Avec 11 450 015 voix, soit 31,18 % des suffrages exprimés, Nicolas Sarkozy réalise le meilleur score au premier tour d’une élection présidentielle depuis 1974.
Il réduit à 10% le score de l’extrême droite que la politique irresponsable de la gauche et l’insuffisante résolution de la droite avait laissé se développer jusqu’au tremblement de terre politique du 21 avril 2002.
Il ouvre la voie d’une véritable rénovation de la vie politique française et d’une transformation en profondeur de notre organisation économique et sociale si nécessaire pour nous adapter aux défis du monde.
Dimanche soir, rares étaient les commentateurs et les responsables politiques à percevoir l’importance de ce résultat. La plupart se préoccupaient de savoir quelles consignes de vote donneraient François Bayrou ou Jean Marie Le Pen, quels accords seraient passés par les Etats Majors, comme si l’élection présidentielle n’était qu’une forme atténuée de la guerre civile !
Les rescapés du Parti Communiste et des formations d’extrême gauche appelaient à « faire barrage » à Nicolas Sarkozy » et les responsables socialistes entonnaient le stupide « Tout sauf Sarkozy » qui leur avait déjà si bien réussi au premier tour ! Ils ne se rendaient pas compte qu’ils insultaient ainsi un tiers des français qui ont voté dimanche dernier et qu’ils revêtaient à nouveau les habits du sectarisme qui a si souvent caractérisé la gauche française.
Ces socialistes sont les fils de ceux qui écrivaient sur les affiches du général de Gaulle : « le fascisme ne passera pas », qui accusaient d’ « anticommunisme primaire » les hommes et les femmes qui osaient émettre des doutes sur les démocraties populaires et qui scandaient « Chirac Facho » en 1988. Ce sont des sectaires qui ne supportent pas qu’on puisse penser différemment d’eux. Ce sont des républicains qui n’aiment le peuple que lorsque le peuple vote pour eux.
Pour que le changement que les Français ont appelé de leurs vœux dimanche dernier se concrétise, il est indispensable que nous ayons un deuxième tour digne, un deuxième tour qui permette un vrai choix entre deux projets de société, entre deux conceptions de la Nation, entre deux façons de concevoir la politique. Pour que ce débat ait lieu et qu’il ne soit pas escamoté comme par le passé, il faut que la gauche accepte la dure réalité des urnes et qu’elle accepte une confrontation honnête, sans recourir aux artifices de la diabolisation qui n’a pas d’autre objet que de dissimuler les insuffisances de son programme et l’impréparation de sa candidate.