Retour sur mon intervention ce matin sur France info
L'ancien Premier ministre François Fillon a de nouveau ce matin pressé François Hollande de négocier avec l'opposition pour élaborer avant la fin du quinquennat quelques réformes majeures telles celles du code du travail, des retraites et la réduction de la dépense publique.
Puisqu'il ne souhaite pas "revenir devant les électeurs", "il faut que le président de la République accepte de regarder quelques propositions de l'opposition et qu'on se mette d'accord comme l'ont fait tous les grands pays devant la difficulté, pour soutenir ensemble, droite-gauche, un programme de réduction des dépenses publiques, d'assouplissement du code du Travail et une réforme de l'âge de la retraite", a prôné M. Fillon.
Pour l'ancien Premier ministre, le budget 2015 n'est "ni honnête ni responsable. Pas honnête parce qu'on veut faire croire aux Français qu'il y a une baisse des dépenses alors que la dépense publique augmentera de 14 milliards en 2015. Le déficit a augmenté entre 2013 et 2014, on est à 57,7% du PIB de dépense publique, c'est 1 milliard de plus qu'en 2012 et c'est le record absolu depuis cinquante ans".
Il n'est "pas responsable", a-t-il poursuivi, "parce qu'on va vers une crise financière et dans le cadre de cette perspective sombre pour l'économie européenne, la France est en train de devenir un maillon faible qui risque d'accélérer les difficultés de la monnaie européenne et de la zone euro".
M. Fillon a défendu son bilan à Matignon. "A partir de 2010, on a recommencé à baisser la dépense publique. L'Allemagne a baissé ses dépenses et est revenue à l'équilibre, la Grande-Bretagne a baissé son déficit. Le seul pays qui est reparti à la hausse, qui ne fait pas de réformes, c'est le nôtre. Ca ne veut pas dire pour autant qu'on en a fait assez (sous le précédent quinquennat, NDLR), je suis conscient de cela et c'est pourquoi je propose un programme bien plus énergique que ce que nous avons fait".
"Il faut tailler dans toutes les dépenses publiques: 110 milliards sur 5 ans sur les trois fonctions publiques. Ca passe par des mesures qui sont difficiles, le passage de la retraite à 65 ans, le retour à 39h dans l'ensemble des fonctionnaires, la diminution des fonctionnaires, l'arrêt d'un certain nombre de politiques publiques qui n'ont pas fait la preuve de leur efficacité. Mais ça, c'est en 2017, c'est loin, cela ne nous préserve pas du krash qui est en train profiler".
Le gouvernement n'en fait pas assez en matière d'économies dans les dépenses publiques. Il dénonce une "attitude totalement irresponsable sur le budget" et il annonce une "catastrophe financière". Dans ce contexte, il plaide pour une sorte d'union nationale autour des réformes les plus importantes : "Il faut que le président de la République accepte de regarder quelques propositions de l'opposition et qu'on se mette d'accord comme l'ont fait tous les grands pays devant la difficulté, pour soutenir ensemble, droite-gauche, un programme de réduction des dépenses publiques, d'assouplissement du code du Travail et une réforme de l'âge de la retraite."
Concernant les projet de loi du sur du nouveau ministre de l'Economie : "Avant de juger ses propositions, je vais attendre qu'elles soient abandonnées. Emmanuel Macron, il a commencé par nous proposer la fin des 35 heures, c'est fini. Puis il nous dit qu'il allait faire le pacte de responsabilité à toute allure. Il n'est toujours pas en œuvre. Il a dit qu'il allait faire la dégressivité des allocations chômages, c'est abandonné…"
François Fillon a réaffirmé sa candidature aux primaires de 2016 "J'ai indiqué que je serai candidat aux primaires de l'opposition si ce sont des primaires honnêtes, si ces primaires n'avaient pas lieu je serai candidat au premier tour de l'élection présidentielle, comme ça les choses sont simples, et tout le monde est prévenu".
"Une primaire honnête c'est une primaire à laquelle tous les Français qui souhaitent participer puissent participer". "C'est une primaire où il y a deux ou trois millions de Français qui participent, à ce moment-là la primaire a un sens parce que ça devient un vrai mode de sélection du projet du candidat et du projet qui portera les couleurs de la droite et du centre."
Interrogé sur sa relative absence dans les médias en tant que potentiel compétiteur par rapport à MM. Sarkozy et Juppé, M. Fillon a jugé que "c'est le jeu des médias, ça va ça vient", ajoutant : "la seule chose qui compte c'est que je suis en tête dans les propositions de programme et dans la réflexion".
"Je pense que comme les médias sont finalement que le reflet des propositions des uns et des autres, les choses se rétabliront", a-t-il conclu.