François Fillon fait le point sur la fiscalité écologique, la suppression de la taxe professionnelle et l'ensemble des sujets d'actualité le mardi 13 octobre 2009 sur RTL
Vincent PARIZOT
C’est donc l’événement politique du jour, le Premier ministre est sur RTL. Monsieur FILLON, vous êtes face à Alain DUHAMEL et Jean-Michel APHATIE.
Jean-Michel APHATIE
Bonjour François FILLON.
François FILLON
Bonjour Monsieur APHATIE.
Jean-Michel APHATIE
Il y a une semaine dans LE FIGARO, Claude GUEANT, secrétaire général de l’Elysée, disait ceci : en ce qui concerne le président de la République, c’est clair, François FILLON n’est pas partant. Est-ce clair aussi pour vous, François FILLON ?
François FILLON
Monsieur APHATIE, depuis deux ans et demi, tous les trois mois environ, vous annoncez mon départ, enfin, je dis vous, ce n’est pas vous…
Jean-Michel APHATIE
Ah non…
François FILLON
C’est le monde médiatique…
Alain DUHAMEL
La corporation…
François FILLON
La corporation. Ça arrivera un jour, je vous rassure, vous aurez forcément un jour raison. Simplement, je trouve que vous devriez faire du retour d’expérience, c’est-à-dire, vous rendre compte que, à force d’annoncer, à chaque fois, des nouvelles qui ne se produisent pas, vous pourriez en tirer des conclusions…
Jean-Michel APHATIE
On a dit que cette fois, c’était de votre cabinet…
François FILLON
Et cesser de le faire…
Jean-Michel APHATIE
On a dit que cette fois, c’était de votre cabinet que partaient les rumeurs et que certains de vos collaborateurs acclimataient les journalistes à l’idée que vous pourriez quitter Matignon rapidement.
François FILLON
Non, mais il y a toujours des rumeurs dans tous les sens. La seule chose qui compte pour moi, c’est que depuis le début de cette crise, avec le président de la République, on travaille en confiance avec un objectif qui est de sortir la France de la crise. Et d’ailleurs, d’une certaine façon, je pense et j’espère qu’on aura l’occasion d’en reparler…
Alain DUHAMEL
On va y revenir, oui…
François FILLON
On y réussit pas mal, je veux dire par-là qu’on fait plutôt mieux que les autres pays européens. Et notre objectif au président et à moi-même, c’est celui-là maintenant, c’est de sortir la France de la crise, et on est au moment sans doute le plus délicat pour l’avenir.
Alain DUHAMEL
On va revenir à la crise, bien sûr, mais en un mot, vous êtes donc satisfait de la répartition des rôles et de la qualité des relations que vous avez avec Nicolas SARKOZY, sans langue de bois, bien sûr ?
François FILLON
Ce qui compte, Alain DUHAMEL, c’est les résultats, c’est la politique qu’on conduit, je l’ai dit souvent d’ailleurs devant vous, si je n’étais pas en accord avec la politique qui était conduite, je quitterais immédiatement la responsabilité qui est la mienne aujourd’hui ; ça n’est pas le cas, je mets en œuvre un projet politique qui est un projet politique à la création duquel j’ai beaucoup participé, et surtout, je reviens sur cette idée que la crise a changé assez profondément la nature de la relation entre le président de la République et le Premier ministre, parce que, il y a un besoin de solidarité, il y a un besoin d’unité, qui est beaucoup plus fort dans la crise que par le passé.
Alain DUHAMEL
La crise, on va y venir, mais il y a un de vos ministres qui a été au centre d’une polémique violente, Frédéric MITTERRAND ; est-ce qu’il peut demeurer durablement au gouvernement dans ces conditions-là ?
François FILLON
Moi, je pense que cette polémique est close, Frédéric MITTERRAND s’est expliqué, il a la confiance du président de la République, il a la mienne, et nous, ce que nous voulons, c'est qu’il soit jugé sur sa réussite ou les réalisations qui seront les siennes au ministère de la Culture. Il a bien enclenché son mandat à la tête du ministère de la Culture, il a le sens de l’écoute, il a des projets, il a des idées, il doit être jugé là-dessus.
Jean-Michel APHATIE
Il a fait un faux pas dans l’affaire POLANSKI ?
François FILLON
Et pour le reste…
Jean-Michel APHATIE
Il a fait un faux pas dans l’affaire POLANSKI ?
François FILLON
Et pour le reste… je pense que le faux pas le plus grave qui a été commis dans cette affaire, il a été commis par le Parti socialiste, qui a montré –…
Jean-Michel APHATIE
Dans l’affaire POLANSKI ?
François FILLON
Non, dans l’affaire MITTERRAND – qui a montré que, au fond, pour certains, au Parti socialiste, comme ailleurs d’ailleurs, la fin justifie les moyens. Il n’y a pas de limite, on peut tout faire quand il s’agit d’essayer de mettre un adversaire à terre. Moi, j’ai trente ans de vie politique, je n’ai jamais été pris en défaut de calomnier quelqu’un. Sur l’affaire POLANSKI, Frédéric MITTERRAND s’est lui-même expliqué, il a dit que, il avait agi avec émotion. Bon, c’était bien qu’il le reconnaisse. Il faut que la loi soit la même pour tout le monde, c’est une des conditions de l’Etat de droit, et je comprends parfaitement que, un certain nombre de nos concitoyens aient pu être choqués par le sentiment qui a été donné parce qu’il y avait cette émotion, parce qu’on peut discuter, s’agissant de l’affaire POLANSKI, de la question des délais avec laquelle la justice se prononce, je comprends parfaitement que beaucoup de nos concitoyens aient pu être choqués par cette idée qu’il y avait une justice à plusieurs vitesses.
Jean-Michel APHATIE
Jean SARKOZY, 23 ans, étudiant en deuxième année de droit, conseiller général des Hauts-de-Seine, va accéder prochainement à la présidence de l’EPAD, l’établissement public d’aménagement de La Défense ; Prince Jean, se moque ce matin, dans LIBERATION, Laurent JOFFRIN. Que pensez-vous de ceci, François FILLON ?
François FILLON
Je pense d’abord que la gauche n’a vraiment pas grand-chose à dire pour qu’elle enchaîne les polémiques avec une aussi grande rapidité. Celle-là finira comme les autres, de quoi est-ce qu’on est en train de parler, on est en train de parler de la présidence d’un conseil d’administration d’un établissement public qui, par ailleurs, est dirigé par un directeur général qui a tous les pouvoirs exécutifs, et ce président du conseil d’administration, il est élu, il n’est pas nommé, il est élu. J’entends toute la journée sur les ondes, depuis hier soir, dire que le président est nommé, le président n’est pas nommé, il est élu, et il est choisi – c’est la loi qui le dit – parmi les élus du Conseil général des Hauts-de-Seine. Jean SARKOZY a été élu, d’abord, par les électeurs des Hauts-de-Seine, et ensuite, par ses pairs, pour devenir le chef de la majorité du Conseil général des Hauts-de-Seine, et maintenant, il est désigné par le Conseil général des Hauts-de-Seine pour prendre la présidence de l’EPAD ; voilà, c’est une élection, c’est une compétition, et il n’y a pas lieu d’en faire une polémique comme celle à laquelle on assiste.
Alain DUHAMEL
Mais vous, qui avez des principes, ça ne vous choque pas que président de la République après président de la République, sans aucune exception depuis le début de la 5ème République, il y a toujours des fonctions officielles pour les rejetons ?
François FILLON
Oh, ce n’est pas seulement les présidents de la République, j’ai un nombre de fils de…
Alain DUHAMEL
Ah bon, vos fils aussi ?
François FILLON
Non, non, je pense à d’autres célèbres responsables politiques d’aujourd’hui, d’ailleurs qui sont les fils de leurs parents qui ont eux-mêmes exercé des responsabilités…
Alain DUHAMEL
Non, mais les fils…
François FILLON
Moi, les miens n’ont pas l’air de se diriger dans cette direction…
Jean-Michel APHATIE
Les fils de présidents de la République…
François FILLON
Non, mais je crois, enfin, je veux dire, il n’y a pas de règles, chacun est libre de faire comme il l’entend, ce qui compte, c’est de réussir. Et ce qui compte, c’est de passer par le suffrage universel, et le suffrage universel, on l’a vu avec le fils de François MITTERRAND, on le voit avec la fille de Jacques DELORS, on le voit avec celle de Jean-Marie LE PEN, le suffrage universel donne à chacun la légitimité de s’exprimer.
Alain DUHAMEL
Alors, sur tout autre sujet, la taxe carbone. Ça, c’était censé être le début de la fiscalité écologique, une grande innovation, une grande modernisation, visiblement, d’une part, ça n’a pas été compris, et d’autre part, ça a été très mal accueilli par les Français…
François FILLON
Oui, que ce soit mal accueilli, Alain DUHAMEL, ça n’est pas étonnant, ce n’est jamais facile d’expliquer à nos concitoyens qu’on va mettre en place une nouvelle taxe, et surtout qu’il faut, au fond, changer ses habitudes, c’est-à-dire qu’il faut consommer moins d’énergie fossile, alors qu’on a été élevé, bercé dans un monde qui ne fonctionnait qu’à partir de l’augmentation permanente de la consommation d’énergie fossile. Donc c’est bien le début d’une fiscalité écologique, ce n’est pas parce que, il y a une sorte d’incompréhension dans l’opinion publique sur ce sujet-là qu’on va renoncer, et surtout, qu’on va s’en tenir là, c’est-à-dire qu’on va continuer, année après année, à verdir la fiscalité, à essayer de transférer une partie de la fiscalité qui pèse sur le travail sur l’environnement. Dans le budget 2010, il y a la taxe carbone, mais il y a aussi le verdissement d’un certain nombre d’aides à la pierre, il y a le verdissement des dispositifs qui ont été mis en place pour aider les Français à acquérir leur logement, voilà, on va continuer, et je suis convaincu que les Français, comme ça a toujours été le cas dans le passé d’ailleurs, vont finalement s’approprier ces dispositifs, et ils verront au mois de février que l’engagement du gouvernement, d’une restitution intégrale de la taxe carbone, est tenu, je pense que c’est un point très important, parce que dans le passé, il y a eu beaucoup d’exemples où les gouvernements n’ont pas tenu leurs engagements. Et ils vont aussi voir, avec la discussion qui va s’engager à Copenhague, que c’est un grand sujet, que c’est un sujet qui concerne vraiment l’avenir de l’humanité tout entière, et qu’on ne peut pas simplement sur ces questions d’environnement avoir les yeux, le nez baissés sur le présent, sur l’immédiat, et sur son confort d’existence.
Jean-Michel APHATIE
On vous reproche la multiplication des taxes, François FILLON.
François FILLON
C'est simple…
Jean-Michel APHATIE
Même depuis…
François FILLON
En 1999, Monsieur APHATIE, les prélèvements obligatoires représentaient près de 45% de la richesse du pays, et en 2009, on sera à 40,7%...
Jean-Michel APHATIE
On a de la chance…
François FILLON
Donc les prélèvements obligatoires baissent, ils baissent pour une part parce qu’il y a la crise économique qui fait que la richesse produite dans le pays est moins importante, mais ils baissent aussi parce que nous avons baissé beaucoup d’impôts depuis deux ans et demi.
Jean-Michel APHATIE
Les élus s’inquiètent de la réforme de la taxe professionnelle que vous leur proposez, beaucoup demandent, y compris le président du Sénat, c'est-à-dire les gens qui sont dans la majorité, le report de l’entrée en vigueur de la réforme de la taxe professionnelle. Ils voudraient prendre 6 mois de plus, pour en étudier les effets sur le financement des collectivités locales, leur accorderez-vous ce délai, François FILLON ?
François FILLON
Non, il n’est pas question de reporter cette décision, on est en train de discuter de sa mise en œuvre. Une des difficultés vient du fait, que sur une proposition du président de la République et de moi-même on a demandé aux élus de se mettre d’accord sur la répartition des différents produits de la fiscalité entre les différents niveaux collectivités. C’est peut-être un peu difficile pour les élus de se mettre d’accord, entre eux, sur cette répartition. Donc je reçois tout à l’heure, un certain nombre d’élus de la majorité, pour en parler, on va proposer, le gouvernement, des solutions de répartitions. Mais pourquoi est-ce qu’il faut faire cette réforme maintenant ? Parce que la crise économique et financière est un formidable accélérateur du déplacement de la richesse des pays industrialisés, de l’Europe vers l’Asie. Quand vous regardez les chiffres, vous vous apercevez que la production industrielle des pays développés, elle a chuté de façon vertigineuse, à cause de la crise économique et elle commence tout doucement à remonter et on voit bien qu’il va falloir plusieurs années pour qu’elle retrouve le niveau qui était celui au moment du début de la crise. Quand vous regardez la même courbe, dans les pays émergeants et dans les pays d’Asie, vous vous apercevez que c’est juste un petit accident de parcours, dans une progression qui a déjà reprise et en Asie, on a déjà des niveaux de production industrielle qui sont quasiment au-dessus de ce qu’ils étaient au début de la crise. Donc si on ne fait rien, pour améliorer…
Jean-Michel APHATIE
Mais six mois, ce n’est pas beaucoup, six mois pour bien étudier les effets d’une réforme ? Six mois ?
François FILLON
Ca fait des années qu’on discute de cette question. La question elle est très simple, il faut que les entreprises voient leur compétitivité améliorée, sans qu’on change notre modèle social. Les entreprises françaises, elles ont deux problèmes, elles ont des charges sociales élevées, ça, il n’est pas question d’y toucher. Parce que c’est le modèle social, auquel nous sommes attachés et au fond, pour nous, c’est la finalité de notre système économique. Deuxièmement, elles paient un impôt qu’elles sont les seules à payer, quasiment dans le monde qui est basé sur l’investissement, dont tout le monde reconnaît qu’il est absurde. Il faut le supprimer, on a promis pour 2010, aux collectivités locales une compensation intégrale de leurs ressources, donc elles ont de toute façon un an, il n’y a pas de…
Alain DUHAMEL
Un an, oui, mais...
François FILLON
Et on est en train de mettre en œuvre des dispositifs pour les rassurer pour les années à venir. Mais d’une façon générale, il faut que tout le monde comprenne, y compris les collectivités locales, que la question de la compétitivité de l’économie française, c’est une question qui concerne chaque acteur de l’Etat et les collectivités locales ne peuvent pas dans leur coin, continuer à vivre, comme s’il n’y avait pas une menace qui pèse sur l’économie française, sur la délocalisation des activités. Ca sert à quoi de défendre la taxe professionnelle, si demain, il n’y a plus d’entreprise pour la payer ?
Alain DUHAMEL
Dans LES ECHOS de ce matin, il y a un sondage BVA qui énonce que 60 % des Français que le plus dur de la crise est devant nous. Vous-même, à quel moment est-ce que vous pensez qu’on peut espérer l’amorce d’une sortie de crise en France ?
François FILLON
Je crois qu’il y a deux choses. Ils n’ont pas tort les Français de penser ça. Et en même temps on est… le plus dur est passé, dans la mesure où on a depuis le deuxième trimestre 2008 retrouvé, même si c’est encore un filet, de croissance et d’ailleurs on est pratiquement le premier pays en Europe à être sorti de la récession. Je me souviens qu’ici même, à plusieurs reprises, monsieur APHATIE, me disait : alors est-ce qu’on est en récession ? Est-ce qu’on n’est pas en récession ? On n’est plus en récession depuis le deuxième trimestre 2008. Et les prévisions que je fais pour l’année 2010, les économistes disent qu’elles sont trop prudentes. Et qu’on aura sans doute plus de 1 % de croissance. Donc le plus dur de la crise financière est derrière nous. En revanche, il y a deux choses qui inquiètent les Français et qui mobilise le gouvernement, le première c’est que tant qu’on n’a pas trouvé un niveau de croissance, suffisant, on aura encore une augmentation du chômage, même si elle va être beaucoup moins forte que les derniers mois.
Jean-Michel APHATIE
Donc 2010 sera une année de chômage ?
François FILLON
Au moins pendant une partie de 2010, on aura une augmentation du chômage, parce qu’on sait qu’il faut une croissance qui soit entre 1,5 % et 2 pour que le chômage se réduise. Et puis deuxièmement, il y a cette question que j’ai évoqué, il y a une minute, c’est la question de l’avenir des économies des pays européens, des vieux pays industrialisés, et là, il faut dire que l’effort pour moraliser le système financier, pour muscler l’économie européenne, pour faire en sorte que l’Europe ne soit plus simplement une sorte de libre espace de concurrence, mais soit une vraie équipe de d’Europe avec une politique industrielle, avec une nouvelle politique de la concurrence, et enfin, que nous sommes nous fassions les réformes nécessaires pour que notre économie soit compétitive, ça c’est un effort qui est encore devant nous, et c’est celui qui avec le président de la République nous essayons de conduire.
Jean-Michel APHATIE
La consommation avait chuté en juillet en août, en septembre qu’en est-il, François FILLON ?
François FILLON
Je n’ai pas encore les chiffres, mais je pense que la consommation va se tenir pendant les prochains mois, les perspectives d’augmentation du pouvoir d’achat sur l’année 2009, sont de l’ordre de 2 %, grâce pour une large part, aux politiques que nous avons conduit, aux aides que nous avons mises en place. Je pense que la chute de la consommation, cet été, était surtout liée à des phénomènes conjoncturels et à la question des soldes.
Alain DUHAMEL
A Poitiers, ce week-end on a assisté à une explosion de violences de la part de groupes, de ce qu’on appelle l’ultra-gauche. Le gouvernement s’est fait complètement surprendre ?
François FILLON
Ça, il est incontestable que l’ensemble des services de sécurité ont été surpris. On est en train d’essayer d’analyser les raisons de cette surprise. Peut-être est-ce lié au fait, qu’on a été loin dans la réforme des services qui était destinée justement, à informer…
Alain DUHAMEL
Oui, comme les Renseignements Généraux, la DST etc.
François FILLON
…sur ces questions, il y a eu beaucoup de débats sur les fichiers, naturellement il faut protéger les libertés individuelles. Mais enfin, il faut aussi, assurer la protection de la collectivité et on va tirer les enseignements de ce qui s’est passé. Mais ce que je veux dire, c’est qu’on ne laissera en aucun cas, ces bandes, qu’elles soient d’ultra-gauche ou de quoi que ce soit, continuer d’agir. Il y a déjà eu d’ailleurs des condamnations qui ont été prononcées par les tribunaux immédiatement. On est en train de regarder avec le ministre de l’Intérieur, comment interdire le cas échéant, un certain nombre de mouvements qui ne sont pas, qui ne respectent pas la démocratie, qui ne respectent pas la République et la loi contre les bandes qui est en discussion au Parlement, va nous donner, dès qu’elle sera votée, de nouveaux instruments, puisqu’on pourra déférer devant la justice des gens qui appartiennent à des banques qui font profession de violence.
Jean-Michel APHATIE
Au bout de deux ans d’enquête a dit le président de la République à propos du procès CLEARSTREAM, deux juges indépendants ont estimé que les coupables, devaient être traduits devant le Tribunal Correctionnel. L’emploi du mot « coupable » à propos de prévenus a choqué. Est-ce que ça vous a choqué François FILLON ?
François FILLON
Monsieur APHATIE, il ne faut pas inverser les responsabilités, ce qui compte dans cette affaire, c’est que la justice soit faite, c’est que la lumière soit faite, sur une affaire qui semble s’inscrire dans une longue tradition de la 5ème République, et qui consistait pour certains à utiliser le pouvoir…
Jean-Michel APHATIE
Vous vous échappez de la question, François FILLON…
François FILLON
A utiliser le pouvoir et les instruments du pouvoir, à des fins politiques. Parce que je trouve que la question…
Jean-Michel APHATIE
C’est l’emploi du mot « coupable » par le président de la République que…
François FILLON
Jean-Michel APHATIE, pardonnez-moi, parce que je trouve que la question est secondaire, par rapport à la question essentielle, qui est de savoir est-ce que la justice va passer ? Et est-ce qu’elle va passer en toute indépendance ? Et je réponds oui, à cette question.
Jean-Michel APHATIE
Auriez-vous la gentillesse de répondre à la question secondaire ?
François FILLON
La gentillesse n’est pas une qualité des responsables politiques, monsieur APHATIE.
Jean-Michel APHATIE
Vous n’avez pas envie de répondre à la question secondaire ? Donc vous ne nous direz pas si vous avez été choqué par l’emploi du mot « coupable » par le président de la République ?
François FILLON
Je n’ai pas été choqué, je suis très choqué que la justice ne passe pas, et qu’on puisse continuer, comme par le passé à étouffer des affaires comme celle-là.
Jean-Michel APHATIE
François FILLON, Premier ministre, était l’invité de RTL ce matin. Bonne journée !