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15 juin 2010 2 15 /06 /juin /2010 16:14

 

François Fillon visite l'usine de liquéfaction de gaz naturel de Hammerfest en Norvège le 13 juin 2010.
 

François FILLON

Monsieur le secrétaire d’Etat, mesdames et messieurs les élus, mesdames et messieurs, je voudrais dire combien, c’était un plaisir pour toute la délégation qui m’accompagne de commencer cette visite en Norvège, par cette unité de production de gaz qui est exemplaire à bien des titres.

D’abord, parce qu’elle se trouve dans le Grand Nord, et qu’elle symbolise les ressources très importantes que le Grand Nord recèle, pour l’avenir de l’humanité au 21ème siècle.

Le Grand Nord est une région fragile. Il convient donc d’exploiter ces ressources avec beaucoup de précautions, et le projet qui a été conduit ici est, de ce point de vue, un projet exemplaire, dans son respect de l’environnement, à la fois dans sa conception et dans son fonctionnement quotidien. Et je voudrais féliciter tous ceux qui sont à l’origine de ce projet, d’avoir si bien pris en compte la protection de l’environnement, qui conditionne la poursuite de l’exploitation des réserves du grand Nord.

C’est un projet qui a nécessité de relever des défis technologiques considérables, qui n’avaient jamais existé auparavant. Et là aussi, je voudrais dire toute mon admiration aux ingénieurs, aux concepteurs, aux entreprises norvégiennes mais aussi aux entreprises françaises, puisque beaucoup d’entreprises françaises ont participé à la construction de ce projet et deux grandes entreprises françaises TOTAL et GDF SUEZ en sont des associés. Je me réjouis de voir réunies ici les compétences qui sont reconnues dans le monde entier de ces grandes entreprises.

D’autres grands projets en matière énergétique sont sur le point de démarrer dans cette région, dans la mer de Barents. La technologie qui a été employée ici, l’expérience qui est celle des entreprises norvégiennes et françaises vont servir pour mener à bien ces nouveaux projets. C’est donc au fond un travail de pionnier qui a été réalisé ici à Hammerfest.

La France et la Norvège ont une longue histoire commune. La Norvège représente aujourd'hui le premier fournisseur de gaz pour la France et le deuxième pour le pétrole. C’est dire si nos relations économiques sont étroites. Mais je pense qu’au-delà de ces relations économiques, nous avons la même conception réaliste du développement durable et le travail qui a été réalisé ici en commun par nos entreprises, illustre bien cette préoccupation.

Voilà, je voudrais vous remercier d’avoir organisé cette visite, je sais que pour certains d’entre vous cela a pu être une contrainte supplémentaire puisqu’il s’agit d’un dimanche. Aussi je voudrais dire à chacun de ceux qui nous ont reçus et qui ont organisé notre visite, combien je leur suis reconnaissant d’avoir pris sur le temps si précieux de leurs loisirs et de leur famille, pour nous accueillir.



 

 

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15 juin 2010 2 15 /06 /juin /2010 15:30

 

François Fillon rencontre la communauté française en Norvège le lundi 14 juin 2010.

 

 

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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 09:32

 

 

François Fillon inaugure l'exposition nationale russe au Grand Palais le 11 juin 2010.
 

Monsieur le Président du Gouvernement,

Mesdames et Messieurs les Ministres,

Mesdames et Messieurs !

 

C’est un très grand plaisir pour moi d’inaugurer l’exposition nationale russe au Grand Palais, aux côtés de Vladimir POUTINE, nous nous connaissons bien et je veux lui dire combien la France est heureuse de l’accueillir une nouvelle fois. En cette année croisée France-Russie, notre agenda commun est particulièrement dense : début mars le Président Medvedev était à Paris en visite d’Etat, hier et aujourd’hui Vladimir Poutine nous fait l’honneur d’être parmi nous et, le 19 juin, le Président de la République Française se rendra au forum économique de Saint-Pétersbourg, et j’aurai l’occasion, à la fin du mois de décembre, de clore cette année France-Russie avec la rencontre traditionnelle des 2 gouvernements français et russe. Près de 400 manifestations rythment cette année croisée, dont la programmation culturelle, artistique, économique et humaine est d’une richesse exceptionnelle, l’exposition nationale russe en est un moment-phare et je veux féliciter les organisateurs, mais aussi toutes celles et tous ceux qui ont contribué à sa mise en œuvre et je souhaite à cette manifestation le plus grand succès.

En mars dernier, au Louvre, l’exposition « Sainte Russie » a fait découvrir au public français les grandeurs de l’histoire et de la civilisation russe, cette nouvelle exposition lui fera mieux connaître la Russie d’aujourd’hui, sa richesse humaine, sa créativité intellectuelle et artistique, son potentiel industriel, technologique et sa diversité régionale. En arrivant ici, on a presque l’impression de découvrir un pavillon national dans une exposition universelle, ce site du Grand Palais n’y est pas pour rien, à 2 pas d’ici le pont Alexandre III, offert par la Russie à la France à la fin du 19ème siècle, nous rappelle l’ancienneté de l’amitié entre nos 2 peuples. Cette exposition met en valeur nos coopérations actuelles, dans le domaine industriel, dans le domaine automobile, spatial, aéronautique, nucléaire, énergétique. Les coopérations sont nombreuses et très fortes, mais – et c’était l’objet de notre rencontre d’hier soir – nous pouvons encore les développer, en particulier en explorant des domaines qui ont été insuffisamment explorés jusqu’à maintenant, je pense à l’agriculture ou à l’industrie de la santé.

La France et la Russie sont des partenaires stratégiques, je crois que jamais nous n’avons ressenti avec autant d’acuité le fait que l’avenir du continent européen constitue notre destin commun. Nous sommes déterminés à répondre ensemble au grand défi de la sécurité en Europe, nous sommes déterminés à répondre ensemble au grand défi de la mondialisation, nous partageons la même volonté de modernisation, de réforme, de progrès, cette volonté s’inscrit d’ailleurs dans le cadre d’un espace économique et humain commun entre la Russie et l’Europe dont la France est l’ardent et le constant promoteur. Nous avons hier soir, avec Vladimir POUTINE, évoqué à la fois cette coopération économique intense entre la France et la Russie puisque nos échanges se sont multipliés par 4 depuis le début de l’année 2000 ; nous avons aussi évoqué la Géorgie, le Haut Karabakh, les relations avec l’Iran et la crise dans les relations internationales ; nous avons évoqué la conférence sur la sécurité que pourrait organiser dans le cadre de l’OSCE le Kazakhstan ; nous avons évoqué les perspectives d’un investissement des entreprises françaises plus dense, plus fort, notamment dans l’extrême Orient Russe. Ces derniers mois, la France est passée du 9ème au 5ème rang des fournisseurs de la Russie, nous pensons que nous pouvons faire encore mieux, le développement des investissements réciproques et en particulier ceux de la Russie en France doivent y contribuer. Enfin, vous me permettrez d’avoir une pensée particulière pour tous les citoyens Russes présents ici puisque c’est demain leur fête nationale, c’est pour eux un moment de communion et de fierté, je veux leur adresser mes félicitations en proclamant du fond du cœur : « Vive la Russie, vive la France et vive l’amitié franco-russe ». 

 

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10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 09:31

 

François Fillon rend hommage à Joseph Weismann, l'un des survivants de la rafle du Vel d'hiv, à Matignon le 9 juin 2010.

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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 09:46

 

François Fillon a inauguré la rue Philippe Séguin à Epinal le jeudi 3 juin 2010.

 

Monsieur le Maire, cher Michel,

Mesdames et Messieurs,

En inaugurant à Epinal, une rue au nom de Philippe SÉGUIN, nous venons de célébrer la mémoire d’un ami, la mémoire d’un homme qui fut pour nous tous, une référence morale. Ensemble, nous honorons un dirigeant politique qui a imprimé par ses actes et sa pensée, sa marque sur notre époque. Ensemble, nous nous souvenons de sa personnalité chaleureuse, intransigeante sur l’intelligence et sur l’honneur de la politique. Ensemble, nous devons nous souvenir aussi de ses réalisations qui furent marquées par l’ambition de la réforme et du changement.

Je suis heureux d’être parmi vous, en présence de ses amis, en présence de sa famille. C’est parce qu’il n’est pas de lieu plus propice que votre ville pour évoquer l’actualité de l’héritage intellectuel et politique de Philippe SÉGUIN. Oui, après le deuil, il est temps de dire que cet héritage est vivant et qu’il peut nous inspirer face à la tourmente où se trouvent aujourd’hui plongées la mondialisation, l’Europe, la France.

Rien ne prédisposait Philippe SÉGUIN à devenir député des Vosges en 1978, puis maire d’Epinal en 1983, lui qui était né dans la lumière de Tunis. Mais il se consacra à ce territoire comme il se consacra à la France. Epinal devint sa seconde patrie, et je me souviens qu’il aimait en comparer les mérites par rapport à ceux de Sablé sur Sarthe, que je dirigeais alors. C’était naturellement toujours pour dire que c’était mieux à Epinal. Je racontais à l’instant que j’étais entré un jour, très fier, dans son bureau de l’Assemblée Nationale pour lui dire que la ville de Sablé venait d’être sacrée ville la plus sportive de France. Il m’avait félicité avec assez peu de chaleur. Et puis j’étais passé dans mon bureau qui était juste à côté et quelques instants après, j’ai entendu des hurlements. C’était Philippe SÉGUIN qui appelait le secrétaire général d’Epinal pour lui dire : « mais alors Sablé, la ville la plus sportive de France, et nous ! ». Et je pense que ça a dû se produire plusieurs fois.

Philippe dut apprécier d’associer son destin à cette ville dont le Général de GAULLE avait exalté l’histoire douloureuse et glorieuse, dans un célèbre discours qu’il prononça ici en septembre 1946. Ce jour-là, de GAULLE avait dit : «Dans ces Vosges, où l’on a toujours pratiqué la vie publique avec ardeur et avec raison, dans ces Vosges qu'inspirent encore les grandes pensées d'un Jules FERRY, on réfléchit particulièrement bien à ce que doit désormais devenir la République. » Quelques décennies plus tard, Philippe SÉGUIN ne fit pas mentir ces paroles, lui qui se voulait encore et toujours Républicain. Il montra à Epinal, ce que peut la politique face à une crise qui dévaste un territoire. Lorsqu’il arriva dans les Vosges, la situation économique était difficile. L’effet des chocs pétroliers se faisait durement ressentir. Il marquait la fin des Trente Glorieuses. La France peinait alors à s’adapter à cette nouvelle donne. Et dans cette région des Vosges, la crise était particulièrement violente, puisque l’effondrement de l’industrie textile était aggravé par celui de la sidérurgie lorraine. Il y avait alors deux stratégies possibles. La plus confortable consistait à gérer le déclin en flattant la nostalgie d’une ville de garnison au passé industriel révolu, et en mettant sur le dos des gouvernements ou de l’Europe, la responsabilité des problèmes. L’autre stratégie, c’était de réinventer un modèle de développement pour les Vosges et pour Epinal, en reconstituant un tissu industriel, en formant la population à de nouveaux emplois, en faisant de la ville un lieu d’innovation économique, sociale et culturelle.



Si je voulais rappeler l’ensemble des projets et réalisations conduits ici par Philippe SÉGUIN, la journée ne suffirait pas. Mais je me souviens en revanche de son ambition. Philippe voulait toujours le meilleur pour Epinal. Il réhabilita les logements sociaux, il attira des entreprises, il fit venir de grands artistes contemporains, il développa l’enseignement supérieur. Je me souviens de son audace qui le conduisit à lancer une chaîne de télévision locale, ou à expérimenter un aménagement des rythmes scolaires qui, dans toute la France, fit connaître Epinal comme une ville pionnière. Je me souviens de sa méthode. Pour Philippe SÉGUIN, une ville c’était un projet politique ! Un projet qui ne peut se concevoir, surtout quand il vise à la réinventer, sans l’adhésion de ses habitants. D’où un inlassable effort de pédagogie, d’où les comités de quartiers ou les conseils de jeunes. Et les résultats sont là ! Epinal était considérée comme une ville perdue pour le développement économique ; comme une ville enclavée, à l’identité vacillante ; comme une ville peu attractive que sa jeunesse quittait sans y revenir. Elle vit aujourd’hui pleinement dans le XXIème siècle. Elle est ouverte sur l’Europe ; elle dispose d’excellentes infrastructures culturelles, sportives, technologiques, éducatives. Cet élan que Philippe SÉGUIN avait donné à sa ville ne s’est pas démenti, grâce à l’adhésion qu’il avait su obtenir de ses habitants, grâce aussi au talent de son successeur, Michel HEINRICH.

Philippe SÉGUIN, Mesdames et Messieurs, incarnait une certaine idée de la politique. Contre les intimidations de la technocratie, il défendait la démocratie où chacun a le droit à la parole et où chacun à le devoir de choisir en conscience. A la société du spectacle qui transforme le citoyen en consommateur, il opposait l’éloquence d’une réflexion qui honore l’intelligence de tous. Aux formules assassines et faciles, il préférait les idées sans lesquelles il n’y a pas d’horizon ni d’action efficace et durable. Plutôt que les affrontements des clans, il aimait la noblesse des joutes oratoires d’où chacun sort grandi d’avoir cherché le bien commun. Philippe SÉGUIN n’aimait pas les idéologies. Il était animé par des idéaux. Et au nom de ces idéaux, il se prononça pour l’abolition de la peine de mort en 1981. Il n’hésita jamais à interpeller sa propre famille politique lorsqu’elle lui semblait s’éloigner de ses principes fondateurs. Il n’eut jamais peur d’affronter la solitude, dès lors qu’il s’y trouvait en accord avec sa morale.

Philippe SÉGUIN incarnait une certaine idée de la France. Fils d’un jeune combattant mort en 1944, il débuta dans la vie avec pour héritage une douleur et une passion pour ce pays au nom duquel son père s’était sacrifié. Enfant, il demanda un jour à sa mère ce que signifiait l’expression «pupille de la Nation». «Cela veut dire, lui répondit-elle, que la France est ton père de remplacement». De la France, il connaissait l’Histoire sur le bout des doigts. Il en défendait fièrement l’indépendance. Il croyait en la valeur de son message universel. Si ce message s’exprime en France avec une intensité, avec une passion inconnue d’autres peuples, c’est parce que tout au long de son Histoire notre pays a voulu que sa trajectoire se transforme en destin. Comme d’autres auraient pu le faire, mais comme eux seuls l’ont osé, les Français ont choisi de jouer un rôle original dans le monde. Nous sommes sans doute une des rares nations à vouloir constamment vivre au dessus d’elle-même, mais cette démesure fait notre grandeur. Philippe SÉGUIN sentait et savait tout cela. Et le Gaullisme s’imposa à lui comme une évidence. Il n’en fit jamais une étiquette partisane, parce qu’au fond de son engagement, il y avait la conviction que le patriotisme républicain ne se divise pas. Du Gaullisme, il avait retenu l’exigence de la modernité économique. Il avait retenu l’exigence de la solidarité, sans laquelle c’est l’unité du peuple qui est compromise.

Philippe SÉGUIN, c’était aussi une certaine idée de l’Europe. Tout le monde se souvient de la campagne qu’il mena contre le traité de Maastricht, parce qu’elle donna la mesure de son éloquence et aussi parce qu’elle illustra la hauteur de ses convictions. Mais il n’était pas anti-européen. Il était exigeant pour l’Europe, comme il l’était pour la France. Il ne croyait pas à l’Europe des directives. Il voulait une Europe qui assume l’héritage de sa civilisation. Il voulait une Europe qui puise ses idées et ses forces dans l’Histoire concrète de ses peuples. Il nous alerta contre le risque d’une Europe où la dimension politique serait occultée sous la technocratie, comme si les nations pouvaient s’en remettre à une sorte de pilotage automatique qui résoudrait tous les problèmes par magie ; comme s’il n’y avait plus qu’à administrer les choses ; comme si la réalité ne devait plus ménager ces instants de crise où les sociétés humaines ont besoin de débattre et de trancher.

Nous traversons une crise qui montre la justesse de son diagnostic. Aujourd’hui, nous sommes au fond confrontés au même choix crucial que celui qui se présentait devant Philippe SÉGUIN lorsqu’il découvrit les Vosges en 1978 : soit nous nous enfermons dans le déni du réel et nous acceptons le déclin. Soit nous continuons de réinventer la France pour lui permettre de compter au XXIème siècle. La France est peut-être le seul des grands pays développés à n’être jamais complètement sorti des chocs pétroliers. La dernière année d’excédent budgétaire, c’est 1973. Et la dernière année de chômage inférieur à 5%, c’est 1977. La grande crise de la mondialisation nous a rattrapés au moment précis où nous nous engagions, grâce à Nicolas SARKOZY, dans la modernisation de notre pays.

Face à des bouleversements qui sont en train de modifier à grande vitesse la hiérarchie des nations et des continents, nous devons conserver la maîtrise de notre destin pour préserver l’essentiel de notre héritage.

La première exigence c’est de poursuivre la dynamique lancée dès 2007 avec comme maître-mot, la compétitivité. Au nom de notre compétitivité, nous avons desserré le carcan des 35 heures en défiscalisant les heures supplémentaires. Nous avons desserré le carcan des charges qui pesaient sur nos entreprises. Nous avons desserré le carcan de l’imposition. Nous avons desserré le carcan qui paralysait nos universités en leur accordant l’autonomie. Cet effort de modernisation, nous n’avons jamais considéré qu’il doive être suspendu par la crise. Elle le rend au contraire plus nécessaire que jamais. Mais aujourd’hui, après la déroute financière de 2008 qui a miné la croissance, la crise du capitalisme est entrée dans une deuxième phase : la crise de la dette souveraine. Elle nous oblige à un deuxième impératif qui est le désendettement. Le monde est sans indulgence pour les Etats dont la dépense publique est excessive. De jour en jour, de grands pays voient leur note souveraine dégradée.

La Grèce a inventé la démocratie. Les navires du roi d’Espagne ont découvert l’Amérique. Les Portugais se sont taillés des empires aux quatre coins du monde. Mais les salles de marché et les agences de notation n’ont que faire des gloires du passé, et ces nations sont brutalement sommées d’apurer leurs comptes.

Pendant longtemps, les Etats ont emprunté avantageusement en considérant que leur puissance régalienne valait pour une garantie absolue. Cette époque est terminée. A force de se tourner vers les marchés, les Etats se sont rendus dépendants de leurs logiques. Nous avons de bonnes raisons de les trouver excessives, de les trouver injustes, de les trouver inadéquates à bien des égards, parce que nous savons que les Etats ont des missions particulières, des missions politiques dont la légitimité ne peut pas se mesurer dans les termes de la simple comptabilité.

Et je veux rappeler qu’au moment de la crise bancaire, la France, sous l’autorité du président de la République, a été aux avant-postes pour définir avec nos partenaires une nouvelle régulation mondiale. Et cet effort nous le poursuivons et nous allons en particulier continuer de le faire entendre, lorsque nous prendrons la présidence du G8 et du G20. Il n’est pas question de se soumettre à je ne sais quels diktats des spéculateurs et des marchés. Mais il est en même temps dangereux d’ignorer les avertissements.

Parce que la vérité, c’est que nous dépensons trop et depuis trop longtemps. Alors si nous voulons diminuer notre dépendance à l’égard des marchés, eh bien nous devons tout simplement aussi, emprunter moins. Plus nous sommes en déficit, plus nous empruntons et plus nous devons courir après le remboursement des intérêts de notre dette. Il faut rompre avec ce cercle vicieux en remettant nos finances publiques sur les rails. Un Etat fort, c’est un Etat désendetté.

Philippe SÉGUIN le savait, comme le savait le général de GAULLE, lui dont la première décision en 1958, fut de rembourser la dette extérieure accumulée par la IVème République. Compétitivité et désendettement, sont les deux faces d’une même ambition fondamentale, d’une ambition qui a été tout au long sa vie celle de Philippe SÉGUIN, et qui a pour nom : la souveraineté nationale.

La souveraineté nationale - c'est-à-dire la capacité pour la France de demeurer maîtresse de ses choix politiques et à fortiori, de son mode de vie – est au cœur de son héritage. Le pouvoir de choisir notre destin ne constitue pas un acquis éternel. On a vu dans l’Histoire des nations brillantes s’appauvrir, s’affaiblir, décliner et puis chuter. La souveraineté nationale c’est aujourd’hui avoir la lucidité et la volonté de prendre toute notre place dans la mondialisation.

Et dans notre monde de 6,5 milliards d’habitants, les 65 millions de Français doivent avoir le courage de se battre avec les armes qui sont les leurs : le travail, l’intelligence, l’innovation, l’éducation et la formation. Se battre mais aussi se rassembler sur l’essentiel, et l’essentiel se confond avec le visage lumineux de la République, chère à Philippe. La République qui n’est ni de droite ni de gauche, mais qui appartient à tous ceux qui savent que le citoyen doit donner à son pays autant qu’il reçoit de lui. La souveraineté nationale dépend de l’intensité de notre unité et de notre civisme. Elle dépend aussi de notre capacité à dire et à accepter la vérité afin de sécuriser notre modèle social, qui se confond avec les plus belles pages du gaullisme social. «La vérité reste le meilleur moyen de mobiliser le corps social», disait Philipe SÉGUIN.

Et la vérité, c’est qu’on ne peut avoir la meilleure santé du monde, l’Ecole et l’université gratuites, des allocations pour tous ceux qui sont dans le besoin, des retraites dignes pour tous, sans réformer notre système et sans redoubler ensemble d’efforts. La souveraineté nationale a un prix. Travailler plus, travailler mieux, c’est la clé du progrès social.

La souveraineté nationale, c’est enfin le choix - j’y reviens - de rester maître de ses finances publiques. Et pour le rester, nous ne pouvons pas vivre éternellement à crédit, au dessus de nos moyens. A la présidence de la Cour des Comptes, Philippe SÉGUIN n’a cessé de militer pour un Etat plus moderne, pour un Etat plus responsable dans la gestion des comptes publics et des comptes sociaux. On peut toujours stigmatiser les marchés, on peut toujours accuser les spéculateurs de spéculer, il n’en demeure pas moins qu’une nation mal gérée est une nation faible et qu’une nation bien gérée est une nation respectée.

D’ici 2013, nous avons pris, avec le président de la République, l’engagement de ramener notre déficit de 8% à 3%. Je veux vous dire qu’avec le président de la République nous n’esquiverons pas nos responsabilités. Cet effort, l’Etat le fournira, et il faut que tous les acteurs publics et sociaux se sentent partie prenante de cette entreprise de redressement financier.

La souveraineté c’est aussi, à travers celle de la France, un enjeu pour l’Europe tout entière. «Nous voulons l’Europe, mais l’Europe debout», disait Philippe SÉGUIN. Notre fierté nationale doit inspirer la fierté européenne. Voilà pourquoi j’en appelle à un patriotisme éclairé. Je veux dire par-là, un patriotisme hissé au niveau de l’Europe, de cette Europe qui a tellement besoin d’être incarnée par une âme. Aujourd’hui, c’est tout notre modèle européen qui est défié. A ce défi, la réponse ne peut être que celle de la volonté politique. Cette volonté n’est pas abstraite. C’est une volonté qui vient des nations qui composent l’Union. C’est une volonté qui vient des chefs d’Etat qui sont aux commandes et qui prennent leurs responsabilités et qui font la décision.

Depuis le choc financier de 2008 jusqu’au sauvetage de la Grèce, la France a mis tout son poids dans la balance pour sauver les banques européennes, pour coordonner les plans de relance, pour convaincre de la nécessité d’une action concertée des banques centrales. Elle continue de militer pour la compétitivité européenne, qui passe par un renforcement de la gouvernance de la Zone Euro. Elle continue de militer pour une coordination efficace des politiques économiques. Elle continue de militer pour la résorption des déséquilibres sur les marchés des changes. Eh bien de cette crise, nous devons sortir en progressant sur le chemin d’une Europe politique, cette Europe que Philippe SÉGUIN voulait voir debout.

Mesdames et Messieurs, mon cher Michel, Philippe SÉGUIN aimait Epinal et les Spinaliens l’ont en retour, estimé et respecté.

En lui rendant aujourd’hui hommage, la ville d’Epinal ne fait pas seulement que consacrer un grand élu local, elle consacre un lion de la République. Ceux qui passeront dans la rue Philipe SÉGUIN se souviendront de cet homme attachant, inclassable et inlassablement dévoué à la chose publique. Ils se souviendront de ses combats solitaires, qui épousaient pourtant la voix de notre peuple, ce peuple qui de Valmy au Vercors trouve toujours la force de se soulever pour la justice et pour l’honneur. Ils se souviendront de celui qui trouva, dans les papiers de son père, ces quelques mots en guise de testament : « Adieu mon fils, sois un homme loyal, honnête et droit». Cet homme, qui tout au long de sa vie se montra fidèle à cette devise intime, cet homme s’appelait Philippe SÉGUIN.

 

 

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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 18:51

 

François Fillon exige au nom de la France la libération immédiate des neufs ressortissants français qui étaient à bord des bateaux arraisonnés et qui sont encore détenus en Israël lors des questions d'actualité à l'Assemblée Nationale le 1er juin 2010.

 

"Monsieur le président,

Mesdames et Messieurs les députés,

Monsieur Vauzelle,

 

 

Le Gouvernement français condamne l’opération militaire israélienne conduite hier dans les eaux internationales au large de Gaza. C’est un acte totalement disproportionné qui a causé la mort d’au moins neuf personnes et occasionné plusieurs dizaines de blessés. C’est un acte qui n’est pas justifié, c’est un acte qui est contraire au droit international. C’est surtout un acte qui fait reculer l’espoir déjà si ténu de la reprise, à laquelle nous travaillons, d’un dialogue direct entre les Israéliens et les Palestiniens sans lequel il n’y a pas d’espoir de voir une solution émerger à ce problème qui dure depuis maintenant près de six décennies.

 

Aujourd’hui, la France exige la libération immédiate des neuf ressortissants Français qui étaient à bord des bateaux arraisonnés et qui sont encore détenus en Israël. La France exige la libération immédiate des bateaux et de l’ensemble des civils qui se trouvaient à bord. La France exige avec l’Union européenne et avec l’organisation des Nations unies, l’ouverture immédiate d’une enquête internationale indépendante et impartiale, parce qu’il faut faire la vérité et la lumière sur ce qui s’est produit hier.

 

La France, monsieur le député, qui a entrepris la reconstruction de l’hôpital Al Quds à Gaza, exige que désormais l’aide humanitaire parvienne sans restriction et sans contraintes à l’ensemble des Palestiniens et en particulier à ceux qui vivent sur ce territoire. La France d’ailleurs demande que soient tout simplement respectées les résolutions des Nations unies qui condamnent ce blocus.

 

Mesdames et messieurs les députés, la France est l’amie d’Israël. Et c’est parce que la France est l’amie d’Israël qu’elle peut et qu’elle doit demander au gouvernement israélien de reconnaître la faute qui a été commise hier et de trouver le courage et la force de reprendre le chemin de la paix.

 

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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 17:14

 

François Fillon répond au groupe socialiste sur l'âge légal de la retraite à l'Assemblée nationale le mercredi 26 mai 2010.

 

 

Monsieur le président,

Mesdames et Messieurs les députés,

Monsieur le président AYRAULT,

 

Depuis à peu près un quart de siècle dans tous les pays européens sans exception, il a été choisi de répondre à l'allongement de la durée de la vie, par l'augmentation de la durée d'activité. Dans tous les pays européens - ou presque tous les pays européens -, cette décision a été le plus souvent prise dans le cadre d'un accord consensuel entre la Gauche et la Droite, voire parfois entre les partenaires sociaux et les gouvernements. Et quand, dans certains cas, cet accord consensuel n'a pas pu être trouvé, aucune majorité n'a jamais remis en cause les décisions qui avaient été prises sur la retraite par les précédents.

 

Le seul pays où la Gauche refuse de regarder la réalité, c'est la France, et ce n'est pas nouveau. Vous avez bien voulu rappeler la décision qui avait été prise en 1983 par le Parti socialiste, de ramener à 60 ans l'âge légal de la retraite qui était à 65 ans depuis les décisions du Général de Gaulle et du Conseil National de la Résistance. Puis-je simplement citer sur ce sujet Michel ROCARD, lorsqu'il disait : "tous les ministres compétents en économie, Jacques DELORS, moi, et quelques-uns, nous étions catastrophés ! Nous savions très bien que cette mesure n'était pas compatible avec l'évolution de la démographie française". Et puis, par la suite, vous avez multiplié les conseils, les critiques, les rapports, vous avez juré que vous abrogeriez toutes les décisions qui ont été prises.

 

Mais quelle est la vérité ? La vérité, c'est qu'en 1993, c'est le Gouvernement d'Edouard BALLADUR qui a allongé à 40 annuités la durée de cotisations dans le régime général. Vous vous étiez engagés à l'abroger ; de 1997 à 2002 vous n'avez pas trouvé le temps de le faire. En 2003, lorsque le Gouvernement décide d'harmoniser la durée de cotisations entre le public et le privé, et d'engager l'augmentation progressive de la durée de cotisations, vous avez répété maintes fois ici dans cet Hémicycle : "lorsque nous serons au pouvoir, nous abrogerons cette décision".

 

Mais voilà que dans le projet que vous nous avez présenté la semaine dernière, vous consacrez l'allongement de la durée de cotisations, et naturellement vous ne parlez plus de revenir sur l'harmonisation du secteur public et du secteur privé.

 

En 2007, lorsque cette majorité vous propose de voter la réforme des régimes spéciaux, vous votez contre. Mais je note que, dans aucune de vos propositions, vous ne voulez aujourd'hui revenir sur la réforme des régimes spéciaux.

 

La vérité, mesdames et messieurs les députés, c'est que le Parti socialiste s'est constamment trompé sur cette question des retraites. Mais il n'est pas trop tard. Vous pouvez encore participer activement, concrètement, à la consolidation des régimes de retraites de nos concitoyens. Et en le faisant, je veux vous dire que vous ne vous trahiriez pas Laurent FABIUS, ministre de l'Economie, qui déclarait le 20 mars 2002 : "puisque l'espérance de vie augmente de trois mois, cela veut dire que les actifs doivent financer chaque année des retraités qui vivront trois mois de plus. Comment voulez-vous qu'il n'y ait pas un ajustement ! Bien sûr qu'il y aura un ajustement".

 

En faisant cela, vous seriez fidèles à Dominique STRAUSS-KAHN, qui déclarait il y a quelques jours, fort opportunément, que "lorsque l'on vivra jusqu'à 100 ans, il n'y a pas de raisons de maintenir la retraite à 60 ans". Mais surtout, en faisant cela, vous seriez fidèles à Martine AUBRY, qui déclarait le 17 janvier dernier : « on va aller, on doit aller à 61 ou à 62 ans ».

 

 

 

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19 mai 2010 3 19 /05 /mai /2010 18:52

François FIllon répond au projet de la gauche sur la réforme des retraites à l'Assemblée nationale le 19 mai 2010.

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11 mai 2010 2 11 /05 /mai /2010 19:40

François Fillon répond à la gauche sur la gestion de la crise européenne à l'occasion des questions d'actualité à l'Assemblée nationale le mardi 11 mai 2010.

 

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les députés,

Monsieur le Président AYRAULT,

 

J'aurais d'abord aimé que vous commenciez votre question en vous félicitant du rôle de la France dans l'articulation d'une solution à la crise européenne. Mais vous êtes, sur ce sujet, dans la caricature permanente. Il y a quelques jours, vous avez indiqué que vous souteniez le plan d'austérité mis en œuvre par le Premier ministre grec ; vous avez, j'imagine, indiqué que vous souteniez celui du Premier ministre socialiste portugais ; sans doute celui du Président du gouvernement socialiste espagnol, mais dès qu'il s'agit de la France, alors là, c'est la facilité et la démagogie.

 

Au moment où le monde entier a les yeux rivés sur la zone euro et sur notre capacité à conduire une politique responsable, la première secrétaire du Parti Socialiste sortant de mon bureau ce matin a déclaré qu'il fallait "mettre en œuvre une nouvelle politique d'emplois-jeunes", qu'il fallait "distribuer 200 euros à 16 millions de ménages en atténuation de la TVA", au motif qu'il fallait "relancer la consommation". Le Parti Socialiste est absolument inguérissable ! Il y a quelque mois, pour faire face à la crise financière, il nous avait déjà proposé de baisser massivement la TVA, il fallait nous inspirer de la politique de M. Gordon BROWN, dont on a vu les résultats économiques qu'elle a eus sur le pouvoir d'achat des Britanniques.

 

Alors, Monsieur AYRAULT, non nous n'emprunterons pas le chemin que vous avez emprunté avec le tournant de la rigueur en 1983 ! Nous n'augmenterons pas massivement les impôts ! Nous ne bloquerons pas les salaires et les prix pour provoquer une baisse massive du pouvoir d'achat des Français ! Nous allons continuer et amplifier une politique économique qui nous donne aujourd'hui les meilleures prévisions de l'ensemble de la zone euro. Nous allons la poursuivre en soutenant les investissements d'avenir, comme je l'ai fait la semaine dernière en débloquant les 7 premiers milliards destinés à soutenir la croissance. Nous allons le faire en continuant à soutenir les politiques de l'emploi, comme le Président de la République l'a annoncé hier devant l'ensemble des partenaires sociaux. Nous allons continuer à soutenir une politique de compétitivité avec la suppression de la taxe professionnelle, et avec la diminution d'un certain nombre de contraintes qui pesaient sur nos entreprises. Et oui, nous allons mettre en œuvre une politique de réduction des déficits, parce que nous nous y sommes engagés, parce que c'est la crédibilité de l'euro qui est en cause, et parce que c'est notre indépendance nationale.

 

J'ai ce matin signé les lettres de cadrage à l'ensemble des membres du Gouvernement, et elles comportent les mesures que j'ai annoncées jeudi dernier. Il s'agit de geler les dépenses publiques pendant trois ans, parce qu'elles sont à un niveau qui est parmi les plus élevés dans le monde. Il s'agit de continuer à réduire le nombre des emplois publics. Il s'agit aussi de réduire de 5 milliards les niches fiscales en deux ans, et je suis sûr que vous aurez à cœur de nous y aider.

 

 

Voilà, Mesdames et Messieurs les députés, la politique que nous allons conduire. Franchement, j'attendais autre chose de la part du Parti socialiste. Mais il est vrai, comme vient de le déclarer Jack LANG, que « son programme est pâle, décevant et tristounet ».

 

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11 mai 2010 2 11 /05 /mai /2010 17:01

François Fillon, Premier ministre, répond à Jean François Copé sur la crise traversée par la zone euro à l'occasion des questions d'actualité à l'Assemblée nationale le Mardi 11 mai 2010.

Mesdames et Messieurs les députés,

Monsieur le Président COPÉ,

 

Nous avons vécu une crise extrêmement sérieuse puisque, au fond, ce qui était en cause à la fin de la semaine dernière, c'était l'existence même de l'euro.

Je pense que la gravité de cette crise est due, pour une part, aux atermoiements qui ont présidé à la mise en œuvre d'une solution aux problèmes de la Grèce. Au fond, ce que les marchés ont testé à la fin de la semaine dernière, c'est la capacité de la zone euro à s'organiser, à réagir, à articuler une solution, à faire preuve de solidarité et donc finalement, c'est la mise en place de ce gouvernement économique que la France réclame de ses vœux depuis des mois et des mois.

 

Nous avions déjà, d'une certaine façon, fait naître ce gouvernement économique en réunissant à Paris, au moment de la crise des banques, l'ensemble des chefs d'Etat de la zone euro pour articuler la réaction de l'Union européenne. De la même façon, vendredi dernier, c'est largement à la demande de la France que cette réunion des chefs d'Etat a été organisée et au fond, pour répondre à votre question, Monsieur COPÉ, on voit bien que c'est dans la réunion des chefs d'Etat et de Gouvernement de la zone euro que se situe le gouvernement économique, qui doit être mis en place avec des structures permanentes pour pouvoir réagir à toutes les attaques, à toutes les crises, et impulser une véritable politique économique.

 

Nous avons, vendredi dernier, puis dimanche, et je voudrais en féliciter et en remercier Christine LAGARDE, qui a été notre interprète, obtenu une réponse massive de la part de l'Union européenne, une réponse articulée autour de quatre niveaux. D'abord, 60 milliards d'euros immédiatement disponibles, mis en œuvre par la Commission sur la base d'un article du Traité. Ensuite, 440 milliards d'euros sous la forme de garanties apportées à un Fonds de stabilisation européen pour qu'il puisse, le cas échéant, venir en aide aux pays qui rencontrent des difficultés. Il s'agit d'une garantie et on peut espérer que nous n'aurons pas à la mettre en œuvre. 250 milliards d'euros de la part du Fonds Monétaire International, parce qu'il est normal que le Fonds Monétaire International participe, mais nous ne voulions pas qu'il soit majoritaire et qu'il conduise cette opération contre les spéculateurs, parce que c'est notre responsabilité. Et enfin, et c'est peut-être le plus important, une décision de la Banque centrale européenne d'intervenir pour la première fois sur les marchés de dette publique.

 

Alors oui, Monsieur le Président COPÉ, il faut s'appuyer sur la double expérience de la crise des banques et de la crise de l'euro que nous venons de connaître pour mettre en œuvre un véritable gouvernement économique européen, et j'espère que l'ensemble des forces politiques de notre pays nous aidera à convaincre les Européens de la nécessité absolue de cette politique économique, industrielle, monétaire européenne, pour assurer le développement de notre mode de vie et de la société qui est celle que l'Europe incarne.

 

 

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4 mai 2010 2 04 /05 /mai /2010 16:02

 

Mesdames et Messieurs les Ministres,

Mesdames et Messieurs les élus,

Mesdames et Messieurs,



Je voudrais d’abord remercier Bernard BIGOT et Daniel IRACANE qui nous ont permis au cours de cette visite de comprendre tous les enjeux du chantier spectaculaire que nous venons de visiter.

C’est projet est emblématique des investissements d’avenir, c’est la raison pour laquelle j’ai choisi de venir ici sur ce chantier, le jour où nous lançons, de façon très concrète le dispositif des investissements d’avenir en commençant à déléguer les crédits qui vont permettre d’investir dans les secteurs qui sont les plus prometteurs pour l’avenir de l’économie française.

C’est un projet qui est au croisement de la recherche, de l’industrie, de la santé et des nouvelles technologies, ce qui justifie la présence des membres du Gouvernement qui m’accompagnent. Et c’est pour toutes ces raisons que nous avons décidé de lui apporter 250 millions d’euros dans le cadre des investissements d’avenir sous l’autorité de René RICOL.

Le lancement du programme d’investissements d’avenir constitue une initiative politique qui est une initiative sans précédent. Au moment où on voit bien qu’après la crise économique et financière grave que le monde a traversé, les cartes de l’économie mondiale sont en pleine redistribution, nous avons opté pour un effort financier exceptionnel afin de renforcer le potentiel de croissance à long terme de notre pays. Nous avons décidé d’investir massivement dans les domaines stratégiques que sont la formation, la recherche, l’innovation ; nous avons décidé de rattraper le retard que nous avions pris dans certaines technologies et dans certains secteurs qui sont des secteurs porteurs, mais en faisant cela, nous travaillons aussi à garantir la prospérité, les emplois et donc la pérennité de notre modèle social.

La crise que nous avons traversé s’est caractérisée par la récession qui s’est abattue sur quasiment tous les pays industrialisés. Nous sommes l’un des premiers sinon le premier en Europe à en sortir ; nous avons pour l’année 2010 une perspective de croissance, nous dit le Fonds Monétaire International, de 1,5%, ce qui nous place en tête de tous les autres pays européens même devant notre voisin allemand, ce qui n’est pas si fréquent et ce qui mérite d’être souligné.

Et en même temps, nous voyons bien que la croissance des pays émergents, et la croissance américaine sont déjà en train de s’emballer sur des niveaux bien plus élevés que celle de nos vieux pays européens. Et toute la compétition qui va se jouer dans les prochaines années, c’est celle qui va nous permettre à travers la maîtrise de technologies stratégiques, à travers la recherche et la formation, à travers l’investissement, de conserver des parts de croissance qui nous permettront de rester parmi les pays les plus développés, les plus industrialisés du monde.

Pour le faire, nous avons estimé qu’il était nécessaire malgré une situation financière difficile, de consacrer 35 milliards d’euros à des investissements stratégiques et comme nous sommes dans une situation budgétaire difficile, nous avons décidé que ces investissements stratégiques seraient d’une certaine façon compensés par des efforts de réduction des dépenses publiques et notamment des dépenses de fonctionnement. Les intérêts de l’emprunt que nous allons contracter pour réaliser ces investissements, seront intégralement couverts par des économies en fonctionnement et c'est toute la différence entre une politique de rigueur et une gestion sérieuse. La politique de rigueur, ça consiste à couper dans toutes les dépenses y compris dans celles qui fabriquent la croissance de demain, dans celles qui permettent de produire de la richesse et finalement de réduire à terme notre déficit.

Nous n’avons pas choisi cette politique. Nous avons choisi une politique qui consiste à réduire les dépenses de fonctionnement, à serrer la dépense publique parce qu’il faut réduire notre déficit public et notre endettement mais en même temps à investir soigneusement, de façon très contrôlée, sur des secteurs qui sont des secteurs prometteurs pour l’avenir.

Nous avons demandé à René RICOL, Commissaire général à l’investissement, de piloter ce programme d’investissements d’avenir pour qu’il y ait une maîtrise très centralisée qui nous permette de vérifier à chaque instant que nous sommes bien sur des investissements d’avenir, nous sommes bien sur des investissements où il y a un retour important pour notre pays. Il a constitué son équipe, il a défini les processus de décision et identifié, en lien avec les ministères concernés, les enjeux propres à chaque domaine.

La structure est désormais opérationnelle. Et nous rentrons dans une phase active. J’ai réuni ce matin le premier comité interministériel sur les investissements d’avenir. Les dix premiers projets de conventions entre l’Etat et les opérateurs chargés de la gestion des fonds sont maintenant validés. D’ici l’été, quarante conventions auront été établies avec les opérateurs de l’Etat, c'est-à-dire la totalité et les premiers appels à projet seront lancés.

Dès que les conventions seront validées, débutera la phase de sélection des projets. Mais parce que le financement de l’économie n’attend pas, nous attribuerons dès le mois de juin un milliard d’euros à OSEO pour alimenter les PME en nouveaux prêts. Nous consacrerons 500 millions d’euros pour des prêts verts bonifiés à l’industrie – il s’agit d’aider nos industriels à investir dans des technologies qui sont à la fois source d’une meilleure compétitivité et en même temps d’un meilleur respect de l’environnement.

Nous attribuerons 200 millions d’euros à certaines entreprises pour qu’elles réalisent leurs investissements productifs en France, 100 millions d’euros dans les entreprises sociales et solidaires et 400 millions d’euros dans des start-up. En incluant les prochaines actions qui concerneront les pôles de compétitivité, c’est au total 6,5 milliards d’euros dont vont bénéficier l’industrie et les PME grâce au seul programme des investissements d’avenir. Si vous ajoutez à cela la réforme de la taxe professionnelle, vous mesurez à quel point nous sommes décidés à accroître la compétitivité de la France.

Le secteur de l’enseignement supérieur, de la formation et de la recherche va être le principal bénéficiaire des investissements d’avenir. Avec 19 milliards d’euros, je crois qu’on peut dire que jamais l’engagement de notre nation n’a été aussi intense pour répondre à la bataille que j’évoquais en ouvrant mon propos, cette bataille mondiale qui est d’abord une bataille mondiale de l’intelligence. Cet engagement prolonge la politique que nous menons depuis trois ans puisque depuis 2007, l’effort budgétaire pour l’université et la recherche a été ininterrompu. Nous avons au surplus engagé une réforme très ambitieuse du crédit impôt recherche, qui garantit aujourd’hui aux entreprises qui localisent leur recherche dans notre pays un soutien sans égal en Europe et enfin nous avons grâce à la loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités, permis aux universités françaises qui l’attendaient depuis si longtemps, d’accéder à l’autonomie et à des financements externes.

Avec le programme des investissements d’avenir, nous passons maintenant à la vitesse supérieure. Notre objectif est de faire de la France le pays d’Europe le plus attractif pour les chercheurs, les investisseurs et pour les étudiants. C’est la raison pour laquelle nous allons doter en capital les établissements qui portent des segments scientifiques et technologiques de niveau mondial afin de leur permettre de rivaliser avec les meilleures universités par l’ampleur de leurs moyens et la qualité des liens avec les entreprises. Dans la même logique, nous allons doter les laboratoires d’excellence dans le cadre de ce programme d’investissements d’avenir, d’un milliard d’euros.

J’ai annoncé le calendrier ce matin : une première vague d’appels à projet aura lieu d’ici la fin du mois de mai pour les équipements d’excellence et pour le secteur de la bio-santé ; une deuxième vague au mois de juin, notamment pour les laboratoires d’excellence et les sociétés de valorisation.

Enfin la troisième vague concernera ce que nous avons appelé les initiatives d’excellence, les premières phases des appels à projet auront lieu d’ici septembre pour un processus de sélection qui s’achèvera en 2011. Et dans chacun de ces projets, je veux rappeler que nous mettrons en place des dispositifs de sélection faisant largement appel à la communauté scientifique et à des jurys internationaux.

Le Grand Emprunt va aussi nous donner les moyens d’encourager la recherche au service de la santé et des biotechnologies. Les biotechnologies constituent un gisement majeur de croissance pour demain : c’est l’avenir de nos médicaments, de notre alimentation, c’est l’avenir de la chimie de demain. 1,5 milliard d’euros du programme d’investissements d’avenir leur seront destinés.

Nous allons mettre le paquet dans le domaine des biotechnologies, de l’agronomie, de la bioinformatique et des nanotechnologies. Nous soutiendrons des projets de co-financements public – privé sur les équipements d’excellence en recherche biologique et en recherche pharmaceutique. Nous impulserons une démarche d’excellence intégrée des mondes de la recherche et de l’hôpital avec les futurs instituts hospitalo-universitaires qui ont vocation à être un catalyseur de la recherche biomédicale en France. Enfin, nous enclencherons le développement en France de ce que l’on appelle « la e-santé ».

En télémédecine, téléconsultation, télé-expertise : l’innovation permettra d’apporter des réponses aux défis de l’accessibilité aux soins, participera à la mobilisation des nouvelles technologies en faveur du maintien de l’autonomie des personnes.

Enfin la question de l’énergie est au cœur des investissements d’avenir. Notre programme s’articule autour de trois axes qui distinguent d’ailleurs l’approche française qui est une approche originale : renforcer notre capacité nucléaire, première priorité, développer les énergies renouvelables et promouvoir les économies d’énergie. Et dans ces trois champs d’action, nous allons accélérer la recherche.

Outre la préparation de la 4ème génération de réacteurs nucléaires dont la caractéristique est qu’ils consommeront moins de combustible et produiront moins de déchets radioactifs, nous allons promouvoir en même temps les énergies renouvelables et la chimie verte. 1, 35 milliards d’euros seront consacrés aux démonstrateurs en matière d’énergies renouvelables et chimie verte par le biais de l’Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie.

Quant aux économies d’énergie, nous prévoyons 500 millions d’euros du programme des investissements d’avenir destinés à la rénovation thermique des logements des ménages aux revenus modestes qui n’ont pas la capacité d’investir dans ces travaux et qui devront être soutenus.

Dans ce volet énergétique, la recherche sur les réacteurs nucléaires figure en bonne place. Nous allons leur consacrer près d’un milliard d’euros, répartis pour l’essentiel entre les deux chantiers que sont le réacteur de recherche Jules Horowitz et le prototype de réacteur de 4ème génération Astrid.

Je n’ai pas besoin de rappeler que la France entretient un rapport étroit avec sa filière nucléaire depuis que le Général de GAULLE lui a donné son coup d’envoi à la fin de la Seconde guerre mondiale.

60 ans plus tard, les enjeux sont toujours aussi pressants. Alors que les besoins énergétiques sont croissants, alors que les ambitions écologiques sont de plus en plus affirmées et la précarité énergétique omniprésente, le monde d’aujourd’hui se penche à nouveau sur le nucléaire et s’intéresse à sa renaissance.

Nous aussi nous réfléchissons à la manière dont nos entreprises et dont nos organismes doivent aborder cette nouvelle étape. Dans quelques jours, François ROUSSELY remettra au Président de la République un rapport qui participera à cette réflexion. Je veux dire que quelle que soit l’époque, il y a une chose qui ne change pas : c’est le rôle indispensable, essentiel, stratégique et central de l’Etat lorsqu’il s’agit de financer des projets à haut potentiel de ce type.

Certains investissements lourds, dont les bénéfices sont très importants pour l’économie, ne peuvent pas être réalisés par le seul secteur privé et nous savons bien que le nucléaire en fait partie. La vérité, c’est que sans l’investissement de l’Etat, il n’y aurait sans doute jamais eu de programme électronucléaire français de la même façon qu’il n’y aurait sans doute jamais eu de TGV et qu’il n’y aurait peut-être pas eu de réussite en tout cas mondiale de l’industrie aéronautique civile européenne.

C’est l’Etat qui conçoit la politique nucléaire ; c’est l’Etat qui engage l’effort d’investissement correspondant. C’est l’Etat qui assume les responsabilités en matière de sécurité nucléaire. Et les investissements d’avenir le confirment, c’est encore l’Etat qui pilote la recherche et qui guide les industries nucléaires dans la même direction. Et je veux indiquer que sur ce sujet, nous n’avons pas l’intention de changer les choses : l’Etat conservera en tout état de cause la responsabilité, le pilotage de la politique nucléaire française.

Ce site sur lequel nous nous trouvons est exceptionnel, c’est un site qui est absolument unique en Europe.

Cela fait 50 ans qu’il héberge les fleurons de la filière nucléaire française. Mais s’il joue un rôle clé dans le développement de notre filière nucléaire, il tient aussi une place de poids dans celui des énergies alternatives. Il contribue au dynamisme du pôle de compétitivité « Cap énergies », dédié au développement de nouvelles technologies comme la biomasse, comme l'hydrogène et comme l’énergie solaire. Et désormais, vous le savez, c'est la volonté du Président de la République et du gouvernement, ces énergies alternatives font partie intégrante du programme du Commissariat à l’Energie Atomique.

La réussite du site de Cadarache est la meilleure preuve qu’il est possible de concilier l’énergie nucléaire et les énergies renouvelables dès la recherche en amont, en associant sur un même site nos meilleurs spécialistes. Cadarache enfin, chacun le sait, est le site qui a été retenu par la communauté mondiale pour l’implantation d’ITER.

Le soutien que nous apportons à la construction du réacteur Jules Horowitz illustre la conception que nous nous faisons en France d’une filière stratégique. La maîtrise du nucléaire signifie l’excellence dans tous les domaines de cette technologie et pas seulement la recherche de la compétitivité immédiate dans tel ou tel secteur particulier. C’est aussi cela qui permet de construire les bases d’une croissance durable pour notre pays.

Le réacteur Jules Horowitz, c’est d’abord un choix stratégique pour la recherche. Le parc international des réacteurs de recherche dont nous disposons est ancien ; en France, le réacteur Osiris de Saclay est en service depuis plus de 45 ans. Ce nouveau réacteur est appelé à devenir une infrastructure de recherche centrale en Europe, à l’usage des industriels et des scientifiques. Il sera en mesure d’apporter des réponses aux grands enjeux opérationnels que sont l'augmentation de la durée de vie des centrales nucléaires, l'optimisation indispensable des combustibles et des processus d'exploitation et enfin l'évolution constante des exigences de sûreté.

A travers le nom de Jules Horowitz, le Commissariat à l’Energie Atomique a souhaité rappeler le souvenir d’un de ses physiciens nucléaires les plus brillants, qui avait consacré sa vie à la recherche fondamentale et notamment à l’imagerie médicale. Ce choix n’est pas innocent puisque le futur réacteur est aussi appelé à devenir un producteur indispensable de radioéléments, précieux pour la médecine nucléaire. La courte durée de vie des radioéléments utilisés par les nouvelles technologies d'imagerie exige une production permanente face aux besoins mondiaux dont la croissance est considérable. A partir de 2015, le réacteur de Cadarache viendra augmenter la production mondiale de radio-isotopes à usage médical et permettra de satisfaire 25% des besoins européens.

Compte tenu de l’aggravation attendue de la pénurie jusqu'en 2020 justement parce que dans beaucoup d’autres pays, on n’a pas fait suffisamment à temps les choix stratégiques nécessaires et compte tenu des besoins provoqués par les périodes d'arrêt des autres réacteurs, ce réacteur pourra, en cas de nécessité, produire jusqu'à 50% du besoin européen dans ce domaine.

Concrètement, à la fermeture du réacteur OSIRIS, le réacteur Jules Horowitz sera le seul capable de contribuer significativement à la production mondiale du radio-isotope nécessaire aux 30 millions de diagnostics médicaux prononcés chaque année dans le monde.

Voilà Mesdames et Messieurs, ce chantier est le symbole d’un effort national exceptionnel. Il montre au fond que notre pays a certes des réformes à faire pour réduire ses déficits, pour améliorer la compétitivité de son économie mais en même temps, il a le dynamisme, la ressource, la ressource intellectuelle, la ressource humaine pour réaliser des grands projets et rester au premier rang des grandes nations scientifiques. Nous allons au cours des deux prochains mois encourager d’autres projets de ce type : je pense à la création des Instituts de recherche technologique, je pense aux Instituts d’excellence sur les énergies décarbonnées ou encore au déploiement du très haut débit numérique ou du véhicule électrique.

C’est donc une politique pour le futur que nous sommes en train d’engager résolument. Je demande à nos concitoyens de croire à la force du potentiel scientifique industriel et intellectuel de notre pays ; je leur demande de croire à cette belle idée du progrès qui a toujours porté la France vers l’avant, le progrès de l’esprit, le progrès scientifique, le progrès technologique et industriel sont la somme d’une volonté et d’un état d’esprit. Face à tous ceux qui pensent qu’il n’y a de solution que dans la décroissance, il n’y a de solution au fond que dans le repli et dans des solutions qui sont des solutions qui appartiennent au passé, nous, nous croyons à la force de la science, à la force du progrès scientifique, à la force du progrès technologique pour peu naturellement qu’on lui donne les moyens de travailler et qu’on l’oriente vers des solutions aux problèmes qui sont ceux de notre temps.

Aujourd’hui, je veux convaincre les Français que l’avenir appartient aux peuples qui choisissent de vaincre le doute, c'est-à-dire aux peuples qui regardent loin et qui ont le courage de s’élancer vers leurs objectifs. Je vous remercie.

 

 

 

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21 avril 2010 3 21 /04 /avril /2010 18:53

 

François Fillon a visité le centre technique de Vélizy PSA Peugeot Citroën et a rencontré des apprentis le mercredi 21 avril 2010.

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