Le renvoi devant les assises d’un médecin et d’une infirmière pour euthanasie active en Dordogne appelle une réaction rapide du gouvernement et du Parlement.
A l’occasion de l’affaire Humbert, alors que j’étais ministre des affaires sociales, j’avais pris publiquement position pour une révision de notre législation sur l’euthanasie. Je souhaitais qu’on ne laisse pas les juges seuls face à une question aussi fondamentale avec comme seul repère, une législation conçue à une époque ou l’espérance de vie était inférieure de 20 ans et où la médecine ignorait les trois quarts des traitements dont elle dispose aujourd’hui.
Jean Pierre Raffarin me répondit que la loi ne pouvait pas régler cette question qui appartenait à la conscience de chacun. J’en conviens mais je ne peut pas accepter que des hommes et de femmes dont la vocation est de soulager la douleur des autres, soient traînés devant les assises comme des criminels.
On ne sort jamais intact d’un procès en assises même lorsque l’on est acquitté !
C’est une épreuve indélébile qu’il est inacceptable d’infliger à un médecin qui a agit à la demande de son patient, dans son intérêt, et qui ne fait l’objet d’aucune procédure de la part de sa famille qui reconnaît au contraire son dévouement et son humanité.
Je sais que la question est difficile.
Mes convictions religieuses ne me facilitent pas la tâche !
Mais l’honneur d’un homme politique est justement de répondre à ces questions fondamentales qui naissent de l’évolution globale des sociétés et qui ne se peuvent se régler par une pirouette, même au nom des principes et de la prudence.
Il faut une initiative ! Vite ! Sinon la justice devra encore prendre des décisions injustes qui achèveront de la décrédibiliser dans l’opinion.