchers ont été prononcées par les tribunaux. Nous avons mis en œuvre la loi de rétention de sûreté, dont on voit encore avec les événements récents combien il était nécessaire de légiférer sur ce sujet. Nous avons mis en place le crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunt pour ceux qui veulent acquérir leur logement, au moment même où le marché du logement dans notre pays avait besoin de cette mesure de soutien.
Et enfin, et peut-être surtout, nous avons débloqué la crise européenne. Nous le devons essentiellement à l’action du président de la République, et je veux dire que seul Nicolas Sarkozy était en mesure de débloquer la crise européenne car il était le seul candidat à s’être engagé avant la campagne, et sur le contenu du Traité simplifié, et sur le vote par le Parlement de ce Traité simplifié. N’importe quel autre candidat se serait trouvé en situation de blocage.
Voilà, Mesdames et Messieurs les députés de la majorité, le bilan d’un cinquième du quinquennat. Et je voudrais vous remercier du travail qui a été le vôtre et de votre engagement dans ce bilan.
Alors, évidemment, il reste encore beaucoup à faire. Il reste beaucoup à faire pour atteindre le plein emploi, ce que nous allons faire avec la réforme de l’assurance chômage et en particulier la mise en œuvre de la dégressivité des indemnités de chômage pour les chômeurs qui refusent plus de deux offres d’emploi "raisonnables". Nous allons nous engager à réduire la pauvreté d’un tiers en cinq ans, et l’arme principale de cette lutte contre la pauvreté ce sera le Revenu de solidarité active. Nous allons agir pour la croissance et le pouvoir d’achat avec la loi de modernisation de l’économie, en introduisant plus de concurrence dans notre économie. Chacun se souvient qu’à chaque fois qu’on a introduit plus de concurrence dans notre économie - je pense en particulier aux télécommunications -, on a obtenu une baisse des prix et une augmentation de l’offre de service.
Nous allons engager la réforme de la représentativité syndicale et du dialogue social, en nous appuyant sur une position commune signée par les partenaires sociaux. Nous allons mettre en œuvre les engagements du "Grenelle de l’environnement". Et enfin, j’en terminerai par là, mais je voudrais rappeler à l’opposition qui ignore une nouvelle fois les règles de la Constitution, que lorsque le Premier ministre s’exprime, il s’exprime comme il veut à l’Assemblée nationale ! Mais peut-être est-ce que cela vous gêne d’entendre mis en œuvre l’ensemble des engagements du président de la République ! Eh bien, nous allons terminer par la réforme de la Constitution pour adapter la Constitution de la Vème République à l’évolution de la société française, pour donner plus de pouvoir au Parlement.
Mesdames et Messieurs les députés, la majorité peut être fière du travail qu’elle a accompli. Naturellement, il reste quatre ans pour mettre en œuvre l’ensemble des engagements qui sont les nôtres. Mais je voudrais solennellement dire devant vous, que rien ne nous détournera de notre objectif, et cet objectif c’est une France plus forte, qui protège mieux ses citoyens.