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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 08:51

 

 
François Fillon ouvre les sessions nationales de l'Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale (IHEDN) et de l'Institut National des Hautes Etudes de la Sécurité et de la Justice (INHESJ) le vendredi 8 octobre 2010 à l'Ecole Militaire.

 

Monsieur le Ministre,

Messieurs les officiers généraux,

Mesdames et messieurs

C’est un grand plaisir d’ouvrir cette année encore votre séminaire inaugural. Cette rentrée à l’IHEDN et à l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice, en présence du Collège Inter-armées de Défense, est emblématique des nouvelles synergies stratégiques que nous devons traiter et maîtriser.

Vous avez pris comme sujet d’étude pour votre session de I’IHEDN les défis de l’arc de crise. Vous ne vous êtes pas trompé, le durcissement d’un arc de crise allant de la zone sahélienne à l’ensemble Afghanistan-Pakistan, en passant par le Proche-Orient, le golfe arabo-persique et le golfe d’Aden, est l’une des évolutions majeures sinon l’évolution majeure du contexte sécuritaire actuel.

Cette année encore, de nouvelles zones ont été gagnées par la poussée islamiste, par l’implantation de groupes terroristes et la multiplication des trafics. Ces nouvelles zones accentuent l’instabilité, l’instabilité liée aux insurrections en Afghanistan, en Somalie, au Yemen, à la piraterie au large des côtes somaliennes, ou aux tensions entre Etats liées au risque de prolifération des armes de destruction massive, je pense notamment à l’Iran.

L’extension progressive de cet arc modifie les données de la sécurité pour la France et pour l’Europe et conditionne de plus en plus nos engagements militaires et sécuritaires.

Je pense à notre participation à l’opération Atalante au large des côtes somaliennes. Je dois d’ailleurs rappeler que c’est la France qui a été à l’origine de la mobilisation de la communauté internationale sur cette question ; à notre présence au sein de la Finul au Liban; à notre action diplomatique sur le dossier nucléaire iranien ; ou à l’accord de défense qui a été signé avec Abou Dhabi où nous avons installé une base.

Simultanément, nous voyons émerger des comportements nouveaux visant à déstabiliser les Etats, au travers des partenariats d’opportunité entre réseaux criminels et terroristes, à travers des organisations en réseaux, ou encore à travers l’exploitation de la technologie.

Leur développement dans certaines régions est facilité par la carence des structures étatiques et par l’extension des zones de non-droit, ce qui doit nous alerter sur la nécessité d’investir dans la durée en faveur du développement et de la gouvernance.

Ainsi la bande sahélienne cumule immigration clandestine, radicalisation religieuse, apparition de nouvelles routes de la drogue, trafics d’armes illicites, blanchiment d’argent et risques sanitaires. Cette situation crée déjà une pression sur les Etats du Maghreb, mais elle a aussi des incidences directes sur notre sécurité et nos intérêts. 

Avec le Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité, nous avons essayé d’anticiper ces évolutions et nous avons adapté notre organisation en conséquence. Le Secrétariat Général de la Défense et de la Sécurité Nationale a orchestré une mobilisation qui a conduit au maintien et à l’adaptation des plans de sauvegarde, au maintien du plan Vigipirate, et à celui d’un dispositif réactif de sûreté aérienne et maritime.

Nous avons formalisé un nouveau contrat opérationnel avec les armées qui prévoit le déploiement de 10.000 hommes sur notre territoire en cas de crise. Et enfin nous disposons désormais de trois centres complémentaires spécialisés dans la gestion de crises : Au Centre de Planification et de Conduite des Opérations au Ministère de la Défense et au Centre de crise du Quai d’Orsay, s’ajoutent désormais le Centre interministériel de crise de la Place Beauvau.

A l’extérieur, nos armées ont engagé un redéploiement de leurs forces prépositionnées pour tenir compte de l’évolution des menaces. La montée en puissance du détachement français aux Emirats Arabes Unis marque notre volonté d’être partie prenante de la sécurité dans cette région. Enfin, en Afrique, nous avons lancé, sur la base du partenariat et de la transparence, la renégociation de nos accords de défense avec 8 pays et 5 de ces accords ont déjà été signés.

Si nous avons globalement anticipé, et je crois correctement, les évolutions du contexte stratégique, personne en revanche n’avait pu prévoir la crise financière qui a frappé en 2008, et qui a été suivie cette année par la crise de la dette souveraine de certains Etats en Europe dont chacun a pu constater qu’elle avait un moment menacé l’existence même de la monnaie européenne.

Je vous en parle parce que ce choc n’est évidemment pas sans incidences sur les dépenses publiques, y compris les dépenses militaires, et cela pour tous les Etats européens. Comme l’a révélé la situation de la Grèce, un pays mal géré peut perdre le contrôle de son destin. Et une dette qui n’est pas maîtrisée peut mettre en danger l’indépendance d’une nation.

Notre Gouvernement a décidé d’engager un effort massif pour réduire ses déficits. Et je veux dire devant vous que cet effort ne peut pas être l’effort d’une année ou même de trois années. C’est un effort de dix ans pour remettre notre pays dans une situation d’équilibre budgétaire qu’il n’a pas connu depuis 1976.

Dans ce cadre là, il faut évidemment maîtriser les dépenses d’armement et optimiser l’utilisation des crédits. Mais avec le Président de la République et le Ministre de la Défense, nous sommes conscients des risques que comporterait une trop forte compression des budgets de défense.

 

Avec la fin de la guerre froide, nous savons que les menaces n’ont pas disparu ; elles se sont déplacées, elles ont changé de nature, et cela n’est pas en nous contentant de faire durer des moyens d’hier que nous saurons gérer les crises de demain. L’un des risques principaux, c’est celui d’un décrochage capacitaire des pays européens alors même que les budgets de défense dans le monde ne cessent d’augmenter : + 6% en moyenne rien que sur l’année dernière.

 

Ce chiffre signe la volonté des pays émergents comme la Chine, ou comme l’Inde ou comme le Brésil de jouer un rôle actif, un rôle qui soit à la hauteur de leur développement économique. Il ne faut pas forcément y voir une nouvelle menace, mais il faut être conscient que cela aura des conséquences sur la gestion future des crises internationales. Si nous voulons continuer à peser sur la scène internationale, les pays européens ne peuvent pas se contenter du seul magistère de la parole.

 

Nous devrons continuer à disposer de moyens de défense, de moyens de défense crédibles et de capacités d’intervention utiles, dotées d’une valeur ajoutée réelle par rapport à celles des autres puissances.

 

Nous devons également être vigilants face au risque d’un décrochage technologique. La réduction des budgets de défense n’est pas sans impact sur l’industrie de défense européenne et si nous n’y prenons pas garde et si nous répétons les erreurs du passé, la survie de cette industrie européenne de défense pourrait être menacée, et nous serions alors plongés dans une totale dépendance stratégique.

 

Pour éviter ces écueils, nous avons fait des choix. Notre premier engagement, c’est le maintien de l’effort français en matière de dissuasion nucléaire. La dissuasion nucléaire reste dans le monde aujourd’hui un moyen pertinent et indispensable pour la défense de nos intérêts vitaux. Vous savez que le 20 septembre dernier, le quatrième et dernier sous-marin nucléaire lanceur d'engins de nouvelle génération, le Terrible a été admis au service actif. La semaine suivante, le Ministre de la Défense a prononcé la mise en service opérationnelle du nouveau missile nucléaire balistique M51. Et si l’on ajoute la modernisation de la composante aérienne de la dissuasion, avec l’entrée en service du couple Rafale - missile aéroporté ASMPA le 1er juillet dernier, on mesure la détermination de notre engagement en faveur des moyens de dissuasion de nouvelle génération.

 

Notre deuxième engagement, c’est le maintien de notre capacité d’intervention extérieure. Et en ce sens, nous avons notamment veillé à ce que nos troupes en Afghanistan bénéficient de manière accélérée des équipements les plus récents, renforçant à la fois leur protection et leur capacité de frapper avec précision leurs assaillants.

Enfin, nous sommes décidés à maintenir une industrie de défense nationale. Ces trois dernières années, dans le cadre notamment du plan de relance, nous avons maintenu un effort de défense conséquent pour rester à la pointe de la technologie, et nous continuons d’investir. Dans le domaine des systèmes d’information et de télécommunication, de l’imagerie satellitaire, de l’avionique, mais aussi dans celui de l’équipement de nos fantassins, de la protection et de l’armement de nos systèmes d’armes.

 

Mesdames et Messieurs, pour conserver notre poids stratégique, compte tenu de toutes les contraintes que je viens d’évoquer, nous devons aller plus loin dans les coopérations, dans la mutualisation, dans la rationalisation de nos structures. Et cette nécessité est évidemment encore plus exigeante lorsque les budgets sont contraints.

 

Nous devons d’abord nous tourner vers ceux de nos partenaires qui partagent avec nous la volonté de maintenir un outil de défense crédible et des capacités technologiques suffisantes dans le domaine de l’armement. Sion on regarde autour de nous en Europe, la liste est assez vite faite. Principalement on trouve le Royaume-Uni. Le 2 novembre prochain se tiendra un sommet franco-britannique qui portera principalement sur notre coopération en matière de défense et d’armement.

Le partenariat que nous allons conclure dans ce cadre devra permettre à nos deux pays de mutualiser un certain nombre de capacités et de développer les complémentarités de nos outils de défense dans le respect naturellement de la souveraineté et des priorités de chacun.

 

Parallèlement, nous poursuivrons nos partenariats industriels avec d’autres pays comme l’Italie ou l’Allemagne. Je pense en particulier au domaine des satellites d’observation militaires. Je veux donc dire que notre partenariat avec le Royaume-Uni ne sera donc pas exclusif, mais on peut le considérer davantage comme une sorte de modèle au service d’une défense européenne qui tarde à se constituer afin de concilier au mieux maîtrise de la dépense et renforcement des capacités.

 

Cet effort s’accordeavec les démarches entreprises pour renforcer les capacités d’influence et d’intervention européennes sur la scène internationale. Lorsque je me suis adressé à vous ou à vos prédécesseurs il y a un an, il y avait encore un certain nombre d’incertitudes qui pesaient sur la date d’entrée en vigueur du traité de Lisbonne.

L’étape qui a été franchie le 1er décembre 2009 a ouvert des opportunités que nous devons exploiter si nous voulons enfin donner de la consistance à l’Europe de la défense et de la sécurité. Il s’agit de mettre en place une coopération structurée permanente. Il s’agit de faire émerger un ensemble de noyaux durs de pays qui entraîneraient dans leur sillage l’ensemble des pays européens. Au fond, on a le choix entre ces deux approches et on choisira de façon pragmatique celle qui sera la plus réaliste. En tout état de cause, cette étape devrait permettre à l’Europe de continuer à disposer d’une défense propre, et non pas comme certains l’ont déjà anticipé, de déléguer toujours plus sa sécurité aux Etats-Unis.

Parallèlement, notre effort d’adaptation doit se prolonger au sein de l’OTAN. Notre décision de retour dans les structures intégrées de l’Alliance permet, comme nous l’avions dit à l’occasion du grand débat qui a eu lieu dans notre pays à cette occasion, à nos messages d’être mieux accueillis à l’intérieur de l’Alliance par nos partenaires et sans arrière-pensées. Je veux dire d’ailleurs, puisque j’évoque cette question de notre retour dans les structures intégrées, que chacun peut aujourd'hui mesurer la vanité des critiques qui ont été formulées à l’occasion de ce débat.

Aujourd’hui, de la même façon que nous optimisons la dépense publique au niveau national, eh bien il faut que l’OTAN se réforme pour être plus efficace, pour mieux maîtriser ses dépenses et pour optimiser l’usage des crédits qui sont alloués à l’Alliance.

Nos propositions pour la refonte de la structure de commandement et de celle des Agences de l’OTAN s’inscrivent dans cette logique. Les 19 et 20 novembre prochains, lors du Sommet de Lisbonne, nous allons adopter le nouveau concept stratégique de l’OTAN. Il s’agit de mettre en harmonie avec les évolutions du monde, l’organisation de l’Alliance. Ce nouveau concept doit trouver sa place entre la réaffirmation des fondamentaux de l’Alliance qui reste valable, et en particulier de la solidarité entre les Etats qui la composent et puis en même temps l’adaptation aux défis d’aujourd’hui qui sont bien différents de ceux qui ont présidé à la naissance de cette Alliance.

La solidarité atlantique symbolisée par l’Article 5 du Traité de Washington, est évidemment une priorité qui doit être réaffirmée, mais aussi la dissuasion nucléaire doit rester au cœur de la défense collective. La crédibilité de l'OTAN s'appuie sur la dissuasion nucléaire et il en sera ainsi aussi longtemps qu'il y aura des armes nucléaires dans le monde.

Si la défense antimissile, que les progrès de la technologie rend aujourd’hui plus crédible, peut aussi être envisagée par les Alliés pour contribuer à la défense du territoire européen, cette défense antimissile doit et restera un complément de la dissuasion nucléaire et ne saurait en aucun cas s’y substituer.

Le nouveau concept stratégique devra aussi aider les Alliés à se munir de capacités suffisantes en matière de cyberdéfense. C’est un enjeu majeur pour l’ensemble des pays développés et la France est disposée à développer dans ce domaine une coopération très étroite avec ses partenaires.

Enfin, nous pensons que l’approche globale des crises que nous avons prescrite à titre national dans le cadre du Livre blanc vaut aussi pour l’action de l’Alliance. Le conflit afghan en est la démonstration. Il ne s’agit pas dans ce conflit pour l’OTAN de se substituer aux agences humanitaires ni aux acteurs du développement. Mais en même temps, la future organisation de l’OTAN doit lui permettre de mieux travailler avec les autres acteurs de la gestion de crises, et en particulier les acteurs civils. Dans la province de Kapisa, la lutte contre-insurectionnelle que nous menons s’appuie sur cette approche globale.

Le but de notre intervention, c’est à la fois de faire ressentir aux populations les bénéfices qu’elles peuvent tirer de notre présence et du retour de l’Etat de droit ; c’est aussi de permettre aux autorités afghanes de prendre progressivement la responsabilité de la sécurité des Afghans et du développement de leur pays.

 

L’OTAN doit enfin développer cette relation de travail avec les autres grands acteurs de la sécurité dotés des capacités nécessaires à la gestion des crises : je pense bien sûr à l’Union européenne, mais aussi à la Russie. Trois exemples ont rappelé les bénéfices d’une coopération entre les grands acteurs de la sécurité.

Il y a la lutte contre la piraterie au large de la Somalie. L’Union européenne a été, je le rappelais tout à l’heure, la première à se mobiliser, mais l’OTAN, la Russie, le Japon, la Chine sont aujourd’hui à ses côtés pour protéger la liberté et la sécurité des mers.

Il y a la réponse internationale aux inondations au Pakistan. L’Union européenne est aux premiers rangs, aux côtés des Etats-Unis, pour la mise en place de programmes de secours d’urgence. Mais l’OTAN a de son côté su mettre en place des capacités logistiques au service des autres opérateurs pour organiser un pont aérien entre l’Europe et le Pakistan, pont aérien auquel la France a contribué.

Enfin, dans le domaine de la sécurité civile, la Russie a pour la première fois de son histoire accepté cet été le survol de son territoire par des avions anti-incendies et le déploiement d’équipes de pompiers européens. Grâce aux mécanismes quasiment automatiques de solidarité qui ont été mis en place au sein de l’Union européenne, il a été possible dans le même temps de soutenir nos amis portugais qui étaient également gravement touchés par les incendies.

 

Mesdames et Messieurs, assurer la sécurité des populations, ça n’est plus uniquement défendre un territoire et des voies de communication données. C’est, bien souvent, anticiper des menaces diffuses, des menaces transnationales, des menaces qui peuvent naître et se développer sur un territoire, mais qui peuvent aussi s’attaquer à des intérêts sur des terrains très éloignés de leur berceau.

L’«ennemi» lui-même est devenu difficilement saisissable, et il fait place à des «terroristes», à des «insurgés» ou à des «hackers». L’exemple d’AQMI au Sahel est parlant. Héritier des Groupes Islamiques Armés en lutte contre l’Etat Algérien, et des Groupes Salafistes pour la Prédication et le Combat, le groupe a internationalisé son combat en prêtant allégeance à Al Qaïda.

Fort de quelque 200 à 400 combattants, il agit sur un territoire qui est grand comme l’Europe. Basés au Sahel, ses membres sont néanmoins en contact avec d’autres groupes au Pakistan, en Afghanistan. Ils profèrent des menaces d’attentat sur le territoire français et ils retiennent actuellement 5 de nos compatriotes en otage. Lutter contre eux, c’est combiner engagement militaire, policier, et politique, et le tout en coopération avec les Etats de la région.

L’autre exemple: c’est celuides nouvelles formes de criminalité et le blanchiment de l’argent qui en découle.La lutte contre la criminalité organisée est aujourd’hui, avec le terrorisme, la menace d’origine non étatique la plus importante contre la sécurité et la stabilité économique internationale.

Le produit global de la criminalité organisée serait de l’ordre de 1000 milliards d’euros annuels. Certaines grandes organisations criminelles comme les cartels de la drogue et les mafias disposent de moyens financiers et logistiques parfois comparables à ceux de certains Etats. C’est une puissance redoutable qui leur permet de financer et de contrôler les trafics de la production jusqu’à la vente en passant par le transport.

Enfin, au nombre des menaces difficiles à saisir, nous savons que la constitution d’un cyber-espace anonyme et sans frontières rend nos démocraties vulnérables aux détournements malveillants : les virus, l’espionnage économique, industriel et militaire, le piratage informatique. Pour assurer la sécurité des systèmes d’information, la France s’est dotée récemment d’une agence nationale spécialisée.

Et pour luttercontre leblanchiment et le financement du terrorisme,elle a complété son arsenal juridique en adoptant en juillet 2010la «loi Warsmann»quifacilite la confiscation des avoirs criminels, et cela sans attendre une condamnation définitive de leurs détenteurs.Elle facilite aussi la mise à exécution des décisions de confiscation au sein de l’Union européenne. Et elle permet aux services de police de frapperles trafiquants directement au portefeuille,cette loiconstitue une petite révolution. Et l’enjeu financier est considérable : rien qu’en 2009, la valeur totale des avoirs qui ont été ainsi saisis s’élevait à plus de 185 millions d’euros.Avec l’ordonnance du 30 janvier 2009, nous avons également élargi les compétences dévolues à TRACFIN. Désormais,TRACFIN peut transmettre des informations à la DCRI et à la DGSE.

 

Face à ces menaces protéiformes, l’efficacité de notre réponse dépendra de notre capacité à mettre en place un continuum efficace de défense, sécurité et justice. Dans la lutte anti-terroriste, des synergies existent depuis 20 ans entre magistrats spécialisés et services de police spécialisés. Cette spécialisation est un principe d’organisation essentiel qui a favorisé ces synergies. Juges d’instruction et enquêteurs ont l’habitude de travailler ensemble. Ils exercent leurs missions respectives dans un climat qui est un climat de confiance réciproque.

Aujourd’hui, en complément de son approche judiciaire de la lutte anti-terroriste, la France a mis en œuvre une nouvelle doctrine qui est fondée sur la détection précoce de la menace terroriste. Depuis 2006, les possibilités de sa mise en œuvre ont été renforcées par la loi.

 

Concrètement, cela signifie que l’articulation entre le domaine pénal, administratif et l’information du public s’en voit considérablement facilitée. Depuis 2007, nous avons fait du renseignement une priorité stratégique. En juillet 2008, nous avons crée la DCRI, issue de la fusion entre les Renseignements Généraux et la DST. Cela a été un pas majeur vers une coopération renforcée.

Nous avons ensuite crée autour du Président de la République, le Conseil national du renseignement pour définir d’une stratégie au plus haut niveau. Et il y a quelques semaines ici même, j’inaugurais l’académie du renseignement, qui permettra d’optimiser la formation de nos agents et de renforcer la communauté du renseignement dans son ensemble. Enfin, nous avons adopté un plan national d’orientation du renseignement, suivi par un coordonnateur national. Et désormais, l’Etat peut exprimer directement ses directives et ses besoins pour mieux anticiper les crises, pour mieux déchiffrer des situations complexes. Les services de renseignement ont, eux, enfin des objectifs clairs et, je voudrais l’ajouter, des objectifs politiquement assumés.

 

Mesdames et messieurs, en plaçant votre expérience, votre intelligence au service de notre réflexion sur la défense et sur la sécurité nationale, vous avez fait un choix : celui de servir, de servir les intérêts de notre pays. Servir son pays, c’est lui donner un peu plus que ce qu’il nous donne. C’est aussi avoir la lucidité de comprendre que le rayonnement, la prospérité et la sécurité de la France ne sont pas des acquis éternels.

En l’absence de clairvoyance, en l’absence de courage, de civisme, notre pays n’est pas à l’abri du déclin. La mondialisation est une rupture qui vient défier les vielles puissances occidentales. Et plus que jamais, nous devons faire preuve de vigilance mais aussi d’imagination parce que l’Histoire ne se répète jamais, et au regard de tout cela, je veux ce matin saluer votre démarche et votre engagement intellectuel.

Je sais aussi que je peux compter sur les associations d’auditeurs pour continuer à animer le lien si essentiel qui relie nos armées à la société civile.

Vous êtes bien placés pour faire connaître le courage de ces hommes et de ces femmes qui assurent la sécurité de nos compatriotes, parfois au péril de leur vie, à l’intérieur ou à l’extérieur de nos frontières. Il y a quelques jours, j’ai rendu visite à l’hôpital militaire de Clamart à une dizaine de blessés de l’Afghanistan. J’ai été, comment dire, bouleversé par le courage et par l’enthousiasme de ces hommes très gravement atteints dans leur chair. Il n’y en a pas un seul qui ne m’ait pas dit, souvent avec beaucoup de force, qu’il n’avait qu’une seule envie, qu’un seul objectif : rejoindre le plus vite possible son unité pour continuer à servir son pays. Eh bien dans une société qui parfois donne le sentiment d’être plus revendicative que constructive, ces dix blessés m’ont donné un formidable message d’espoir et une très grande leçon de courage.

Voilà, Mesdames et Messieurs, ce que je souhaitais vous dire ce matin. Je compte sur vous pour vous faire les interprètes de l’état d’esprit qui est celui des pouvoirs publics, s’agissant de la lutte pour la sécurité de nos concitoyens Je pense que par votre voix, les actions et les valeurs de ceux qui servent nos armées, de ceux qui servent les forces de sécurité intérieure, seront ainsi partagées par la nation française.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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commentaires

D
<br /> <br /> Monsieur le Premier Ministre,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> suite à l'annonce de votre démission du gouvernement,c'est avec un réel regret par rapport à cette annonce que je vous écris ces quelques mots ,en espérant  évidemment, la reconduite de<br /> votre poste de premier ministre à la tête du gouvernement.<br /> <br /> <br /> Veuillez croire Monsieur le premier ministre en mon sincère soutien pour la suite et ainsi vous dire ma grande admiration pour l'ensemble de votre parcours depuis votre élection en<br /> 2007.<br /> <br /> <br /> Je vous prie de croire ,Monsieur le Premier Ministre,àl'expression de mes sentiments les plus respectueux.<br /> <br /> <br /> David JEAN<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> bonjour<br /> <br /> <br /> profondément impresionné par tout le travail accompli, en etant certain du fort soutien des francais, au dela des sondages, ayant eu le mérite de conduire cette barque avec fermeté, serinité ,<br /> loyauté et  humanité. MERCI pour nous, MERCI pour la France et longue vie !<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> J'ai eu l'occasion de rencontrer bon nombre d'infiltrés, d'homme "d'actions", j'ai été impressionné par leur humilité.Alors qu'ils ne sont jamais reconnus, souvent peu considérés, Il faut louer le<br /> sacrifice, les services rendus qu'ils font au péril de leur vie. bien que cela n'ait rien a voir il me parait opportun de déposer plainte contre ceux qui ont mis en avant le fait que la police<br /> puisse etre a l'initiative de trouble de l'ordre publique lors des manifestations... il s'agit la de propos diffamatoires extremement graves. Bien à vous_désolé pour l' adresse mail "fantome".<br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Maintenez le cap Monsieur le Premier ministre ! votre réforme des retraites est juste et efficace, il ne faut pas céder. Tous ces manifestants ne représentent qu'eux mêmes. Que dire du sondage de<br /> France 3 disant que 64% des français approuvent les greves ? Réponse : c'est un sondage bidonné par les journalistes rouges de cette chaine de télé ! La majorité silencieuse est avec vous ! Bon<br /> courage !<br /> <br /> <br /> <br />
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