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15 janvier 2014 3 15 /01 /janvier /2014 17:21

Discours prononcé ce matin devant mes amis parlementaires et les cadres de notre association Force républicaine réunis à Paris.

 

 


Mesdames et messieurs,

 

L’année 2014 commence, et j’ai voulu marquer l’évènement avec mes amis parlementaires et les cadres de notre association Force républicaine qui fête sa première année d’existence.

Plus de 10.000 adhérents nous ont rejoints, et je nous fixe pour but de doubler leur nombre durant les douze prochains mois.

Dans tous les départements, nos représentants sont désormais désignés.

Nous avons mis sur rails plusieurs ateliers thématiques regroupant plus d’une centaine de participants et d’experts à qui j’ai demandé de réfléchir aux conditions d’une France plus productive et plus libre dans ses initiatives.

Tout au long de l’année 2014, nous ferons connaître nos propositions qui seront soumises à la réflexion et aux réactions de nos adhérents.   

Au mois de février nous plancherons sur l’Education; au mois de mars sur la dépense publique; au mois d’avril, la question européenne sera au cœur de nos travaux; puis nous nous attacherons au fonctionnement de la République et à l’économie et l’emploi.

 

A tous nos adhérents et militants qui offrent leur énergie, j’adresse mes remerciements et mes vœux les plus chaleureux.

Qu’ils soient de Force républicaine où de l’UMP, élus ou simples citoyens, je leur dis que leur engagement a du sens et je leur donne rendez-vous sur le terrain.

En janvier 2013, j’avais annoncé que j’engageais un tour de France.

Depuis septembre, j’ai multiplié les rencontres et fait une cinquantaine de déplacements.

C’est l’occasion pour moi de remercier tous ceux qui m’ont accueilli et fait partager leur expérience avec confiance et franchise.

Ce retour à l’action militante et vers l’écoute des Français est la meilleure des leçons pour l’opposition.  

 

Je veux saluer la noblesse de notre peuple qui, dans des circonstances difficiles, ne baisse pas les bras.

Les Français ne sont ni égoïstes, ni passifs, mais ils sont tiraillés par un doute quasi existentiel.

Que pouvons-nous et où allons-nous ?

Ces interrogations taraudent les esprits et elles constituent un défi pour les responsables publics qui doivent avoir le courage de penser l’avenir sans mentir.

 

J’irai au bout de ma conviction que la France doit être rassemblée et modernisée.

Je vais continuer de sillonner le pays.

En écoutant sans juger, en proposant, en soutenant partout nos candidats, en faisant du redressement national l’axe de tous nos devoirs, je veux m’employer à fédérer une majorité de citoyens autour d’une volonté réformatrice.

Rien de fort ne se construira sur le seul rejet du pouvoir actuel ou sur les débris d’une crise politique que nul ne peut souhaiter à la France.

L’alternance doit avoir un autre visage que celui de la revanche ou de la colère.

Il faut enclencher une prise de conscience collective pour transformer le système français qui est à bout de souffle.

Celui-ci n’est plus assez productif pour créer de la croissance, financer notre socle social et nous libérer de la dette, plus assez entrainant pour unir la République autour d’un destin commun, plus assez tonique pour nous permettre de voir dans l’Europe et le monde des espaces de conquête.  

 

Depuis trop longtemps nous ajustons notre système à ses marges.

Chacun a sa part de responsabilité, mais le pouvoir actuel incarne à la perfection ce mal français où les discours tiennent lieux de décisions, où les arrangements  avec la réalité sont érigés en art de gouverner.   

La suspicion populaire est la rançon de toutes ces postures et impostures.

Le temps est à l’honnêteté et au courage de braver les facilités.

Je le redis : notre devoir n’est pas seulement de dénoncer et de battre la majorité actuelle, il est d’éclairer les Français sur l’ampleur d’une mutation historique qui bouleverse la hiérarchie des puissances d’autrefois et qui menace de nous déclasser définitivement si nous ne réagissons pas.

 

A l’aube de cette nouvelle année, ma pensée va vers les Françaises et les Français qui forment un grand peuple qui a toujours cru au Progrès et qui a toujours su se dépasser.

A chacune et à chacun, je souhaite une année d’opportunités, de rebonds, de résistance aussi face à la déception et l’exaspération.

 

Malgré les coups durs, il faut chercher en nous le meilleur de ce que nous pouvons faire pour la France car il y a malheureusement peu à attendre de la politique gouvernementale qui s’est condamnée à tout espérer de la conjoncture internationale.

2,9% de croissance aux Etats-Unis, 1,7% en Allemagne, 2,4% au Royaume Uni… tous ces Etats sont en train de redémarrer fortement, sauf le nôtre qui table péniblement sur moins de 1% de croissance.

C’est le résultat d’une pression fiscale aveugle qui a noyé tous les moteurs de la relance: la confiance, la motivation, l’investissement, la consommation.  

 

J’ai entendu les vœux du Président de la République et l’ai écouté hier.

J’ai un sentiment : celui d’un élève qui découvre sa mauvaise copie. «On efface tout et on recommence !»

Recommencer après 18 mois d’une politique brouillonne. Recommencer après 18 mois d’augmentation drastique des impôts, 18 mois de laxisme budgétaire, 18 mois de relations tendues avec les entrepreneurs et les créateurs de richesses.

François Hollande constate que la crise est plus longue qu’il ne le pensait.

Ça n’est pas faute d’avoir été averti par l’opposition comme par tous les instituts économiques.  

 

Aujourd’hui, la réalité saute à la gorge du Chef de l’Etat et ses appels à la mobilisation de tous relèvent plus d’un SOS que d’un plan de sauvetage cohérent et immédiat pour la France.

Notre croissance ne tient qu’à un fil, le chômage s’étend, le pouvoir d’achat est en baisse, notre dette s’accroit, le ras le bol fiscal est à son comble… Seul un électrochoc pourrait relancer le pays, mais au lieu de cela on se flatte à l’Elysée d’être plus pragmatique et habile alors qu’il faudrait parler et agir comme Churchill.  

 

Au moment même où l’on inflige aux ménages 12 milliards d’euros d’impôts supplémentaires, le Président admet que les prélèvements obligatoires ont atteint un seuil maximal mais ne dit rien qui puisse y changer quelque chose.

Après avoir rompu sa promesse de campagne de ramener nos déficits à 3% en 2013, après avoir non pas diminué le budget de la nation mais simplement freiné son augmentation, il  assure qu’il va s’atteler à la baisse des dépenses publiques, mais aucune piste crédible n’est  annoncée.

La piste évoquée de la clarification des compétences des collectivités locales n’est qu’un vœu pieux puisque sa majorité vient de supprimer le conseiller territorial.

François Hollande a cassé le meilleur outil de la clarification, et le voici à présent se plaignant du millefeuille français.

L’autre piste : celle de la protection sociale et de ses abus relève de l’incantation.

S’il est un parti qui est mal placé pour réformer la protection sociale, c’est bien le parti socialiste qui a multiplié les lâchetés : de l’abrogation de la journée de carence applicable dans la fonction publique à la non prise en compte des régimes spéciaux dans sa réforme des retraites.

 

Reste le «pacte de responsabilité» proposé aux entreprises.

Je ne pardonne pas ce temps perdu pour comprendre l’évidence, c’est à dire que ce sont les entreprises qui créent la croissance et les emplois !

Pourquoi avoir abrogé dès juillet 2012, la baisse des charges sociales que nous avions décidées ?

Pourquoi avoir augmenté les charges des entreprises en revenant partiellement sur la retraite à 62 ans ?

Pourquoi avoir rompu avec l’objectif de convergence avec l’Allemagne sur le taux de l’impôt sur les sociétés ?

 

Aujourd’hui, je veux bien prendre le Président au mot mais je ne m’en satisferai pas car nous n’en sommes pas au premier flou.

Comme dit le proverbe, «on ne chasse pas le brouillard avec un éventail» !

S’il veut favoriser nos entreprises, alors qu’il les délivre de leurs contraintes réglementaires, qu’il modernise le code du travail, qu’il libère l’investissement et cesse de surtaxer le capital qui l’irrigue, qu’il baisse - comme il le dit ! – les charges, mais qu’il le fasse très vite et sans troc car il est contreproductif de conditionner l’aide à nos entreprises et leur survie au nombre d’emplois qu’elles créeront.

Ce donnant donnant préfigure des négociations sans fin et une énième usine à gaz à l’image du CICE, alors qu’il faut être efficace rapidement.

 

Dire qu’on veut baisser les charges est une chose, mais le faire vraiment et efficacement en est une autre. J’ajoute qu’il faut trouver les recettes par ailleurs, notamment s’il s’agit de financer les 30 milliards de la branche famille. Et là, le doute est permis.

Du côté des impôts, la coupe est pleine et la France est au bord de l’asphyxie; du côté des dépenses et de la réforme de l’Etat, le gouvernement agit de façon cosmétique.

Il dit vouloir financer ce pacte par des économies budgétaires alors qu’il ne sait même pas comment trouver les 50 milliards attendus d’ici 2017 pour équilibrer nos finances publiques.

Bref, à cette heure, ce pacte n’est qu’un slogan, or l’urgence exige des actes !

Reste que la discussion va être engagée avec les organisations patronales, et je ne puis que souhaiter qu’il en sorte quelque chose d’utile au pays et à tous ceux qui sont emportés dans l’engrenage du chômage qui atteint un pic historique.

 

Face aux 100.000 emplois détruits par an, François Hollande reste en deçà des problèmes structurels qui bloquent le marché du travail.

Il n’en est pas le seul responsable, mais il est coupable de limiter son action à l’inversion de la courbe du chômage à grand renfort d’emplois aidés.

 

En vérité, la vraie reprise de l’emploi dépend de la croissance et de notre capacité à nous attaquer aux racines du problème : système éducatif détaché de l’accès au monde professionnel; voies de l’apprentissage insuffisamment valorisées et utilisées; règles du recrutement dissuasives; formation des demandeurs d’emploi défaillante; allocations chômages peu incitatives…

Ce diagnostic coule toutes les promesses d’une véritable amélioration de l’emploi, mais ce gouvernement tremble à l’idée d’en tirer les conséquences.

Sujet après sujet, il s’en remet aux partenaires sociaux dans l’espoir d’esquiver ses propres responsabilités.

Je suis un partisan du dialogue social, mais j’en connais ses limites et ses compromis souvent trop fades pour changer la donne.

 

Au regard de ce tableau général, le Président peut toujours se projeter jusqu’en 2017, mais l’actualité est déjà quasiment écrite : 2014 sera une année de croissance médiocre, avec  plusieurs risques qui planent aux dessus de nous.

Risque d’une compétitivité détériorée par la faiblesse du taux de marge des entreprises et un décrochage encore plus sévère de notre balance commerciale.

Risques d’une nouvelle baisse du pouvoir d’achat et d’une consommation écrasée sous le poids des prélèvements qui pèsent sur les classes moyennes et les familles.

Risque d’une dérive dans le calendrier de réduction de nos déficits, avec la menace, qui n’est pas derrière nous, d’une augmentation des taux d’intérêts.

Risque enfin de voir le tandem franco-allemand se déséquilibrer totalement au profit de Berlin.

 

Entre nos deux nations, l’écart de prospérité devient flagrant et inquiétant pour la France, mais aussi pour l’Union européenne qui a besoin de notre capacité d’entrainement.  

François Hollande cherche avec Angela Merkel les moyens de relancer l’Europe.

Je l’y encourage, mais constate que notre pays se présente en situation de faiblesse face à la «locomotive» allemande. 

 

Seule notre capacité diplomatique et militaire nous distingue encore de nos partenaires, et, à cet égard, je ne regrette pas d’avoir alerté le gouvernement sur les restrictions qu’impose à nos armées sa Loi de programmation militaire qui, pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale, nous place derrière l’Allemagne pour les dépenses de défense.

 

Si j’ai soutenu l’intervention de nos forces au Mali comme en Centrafrique, les perspectives d’un engagement de courte durée promis par François Hollande semblent s’éloigner de jour en jour.

Or chacun peut comprendre que la France ne peut pas, dans le même temps, réduire ses dépenses militaires, s’engager à assainir sa situation financière pour ne pas affaiblir la monnaie européenne et multiplier, seule, les engagements militaires au Sahel et ailleurs en Afrique.

 

A cette situation économique anémiée, s’ajoute les problèmes d’une République que nos concitoyens sentent débordée par l’insécurité et par une immigration insuffisamment maîtrisée et intégrée. 

Le ministre de l’Intérieur peut multiplier les sorties et les discours martiaux, faire d’un humoriste aux propos abjects l’ennemi numéro 1 de la République pendant deux semaines, les résultats ne sont pas à la hauteur d’une société minée par la violence et les crispations communautaires.

L’intégration est en panne, la laïcité est défiée, la délinquance n’est pas enrayée, dans trop de nos quartiers la fraternité est un mot creux et l’impunité ronge toute autorité.

Sur tous ces sujets, le silence du Président de la République est assourdissant.

 

Je ne prends aucun plaisir à dresser le portrait d’une France qui est à la peine et qui craque en silence, mais il serait bon que cette période des vœux ne soit pas seulement celle des discours convenus.

Certains observateurs ont cru déceler dans les propos du Président de la République une inflexion politique, mais que valent les mots quand seuls les faits devraient nous intéresser.

Il importe peu de savoir qu’au sommet de l’Etat on disserte entre soi sur le socialisme et la sociale démocratie. Depuis le temps et en fonction des circonstances, François Hollande nous a habitués aux synthèses les plus plastiques, et au demeurant, l’essentiel n’est pas de savoir s’il est socialiste ou social-démocrate, mais s’il est efficace !  

La question n’est donc pas là.

Je le répète, seuls les actes comptent et a fortiori leurs résultats !

 

Pour peser sur eux, nous aurons plusieurs rendez-vous électoraux pour lesquels je m’engagerai sans compter.

Celui des municipales est déjà bien avancé, et la plupart de nos candidats sont en campagne depuis des semaines.

Dans les villes de plus de 9000 habitants, la gauche est majoritaire.

Je n’ai jamais parlé de «vague bleue» et me garderai bien de la promettre.

La partie n’est pas gagnée et j’invite tous les électeurs qui se reconnaissent dans la droite et le centre à se mobiliser dès le premier tour autour de nos candidats.

 

L’enjeu est local, personnalité contre personnalité, projet contre projet, mais il est aussi national car le moment est venu d’adresser au gouvernement l’avertissement qu’il mérite.

Je fais de la fiscalité le cœur de cet avertissement car elle est le nerf du combat pour la croissance.

Plus le message sur le ras le bol fiscal sera fort, plus le gouvernement sera obligé d’arrêter de financer son immobilisme par l’impôt, obligé d’écouter les Français et les entrepreneurs, obligé de baisser les dépenses et de réformer notre pays dans le bon sens.

Evidemment, le résultat des grandes villes sera particulièrement scruté, et à cet égard, je ferai tout pour contribuer au succès de Nathalie Kosciusko Morizet.

A Paris, chacun doit privilégier l’intérêt général. Jusqu’à la dernière minute, j’inviterai à l’unité car l’essentiel est de gagner ensemble, non de soigner sa réputation ou son image. 

Du score des municipales dépendra le sort du Sénat qui peut basculer à droite.

Je sais que cela se jouera sur un fil, mais si le gouvernement a face à lui une partie du Parlement alors la voix du pragmatisme en sera renforcée. 

Avec ces élections locales, mon mot d’ordre est donc simple : ni abstention, ni hésitation, ni dispersion. Tout doit être fait pour peser sur un gouvernement qui n’écoute pas et qui agit mal !

 

Suivront les élections européennes.

Elles seront compliquées car l’idéal européen est au plus bas et parce que les populistes ont la partie facile.

Crise, chômage, délocalisations, immigration : le bouc émissaire est tout trouvé, c’est Bruxelles ! Il faudra mettre de la raison dans ce chaudron.

C’est une bataille politique et idéologique qu’il va falloir livrer, en transcendant deux écueils: l’europtimisme béat et l’eurodémagogie.

J’irai au combat en rappelant que le redressement national est la condition d’une Europe utile à la France et en défendant les principes d’une Europe politique.

Il faudra faire preuve d’allant car rien ne serait pire que de «raser les murs» en donnant le sentiment de regretter d’avoir créé, en l’espace de 50 ans, l’une des zones au monde parmi les plus prospères, les plus libres et les plus pacifiques de toute l’histoire humaine.

Mais à cette fierté légitime, devra s’ajouter la lucidité.

Comme disait le général de Gaulle, inutile de sauter sur sa chaise comme un cabri en répétant «l’Europe, l’Europe».

L’autosatisfaction et la langue de bois ne peuvent que desservir le projet européen.

Il faudra savoir dénoncer les manquements et les dérives de l’Union et s’engager à les réparer. A cet égard, la question de la bureaucratisation de l’Europe, celle de la subsidiarité, la question aussi de l’articulation entre l’économique et le monétaire, ou encore la question des frontières ne devront pas être taboues.

 

Cette lucidité serait vaine si elle ne s’appuyait pas sur une réponse argumentée à ceux qui croient pouvoir sauver la France en sabordant l’Europe.

Réclamé par le Front national, le retour au franc briserait l’espace politique et économique européen car il est bien naïf de présenter cette option comme une simple solution technique sans conséquences sur les relations que nous entretenons avec nos 27 partenaires.

Le choc politique et psychologique serait majeur.

Il conduirait l’Allemagne à s’écarter de la France et l’amènerait à redessiner, à son profit, une Europe sans nous. 

Le retour du franc s'accompagnerait d'une dévaluation massive.

La dette libellée en euros exploserait et nos taux d'intérêt augmenteraient violemment.

L'investissement des ménages et des entreprises ainsi que le pouvoir d'achat des Français en seraient férocement amputés.

Mécaniquement, notre PIB chuterait, entrainant dans sa dégringolade des centaines de milliers d’emplois et de fermetures d’entreprises.

Ce scénario catastrophe doit être précisément expliqué à ceux de nos concitoyens qui croient de bonne foi qu’en condamnant l’Europe ils résoudraient les problèmes de la France. 

 

Contre l’immobilisme qui n’est pas satisfaisant et contre l’extrémisme qui nous projetterait dans le ravin, il faut relégitimer l’Union européenne.

La rélégitimer, c’est faire en sorte que dans un monde concurrentiel de 7 milliards d’habitants, les 500 millions d’européens aient pour ambition de donner à l’Europe les atouts d’une civilisation libre, puissante, solidaire et, disons-le, protectrice de ses intérêts et de notre mode de vie.

Tant que nous n’aurons pas compris que les «civilisations sont mortelles», nous continuerons à subir la pression d’une mondialisation qui percute le modèle occidental européen et la menace d’un déclin irrémédiable au profit de l’Asie, de l’Inde, sans parler des Etats-Unis.

 

Avec mes amis, j’entends me battre pour une France forte dans une Europe  debout.

Et parce qu’il convient d’être aussi efficace que possible sur le plan électoral, je crois que l’UMP et ses partenaires centristes de l’Alternative doivent s’unir, notamment dans les circonscriptions du Nord et du Sud-Est qui auront valeur de symbole.  

 

**

 

Voilà, mesdames et messieurs, les convictions que je voulais vous faire partager en ce début d’année.

Avec mes soutiens et mes amis parlementaires de l’UMP, nous nous donnons pour tâche de créer les conditions d’une opposition crédible et solide.

Les années 2012 et 2013 n’ont été bonnes ni pour notre pays, ni pour notre parti qui a été frappé de plein fouet par ses défaites à la présidentielle et aux législatives.

Nous n’avons pas quitté le navire pour autant car notre devoir est de donner à la droite républicaine la force de se renouveler et de se rassembler.

J’ai l’intime conviction qu’entre les Français et nous une nouvelle relation de confiance peut être nouée dès lors que nous nous comportons avec dignité et sérieux.

    

La France doute, mais c’est dans les moments incertains que se juge l’âme des nations. La nôtre n’en est pas à sa première épreuve et il faudrait peu de choses pour la relancer.

Malgré ses blocages réglementaires, ses 35 heures, ses impôts, ses dettes, la France arrive encore à se distinguer…Alors imaginons un instant ce que pourrait être notre nation si nous avions le cran de la réformer vraiment et de libérer son potentiel productif et créatif.

Imaginons ce qu’elle pourrait être si nous valorisions le travail, le mérite, la réussite.

Imaginons ce qu’elle serait si nous retrouvions la maîtrise de nos finances publiques et si nous remettions la République en ordre.

Imaginons-là, réconciliée avec le culte de l’audace et du succès, convaincue par la nécessité d’entreprendre, motivée par l’innovation plutôt que paralysée par le risque zéro.  

Rien ne résisterait à une France modernisée, responsabilisée et rassemblée.

C’est mon souhait le plus cher, c’est le défi que je veux relever, et je le crois atteignable dès lors que nous consentons à la vérité et aux efforts d’adaptation.

 

Je forme le vœu que notre pays choisisse de se forger un avenir plutôt que de chercher à retenir un passé qui lui file comme du sable entre les doigts.

Qu’il se mobilise autour de dirigeants sobres, honnêtes, dignes et décidés à privilégier l’intérêt national. Qu'il se garde de se laisser entraîner dans les polémiques et des faits divers qui caractérisent les nations faibles pour se concentrer sur les moyens de renouer avec le progrès.

Il revient au Président de la République de mettre de l’ordre dans ses affaires privées.

La France mérite des débats de fond.

 

 

Et pour cela, vous avez, mesdames et messieurs les journalistes, le devoir de nous y aider autant que vous le pouvez.

Notre démocratie perd parfois la tête, et votre rôle est important.

Il l’est en France, et il l’est aussi à l’étranger où le danger guette les observateurs que vous êtes, et je pense ici à vos confrères et compatriotes retenus en otages en Syrie.

 

«Une bonne année peut réparer le dommage de deux mauvaises», écrivait Voltaire. Je l’espère de tout cœur pour notre pays.

A toutes et tous, je souhaite une bonne année 2014.

 

 

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2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 17:05

Tribune publiée dans le journal Le Monde du 3 décembre.

 

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Le gouvernement promet de remettre notre fiscalité à plat. Le caractère improvisé de cette initiative n’échappe à personne. Je dénonce deux erreurs. La première est d’avoir indiqué que la réforme se ferait « à prélèvements constants », alors que notre pays est au bord de l’asphyxie. Est-il nécessaire de réformer si l’objectif, à terme, n’est pas d’alléger la pression fiscale ? La deuxième erreur consiste à ne pas afficher la finalité d’une telle « remise à plat ». La fiscalité n’est pas une fin en soi, mais l’expression d’un projet de société. Il est sidérant de voir le premier ministre recevoir les acteurs sociaux et politiques sans qu’aucune ligne directrice ne soit présentée par le gouvernement. Cette réflexion, sans cadre et sans cap, frise l’amateurisme.


Avant toute réforme fiscale, il y a, selon moi, deux préalables. Le premier est de tenir compte de ce que font nos principaux partenaires européens. Pour renforcer la zone euro et éviter les distorsions entre ses membres, il faut tendre vers une harmonisation de nos fiscalités. Je milite pour un espace franco-allemand aussi cohérent et efficace que possible. Nos deux nations doivent avoir l’audace d’engager une stratégie de convergence, économique, sociale, et donc fiscale. Le second préalable, c’est la nécessité de baisser la dépense publique, qui représente 57 % de notre richesse nationale, soit plus de 8 points de produit intérieur brut de plus que la moyenne de la zone euro. Tant que nous resterons les champions de la dépense, nous resterons les champions des impôts. Depuis 2012, rien de sérieux et de structurel n’a été fait pour baisser les dépenses de l’Etat.


Il faut passer à la vitesse supérieure. Le principal poste de dépenses étant celui des salaires, il faut réduire le nombre des emplois publics, comme nous avions commencé à le faire, avec 150 000 non-renouvellements de postes. Cette baisse des effectifs doit s’accompagner d’une augmentation de la productivité de nos administrations, qui passe par une augmentation du temps de travail, en contrepartie d’une valorisation et d’une modernisation des métiers de la fonction publique. L’organisation territoriale, avec ses multiples échelons, ses compétences entremêlées et sa fiscalité locale exponentielle, doit être réformée, et la fusion des départements et régions enclenchée. L’alignement des régimes de retraite, privé et public, doit être accéléré. Enfin, les rapports successifs de la Cour des comptes ne doivent plus rester lettre morte.

 

Pour faire des économies, les recommandations ne manquent pas : sur le logement, les aides multiples ont favorisé la hausse des prix ; sur l’éducation, l’approche quantitative ne freine pas le recul qualitatif de notre système éducatif ; sur le social et la santé, la chasse aux abus et à la fraude peut être amplifiée ; sur les aides à l’emploi, la sortie des 35 heures au profit de la négociation du temps de travail dans les entreprises permettrait d’alléger de plusieurs milliards d’euros les aides publiques au maintien de la compétitivité.

Oui, la baisse des dépenses publiques est une condition nécessaire ! C’est sur la base de cet engagement volontariste qu’il faut mettre un coup d’arrêt à l’augmentation des impôts et engager un processus de réduction des prélèvements obligatoires, qui doivent être placés au niveau de la moyenne européenne.


L’urgence est de réduire le poids des prélèvements les plus néfastes à l’emploi et à l’activité.

Avec le crédit d’impôt compétitivité emploi, le gouvernement a mis en place une usine à gaz, et il a esquivé le débat sur la réforme du financement de notre protection sociale. Contribuer par une baisse des cotisations sociales à une réduction du coût du travail permet de lutter contre le chômage, et donc de consolider notre système de sécurité sociale en réduisant le poids des dépenses d’indemnisation. La Sécurité sociale bénéficie à tous depuis le développement des prestations non contributives ; elle doit donc être financée par tous. C’est la raison pour laquelle je reste convaincu de la nécessité de financer la réduction des cotisations sociales par une augmentation raisonnable de la TVA, en harmonisant nos taux avec ceux de nos partenaires européens.


Pour la croissance, nous devons aussi nous attaquer aux autres impôts et taxes qui pèsent sur la masse salariale et qui singularisent la France par rapport à ses partenaires : versement transport, taxe sur les salaires, taxe d’apprentissage, etc.

Nous devons poursuivre la réduction du poids des impôts de production, engagée avec la suppression de la taxe professionnelle, en nous attaquant à la contribution sociale de solidarité des sociétés. A l’opposé de la dangereuse créativité fiscale qui a conduit le gouvernement à proposer la mise en place d’un impôt dont l’assiette, l’excédent brut d’exploitation, pesait sur les amortissements, et donc sur l’investissement des entreprises, il convient, au contraire, de consacrer l’impôt sur les bénéfices comme l’impôt le mieux à même d’appréhender la richesse produite par l’entreprise et de le rendre plus compétitif en réduisant son taux, en contrepartie d’un élargissement de son assiette.

 

Dans le néant de la pensée gouvernementale, la seule chose qui semble pointer, c’est la fusion de la contribution sociale généralisée (CSG) et de l’impôt sur le revenu. Si c’est cela, alors je tire le signal d’alarme ! Cette fusion aura des conséquences graves. Telle qu’elle est conçue par ses promoteurs, elle n’aurait d’autre objectif que de reporter la charge fiscale des plus modestes vers les plus « riches ». En réalité, ce sont les classes moyennes, les actifs, qu’ils soient salariés ou indépendants, les familles, bref, les mêmes que ceux qui subissent déjà de plein fouet les effets de la politique fiscale du gouvernement, qui en feront une nouvelle fois les frais. Leur demander encore plus, c’est risquer de voir notre contrat social se rompre. Avec la fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG, le risque est grand de faire naître un clivage entre les classes moyennes et supérieures, toujours mises à contribution, et le reste de la société, bénéficiant d’une redistribution toujours plus favorable. Trop d’impôt pourrait saper les fondements de la solidarité !

Plutôt que de faire miroiter une improbable fusion entre l’impôt sur le revenu et la CSG, la priorité doit être, s’agissant des ménages, de corriger rapidement les imperfections les plus évidentes de notre fiscalité au moyen d’une réforme de l’impôt sur le revenu.


A terme, l’ambition de limiter à trois le nombre de tranches de l’impôt professionnel sur les rémunérations (IPR) doit nous guider. L’équité commande de fusionner la prime pour l’emploi et le revenu de solidarité active (RSA) en une seule et même prestation plus lisible pour les travailleurs pauvres et plus incitative à la reprise d’un emploi. L’équité encore rend nécessaire la suppression des effets de seuil que subissent en cascade les contribuables modestes en matière d’impôt sur le revenu, de CSG et de fiscalité locale. Plus globalement, une réflexion mérite d’être menée sur le renforcement de l’équité intergénérationnelle de notre fiscalité, au profit des actifs et des familles qui supportent l’essentiel des hausses d’impôt décidées par le gouvernement. La fiscalité locale doit en outre être strictement contenue.


A ces priorités devrait s’ajouter le respect d’un principe cardinal : celui de la stabilité et de la sécurité fiscale. Notre pays meurt des changements de règles incessants. J’appelle, en matière fiscale, à un véritable contrat de législature par lequel le gouvernement aura fixé le cap et les réformes nécessaires, et s’engagera à ne pas dévier, pendant cinq ans, de la ligne ainsi tracée.

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26 novembre 2013 2 26 /11 /novembre /2013 19:11

Discours prononcé ce soir à l'Assemblée nationale dans le cadre de l'examen du projet de Loi de programmation militaire :


 


Monsieur le président,

Mes chers collègues,

 

Voilà bien longtemps, Monsieur le Ministre, que nous suivons tous deux les questions de défense et connaissant vos convictions, je puis vous dire toute mon estime. Elle me portera à vous exprimer mes craintes et mes critiques avec franchise.

 

Notre politique de défense ne se prête pas aux postures partisanes. En la matière, l’intérêt national doit être notre seul guide.  Lorsque j’ai approuvé l’intervention française au Mali, le calcul n’a tenu aucune place dans mon propos. Lorsque j’ai émis des réserves sur une éventuelle intervention en Syrie, où nous aurions été conduits à violer la charte des nations unies, c’est-à-dire le droit international, pour réprimer des crimes commis contre ce même droit, je n’ai pas agi différemment. Avec cette LPM, je vous interpelle sans esprit partisan, mais avec gravité et responsabilité.

 

Nous célèbrerons bientôt le centenaire de la Grande Guerre.

En 1914, l’armée française pouvait aligner un soldat tous les dix mètres de Nice à Dunkerque. Aujourd’hui, et dans le même dispositif, les soldats iraient simplement de la porte Maillot à la porte de la Chapelle.

Il serait évidemment absurde d’en déduire que nous avons collectivement baissé notre garde. Les menaces ne sont plus les mêmes. Mais la seule question qui vaille est si nous ne sommes pas en passe d’aller en-deca de ce qui est nécessaire pour garantir notre sécurité et notre influence sur la scène internationale.

 

L’armée de conscription a disparu, et avec elle à la fois les gros bataillons, les structures lourdes et cette armée à deux vitesses, l’une immobile face à l’Est, l’autre active sur les théâtres d’opérations extérieures. Elle a disparu après avoir rendu le service que la nation attendait d’elle et que l’on a, à mon sens, un peu trop tendance à oublier.

 

Pendant quarante ans, ses cadres et ses hommes, ont, en complément de la force nucléaire, tenu un rôle indispensable de dissuasion, face à une Union Soviétique à la puissance incomparable. Cette armée a manifesté la solidarité atlantique. Personne ne saura jamais ce qu’elle nous a évité, mais je voulais, au moment où ceux qui y ont servi achèvent leurs carrières, rendre hommage à sa patience, à son sérieux, à son abnégation.

 

J’en viens à présent aux conséquences que le gouvernement a cru devoir tirer à la fois d’une impasse budgétaire à laquelle, faute d’une politique ordonnée de réduction des dépenses, il ne peut apporter aucune solution solide.

 

Déjà, avant la présente loi de programmation militaire, la part de la dépense publique totale de défense n’était que de 3,2 %. Cette part représente, en termes de dépenses d’utilité militaire directe, c’est-à-dire hors pensions, à peu près 1,4 % du PIB. La loi actuelle abaissera encore ces seuils, au terme d’une réduction des investissements et des effectifs mal organisée.

 

La loi qui nous est soumise dégrade, de manière inconnue jusqu’alors, la situation de la défense. Les chiffres de l’abattement auquel il nous est demandé de procéder sont connus de tous. Le budget de la défense se trouvera amputé, selon les différents calculs, de 1 à 3 milliards par an. La stabilité, puis la croissance en volume, ne sont prévues qu’à partir de… 2017. Il en résulte que jusque-là, le budget maintenu en valeur subira l’inflation alors que nombre de dépenses, dont la masse salariale, resteront orientées à la hausse.

Comme les réductions en effectifs ne rapportent rien à l’origine, une réduction budgétaire massive frappera donc l’investissement, soit 16,5 milliards, et dans celui-ci les parts qui ne correspondent ni aux flux ni au nucléaire.

 

Ce sont donc les investissements conventionnels qui vont baisser de 40 %, et avec eux la capacité même des forces. C’est bien l’équipement des forces, qui, comme l’a relevé la cour des comptes, a servi de variable d’ajustement à ce budget. Mais plus inquiétant encore, le financement de l’effort de défense au cours de la période 2014-2019 repose sur un pari, ce qui est au fond assez inadmissible dans le principe. Nous touchons là, sans jeu de mots, au domaine de la cavalerie.

 

Les ressources programmées sont de 190 milliards d’euros courants, dont 183,9 milliards de crédits budgétaires, et 6 milliards d’euros de ressources exceptionnelles.

Ces 6 milliards représentent huit à dix ans d’opérations extérieures, sur la base des dépenses actuelles. On peut douter, tant en ce qui concerne la cession des fréquences qu’en ce qui concerne les cessions immobilières, que ces ressources exceptionnelles soient au rendez-vous.

La loi précédente prévoyait un peu plus de trois milliards de ressources exceptionnelles. L’objectif était déjà ambitieux mais s’il fut atteint, c’est avec près de trois ans de retard. Il n’y a donc aucune chance pour que vos prévisions se réalisent.

 

Je voudrais faire ici une remarque.

Si l’on poursuit la ligne de ces chiffres en les comparant aux chiffres allemands, on voit qu’en 2014 c’est en réalité l’Allemagne qui sera devenue le premier budget militaire du continent européen.

Ce qui compte ici, ce n’est en effet pas seulement la proportion par rapport au PIB, qui mesure un effort, mais aussi la dépense elle-même, qui mesure une capacité.

 

Dès 2013, et sans tenir compte des pensions, l’Allemagne dépense 31,7 milliards d’euros, la France 31,5. Le différentiel entre les deux pays s’établissait à 2,3 en 2009. Il s’inverse à partir de 2013.

Il y a là un danger réel, non pas un danger de guerre, naturellement, mais un danger de déséquilibre intra-européen. C’est tout l’équilibre de l’après-guerre, où le rôle politique et militaire de la France contrebalançait la puissance économique de l’Allemagne, qui risque de se défaire sous nos yeux.

 

Je suis convaincu que  le couple franco-allemand est nécessaire à la réalisation du projet européen, mais aussi que ce couple n’existe pas s’il ne se trouve pas formé par deux partenaires au moins comparables. Sous ce rapport, la loi de programmation militaire achève fâcheusement une évolution divergente commencée au début de ce quinquennat. Elle est essentiellement portée par une logique comptable, d’ailleurs partiellement déficiente, j’y reviendrai, mais aucunement par une logique politique d’un niveau approprié à l’importance du problème en cause.

 

Ce n’est hélas pas la première, ni la seule fois, que la hauteur de vues proprement politique fait défaut à cet exécutif. L’instabilité des structures de décision, d’autre part, a sûrement joué un rôle fâcheux. Nous avons eu deux livres blancs en cinq ans, trois décrets définissant les attributions des chefs militaires en dix ans, et j’en passe.

 

Nous avons eu l’abstention des politiques quant à la conduite des opérations, puis leur désir de s’en mêler. Nous avons vu les chefs d’état-major d’armée encouragés à se montrer indépendants, puis placés aux ordres du chef d’état-major des armées, puis partiellement libérés à nouveau de sa tutelle. J’ajoute qu’il me semble tout à fait regrettable que les chefs militaires ne durent pas assez longtemps dans leurs fonctions pour concourir à l’élaboration et à la poursuite d’une politique de défense crédible.

 

La simple lecture de l’annuaire montre que si le chef d’état-major des armées réunissait ses vingt subordonnés les plus importants, il aurait affaire à des hommes dont la durée prévisible dans les fonctions ne dépasse pas seize mois. Aucune organisation n’est capable d’innover dans ces conditions qui, même chez des personnels aussi naturellement dévoués, peuvent assez naturellement susciter la prudence ou l’attentisme.

 

Il me faut ici évoquer brièvement ce qu’on appelle la «gouvernance» de la défense, parce que son instabilité ne me paraît pas sans rapport avec la loi qu’il nous est proposé d’adopter.

 

Je tiens pour une erreur d’avoir abrogé le décret de 2009, dont l’idée était de mieux aligner les trois armées sur leur chef afin que le pouvoir politique dispose d’un interlocuteur crédible.

 

Mais l’essentiel se trouve au-delà des textes.

Tant que les armées n’auront pas trouvé le moyen de travailler ensemble à l’élaboration de la politique de défense du gouvernement, tant que chacune d’elle continuera d’élaborer à part ses modèles capacitaires pour se tourner ensuite vers le pouvoir politique comme vers une instance d’arbitrage, nous continuerons d’assister au spectacle d’aujourd’hui : une compétition militaire et industrielle pour l’argent public, qui se fait au détriment des intérêts supérieurs du pays, ce dont cette loi de programmation porte la trace.

 

Car tel est bien le défaut de ce projet de loi : dans un contexte stratégique qui demeure profondément instable, il accompagne le déclin militaire de la France d’une série d’arbitrages mal pensés.

 

Je ne reviendrai pas longuement sur le contexte stratégique, qui a été décrit par les deux livres blancs successifs.

Ce contexte est marqué par un paradoxe. Les menaces demeurent très réelles, mais leur perception s’est affaiblie.

 

Les raisons de disposer d’une armée forte sont en effet bien moins nettes qu’autrefois : il n’y a plus de menaces à nos frontières, l’Europe est installée dans une paix, une paix militaire en tout cas, durable – c’est pour cela qu’a été voulue l’Union européenne – le recrutement de nos armées ne se fait plus par le moyen de la conscription.

Mais en même temps, cette Europe est immergée dans un monde extraordinairement dangereux, incertain, où la mondialisation crée probablement davantage de tensions qu’elle n’en apaise, dont les gouvernements peinent de plus en plus à maintenir leurs populations à ce niveau de vie qui fut d’une certaine façon l’objectif majeur de leurs politiques.

 

Et pourtant, on le sait, la France demeure, même indirectement, exposée.

La dissémination des crises et des adversaires potentiels s’est renforcée. Elle s’illustre notamment par la menace terroriste, qui n’est plus ponctuelle et contingente, mais structurelle. Le délitement de certains Etats au Proche et Moyen Orient comme en Afrique, la recrudescence des affrontements ethniques et culturels, la montée du fanatisme religieux, le risque réel de prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs, les attaques informatiques, la vulnérabilité des approvisionnements énergétiques : tout ceci dessine un large spectre de menaces, en mutation constante.

 

Notre Nation est, paradoxalement, plus exposée et sollicitée qu’elle ne l’était lorsque la guerre froide gelait la plupart des scénarios conflictuels. Et ceci est d’autant plus vrai depuis que les Etats-Unis ont engagé leur repli, après ses interventions en Afghanistan et en Irak dont le bilan politique véritable reste encore à tirer.

 

Il en résulte un grand vide que ce qu’on appelle l’Europe de la défense n’a pas réussi à combler. Dans le domaine proprement militaire, cette «Europe de la défense» en est restée au stade des vœux pieux et des incantations à usage interne, à quelques réalisations près.

 

En pratique, c’est bien la question de l’OTAN qui domine, non celle d’une politique européenne de défense aux contours imprécis. J’ajoute que lorsque la France, luttant contre le terrorisme islamiste, s’engage au Mali pour défendre des intérêts qui sont autant ceux de l’Europe que les siens, elle le fait seule, et sans qu’aucun de nos partenaires ne nous propose obligeamment de participer au financement de l’effort.

 

Rien de cela ne doit nous décourager de poursuivre, dans ce domaine comme dans les autres, l’effort européen, à condition de garder en mémoire quelques vérités de bon sens : d’abord, rien ne sera possible avant que la France n’ait rétabli sa position et son crédit par une véritable politique d’assainissement budgétaire.

Ensuite, la politique européenne de défense dépendra de la capacité propre de la France à financer de manière sérieuse l’une des dernières armées efficaces d’Europe, et là-dessus la loi qui nous est soumise nous éloigne de l’objectif plutôt qu’elle ne nous en rapproche.

 

Enfin, lorsque le temps viendra, des projets plus ambitieux pourront être mis en œuvre, et notamment dans le domaine de la mutualisation de certaines forces, aériennes ou maritimes, qui sont mutualisables par nature. L’opération Atalante offre à ce propos des enseignements utiles et porteurs d’espoirs.

 

Face à des menaces aussi multiformes, toute la difficulté consiste à disposer d’une armée adaptée aux opérations d’aujourd’hui, sans que pour autant sa capacité à répondre aux nécessités de demain, voire d’après-demain, se trouve compromise.

Il faut pouvoir participer, selon nos alliances, aux opérations actuelles. Il faut aussi se garder de la surprise stratégique. Nous devons à la fois être capable d’intervenir comme en Afghanistan ou au Mali, dans de meilleures conditions d’équipement et de sécurité pour nos soldats, mais aussi protéger nos voies de communications, notre espace maritime et notre espace aérien, disposer de moyens de renseignements autonomes, pouvoir parer aux menaces de cyber terrorisme.

Je ne suis nullement convaincu que le modèle d’armée qui résulte de la LPM soit entièrement adapté à ce spectre.

 

Je crains que, faute d’une analyse réellement sériée des menaces et des perspectives réelles d’engagement, nous ne soyons devenus incapables de proportionner avec intelligence les efforts à faire sur les grandes fonctions stratégiques.

Je crains que nous ne soyons davantage enclins à arbitrer en faveur d’une puissance théorique, ou, lorsqu’il s’agit de la perspective d’exportation de matériels, économique, plutôt qu’en faveur des capacités rigoureusement utiles.

 

Concernant la question des capacités militaires, je laisse aux orateurs de mon groupe le soin d’entrer dans l’analyse des forces et de leurs équipements ; mais je veux souligner avec netteté que, sur bien des points, l’armée imaginée par la LPM est de nature à inquiéter, le responsable politique comme le citoyen.

Cette armée me paraît en effet procéder moins d’une vision stratégique que d’arbitrages motivés par une logique budgétaire peu soucieuse de l’opérationnel, pour finir par tailler dans ce qui est le plus facile à réduire, les dépenses de personnel.

         En dix ans, les armées ont perdu un quart de leurs effectifs. J’ai par le passé milité pour ce resserrement de notre appareil de défense commandé par l’évolution du paysage stratégique et la professionnalisation. Je n’ai jamais été de ceux qui estimaient que notre outil de défense dut obéir aux exigences de notre politique d’aménagement du territoire.

         En tant que Premier ministre, j’ai assumé une réorganisation drastique des forces. Mais, en juillet 2009, la LPM était accompagnée d’un plan de restructurations sur cinq ans, détaillant les rationalisations, les mesures d’efficience, et permettant la conduite de la déflation des effectifs. J’avais annoncée à l’avance et avec franchise les buts et les conditions du réaménagement de nos forces et de leurs implantations militaires.

         Aujourd’hui, nous ne savons même pas qui, où, quand, comment, selon quelle cohérence opérationnelle seront touchés les régiments et garnisons. L’objectif de 34.000 déflations sur cinq ans ne peut se réaliser sans un plan clair et pluriannuel de restructuration ! A cet égard, notre débat actuel est amputé par un manque de précision et de visibilité que dénonce l’UMP.    

         Oui, j’ai assumé le resserrement des effectifs, mais là, nous agissons à l’aveugle et je pense que nous dépassons le seuil du raisonnable.

         Nos soldats ne manifestent pas, ne démolissent aucun portique, ne discutent aucun ordre, mais vous devez savoir que le cœur de ces hommes de devoir est aujourd’hui serré.

Les sacrifices exigés à la Défense renvoient à la politique d’ensemble poursuivie par le gouvernement. Est-il raisonnable de procéder au recrutement de 60.000 enseignants, alors même que la Cour des comptes souligne l’inanité de cette approche quantitative, et de débaucher 34.000 soldats ?

 

Un simple chiffre est révélateur. Aux termes de la LPM, l’armée de terre sera capable de projeter 66.000 soldats en opérations, soit moins que les recrutements supplémentaires prévus de 2013 à 2017 dans l’éducation nationale. On relèvera d’ailleurs que les 34.000 postes supprimés représentent le tiers des créations d’emplois d’avenir proposés aux jeunes de moins de 25 ans, qui constituent le vivier de recrutement des armées.

 

Pour nombre de jeunes, l’armée représente pourtant l’occasion d’une deuxième chance, l’acquisition de valeurs dont les circonstances de leur vie les ont privés jusque-là.

Beaucoup de soldats sont issus de ce qu’on nomme aujourd’hui la diversité, et trouvent dans les armées un lieu où ils seront enfin jugés, non sur leurs origines, mais sur leurs talents et leur courage.

On ne peut clamer son amour de la République et sa volonté d’intégration et fermer à une part importante de la jeunesse cette porte de réussite là.

 

Ce qui est troublant, c’est que la rigueur budgétaire ne porte en définitive que sur ceux dont on est assuré qu’ils ne s’en plaindront pas. Car messieurs, c’est ainsi qu’est notre armée : engagée partout depuis vingt ans, payant le prix du sang, assumant avec discipline réforme après réforme, pour finir par se voir ronger en silence à partir des bords, sans protestation et sans murmure.

 

Aucun corps de l’Etat n’accepterait d’être traité de cette manière. Aucun ministre n’aurait d’ailleurs l’idée de s’y risquer.

 

Cet état d’esprit, consistant à s’attaquer d’abord aux plus fidèles des serviteurs et à ceux dont la mission est au cœur même de la défense, le combat, on en voit la traduction dans quelques chiffres accablants : depuis dix ans, les effectifs de l’infanterie ont décru de plus de 3.000 hommes alors que ceux des personnels civils de catégorie 1 ont augmenté de 2.500, soit 27,4 %. Les effectifs des officiers, quant à eux, sont appelés à décroître de plus de 20 %.

Aux termes de la LPM, la part des civils, c’est-à-dire des non-combattants, sera portée à 27 % au sein d’un ministère dont la fonction est le combat et sa préparation.

 

L’armée de terre ne compte plus que 66.000 soldats projetables.

Cet effectif est à comparer avec celui des 66.000 agents civils du ministère. Il ne s’agit pas ici seulement d’iniquité dans la répartition des efforts nécessaires. Il s’agit aussi d’inefficacité.

A un moment où les compétences requises pour le soutien et l’engagement d’une armée de haute technicité sont plus nombreuses et plus variées, l’encadrement des armées est faible, et en tout cas au-dessous de la moyenne des armées comparables.

Quant à l’encadrement de haut niveau, contrairement à une légende souvent colportée, il est maigre. Les militaires de la catégorie A+ représentent 0,41 % de la population totale des militaires, ce qui est notoirement insuffisant. Les conséquences de cette absence de discernement sont hélas prévisibles.

 

On ne peut en vérité durablement disposer de soldats motivés, formés et encadrés si l’on continue à traiter de cette manière le corps social militaire. A terme, c’est tout autant le déclassement qualitatif que le déclassement quantitatif qui menace nos armées. Or ce déclassement se paiera d’un prix très lourd :

L’incapacité, de plus en plus avérée, à faire face à nos obligations internationales et à assurer notre sécurité. Et, plus concrètement, plus immédiatement, telle mésaventure tactique, causée par l’usure, mais dont le prix se paye en vies humaines, celles de ces soldats dont nous n’aurons pas su accompagner l’existence par des décisions publiques à la hauteur de leur esprit de sacrifice.

 

Il me faut ici insister avec la plus grande fermeté sur la misère opérationnelle que rencontrent parfois les armées françaises en mission. Elle est d’autant plus frappante que le rythme des opérations qu’elles mènent reste soutenu. Je reste surpris d’entendre que l’on pourrait revoir à la baisse les prévisions budgétaires des opérations extérieures, alors qu’il n’y a pas d’année sans que nos intérêts nous conduisent à engager des actions importantes, de véritables actions de guerre, hier au Mali, aujourd’hui en République Centrafricaine.

 

Il n’y a pas de défaut plus grave, pour un gouvernement, que celui qui consiste à ne pas se donner les moyens de sa politique extérieure.

 

Le succès de nos armes obscurcit là-dessus souvent la vision des décideurs. Mais je tiens à mettre en garde contre les risques considérables qui naissent de la situation actuelle.

Il suffit pour s’en convaincre d’observer l’effondrement, il n’y a pas d’autre mot, de la disponibilité des équipements et du temps d’entraînement dans les unités qui ne sont pas en opérations.

 

Le taux de disponibilité des matériels terrestres est réduit à 49 %, alors qu’il avait été fixé à 69 % dans la programmation. Ce même taux est de 45 % pour les hélicoptères de manœuvre, de 56 % pour les frégates, de 30 % pour le porte-avions, de 50 % pour les Rafale marine. Le temps d'entraînement est limité à 83 jours dans l’armée de terre, 88 jours de mer dans la marine, 150 heures de vol pour les pilotes alors que la norme minimale de l’OTAN prévoit 180 heures.

 

Moins d’hommes encore, moins d’équipements encore, mais toujours les mêmes missions. Ne vous y trompez pas : ce qui se profile à l’horizon de cette loi, c’est une armée à la limite de la rupture où le dévouement des militaires ne pourra éternellement suppléer l’usure des équipements ou l’entraînement lacunaire.

         Depuis qu’elles existent, quasiment toutes les lois de programmation ont été dévoyées et aucune ne fut totalement fidèle aux engagements votés par le Parlement. Nous avons tous notre part de responsabilité, et je ne vous accuse pas de croire, Monsieur le Ministre, que cette loi de programmation fera exception, mais permettez-nous d’en douter sérieusement.

         Ce doute vient, je l’ai dit, des économies que vous escomptez sur les ressources exceptionnelles, les exportations et la réduction des effectifs. Mais il vient aussi et d’abord de l’état financier de la France, renforcé par la fébrilité de ceux qui sont supposés remettre nos comptes publics à l’équilibre.

         Pour atteindre ses objectifs en matière de déficits et conformément aux engagements pris devant ses partenaires européens, le gouvernement doit trouver près de 20 milliards d’euros par an durant les prochaines années.

         A l’évidence, la fiscalité sur les ménages et les entreprises a dépassé toutes les limites de l’acceptable, et le pays est au bord de la fronde. Reste donc la réduction des dépenses publiques que la gauche craint tant, mais qu’elle est obligée d’assumer sous peine d’être totalement discréditée en Europe.

         Où le gouvernement ira-t-il piocher ? L’Education, la sécurité, l’emploi, les dépenses sociales ? Non, puisqu’il nous dit que ce sont là des priorités. Reste donc le budget de la Défense qui, je le crains, n’est sanctuarisé que dans votre esprit monsieur le ministre.

         J’ai confiance en vous et en votre parole, mais moins dans celle de vos amis qui se sont condamnés à ne plus avoir de marges de manœuvre. Le jour venu, ils ne manqueront pas de prendre sur la  défense ce qu’ils sont incapables de récupérer ailleurs puisqu’aucune réforme de l’Etat sérieuse n’est engagée. 

         Avec cette loi de programmation, vous partez déjà de bas, alors qu’en sera-t-il dans deux ou trois ans ?  

La France s’expose à de grands risques en utilisant les mots, les gestes et souvent les actions de la puissance sans se donner les moyens de son exercice continu et effectif. Il y a dans cette attitude une part de légèreté qui n’est pas acceptable, parce qu’elle compromet nos intérêts tout en mettant en danger nos forces au-delà de ce que rend nécessaire, par nature, le métier des armes.

 

Et c’est à nos soldats, marins, aviateurs, pour finir, que je voudrais rendre hommage, c’est en pensant à eux que je voudrais adresser au gouvernement et à notre assemblée, une forme d’avertissement dont l’angoisse n’est pas absente.

 

Je ne pense pas, en définitive, que cette loi soit à la hauteur des circonstances, ni à la hauteur des soldats qui servent notre pays. Lorsqu’ils tombent, nous en voyons les noms dans les journaux, et parfois les visages. Ces images toutes simples sont bouleversantes. Ces hommes, l’opinion les considère souvent comme des victimes du sort, alors que ce sont des héros.

A eux, comme à leurs camarades, comme au pays tout entier, nous devons des choix avisés et courageux en matière de politique de défense. Je ne les ai pas trouvés dans le texte qui nous est soumis.

Mon inquiétude, comme celle du groupe UMP, est au cœur de cette motion en forme d’alerte.

         Par cette motion de rejet, je soutiens que le texte proposé a de forts risques d’être contraire aux dispositions constitutionnelles qui régissent, en matière financière, la sincérité de la loi.

         Cette LPM fait dépendre la réalisation des budgets de la défense, sur plusieurs années, de perspectives de ressources exceptionnelles dont nul ne sait si elles pourront avoir lieu, ni si elles auront lieu pour les montants prévus.

          

         Je rappelle que le conseil constitutionnel a jugé à plusieurs reprises de la question du caractère aléatoire des ressources, notamment par une décision du 30 décembre 1996 relative à la contribution forfaitaire exceptionnelle de France télécom,  ou par une décision du 16 décembre 2010 relative aux ressources de la caisse nationale d’allocations familiales.

 

         Par ailleurs, je tiens que la loi de programmation est susceptible par l’importance des ajustements budgétaires qu’elle prévoit  de faire obstacle à l’exercice plein et entier par le chef de l’Etat de ses prérogatives de chef des armées, et enfin que les droits du parlement sont méconnus par elle, dans la mesure ou notre assemblée n’a pas été informée avec toute la précision nécessaire des décisions de fermeture de garnisons ou régiments qui en sont la conséquence inévitable.

Telles sont, Monsieur le ministre et mes chers collègues, les raisons qui, contre le gouvernement, m’obligent au nom de l’UMP à défendre notre défense. 


 


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8 novembre 2013 5 08 /11 /novembre /2013 20:17

Discours prononcé ce matin à Nancy dans le cadre de l'inauguration de l’esplanade Philippe Séguin.

 

 

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Monsieur le Maire, Mesdames et messieurs,

Très chers amis,

 

C’est avec un réel plaisir mêlé d’émotion que je suis parmi vous pour officialiser, avec l’installation de sa plaque, l’esplanade Philippe Séguin. C’est un bel hommage rendu à l’homme qui aimait la République et qui, parmi vous, se sentait chez lui.

Il était chez lui à Epinal, cher Michel Heinrich… Mais au-delà des Vosges, le pied noir de Tunis avait trouvé sur cette vieille terre de Lorraine le patriotisme qu’il couvait dans son cœur de déraciné.

Que la grande et belle ville de Nancy lui offre aujourd’hui le témoignage de son affection est un honneur qu’il aurait certainement reçu avec fierté et gratitude.

Merci, cher André, pour ce geste de reconnaissance qui nous touche tous.

 

Cela fera bientôt quatre ans que Philippe Séguin nous a quittés, et je me souviens parfaitement de cette matinée du 7 janvier 2010.

J’entends encore ce coup de téléphone qui sonne à l’aube m’annonçant sa mort. Ce jour-là, je perdais un ami et le complice de mon parcours politique qui lui devait tant.

 

A la vérité, j’ai souvent craint que sa vie ne tienne qu’à un fil tant la démesure du personnage le mettait en risque.

Tout chez lui semblait hors norme : sa carrure, ses sentiments, sa façon d’être avec ses coups de cœur et ses coups de sang… Mais il faut bien comprendre que cette démesure n’était pas étrangère à son engagement viscéral pour son pays.

Pour ceux qui en douteraient, je veux dire que l’amour de la République est un feu qui peut consumer les âmes les plus solides.

Philippe Séguin portait en lui ce feu qui le transcendait et le tourmentait tout à la fois, comme s’il n’avait pu totalement détacher son sort du sort de son pays.

  

Il fut conseiller régional, maire, député, ministre, président de l’Assemblée nationale, premier-président de la Cour des Comptes. Tous ces titres justifieraient à eux-seuls votre reconnaissance… Mais plus que les titres, Nancy a choisi d’ancrer dans ses murs le témoignage d’un homme de combat et de convictions, un homme qui parle à tous ceux qui chercheraient des raisons de croire en la République et d’aimer la France.  

 

A ceux qui partent de loin où de rien, je dis, reprenez courage  et souvenez-vous de Philippe Séguin, l’enfant orphelin de Tunis, le pupille de la nation, lui qui gravit tous les échelons et qui fut le héros d’une vie qui ne lui promettait rien mais qu’il dressa de toutes ses forces vers ses rêves.

 

 

A sa façon, Philippe Séguin incarne la promesse républicaine, c’est-à-dire cette capacité donnée à chacun de franchir, par l’instruction et par ses propres mérites, les obstacles de l’existence.

 

A ceux qui ne croient plus en la politique, je dis réengagez-vous et souvenez-vous de Philippe Séguin qui voyait dans la responsabilité civique la seule façon de protéger la démocratie des deux maux qui la guettent: la technocratie et la démagogie.

Il n’aimait ni les baillons, ni les œillères, ni les pulsions qui déshonorent notre liberté de jugement.

Lors du référendum qu’il déclencha autour du traité de Maastricht, il y avait au plus profond du combat solitaire mené par le député des Vosges, un acte de foi dans la démocratie.

Il faut avoir vu Philippe Séguin s’exprimer dans des salles perdues au bout d’une route de France, il faut l’avoir vu déchiffrer et argumenter devant son auditoire les sujets les plus complexes pour mesurer la place sacrée qu’il accordait au peuple souverain.

 

Vingt ans après la mise en application du Traité de Maastricht, on peut être critique à l'égard du fonctionnement de l'Union européenne, et Philippe Séguin avait bien perçu les risques d’un projet tiré par une monnaie et non par une volonté politique.

Mais il n'aurait pas accepté la recherche de boucs émissaires.

La racine des difficultés de notre pays est en France et c'est en nous mobilisant autour d’un projet de redressement national qu'on pourra résoudre les problèmes du pays.

Dans cette terre ouverte qu'est la Lorraine, je dénonce la critique superficielle de l'Europe et j’en appelle à une réaction des Français et des européens pour défendre leurs valeurs communes dans la mondialisation.

 

Oui, souvenez-vous de cet élu du peuple qui repoussait le populisme, lui qui croyait à la Culture et au sens de l’Histoire, lui qui était si respectueux de l’intelligence dont est capable chacun pour peu qu’on la sollicite.

 

A ceux qui cherchent leurs boussoles, je dis cultivez votre indépendance et souvenez-vous de Philippe Séguin, indifférent aux modes et aux idéologies, méfiant vis-à-vis de la pensée unique, détaché de la société du spectacle qui sacralise l’émotion plutôt que la raison, le buzz plutôt que les idées de fond.

 

Souvenez-vous de la façon dont il présidait l’Assemblée nationale avec ce mélange de prestige et de tolérance qui garantissent l’autorité de nos institutions sans laquelle le crédit de l’Etat s’affaisse.

Souvenez-vous aussi qu’à la tête de la cour des comptes il avait fait de la vérité sur l’état de la France le ressort par lequel la nation s’affranchit de la facilité et du mensonge qui sont l’antichambre du déclin.  

La dette et les déficits sont les adversaires de la souveraineté nationale et la dépense publique peut être l'ennemie du modèle social auquel tenait tant Philippe Séguin.

Depuis vingt-cinq ans, nous n'avons jamais autant dépensé en prestations de toutes sortes et pourtant la précarité et le chômage ne cessent de progresser.

Du haut des cieux, Philippe Séguin doit se demander si nous aurons un jour le courage de refonder notre contrat social.

 

A ceux qui seraient tentés de se replier dans l’individualisme, le corporatisme ou les communautarismes, souvenez-vous de Philippe Séguin et de son avertissement : «La nation française ce n’est pas un clan, pas une race, pas une tribu».

Etre Français, c’est être tous égaux en droits et devoirs, tous responsables de notre pays, et pour tout dire, tous ensemble plutôt que chacun pour soi.

C’est là l’essence de la République qui ne reconnait les individus ni à leurs classes sociales, ni à leurs origines, ni à leur religion, mais seulement à leurs vertus personnelles et collectives.

 

A tous ceux enfin qui pourraient croire que notre pays est «perdu», je dis, redressons-nous et souvenons-nous de Philippe Séguin, parfois découragé mais jamais abattu car la grandeur nationale est un inlassable combat contre la capitulation.

Pour certains, cette «grandeur» est une illusion…

Non, disait-il, c’est un défi !

C’est le défi de notre pays, qui de siècle en siècle, a su se transcender pour être libre et prospère, c’est le défi de tous ces Français, qui, génération après génération, savent que le bonheur est une conquête et pas un cadeau de la providence.

Non, rien n’est «perdu» car en réalité tout ne fait que recommencer face aux perpétuels ressacs de l’Histoire.

 

Au cours de la Vème république, notre pays a connu des périodes difficiles mais il n’a pas craqué.

Entre les gouvernants et les citoyens, entre l’Etat et la société, il existait un pacte de confiance qui permettait de surmonter les déceptions et les échecs.

Naturellement, l’impopularité est la rançon de bien des dirigeants quelles que soient leurs couleurs partisanes, et comme d’autres j’ai connu cela… Mais aujourd’hui, que l’on soit de droite ou de gauche, chacun sent que le lien entre le pouvoir et les Français est proche de la rupture.

Il est inquiétant de voir la France dériver, sans cap pour la guider et sans autorité capable de la rassurer.

 

Oui, l’autorité est mise à mal lorsqu’une adolescente en situation irrégulière brave la puissance publique.

Mise à mal lorsque des manifestants excédés effondrent des portiques en Bretagne.

Mise à mal enfin par ce décalage entre la réalité du déclin français, ressentit sur le terrain, et le manque de réaction claire.

 

Dans l’esprit de nos concitoyens, l’idée d’une vacance du pouvoir est en train de s’insinuer. Et cette situation est dangereuse pour tous, car lorsqu’à la dureté de la crise économique s’ajoute une crise de crédibilité du politique, alors on ne peut exclure le scénario d’une déflagration sociale suivie d’un choc démocratique. 

 

Dès à présent, l’exaspération fiscale gronde et l’on sait qu’en France ce sujet fut souvent l’étincelle des révoltes.

Comme le rappelait Philippe Séguin, on sait aussi que lorsque les institutions ne fédèrent plus les citoyens, lorsque l’Etat vacille, alors surgissent les doutes, les populismes et les revendications catégorielles, avec leur lot de crispations et de violences.

 

C’est sans plaisir que je tire le signal d’alarme.

Je n’ai pas à dicter la conduite du Président de la République qui mérite notre respect, mais il doit prendre maintenant des initiatives.

Il doit faire des choix et les assumer.

 

Qu’il me soit permis de dire avec franchise qu’on ne peut pas avoir deux politiques économiques différentes: l’une qui en appelle à la productivité des entreprises et des salariés, l’autre qui étouffe les énergies sous les impôts.

Deux politiques budgétaires différentes: l’une qui veut réduire les déficits, l’autre qui augmente les dépenses publiques.

Il est du devoir du Chef de l’Etat de trancher entre toutes ces lignes, et de trouver les mots et les actes qui convaincront le pays qu’il est porté par un dessein et un destin. 

 

Hier, François Hollande a lancé les commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale. Il l’a fait avec gravité et sens de la continuité historique.

Pour lui comme pour nous tous, c’est l’occasion de redonner aux Français le goût du courage, de la fierté, de l’unité, mais aussi celui de la lucidité. 

«Nous savons maintenant que les civilisations sont mortelles» disait Paul Valéry à la sortie de la guerre. Toute proportion gardée, n’oublions pas que la France peut chuter.

 

Nous avons tous le devoir d’agir avec sang-froid, sans souffler sur les braises car rien ne serait pire que de voir notre pays se perdre dans l’abattement et la colère.   

En ces temps de crise, je vois dans la trajectoire de Philippe Séguin un appel à se comporter en citoyen digne et responsable.

C’est dans les périodes difficiles que se juge le caractère des nations, et la nôtre n’en manque pas dès lors qu’elle se rassemble et se décide à tenir son rang.

 

Voilà, mes chers amis, le message que nous adresse par-delà la mort, celui que beaucoup de nos concitoyens appelaient avec respect «Monsieur le Président».

Il ne présida pourtant jamais notre pays, mais il le servit avec une intensité et une hauteur de vue qui peuvent tous nous inspirer.

 

Passant sur l’esplanade et devant la plaque «Philippe Séguin», quel sera le regard des nancéiens ?

Certains s’arrêteront et se rappelleront d’un homme de convictions qui parlait avec tendresse et parfois colère de cette France qui battait dans ses veines.

 

D’autres, sans doute, jetteront un regard furtif, mais un jour, au détour d’une épreuve, une voix intérieure parlera en eux…. et cette voix portée par la mémoire de Philippe .

 

 


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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 07:34

Tribune publiée aujourd'hui dans le Figaro à l'occasion des 20 ans du Traité de Maastricht.


 

Vingt années ont passé depuis la ratification du traité de Maastricht, mais chacun garde encore en mémoire le grand débat provoqué par Philippe Séguin qui précéda le verdict des Français. Je crois utile de revenir sur les termes de ce débat, non pour donner raison à tel ou tel, mais parce que l’Europe vit une situation semblable à celle qui inspira le traité de Maastricht.


C’est une crise profonde qui donna naissance à l’Euro. Les nations européennes vivaient alors sous la pression lancinante de l’inflation et des crises monétaires. C’est pour s’en libérer que les dirigeants de l’époque proposèrent aux peuples européens d’unir leurs destins en se donnant une monnaie commune. Mais faute d’une vision partagée de l’avenir, faute de consensus sur les contours d’une Europe politique, ils ne purent bâtir les institutions pourtant indispensables pour garantir la solidité de l’Euro et prendre ensemble les décisions qui les engageaient tous.


La monnaie unique sans l’Europe politique : ce déséquilibre en forme de compromis bancal fut au cœur du référendum sur le traité de Maastricht. J’étais alors de ceux qui, aux côtés de Philippe Séguin, dirent « non » à ce traité imparfait qui, à nos yeux, traduisait un renoncement à l’action politique à l’échelle européenne.


Pourtant, la création de l’Euro fut un succès incontestable, un succès qui fit de l’unité européenne une réalité tangible pour des millions d’hommes et de femmes. Mais la force du symbole n’a pas suffi à effacer les déséquilibres que portait en lui le compromis de Maastricht. Le choc économique que nous connaissons aujourd’hui en est la meilleure preuve. Certes, l’Euro nous a protégés des crises monétaires, mais nous a fait oublier que la solidité de l’Euro se mesurait à la solidité budgétaire et financière des nations européennes. Protégés par leur monnaie unique, nombreux ont été les Etats - et la France en fit malheureusement partie – qui pensèrent qu’ils pouvaient sans risque laisser filer leurs déficits et creuser leurs dettes. Faute d’un gouvernement économique de la zone Euro, nous avons ainsi affaibli notre monnaie commune et, à travers elle, l’Europe tout entière.


Pour autant, il ne convient pas de condamner la monnaie unique. Sans l’Euro, la crise de 2008 aurait emporté toutes les économies européennes dans la spirale d’une récession profonde et durable. Maintenant, pour sortir de la tourmente, nous avons besoin de plus de nation et plus d’Europe encore !


Plus de nation car la résolution des maux qui guettent la France - endettement, manque de compétitivité, dislocation du modèle républicain – ne dépend que de nous ! Ne rejetons pas nos responsabilités sur d’autres, n’attendons pas tout de l’Union. Le destin économique et social de la France exige un effort national sans précédent. 


Plus d’Europe car l’avenir de la France ne s’écrira pas seul. Je mesure parfaitement les imperfections de l’Union européenne et sais les doutes qu’elle a fait naitre chez mes concitoyens. Mais ne cédons pas à la démagogie. Depuis Maastricht, j’ai vu concrètement ce que signifie la montée en puissance de la mondialisation. Chine, Inde, Brésil, le XXIème siècle bascule en faveur de ces milliards d’habitants épris de réussite. Face à cela, la France et l’Europe sont devant un choix existentiel : le déclin ou le sursaut ! 


Ce sursaut commande un nouveau souffle européen. L’heure est venue de voir plus loin que le traité de Maastricht et ses traités successeurs.


Dans mon projet pour la présidence de l'UMP, j’ai proposé que nous mettions en place un pacte pour l'Europe. Nous avons besoin d’un gouvernement économique européen, celui-là même dont Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont lucidement jeté les fondements au cœur de la crise. Ce gouvernement doit désormais trouver une réalité institutionnelle stable et pérenne.


Parce que l’intégration rapide à 27 n’est pas réaliste, revenons au coeur de l’action !


D’abord, il faut concentrer nos efforts sur le tandem franco-allemand, dangereusement malmené par le Président Hollande.


Il faut ensuite concentrer nos efforts sur la zone euro et accepter de mettre en partage nos intérêts économiques et financiers. Acceptons l’idée d’un haut responsable des finances européen ayant pouvoir d’élaborer une stratégie commune et d’assurer un contrôle sur les pratiques des Etats concernés. Ce pouvoir doit être équilibré par des représentants du Parlement européen et de chacun des parlements nationaux. Ceux-ci doivent eux aussi s’assurer que les politiques budgétaires de chaque Etat et la politique monétaire européenne marchent enfin d'un seul pas.


Sortons les institutions européennes des méandres bureaucratiques et des procédures kafkaïennes qui échappent au peuple. Je crois qu’il est temps de proposer la fusion du Président de la Commission et du Président du Conseil. Parce que la bataille de la mondialisation nous interdit toute naïveté, le droit de la concurrence au sein de l’Union ne doit plus sacrifier toute possibilité de créer des géants industriels en Europe; les importations qui ne respectent pas les contraintes européennes doivent être taxées; la réciprocité dans les échanges doit être véritablement assurée; dans chaque Etats les grands investissements du futur doivent être ciblés et fédérer au niveau européen. 


Ce renforcement de l’Union, je l’associe à une vision sur l’avenir de notre continent. Et sur ce continent, il y la Russie, immense, peu peuplée, riche en ressources naturelles, soumise à ses frontières à la pression de la Chine. Sachons, le moment venu, imaginer un partenariat efficace.


Cette Europe politique se confond avec le patriotisme éclairé que j’appelle de mes vœux. Ce patriotisme, je le hisse au niveau de l’Europe car c‘est la seule solution pour ne pas être déclassé par l’Histoire. Si la crise a ravivé les vieilles lunes d’un nationalisme étriqué, elle a aussi fait naître un sentiment d’urgence européen. L’urgence peut être salutaire.


 

http://www.lefigaro.fr/mon-figaro/2012/09/16/10001-20120916ARTFIG00161-depasser-le-compromis-de-maastricht.php

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7 juillet 2012 6 07 /07 /juillet /2012 11:28

La France est dans l'épreuve !

Dans ce contexte, les critiques sur la campagne électorale sont dérisoires, le débat sur la nature de notre opposition est dépassé.

Notre devoir, qui dépasse nos personnes et nos ambitions, c'est de nous battre pour éviter que la France ne s'engage dans une glissade mortelle.
Notre responsabilité, c'est d'inventer la France du 21° siècle pour construire la prochaine alternance dès 2014 avec les élections municipales et en 2017 au plan national.
Notre priorité c'est de relever nos manches et de nous mettre ensemble au travail. 
C'est ce qu'attendent tous les Français qui nous font confiance et tous ceux qui vont très vite constater qu'ils ont été trompés par François Hollande.

Voilà tous le sens du discours que j'ai prononcé samedi 7 juillet à la réunion des cadres de l'UMP et que je vous invite à partager :

http://www.francoisfillon.org/pdf/Discours_Reunion_Cadres_UMP.pdf

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26 mai 2012 6 26 /05 /mai /2012 13:37

François Fillon s'adresse aux cadres de l'UMP le samedi 26 mai 2012

Mes chers amis,

C’est avec gravité et détermination que je vous retrouve.

L’élection présidentielle a été perdue sur le fil, mais je ne regrette rien de ces années passées auprès de Nicolas Sarkozy.

J’assume mon amitié; j’assume mes convictions; j’assume notre bilan et je viens vous dire que le combat pour nos valeurs n’est pas fini !

Hier, j’étais à Montpellier auprès de nos candidats. Je serai prochainement en Seine Saint Denis, dans le Rhône, en Saône et Loire, à Boulogne, à Bordeaux, à Toulouse… et à paris.  Bref, je m’engage avec vous comme un militant parmi les militants. 

Pour tous ces Français qui nous ont fait confiance, notre première responsabilité est de réinsuffler la fierté et l’honneur de se reconnaitre dans la droite républicaine.

Gaullistes, centristes, radicaux, libéraux, nous sommes à l’UMP les héritiers d’une grande tradition politique qui n’a pas à s’excuser d’être toujours là, fière et vivante.

Notre seconde responsabilité est de nous adresser à tous les Français, et notamment ceux qui ont cru trouver dans l’abstention ou le vote protestataire une échappatoire.

Je les invite à construire avec nous une alternative solide à la gauche car toute voix qui s’abstiendra ou qui se dispersera sera l’alliée du parti socialiste. 

La France a besoin d’une UMP forte et unie qui défend à l’Assemblée Nationale la voix de l’intérêt national et ses priorités : il faut garantir notre souveraineté économique et financière; il faut renforcer notre compétitivité pour permettre à la France d’être une terre de production et d’emplois; il faut renouveler notre modèle social pour éviter qu’il ne craque; il faut l’autorité de l’Etat face à la violence et face aux pressions de ceux qui veulent faire passer leurs règles avant celles de la République.   

Enfin, notre troisième responsabilité est de nous comporter avec dignité.

Nous ne sommes pas animés par un esprit de revanche car en démocratie le choix des électeurs doit être respecté.

Nous ne sommes pas injurieux, comme le furent les socialistes en 2007, qui, dès la première minute du quinquennat, accusaient déjà le Président Sarkozy des pires maux.

Mais nous ne sommes pas là pour faire de la figuration et nous extasier des moindres faits et gestes d’un gouvernement qui croit que le temps des lumières commence avec lui.

Les superlatifs qui ont accompagné les premiers pas du Président de la République ne dureront qu’un temps, et il nous importe peu de savoir si François Hollande prend l’avion, la voiture ou le bus.

Quant à ses rencontres avec Angela Merkel ou Barack Obama, il est étonnant que chacun se soit étonné que ces chefs d’Etat se comportent avec une élémentaire courtoisie.

Non, l’UMP n’est pas là pour commenter les apparences du pouvoir, mais pour peser sur l’avenir de la politique française !

Avant l’élection présidentielle, nous disions que le programme socialiste était irréaliste sur le plan financier et régressif sur le plan économique, eh bien nous n’avons pas changé d’avis !

L’élection de François Hollande n’a pas fait disparaître les réalités !

Réalité européenne, avec le risque renouvelé d’une désagrégation de la zone euro face aux errements de la Grèce et aux difficultés du Portugal, de l’Espagne et de l’Italie.

Réalité française avec son double défi que avions commencé à traiter : celui des déficits et celui de la compétitivité.   

Face à ces réalités - je persiste et je signe ! - le programme socialiste nous conduit dans le mur.

Sur l’Europe, derrière la façade obligée des sourires, l’avenir du couple franco-allemand est gravement menacé.

En renonçant à faire adopter la règle d’or budgétaire,  François Hollande démontre que le retour à l’équilibre de nos finances publiques n’est plus une priorité française.

En exigeant des eurobonds, il met la charrue devant les bœufs, car la mutualisation des emprunts n’est possible qui si l’intégration politique et la surveillance budgétaire collective sont assurées ! 

En engageant un bras fer maladroit sur la croissance, le Président de la République prend le risque d’amplifier la crise en fissurant le principal rempart de l’Europe, qui est le consensus entre la France et l’Allemagne.  Parce que c’est aujourd’hui le seul moteur efficace de décisions dans la crise.

François Hollande croit que son élection l’autorise à exiger plus que l’Allemagne ne peut offrir. C’est une grave erreur !

Voilà plus de dix ans, qu’Angela Merkel et son prédécesseur imposent à leur pays une cure d’austérité et une série de réformes difficiles. Les allemands ne lâcheront pas la proie pour l’ombre pour nous faire plaisir. 

Il ne sert à rien de sauter sur sa chaise comme un cabri en répétant, «la croissance, la croissance, la croissance !». 

Personne n’est pour la récession et la misère.

Depuis trois ans, dans tous les sommets européens, les voies et moyens de la croissance ont été recherchés et tous les journalistes qui ont assisté à ces sommets le savent. Pourquoi ne le disent ils pas ?

Mais la croissance doit être assise sur des bases saines, sur des réformes structurelles, pas sur des énièmes dépenses publiques qui fondront comme neige au soleil, pas sur de nouvelles dettes qui conduiront irrémédiablement l’Europe au déclin.

 J’accuse les socialistes de parler à tort et à travers de la croissance pour masquer leur laxisme congénital.

Sur les déficits, la politique du gouvernement amorce un relâchement budgétaire qui peut être mortel pour notre pays.

Le recrutement de 60.000 fonctionnaires a été confirmé, et dès cet été, la machine à recrutement va être relancée.

La revue générale des politiques publiques est stoppée.

L’équilibre financier des régimes de retraite est menacé par le retour des 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler à 18 ans.

Le décret qu’on nous promet sur ce sujet n’est, pour l’heure, fondé sur aucune évaluation sérieuse.

Ni sur le nombre des bénéficiaires, ni sur le coût pour la collectivité nationale. Tout cela, nous dit-on, sera négocié avec les syndicats. J’aurais aimé qu’il le soit aussi avec le Parlement !      

Toutes ces premières mesures préfigurent un relâchement de notre effort financier, alors même que la crise des dettes se presse à nouveau à nos portes. 

Avec tous les candidats de l’UMP, j’invite les électeurs à choisir le camp de la responsabilité financière plutôt que le camp des dépenses.

Je le fais pour notre souveraineté économique et sociale car je ne veux pas voir la France soumise un jour aux mêmes sacrifices que ses voisins du sud.

Sur la compétitivité française, le scénario est tout aussi inquiétant.

Ca n’est pas en changeant le nom du ministère de l’industrie par celui du «redressement productif»  que l’on combattra les délocalisations et le chômage.

La France doit travailler plus.

Mais les socialistes veulent dissuader les heures supplémentaires en abrogeant leur défiscalisation.

La France doit baisser les charges sociales pesant sur le coût du travail qui sont supérieures de 20% à la moyenne des autres Etats européens.

C’est ce que nous avons fait.

Cette mesure sera abrogée nous disent les socialistes.

Ce sont 13 milliards d’euros en plus sur le dos des entreprises, auxquels s’ajoutera l’augmentation des cotisations pour financer leur promesse sur les retraites.

Enfin, on nous annonce une grande conférence sociale où la question de l’augmentation du SMIC sera abordée.

Nul doute que les syndicats réclameront le maximum et que le nouveau gouvernement se pliera à leurs exigences sans se soucier du sort de toutes ces PME qui se battent le dos au mur contre la crise.

Dévalorisation des heures supplémentaires, renchérissement du coût du travail, augmentation du SMIC… tout ça n’a rien à voir avec le redressement productif mais tout à voir avec le déclin improductif ! 

Le Gouvernement socialiste va très vite comprendre qu’on ne lutte pas contre les délocalisations avec des mots. Quant à M. Montebourg, qui militait pour la démondialisation, il va vite s’apercevoir que la Chine, le Brésil et l’Inde n’ont pas lu ses discours et qu’ils n’entendent pas le faire.          

Nous proposons aux Français une stratégie économique différente.

Elle est fondée sur la valorisation du travail, sur une réforme profonde de la formation professionnelle, sur l’instauration d’un dialogue social décentralisé au niveau des entreprises permettant d’adapter les modalités du travail au carnet de commandes.

Si l’UMP invite les Français à se réformer encore, à se retrousser les manches, à se former plus, à dépenser moins, c’est qu’il n’y a pas d’autre moyen pour être une grande nation, une nation qui crée des richesses, qui les partage, qui protège ses enfants des lendemains incertains.

Face à la crise et face aux menaces qui pèsent sur l’Europe, je demande solennellement à François Hollande, au nom de l’intérêt national, de renoncer aux promesses électorales qui risquent de créer de grandes difficultés à notre pays.

Il doit suspendre sa réforme sur les retraites qui entraînera une dépense supplémentaire de plus d’un milliard d’euros par an et de près de 20 milliards d’ici à 2017.

Il doit renoncer à aggraver le coût du travail en maintenant la TVA antidélocalisation.

Il doit à renoncer à rétablir la taxe professionnelle qui plombe les investissements.

Il doit inscrire la règle d’or dans notre constitution, à l’égal de tous les autres Etats européens.

S’il ne le fait pas, il risque de porter la responsabilité d’une nouvelle réplique de la crise financière européenne.

Nous pensons que la France peut supporter la vérité.

Notre avenir dépend de notre capacité à résister à la tentation d’exiger toujours plus, à n’importe quel prix.

Il dépend de notre civisme, c'est-à-dire de cette aptitude à user de ses droits sans oublier ses devoirs.

Tout ceci nous ramène vers la République.

Nous sommes une communauté de citoyens, ce qui signifie que chacun doit donner à son pays autant qu’il reçoit de lui.

Et nous sommes une communauté nationale, pas une nation mosaïque.

Voilà pourquoi nous refusons le vote des étrangers aux élections locales que propose la gauche, parce que nous sommes pour une citoyenneté pleine et entière et contre une citoyenneté à plusieurs vitesses.

Voilà pourquoi nous sommes pour une immigration maîtrisée et une assimilation réussie car il n’y a pas de générosité à accueillir des personnes, qui sans travail, sans formation, sans volonté de devenir Français, seront des déracinés.

Voilà pourquoi nous sommes inflexibles sur la sécurité car la loi de la République doit s’imposer sur la loi de la rue.

Sur ce sujet, le gouvernement socialiste ferait bien de ne pas oublier que la Justice doit d’abord se pencher sur le sort des victimes avant de songer à alléger la législation concernant les délinquants.  

Mes amis,

Malgré la défaite de la présidentielle, nous sommes rassemblés et résolus.

D’autres que nous seraient démobilisés, mais la France parle en chacun d’entre nous !

Elle nous murmure tous ces combats anciens qui ont fait de notre patrie, la patrie de la liberté, de l’égalité, de la fraternité.

Elle nous rappelle au souvenir de tous nos aïeux qui ont travaillé dur pour conquérir le progrès et la justice.

La France n’est pas devenue l’une des premières puissances du monde par hasard. Il a fallu des siècles d’acharnement au travail; il a fallu le génie de nos entrepreneurs, de nos inventeurs ; il a fallu le courage de tous ceux qui ont donné leur vie pour notre indépendance.

Oui, mes amis, cette France éternelle parle en nous et elle nous rappelle au souvenir de tous ceux qui nous ont donné la fierté de pouvoir dire aujourd’hui «je suis français».

La France, c’est notre seconde famille, et une famille, mes amis, ça se défend avec générosité et ça se défend avec courage.

Voilà tout le sens de notre engagement; voilà la flamme qui brille dans notre cœur. Et voilà pourquoi l’Union pour un Mouvement Populaire se tient debout, pour la France et pour la République.

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2 mai 2012 3 02 /05 /mai /2012 22:11

 


 

François Fillon rappelle que pendant 5 ans les socialistes n'ont pas eu le sens de l'intérêt général et dénonce un parti qui n'a jamais osé réformer mais qui a toujours eu l'indécence de manifester contre ceux qui réforment, lors d'une réunion publique à Nantes le 2 mai 2012.

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1 mai 2012 2 01 /05 /mai /2012 09:49

 

 


 Il y a deux programmes, l’un nous invite à regarder la vérité en face. L’autre nous invite à esquiver les difficultés. Deux personnalités, l’une est friable comme l’argile; l’autre est solide comme un  roc. Il s’appelle Nicolas Sarkozy. Et c’est pour lui, et c’est avec lui, et c’est pour la France, que nous engageons maintenant de toutes nos forces l’effort pour gagner le 6 mai.

 


Mes chers amis et chers compagnons,

L’Histoire retiendra qu’en ce mois de mai 2012, nous étions là pour célébrer le travail, mais aussi célébrer la France que nous aimons.

Le 1er mai appartient à tous les Français !

La dignité des ouvriers et des employés qui partent tôt au travail, qui font des sacrifices pour que leurs enfants vivent mieux qu’eux, l’honneur des entrepreneurs qui se battent pour leur entreprise, nous les comprenons, nous les soutenons, et nous les respectons autant que ceux qui prétendent incarner le monde du travail.

Aucune organisation ne peut prétendre avoir le monopole du travail. Et aucun parti ne peut confisquer la figure de Jeanne d’Arc.  

Plus nous serons nombreux à valoriser le travail et à honorer la France plus nous serons forts pour aller conquérir le progrès économique et social.

Car oui, M. Hollande, le Progrès est une conquête, ce n’est pas un dû.

Pour partager les richesses, il faut d’abord les créer, et pour les créer, il faut dire la vérité.

La vérité c’est qu’on ne pourra par sortir de la crise et réduire nos déficits sans travailler plus et dépenser moins.

La vérité, c’est que dans un monde de 7 milliards d’habitants, assoiffés de réussite, la France ne sortira de l’épreuve qu’en mobilisant de toutes ses forces sa production et ses capacités intellectuelles.

La vérité, c’est qu’il faut que celui qui prend des risques soit mieux considéré que celui qui n'en prend aucun; et il faut que le jeune qui travaille dur ne soit pas ridiculisé par le dealer du coin qui gagne en un jour ce que lui gagne en un mois.

La vérité, c’est qu’il faut que la solidarité de tous à l'égard de chacun soit réelle mais il convient aussi que chacun n'abuse pas de tous !

La vérité, c’est que nous avons besoin d’un syndicalisme réformateur et d’un patronat conscient de ses responsabilités éthiques et sociales.

Quand des Syndicats appellent à voter à gauche, ils renoncent à leur indépendance.

Ils ne sont plus que des courroies de transmissions des partis politiques.

C’est la négation du dialogue social.

C’est ce qui a permis à Mme Aubry et à M. Jospin d’imposer les 35 heures sans la moindre concertation avec les syndicats.

C’est tout le contraire de ce qu’a fait pendant 5 ans Nicolas Sarkozy qui n’a eu de cesse que d’associer les partenaires sociaux à l’effort de redressement national.

Quand François Hollande et ses amis refusaient, au mépris de l’intérêt général, de soutenir le plan de relance de 2009 qui a permis de protéger les français de la crise, les partenaires  sociaux participaient aux cotés du Président de la république à la recherche des bonnes réponses.

La vérité, c’est que la gauche au pouvoir a toujours trahi les syndicats.

La droite les a souvent combattus mais elle les respecte.

En prenant parti dans cette élection présidentielle, Bernard Thibault et la CGT commettent une faute contre les salariés et contre l’intérêtgénéral.

 

La vérité, c’est qu’on ne peut pas avoir l'École gratuite pour tout le monde, le meilleur service de santé du monde et les retraites pour tous, la protection sociale et des services publics performants, sans être plus compétitif.

Et pour être plus compétitif, Nicolas Sarkozy a décidé de s’attaquer à nos véritables handicaps: la durée du travail, le coût du travail, l’organisation du travail dans les entreprises, la formation professionnelle.  

Certains ont vu dans le travail son aspect le plus sombre : «l’aliénation de l’homme par l’homme». Dois-je rappeler à tous les nostalgiques du drapeau rouge, que ce slogan a été à la source des pires tyrannies qui aient jamais asservi l’humanité.

Le travail est une valeur d’émancipation, une valeur de respect, une valeur de liberté.

Si nous défendons ensemble le travail, c’est parce que le courage et le mérite sont des vertus qui appartiennent à chacun.

C’est parce que là où le travail est dévalorisé, ce sont alors les privilèges de la naissance qui commandent.

C’est parce que le travail donne de la dignité.

Ici, au Trocadéro, le message qui doit résonner dans toute la France, je veux que ce soit celui des 9 millions de Français qui, grâce à Nicolas Sarkozy et à cette majorité ont bénéficié des heures supplémentaires défiscalisées et qui ont augmenté leur pouvoir d’achat.

Ils doivent savoir que le candidat socialiste a annoncé qu’il les supprimerait.

 

A gauche, on n’a toujours pas compris que plus les Français travaillent plus on multiplie les chances d’augmenter la croissance, et plus la croissance augmente plus le chômage a des chances de diminuer.

En un mot, il faut multiplier notre effort productif et non pas le diviser en rationnant le travail comme le rêve la gauche.

 

Je veux ici m’adresser à la jeunesse française.

Libre à la gauche de vous promettre à tous des emplois sans avenir, libre à la gauche  de vous faire miroiter un travail à 35 heures et pas une heure de plus, libre à la gauche de vous promettre une retraite à 60 ans et pas une année de trop, mais libre à la jeunesse de se poser les bonnes questions que de telles promesses soulèvent.

Quelles valeurs ces mesures servent-elles ? Est-ce celle de l’action ? Est-celle du mérite ? Est-celle de l’audace ?

Ou est-ce l’annonce mensongère d’une existence sans défis!

Avoir vingt ans, c’est s’emparer de la vie, c’est voir le risque comme une opportunité de se dépasser, c’est voir l’avenir comme une aventure ! C’est tout le contraire du socialisme et du programme que nous propose François Hollande.

Mes Amis,

 

Si vous êtes là, ensemble, rassemblés par delà vos différences, c’est parce que la France parle en chacun d’entre vous !

Elle vous rappelle au souvenir de tous nos anciens qui ont travaillé dur pour conquérir le progrès et la justice.

12 heures par jour, ils travaillaient dans nos champs, à l’usine, dans leurs commerces, dans leurs bureaux…

La France n’est pas devenue l’une des grandes puissances du monde par hasard. Il a fallu des siècles d’acharnement au travail ; il a fallu le génie de nos entrepreneurs, de nos ingénieurs, de nos agriculteurs.

Et toute cette richesse produite par ces hommes et ces femmes, nous avons pu la partager et l’orienter vers la constitution d’un pacte social qui nous protège et nous solidarise.  

 

Oui, cette France là parle en vous.

Elle vous rappelle aussi au souvenir de tous ceux qui ont donné leur vie pour notre indépendance. Elle nous permet aujourd’hui, sur cette esplanade du Trocadéro, d’avoir la fierté de dire : «je suis français». 

Nous sommes les héritiers de toutes ces générations de travailleurs et de héros qui ont bâti notre pays.

 

Cette longue Histoire de France appartient à tous ceux qui veulent bien se souvenir que notre pays est la somme de toutes ces énergies et de toutes ces vaillances qui se sont déployées pour aller chercher le progrès et la liberté.

 

Rien ne nous fut donné par hasard !

Rien n’est acquis, si nous ne le méritons pas de nouveau !

Rien ne nous autorise à penser que notre génération n’a pas, elle aussi, sa part d’effort à accomplir pour avoir sa place dans l’Histoire de France. 

La France est notre seconde famille, et une famille ça se défend avec générosité, mais aussi avec courage et avec détermination.

 

Au cœur de cette famille, il y a la démocratie.

Et en démocratie, il y a un moment où il faut choisir entre deux programmes, où il faut choisir entre deux France , où il faut choisir entre deux personnalités. Eh bien nous y sommes !

 

Deux programmes !

L’un nous invite à regarder la vérité en face. L’autre nous invite à esquiver les difficultés.

Deux visions de la France !

L’une nous parle de grandeur, je veux parler de cette volonté gaullienne de viser plus haut que nous-mêmes. L’autre nous parle de socialisme.

Deux personnalités !

L’une est friable comme l’argile; l’autre est solide comme un  roc.

Il s’appelle Nicolas Sarkozy. Et c’est pour lui, et c’est avec lui, et c’est pour la France, que nous engageons maintenant de toutes nos forces l’effort pour gagner le 6 mai.

 

Vive la France et vive la République.

 

 

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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 20:34

 


 François Fillon rappelle que Nicolas Sarkozy est le plus solide, le plus crédible et que pendant 5 ans le gouvernement a réformé notre pays malgré toutes les résistances, lors d'une réunion publique à Calais le 30 avril 2012.

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27 avril 2012 5 27 /04 /avril /2012 18:56

 


 

François Fillon salue la présence d'élus du centre, lors d'une réunion publique au Mans le 27 avril 2012, qui montre que le rassemblement est à l’œuvre au sein de la droite du centre. Il rappelle qu'il sera toujours l’avocat inlassable de cette unité de la droite et du centre.

 

Mes amis,

Cela fait plaisir d’être dans la Sarthe et d’être ce soir au Mans, parmi vous, avec quatre ministres de mon gouvernement : Xavier Bertrand, que je vous demande d’applaudir, parce que c’est un ministre compétent, un homme engagé qui parcourt comme moi la France pour soutenir Nicolas Sarkozy avec une énergie incroyable comme vous venez de le voir.
Merci Xavier pour tout ce que tu as fait au gouvernement, pour tout ce que tu fais pour l’UMP et je sais que les militants t’en savent gré.
Merci à Gérard Longuet de nous faire partager son sens de l’intérêt national, de nous apporter cette sensibilité libérale, mais de nous faire partager aussi ce sens de l’intérêt national incarné par nos forces armées partout où les intérêts et les valeurs de la France sont en jeu.
Merci aussi à Marc Laffineur qui a su gagner la confiance des Anciens combattants, attaché à l’unité de notre famille politique et dont je veux saluer les qualités humaines.
Et merci aussi à ma complice de toujours, vous l’avez reconnue, ma chère Roselyne Bachelot, toujours fidèle, toujours généreuse, qui a été de tous les combats et à laquelle je veux dire que j’aurai toujours besoin d’elle.

Aujourd’hui, dans cette salle, c’est le grand Ouest et au-delà qui est rassemblé et c’est toute la majorité qui fait bloc.
Il y a naturellement tous les élus sarthois de la majorité.


Marc Joulaud, Dominique Le Mener, Béatrice Pavy, Fabienne Labrette-Ménager, Roland du Luart, Marcel-Pierre Cléach, Jean-Pierre Chauveau, Jean Marie Geveaux : ils sont mes amis, et ils savent que mon cœur bat toujours à leur côté.

Je voudrais saluer chaleureusement les très nombreux parlementaires qui ont accepté de se joindre à nous et, avant de les citer pour les remercier je veux leur dire qu’au moment où nous arrivons à la fin de ce quinquennat j’ai une immense gratitude envers eux, car durant cinq années j’ai été un Premier Ministre qui a pu compter sur sa majorité y compris dans les moments les plus difficiles.

Lorsqu’il fallait prendre des décisions en urgence, pour faire face à la crise, des décisions qui n’étaient pas populaires, qui n’étaient pas forcément comprises immédiatement par telle ou telle catégorie de Français qui se sentaient lésés par les décisions que nous prenions, et qui ne voyaient pas forcément qu’à long terme nous étions en train de protéger la croissance, l’économie et  les emplois de notre pays. Il n’y a pas beaucoup de Premier Ministre qui pourra dire : pendant cinq ans « Je n’ai jamais eu de difficulté avec ma majorité ». Merci !

Alors d’habitude je ne les cite pas parce qu’ils sont trop nombreux mais ce soir je vais faire une exception parce que j’en ai  envie.
Pour l’Orne: Jean-Claude Lenoir et Yves Deniaud.
Pour le Maine-et-Loire: Christophe Béchu, Joseph Bossé, Jean-Charles Taugourdeau, Catherine Deroche.
Pour l’Eure-et-Loir: Gérard Hamel, Joël Billard.
Pour la Loire-Atlantique : Philippe Boënnec, André Trillard, Joël Guerriau.
Pour l’Ille et Vilaine : Pierre Méhaignerie, Dominique de Legge, Thierry Benoit.
Pour la Vendée : Bruno Retailleau que je suis heureux d’accueillir parmi nous à l’UMP et Louis Guédon.
Pour l’Indre-et-Loire : Philippe Briand, mon ami, que j’accueille avec plaisir.
Et puis, venant de la Haute-Saône : Alain Joyandet, que j’ai eu l’honneur de compter parmi les membres de mon gouvernement.
Merci à eux tous, pour leur fidélité et leur détermination.

Je voudrais adresser un mot particulier à deux hommes, dont la présence ce soir me touche personnellement, mais qui a aussi une signification politique : Jean Arthuis et François Zoccheto.
François, Jean, je veux vous dire du fond du cœur merci de votre présence car c’est le symbole d’une majorité qui sait s’unir lorsque l’essentiel est en jeu. Au premier tour, vous vous êtes engagés derrière François Bayrou.
Aujourd’hui, vous avez rejoint Nicolas Sarkozy, comme beaucoup de vos amis centristes. Vous avez fait votre choix en hommes libres, en fonction de l’idée que vous vous faîtes de la France et des défis qu’elle doit relever ; vous avez décidé de nous rejoindre pour défendre ensemble des convictions communes.
Votre présence montre que le rassemblement est à l’œuvre au sein de la droite du centre ; et ce rassemblement vous savez que j’y ai toujours été extrêmement sensible et j’en suis, comme chef du gouvernement, l’un des garants; il nous a permis pendant cinq ans de faire de grandes choses pour la France et je serai toujours l’avocat inlassable de cette unité de la droite et du centre. 
Votre présence montre que le choix de l’abstention n’est pas un choix citoyen.
Elle montre qu’en démocratie, il y a un moment où il faut choisir son camp.
Et ce choix, il se fait autour de valeurs fondamentales.

Les gaullistes, les radicaux, les libéraux, les centristes, qu’est-ce qui fait le lien entre nous ?
Je crois que nous sommes d’abord d’une famille politique qui regarde le monde tel qu'il est, avec lucidité et avec la volonté de bâtir l’espoir sur les réalités.
Nous sommes d’une famille politique qui affirme, avec la franchise qu'exige la vérité, que la modernisation du pays n'est pas achevée; que notre compétitivité, notre productivité, notre désendettement exigent des efforts et de l’équité.
 
Nous sommes de ceux – cher Pierre Méhaignerie - qui disons que le progrès économique et le progrès social ne peuvent pas être dissociés parce qu’il ne peut pas y avoir d'efficacité sans justice.
Nous voyons dans l’humanisme une façon de résister à cette vision utilitariste et mécanique de la société contemporaine.
Nous ne sommes pas de simples consommateurs, nous ne sommes pas des numéros anonymes : chaque être humain est unique et chaque être humain possède en lui une étoile qui ne demande qu’à briller.

Ensemble, nous croyons que l'innovation et l'esprit d'entreprendre continuent de pousser l'humanité de l'avant.
Ensemble, nous voulons que l'énergie nationale soit placée au service de l'Europe et non pas contre l'Europe.
Nous sommes du camp de ceux pour qui le sort de la Liberté est l'une des missions fondamentales de la France dans le monde.
De la Côte d'Ivoire à la Libye, contre les tyrannies qui ont asservi le XXème siècle, nous avons été et nous restons des hommes et des femmes qui avons toujours refusé la domination des idéologies et l'emprise sur les âmes.
Voilà, mes chers amis, ce qui nous rassemble plus que tout !
Et voilà pourquoi, ici au Mans, nous sommes tous ensemble ce soir.


Mes Amis,
Nous vivons des jours intenses et indécis, aucun scénario n’est écrit d’avance. Au fond le premier tour, ça a été la marche d’approche dans le Piémont et puis maintenant on va gravir la face Nord dans les derniers jours qui nous restent.
Ne croyez pas ceux qui se livrent à de savantes arithmétiques électorales car la démocratie ce n’est pas ça.
Les citoyens ne sont pas des pions qu’on déplace sur un damier.
Les millions de Français qui n’ont pas voté pour le candidat du parti socialiste ou pour le Président de la République ne sont les otages d’aucun parti.
Les électeurs du centre, ceux de l’extrême-droite, les abstentionnistes, nous avons le devoir de les écouter, nous avons le devoir de les respecter. Et surtout, il faut les convaincre que c’est notre candidat qui est le plus crédible et le plus solide pour répondre aux attentes qui sont les leurs.
Pour ce second tour, tous les électeurs doivent choisir en citoyens celui des candidats qui est le mieux à même de tenir la fonction de Chef de l’Etat.

J’utilise le terme de Chef de l’Etat, parce que présider la France ça n’est pas présider un banquet de la IIIème République.
On peut aimer ou ne pas apprécier Nicolas Sarkozy, mais personne ne doute un instant de son courage et de sa capacité à décider, personne ne doute que Nicolas Sarkozy ait la carrure d’un Chef d’Etat pour diriger la France dans la situation de crise que nous connaissons.

Depuis des mois, tout est fait pour expliquer que l’élection est déjà faite.
Mais c’est mal connaître notre peuple. Et c’est bien mal connaître son indépendance d’esprit.

Cette indépendance d’esprit a le pouvoir de briser le mur du conformisme.
Conformisme, le socialisme poussiéreux qu’on nous présente sous les attraits du renouveau.
Conformiste, François Hollande et son programme qui aurait pu être écrit il y a vingt ans.
Conformistes et rétrogrades, les alliés de François Hollande qui jouent à la révolution en agitant leurs drapeaux rouges mais qui négocient leur places en toute discrétion.
Conformistes mais inquiétantes, ces promesses de lendemains faciles alors que la crise des dettes n’est pas finie et alors que la puissance de la mondialisation fissure les portes du continent européen.

Oui mes amis, j’invite à la table de la République, l’indépendance d’esprit, pour déchirer le voile des caricatures qui nous étouffe depuis trop longtemps.

Je n’accepte pas les leçons d’économie de ceux qui n’ont fait que disserter pendant que nous étions à la tâche pour protéger la France et pour protéger l’Europe de la pire crise qu’ait connu l’économie mondiale depuis un siècle.

Jamais, ils ne nous ont apporté leur soutien.
Dans la plupart des autres pays européens, face à la violence de la crise, il y a eu des accords entre la majorité et l’opposition pour sauver les économies des citoyens de chacun de ces pays à travers des garanties aux banques, pour aider au soutien aux entreprises, pour mettre en place le chômage partiel.
Le seul pays où l’opposition n’ait jamais apporté son soutien à aucune des mesures du gouvernement, c’est la France !
Et ce sont ces gens-là qui nous donnent des leçons d’économie pour faire face à la crise économique…

Je n’accepte pas que le mot «changement» soit à ce point galvaudé par un parti qui n’a jamais osé réformer, mais qui a toujours eu l’indécence de manifester contre ceux qui avaient le courage de réformer.

J’en appelle à l’indépendance d’esprit, face au bombardement intensif dont Nicolas Sarkozy a été la cible durant tout le quinquennat.
Conformiste et indigne, cette chasse vulgaire au Président.
Conformiste et délétère, ce malsain plaisir qui consiste à peindre notre pays tout en noir alors que, comme tu l’as dit Pierre, il montre en tant d’occasions sa vaillance et son intelligence.
Non M. Hollande, la France n’est pas à genoux !
Elle a démontré sa capacité à se réformer, elle a tenu le choc de la crise, elle a tenu un rôle éminent au sein de l’Europe et du G20.

Oui, j’invite les Français à cette indépendance d’esprit, parce qu’il n’y a pas d’élan national qui puisse être fondé sur les songes et les mensonges.
Songe, l’espoir que la mondialisation s’arrêtera devant les moulins à vent socialistes !
Mensonge, l’espoir que la crise s’éteindra sans efforts de gestion, de production et sans travail !
Songe, l’espoir de renégocier les traités européens !

Et je voudrais dire à ce sujet que les analystes nombreux de la presse française, qui ont fait de longues études, devraient faire preuve d’un esprit plus critique lorsqu’ils véhiculent bêtement ce message qui pendant deux jours a stupéfié l’Europe toute entière : « M. Draghi, le Président de la Banque Centrale Européenne soutient M. Hollande ».

On voyait ça sur toutes les télévisions, je me demande d’ailleurs ce qu’en a pensé M.  Mélenchon. Il faudrait sans doute lui poser la question.
Mais la vérité, c’est qu’il n’y a rien de commun entre le projet des Chefs d’Etats européens et de la Banque Centrale Européenne et le discours de M. Hollande. Et, Mme Merkel, hier même, a rappelé qu’elle serait vigilante pour que personne ne vienne remettre en cause les traités qui ont été durement négociés entre tous les pays européens, et qui ont abouti à stopper la spéculation contre l’euro.
Je veux rappeler que pendant six mois, depuis le mois d’Août 2011 jusqu’au début de cette année 2012, l’euro a été sous les feux de la spéculation, l’euro était menacé.
Tout au long de l’automne la question était de savoir si l’euro allait disparaitre. La presse anglo-saxonne annonçait déjà la disparition de la monnaie européenne, j’ai vu des documents économiques émanant de grandes entreprises françaises qui envisageaient ce scénario : « Et si l’euro disparaissait ? ». Pourquoi est-ce que  la spéculation contre l’euro s’est arrêtée ?
Parce que nous avons réussi à faire la démonstration que les européens étaient solidaires, qu’ils étaient capables de mettre en place les instruments financiers pour protéger les pays les plus faibles : la Grèce, le Portugal, l’Espagne… Et qu’ils étaient capables de s’engager sur une discipline budgétaire qui permettrait à tous les pays européens de revenir à l’équilibre des comptes publics.
A la minute où un grand pays européen, la deuxième économie de la zone euro, la France, annoncerait qu’elle ne respectera pas ses engagements européens parce qu’elle veut reprendre la dépense publique, parce qu’elle a fait des promesses, parce qu’il y a des accords à gauche, parce qu’il faut recruter 60 000 fonctionnaires, parce qu’il faut payer des métiers sans avenir pour les jeunes…
 A cette minute là, la spéculation économique reprendra de plus belle. Parce que simplement les banquiers, qui ont prêté beaucoup d’argent aux Etats européens vont commencer à se reposer la question de savoir si ces Etats vont les rembourser.
On vous raconte toute la journée une espèce de salade sur une conspiration internationale qui pèserait contre l’Europe et des pays européens, animée par des banquiers qui auraient un agenda caché.
La vérité c’est que les banquiers ce sont toujours des banquiers. Ils vous prêtent de l’argent et ils veulent que vous les remboursiez. Et quand ils ont le sentiment que peut-être vous n’allez pas les rembourser, ils commencent à s’inquiéter. Ils demandent des comptes, augmentent les taux d’intérêts et vous prêtent moins d’argent.
Quand M. Hollande dit « je vais dominer la Finance », on s’inquiète. Je suis sûr que dans la salle plusieurs d’entre vous, pas beaucoup certainement, ont déjà eu des soucis avec leur banquier. Je doute que vous soyez allés le voir en lui disant « Monsieur, je vais vous dominer ».
En tout cas si vous avez fait ça, ça ne s’est certainement pas bien terminé.

Mensonge, l’espoir de travailler moins, de réformer moins, de dépenser plus, et en fin de course d’aller tous à 60 ans à la retraite.
Je vous l’affirme, la France ne sera pas plus forte et plus juste en laissant ses déficits dériver, en augmentant le nombre de ses fonctionnaires, en offrant des stages parkings à sa jeunesse, en surtaxant tous ceux qui réussissent.
Ca, c’est la France qui s’éteint, c’est la France qui s’affaisse sur son héritage, le temps de le dilapider, avant de sombrer dans le déclin.

La question qui nous est posée est certainement l’une des plus graves et brutales, mais elle est limpide : dans dix ans, la France et l’Europe seront-elles encore en mesure d’influer sur le cours du monde, ou bien sortiront-elles de l’Histoire ?
Seront-elles en capacité de maintenir leur modèle de vie, ou seront-elles, comme la Grèce, condamnées aux pires sacrifices ?
Face à cette question fondamentale qui concerne l’avenir de notre continent européen, notre sort est entre nos mains. Notre sort est entre nos mains parce que c’est à nous de faire les efforts nécessaires pour redresser la situation, pour permettre à notre pays de retrouver de la croissance, du dynamisme, de créer des emplois, de faire face aux obligations qui sont les siennes.

Face à la crise, face à la concurrence mondiale, tout l’enjeu de cette élection est de donner à notre pays le pouvoir d’assurer sa souveraineté nationale.

La souveraineté nationale, c’est d’abord la souveraineté financière.

Lutter contre les déficits – Jean, toi qui t’es tellement battu pour convaincre tes collègues de la majorité, et parfois même le gouvernement, de l’urgence de cette bataille pour lutter contre les déficits que nous trainons depuis trente ans- ça n’est pas un sujet technique, ça n’est même pas une question idéologique, ça n’est pas une question de droite ou de gauche, c’est un sujet vital et moral.
Vital parce que les déficits brisent tout chance d’aller chercher la croissance et de protéger à terme notre modèle social. Si nous ne le faisons pas le moment viendra très vite où nous ne serons plus en mesure d’assurer le financement des prestations sociales dont aujourd’hui notre pays est fier.
Parce que nous avons le meilleur système de santé au monde, parce que nous avons l’école et l’université gratuites pour tout le monde, parce que nous avons des services publics qui fonctionnent, parce que nous avons un système de solidarité extrêmement généreux.
Mais si nous finançons tout cela avec de la dette, le jour va venir très vite où nous ne pourrons plus assurer cette responsabilité.
Mais c’est aussi une question morale parce qu’il n’appartient pas à nos enfants de payer la facture de notre imprévoyance. Ca n’est pas à nos enfants de payer la double peine, c'est-à-dire d’avoir eux même un pays en déclin, parce que nous n’aurions pas été capables de le redresser, et d’avoir en plus à payer la facture de la vie que nous menons aujourd’hui.

Avec le Président de la République, nous nous sommes engagés au retour à l’équilibre des finances publiques en 2016. Ce n’est pas rien, ce sera la première fois depuis 1974.
La réduction des déficits a été accélérée, passant de 7,1% du PIB en 2010 à 5,2% en 2011, nous avons démontré que c’était possible. Il fallait faire des efforts mais nous avons réduit de 25% le déficit de notre pays.
C’est le résultat des réformes structurelles que nous avons fait. Bien sûr, vous n’avez pas toujours approuvé lorsque nous avons supprimé un tribunal, une installation militaire, réduit les postes dans la fonction publique, ou quand nous avons demandé aux collectivités territoriales de réduire leur train de vie et de faire des efforts. Mais sans ces efforts, il est impossible de réduire les déficits. Et ce résultat c’est aussi le fruit des plans de rigueur que j’ai eu la charge de présenter au mois d’Août et au mois de Novembre qui avaient tellement suscité de critiques, les uns disant que c’était du bricolage, les autres que ça allait provoquer une récession dans notre pays.

La vérité c’est que c’est grâce à  ces plans qu’aujourd’hui nous sommes exactement dans les prévisions que nous avions fait pour réduire le déficit du pays

M. Hollande nous dit qu'il n'y a aucune urgence, la France peut se permettre de remettre notre objectif de 2016 à plus tard. En 2017, dit-il. Et encore : s’il y a de la croissance !
Je serais banquier je ne serais pas rassuré par une affirmation comme celle-là.
Mais je voudrais vous faire remarquer que 2016 et 2017, ce ne sont pas des dates qui sont neutres. 2017, c’est après la fin du quinquennat qui va commencer. Et puis, 2016-2017, un an de retard, c’est 35 Md€ que nos enfants auront à rembourser, c’est la mesure la plus chère du programme socialiste pour cette élection présidentielle !

La souveraineté nationale, c’est ensuite la compétitivité nationale.

C’est un mot que la gauche ne prononce jamais, je pense qu’il ne fait pas partie du dictionnaire socialiste.
On la comprend : quand on a inventé les 35 heures, il est difficile de parler de compétitivité et de dire la vérité aux Français.
Et la vérité est claire : sans compétitivité pas de croissance, pas de pouvoir d’achat, pas d’emplois, pas de justice sociale…

Dans cette campagne tout le monde célèbre le slogan «produire en France ».
Mais au-delà des discours, c’est nous, avec Xavier, qui avons eu le courage de baisser le coût du travail en revoyant le système de financement de notre protection sociale.
Notre coût du travail est supérieur de 20% à la moyenne de la zone euro. Non pas à cause des salaires mais à cause des charges sociales qui pèsent sur ce travail.
Comment voulez-vous que nos entreprises se battent à armes égales avec leurs concurrents dans de telles conditions ?
C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de baisser le coût du travail et d’augmenter la TVA pour financer notre protection sociale. Et faire en sorte, en outre, que les produits importés dans notre pays payent leur part de la protection sociale des français.
C’est la première pierre, mon cher Jean, d’une réforme à laquelle tu es tellement attaché et que tu défends depuis si longtemps, parce que c’est vrai que tu fais partie de ceux qui ont vu juste et qui mettent en garde les gouvernements successifs contre le handicap que représente le coût du travail dans notre pays.
 
C’est également nous qui avons le courage de proposer une réforme radicale de la formation professionnelle, par référendum si c’est nécessaire. Nous voulons que tous les demandeurs d’emplois se voient obligatoirement proposer une formation professionnelle correspondant en particulier aux métiers d’avenir où il y a  des perspectives d’emplois demain. Nous ne voulons plus que les chômeurs soient indemnisés pour rester chez eux mais pour être en formation professionnelle pour améliorer leurs compétences, leurs capacités, et pour occuper des emplois.

C’est nous qui avons le courage de proposer des accords de compétitivité qui pourraient être négociés dans chaque entreprise afin d’organiser les modalités du travail et de la productivité en fonction de la conjoncture !
Car il vaut mieux une bonne négociation sociale pour être plus compétitif et sauver des emplois, qu’un conflit qui se termine par un échec collectif et souvent par la disparition d’une entreprise, d’un outil de travail et des emplois qui vont avec.

C’est comme ça que l’on pourra produire en France, ce n’est pas en agitant les drapeaux rouges dans les défilés, ce n’est pas en inventant une taxe à 75% sur ceux qui réussissent. Ca n’est pas comme ça qu’on peut lutter contre la délocalisation et pour la production nationale !

La souveraineté nationale elle s’exprime désormais dans l’Europe.
Oh je sais les doutes et les irritations que soulève parfois le fonctionnement de l’Union européenne. Vous savez d’où je viens et les combats que j’ai menés, je veux vous dire aujourd’hui les yeux dans les yeux, qu’un patriote, un homme qui aime son pays qui veut le défendre, il doit être en faveur d’un Europe politique forte qui protège les citoyens français, qui nous protège dans la bataille de la mondialisation.
Il y a 7 milliards d’habitants, et une grande partie d’entre eux travaille dure car elle veut réussir. Ils veulent que leur famille soit plus heureuse que leurs parents, parce qu’ils font le même parcours que des générations et des générations d’européens pour bâtir la richesse de notre pays et du continent européen.
Pour nous défendre dans cette énorme bataille économique dont l’enjeu final est notre existence en tant que grande nation - c’est donc le mode de vie auquel nous sommes attachés - les 65 millions de Français ont besoin des 400 millions d’européens pour se défendre ensemble.
L’Europe politique, c’est l’Europe qui se dote, comme nous l’avons prévu, d’une gouvernance politique de la zone euro.
L’Europe politique, c’est une Europe qui se donne les moyens de diriger ensemble les politiques migratoires et de surveiller ses frontières. Il ne peut y avoir de politique migratoire s’il n’y a pas de frontières européennes surveillées.
L’Europe politique, c’est l’Europe qui mise sur ses filières d’excellence dont notre agriculture fait partie. Nous voulons une Europe forte pour défendre une agriculture forte, puissante, moderne qui a tellement donné de richesses à ce grand Ouest que nous représentons.
L’Europe politique, c’est l’Europe qui n’est pas naïve face à la concurrence mondiale : la réciprocité doit être la règle.
Cette Europe politique, Nicolas Sarkozy est en capacité de la bâtir. Elle peut répondre à cette diversité française qui s’est exprimée au premier tour de cette élection présidentielle, parce qu’elle est capable de rassembler à la fois ceux qui aiment  la France et croient en l’Europe.

L’Europe de François Hollande, elle n’est que désordre et improvisation.
Si demain, comme le propose le Parti socialiste, les engagements européens de la France étaient remis en cause, si demain notre pays relâchait ses efforts budgétaires, alors il faut être lucide : la force d’entraînement du tandem franco-allemand se désagrégerait et l’Europe se bloquerait.
M. Hollande nous dit qu’il ira voir Angela Merkel pour la sommer de revoir les traités… Il surestime ses forces et surtout son pouvoir de séduction.
L’Allemagne, qui est solidement gérée, respecte la France lorsque la France est sérieuse, pas lorsqu’elle est désinvolte et dédaigneuse. 

Enfin, mes chers amis, la souveraineté nationale se confond avec la République.

La République c’est peut-être ce que la France a apporté au Monde, c’est un système politique original que nous avons construit au fil des siècles.

La République s’est organisée autour de l’Etat, de ses institutions républicaines et de ses services publics. Je veux dire qu’à chaque fois qu’on dénigre les institutions républicaines, à chaque fois qu’on siffle la Marseillaise dans un stade, à chaque fois qu’on dénigre l’Etat, on abaisse la République et on va contre la souveraineté nationale.
Mais l’Etat est au service de la France, des Français, des citoyens, pas au service des corporatismes !
Si nous avons instauré, avec Nicolas Sarkozy, le service minimum à l’Ecole et dans les transports, c’est parce que l’Etat est au service des citoyens y compris en temps de grève.  Pendant les cinq années qui se sont écoulées, et je pense que c’est la première fois pendant la Ve République, le gouvernement que j’ai dirigé avec le Président de la République, et la majorité, n’a jamais été dans une situation où il aurait dû supprimer une réforme ou un texte en cours d’examen au Parlement parce qu’il y avait des manifestations dans la rue. Nous avons résisté !
Et en disant cela je ne porte pas de regard critique sur ceux qui manifestent, ils ont le droit de le faire, on est dans une démocratie, tout le monde à le droit d’exprimer son opinion. Mais je dis simplement que quand le Président de la République a été élu par une majorité de Français, sur un programme, quand les députés ont été élus par une majorité de Français sur un programme, alors il n’est pas normal que quelques centaines de personnes, bloquant les transports en Ile-de-France, empêchent la majorité de mettre en œuvre le programme sur lequel elle a été élue.

La République se forge aussi dans les familles qui sont si importantes, dans lesquelles on se réfugie  surtout quand on est confronté aux difficultés. Nous devons rappeler à toutes les familles que leur première responsabilité, c’est de s’occuper de leurs enfants et ne pas laisser cette éducation à la société.

La République se façonne à l’Ecole qui doit rappeler à nos jeunes que le respect des autres s’ancre dans le respect de la nation française qui est notre maison commune. Et dans cette maison commune, chacun a des droits mais aussi des devoirs.

La République exige de faire de la sécurité une priorité, car lorsque la loi de la rue est plus forte que la loi de la République, alors la liberté et la confiance en l’autre perdent leur sens. 
Comment penser que la gauche avec son histoire, avec son passé, et avec les mesures qui sont annoncées dans son programme, serait mieux à même que Nicolas Sarkozy de lutter contre l’insécurité ?
Comment croire qu’après avoir annoncé que la première des mesures qu’elle prendrait, en cas d’élection, serait l’abrogation de la loi sur les peines plancher qui permet de punir plus sévèrement les multirécidivistes qui sont responsables de l’insécurité dans notre pays ?

La République, elle est sociale, car sans solidarité il n’y a pas de cohésion nationale… Mais la solidarité a un prix !
Chacun doit comprendre que les droits sociaux ne sont pas extensibles à l’infini et chacun doit comprendre que la réforme protège mieux la solidarité que le conservatisme.
Qui a mieux défendu nos retraites ?
Est-ce que ce sont ceux qui sont allés manifester dans les rues ?
Est-ce que c’est le parti socialiste, qui s’est opposé à toutes les réformes des retraites depuis 1993 ?
Ou est-ce que c’est nous, qui avons pris le risque de la réforme, qui avons consolidé le système de retraite français et fait en sorte que les retraités ne voient pas leurs pensions diminuer ?

Qui combat mieux l’assistanat et la désespérance sociale ?
Ceux qui disent, comme nous, que chaque chômeur doit être formé et orienté vers un emploi, ou ceux qui se résignent à distribuer des allocations sans contreparties ?

La République, c’est aussi offrir à nos enfants le pouvoir d’être maîtres de leur destin.
Quand nous prenons garde de ne pas dépenser plus que nous gagnons, nous nous comportons en républicains.
Qui est le plus crédible pour réduire les déficits ?
Ceux qui baissent les dépenses de l’Etat, où ceux qui n’annoncent aucune réduction de ces dépenses par peur de fâcher leurs prétendues clientèles électorales.
Comme si les fonctionnaires n’étaient pas des femmes et des hommes responsables, capables de comprendre qu’un Etat fort n’est pas un Etat surendetté.
  
Enfin, la République exige de rappeler que nous sommes une nation de citoyens.
Qu’est ce que ça veut dire une nation de citoyens ?
Une nation qui a intégré génération après génération des hommes et des femmes venus de tous les horizons, qui ont apporté leur force de travail à notre pays, qui ont donné leur sang parfois pour la France, mais qui sont devenus français qui ont les mêmes droits et devoirs que les autres.
Ca veut dire que nous ne sommes pas une nation où chaque communauté pourrait faire passer ses traditions et ses coutumes avant les lois de la République.
Nous sommes une nation d’intégration, pas une nation mosaïque.
C’est la raison pour laquelle je suis hostile au vote des étrangers aux élections locales proposé par les socialistes car il débouche sur une  citoyenneté à deux vitesses, qui n’est absolument pas conforme à la notion même de la citoyenneté telle que nous l’avons construite dans notre pays.
Et parce que le droit de vote des étrangers c’est l’assurance de donner des voix aux communautaristes, à ceux qui viendront se battre sur le terrain de l’élection municipale pour défendre leurs traditions et leurs coutumes contre les lois de la République.
Voilà pourquoi nous avons interdit le voile à l’Ecole et le port de la burqa parce qu’en France, femmes et hommes vivent ensemble, sans se défier, sans s’abaisser !

Par delà les origines, les religions, nous sommes une nation fraternelle, et la fraternité est le contraire du repli.

Si vous êtes là, ensemble ce soir au Mans, rassemblés par delà vos différences, c’est parce que la France n’est pas une abstraction.
La France parle en vous !
Elle vous murmure tous ces combats anciens qui ont fait de notre patrie, la patrie de la liberté, de l’égalité, de la fraternité.
Elle vous rappelle au souvenir de tous nos aïeux qui ont travaillé dur pour conquérir le progrès et la justice.
12 heures par jour, ils travaillaient dans les champs, à l’usine, dans leurs commerces, dans leurs bureaux…
La France n’est pas devenue l’une des grandes puissances du monde par hasard. Il a fallu des siècles d’acharnement au travail ; il a fallu le génie de nos entrepreneurs, de nos inventeurs, de nos agriculteurs.
Et toute cette richesse produite par ces hommes et ces femmes, nous avons pu la partager et l’orienter vers la constitution d’un pacte social qui nous protège et nous solidarise  

Oui, cette France-là parle en vous.
Elle vous rappelle aussi au souvenir de tous ceux qui ont donné leur vie pour notre indépendance, pour nous donner la fierté de dire : «je suis français». 
Et je le suis parce qu’avant moi, des jeunes de vingt ans ont eu le courage de sortir des tranchées malgré la mitraille, ont eu l’audace de s’engager dans l’armée des ombres malgré le peloton d’exécution.
Nous sommes les héritiers de toutes ces générations de travailleurs et de héros qui ont bâti notre pays.

Cette longue Histoire de France n’appartient pas à la droite ou à la gauche, elle appartient à tous ceux qui veulent bien se souvenir que notre pays est la somme de toutes ces énergies et de toutes ces vaillances qui se sont déployées pour aller chercher le progrès et la liberté.

Rien ne nous fut donné par hasard !
Rien aujourd’hui n’est acquis !
Rien ne nous autorise à penser que notre génération n’a pas, elle aussi, sa part d’effort à accomplir. 
La France est notre seconde famille, et une famille ça se défend avec détermination  et courage.

Au cœur de cette famille, il y a la démocratie qui fait, de chacun de nous, des citoyens.
Et en démocratie, il y a un moment où il faut choisir entre deux programmes, deux visions de la France différentes, deux personnalités. Eh bien nous y sommes.

Deux programmes !
L’un nous invite à regarder la vérité en face.
L’autre nous invite à esquiver les difficultés.

Deux visions de la France !


L’une nous parle de grandeur, je veux parler de cette volonté gaullienne de viser plus haut que nous-mêmes. L’autre nous parle de socialisme.
Deux personnalités !
L’une est friable comme l’argile; l’autre solide comme le roc.
Il s’appelle Nicolas Sarkozy. Et c’est pour lui, c’est avec lui, et c’est pour la France, que nous nous engageons maintenant et de toutes nos forces.

Vive la France et vive la République.



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26 avril 2012 4 26 /04 /avril /2012 18:50

 


 

François Fillon rappelle que le second tour, c’est celui du choix. Il faut mettre de côté ses préférences, il faut passer par-dessus ses acrimonies, ses hésitations. Il faut choisir en citoyen celui des candidats qui est le mieux à même de tenir la fonction de Chef de l’Etat, lors d'une réunion publique à Châteauroux le 26 avril 2012.

Mes chers amis,

Vous êtes nombreux ici ce soir, et je veux vous remercier, parce que nous avons besoin de votre soutien!

Vous êtes le cœur de France, je l’ai entendu plusieurs fois ce soir. Vous êtes la France qui a du cœur. Nous avons besoin de votre mobilisation totale.

Je suis venu à Châteauroux en compagnie de Jean-François Lamour : il a été, vous le savez, un immense champion olympique, pour les plus jeunes d’entre vous pas de rugby mais de sabre. Il a été un grand ministre de la jeunesse et des sports, mais c’est surtout un homme dont j’estime l’expérience, la générosité et la solidité des convictions. Je suis heureux de l’avoir avec moi ce soir ici à Châteauroux.

Je veux saluer tous les élus ici présents, et je veux m’adresser à chacun d’entre eux à travers Jean-François Mayet et à travers Nicolas Forissier. Nous sommes à la fin d’un quinquennat et j’ai eu l’honneur d’être le chef du gouvernement pendant la totalité de ce quinquennat. Je veux dire que j’ai pu à chaque instant compter sur le soutien d’une majorité parlementaire qui ne m’a jamais manqué et ceci dans les moments les plus difficiles. Lorsqu’au milieu de la crise nous avons demandé à la majorité parlementaire de prendre des décisions en urgence, des décisions qui étaient parfois des décisions qui pouvaient être difficiles à expliquer aux uns et aux autres sur le territoire, qui pouvaient heurter les intérêts immédiats de telle ou telle catégorie de français, mais qui étaient nécessaires pour assurer la survie de l’économie française dans son ensemble, jamais la majorité parlementaire ne m’a manqué. Dans l’histoire de la Vème République il n’y a pas beaucoup de Premier ministre qui peuvent dire que pendant cinq ans ils n’ont jamais eu de difficultés avec leur majorité parlementaire. Merci. Merci de votre soutien.

Bien sûr, je veux dire à Nicolas, le plaisir que j’ai d’être avec lui ici. Il sait l’amitié qui nous lie, mais il sait surtout le respect que j’ai pour l’homme de conviction et l’homme qui met toute son énergie au service des missions qu’on lui confie.

On a besoin d’hommes et de femmes qui soient sérieux dans une France qui est aujourd’hui confrontée comme tous les vieux pays européens à une crise grave. On a besoin d’hommes et de femmes qui ont le goût de l’intérêt général. On a besoin d’hommes et de femmes qui ont le sens de l’Etat. On a besoin d’hommes et de femmes qui ne sont pas là pour amuser la galerie, mais qui sont là pour assurer leur travail sérieusement. J’ai toujours dit, tout au long de ma vie politique, que les élus n’étaient pas des vedettes, que les élus n’étaient pas là pour aller briller sur les plateaux de télévision, que les élus n’étaient pas là pour aller dans les émissions où on invite les chanteurs et les chansonniers, que les élus étaient là pour faire leur travail, leur travail au service du peuple, au service du pays.

Voilà, je voudrais adresser à Louis Pinton, François Jolivet et Noël Blin toute ma reconnaissance pour leur travail.

Je veux aussi exprimer mon affection et mes encouragements à tous nos militants et à tous nos sympathisants. Sans vous cette campagne présidentielle est impossible, nous sommes partis dans les pires conditions avec un président de la République qui a été pilonnée pendant cinq ans par la gauche et par les médias et dont tout le monde nous assurait qu’il ne serait même pas au second tour de l’élection présidentielle. Si nous avons réussi à tenir, c’est grâce à vous, c’est grâce à votre mobilisation et je voudrais en particulier les jeunes de l’UMP menés par François Pinault et par Jean-François Guillard en vous demandant de continuer à vous engager et à vous mobiliser.

 

 

Nous vivons des jours qui sont très intenses et qui sont en même temps très indécis.

Il y a quatre mois, et je le disais il y a quelques instants, certains annonçaient que Nicolas Sarkozy pourrait ne pas être au second tour.

Il y est, et non seulement il y est mais il est au coude à coude avec le grand favori des sondages celui qui devait écraser l’ensemble du premier tour de cette élection présidentielle. Il est à 1,3 points. alors qu’il était celui qui était décrit comme ne pouvant pas accéder au deuxième tour de cette élection.

Il y a deux semaines, on nous disait que la campagne était nulle, qu’elle n’intéressait personne, et donc qu’il y aurait une abstention record.Le taux de participation a été extrêmement élevé. Ceci pour dire que les scénarios écrits d’avance ne résistent jamais à la liberté du peuple français.

 

Donc, ne croyez pas tous ceux qui se livrent à de savantes arithmétiques électorales parce que la démocratie ce n’est pas l’arithmétique électorale.

Les citoyens ne sont pas des chiffres, les citoyens ne sont pas des pions qu’on déplace sur un damier.

Les millions de Français qui n’ont voté ni pour le candidat socialiste, ni pour le Président de la République, ne sont les otages d’aucun parti.

Les électeurs du centre, les électeurs de l’extrême-droite, les abstentionnistes, il faut les respecter, il faut les écouter. Et surtout, il faut les convaincre que notre camp est plus décidé, plus crédible et plus solide que la gauche pour répondre à leurs attentes.

 

Je sais bien que pour ces électeurs il n’est pas facile de passer du premier au second tour.

Le premier tour, c’est celui de la diversité française. C’est celui où l’on peut exprimer sa sensibilité, où l’on peut exprimer ses angoisses, où l’on peut exprimer ses colères.

Mais le second tour, c’est celui du choix. Et là, il faut mettre de côté ses préférences, il faut passer par-dessus ses acrimonies, ses hésitations. Il faut choisir en citoyen celui des candidats qui est le mieux à même de tenir la fonction de Chef de l’Etat.

 

Et j’utilise à souhait ce terme de Chef de l’Etat, parce que je veux dire que présider la France ça n’est pas présider un banquet de la IIIème République.

On peut aimer ou on peut ne pas apprécier Nicolas Sarkozy, mais personne dans le pays ne doute un instant de son courage, de sa capacité à décider, personne ne doute qu’il ait la carrure d’un Chef d’Etat alors que s’agissant de François Hollande, même dans son camp, ce doute s’exprime.

Qui est le plus crédible ?

Est-ce que c’est celui qui a dirigé le parti socialiste pendant dix ans sous les critiques de ses propres amis qui n’ont pas de mots assez durs pour décrire le personnage, son caractère, la manière dont il a conduit le parti socialiste ou est-ce que c’est celui qui a affronté la pire crise depuis les années 30 et qui a modernisé notre pays malgré les blocages que la gauche avait mis sur son chemin ?

 

Mes chers amis,

Depuis des mois, tout est fait pour vous expliquer que l’élection est déjà faite. Mais c’est mal connaître le peuple français. C’est bien mal connaître son indépendance d’esprit.

 

Cette indépendance d’esprit a le pouvoir de briser le mur du conformisme.

Conformiste, le socialisme flasque et poussiéreux qu’on nous présente sous les attraits du renouveau.

Conformiste, François Hollande et son programme qui aurait pu être écrit, exactement dans les mêmes termes, il y a vingt ans.

Conformistes et rétrogrades, les alliés de François Hollande qui jouent à la révolution avec leurs drapeaux rouges, mais qui négocient en même temps leurs places dans les futurs gouvernements en toute discrétion.

Conformistes mais inquiétantes, ces promesses de lendemains faciles alors que la crise des dettes n’est pas finie et alors que la puissance de la mondialisation fissure les portes du continent européen.

 

Oui, j’invite à la table de la République, l’indépendance d’esprit, l’indépendance d’esprit pour déchirer le voile des caricatures qui nous étouffe depuis trop longtemps.

Je n’accepte pas les leçons d’économie de la part de ceux qui n’ont fait que disserter pendant que nous nous étions à la tâche pour protéger la France et pour protéger l’Europe de la pire crise qu’ait connu l’économie mondiale depuis un siècle.

Dans la plupart des pays européens les majorités, les oppositions se sont entendues sur des consensus, sur des mesures pour sauver l’épargne des habitants, des citoyens pour permettre à l’économie de redémarrer.

Dans la plupart des pays, il y a eu des accords entre la droite et la gauche pour mener une politique de combat contre la crise. Jamais dans le nôtre, jamais le parti socialiste n’a voté une seule des mesures que nous avons prises pour protéger les français. Quand nous avons décidé de garantir les dépôts des banques pour empêcher que vos économies ne soient emportées par des faillites en chaine du système bancaire. Qu’est-ce que ça coutaient aux socialistes de nous soutenir ? Qu’est-ce que ça coutaient aux socialistes de dire on n’est pas d’accord avec vous, on n’est pas d’accord avec la politique que vous conduisez, mais là c’est l’intérêt général qui est en jeu, il y a des gouvernements socialistes en Europe qui font la même chose que vous, on va soutenir, on va vous approuver. Non ! Ils nous ont combattus, ils nous ont combattus à chaque instant, ils n’ont jamais accepté la moindre des décisions que nous avons prise. C’est le signe d’un sectarisme qui ne prépare pas à diriger la France dans les conditions difficiles que nous connaissons.

 

Je n’accepte pas que le mot «changement» soit à ce point galvaudé par un parti qui n’a jamais osé réformer, mais qui a toujours eu l’indécence de manifester contre ceux qui réformaient.

 

J’en appelle à l’indépendance d’esprit, face au bombardement intensif dont Nicolas Sarkozy a été la cible pendant durant tout le quinquennat. Je dis que cette vulgaire chasse au président était conformiste elle aussi et indigne.

Conformiste et manichéen, ce politiquement correct qui consiste à s’indigner de tout lorsqu’il s’agit de Nicolas Sarkozy et de rien lorsqu’il s’agit de ses concurrents.

Quand Libération ose titrer, comme c’était le cas lundi, sur François Hollande qui avait décidé de s’adresser aux électeurs du front national, ça c’était bien, c’était formidable. François Hollande est un démocrate, il entend le vote des électeurs du front national. Quand c’est Nicolas Sarkozy, c’est une vulgaire chasse aux voix et cela donne la Une honteuse de Libération ou la Une honteuse de l’Humanité qui osent comparer le président de la République avec des pages sombres de l’Histoire de notre pays, c’est insupportable, c’est un sectarisme qui en dit long sur ce que sont les hommes et les femmes qui veulent gouverner notre pays.

 

Conformiste et injuste, de traiter certains électeurs en pestiférés, alors que la République doit convaincre et doit rassembler tout le monde.

Conformiste et délétère, ce malsain plaisir qui consiste à peindre en permanence notre pays tout en noir alors qu’il montre en tant d’occasions son courage, sa vaillance et son intelligence.

Non M. Hollande, la France n’est pas à genoux !

 

Je sais bien qu’il y a des doutes et je mesure les difficultés que traversent notre peuple, mais je veux dire depuis des siècles la lutte entre la résignation et le courage fait partie de notre lot.

Dans l’âme française, il y a toujours eu deux instincts qui se font face: celui du pessimisme sur lequel la gauche mise sans complexe dans l’espoir d’attirer les suffrages de l’amertume, et puis celui de l’engagement qui est une façon d’aborder la vie avec panache et d’aimer la France avec fierté.

 

Oui, j’invite les Français à cette indépendance d’esprit qui se confond avec le goût de la vérité et avec le goût de l’action.

Il n’y a pas d’élan national qui puisse être fondé sur des songes et des mensonges.

Or c’est un songe que l’espoir formulé par le candidat socialiste que la mondialisation s’arrêtera devant les moulins à vent du socialisme !

 

C’est un mensonge, l’espoir que la crise s’éteindra sans efforts, sans travail, sans efforts de gestion, d’économie, de production!

C’est un songe que l’espoir de renégocier les traités européens qui ont été négociés durement pendant des jours et des semaines avec 27 pays européens qu’il a fallu mettre d’accord et ces compromis arrachés souvent par Nicolas Sarkozy qui ont permis de protéger la monnaie européenne et de stopper les spéculations qui en menaçaient l’existence!

Mensonge, l’espoir de travailler moins, de réformer moins, de dépenser plus, et en fin de course d’aller tous à 60 ans à la retraite.

Moi, je vous l’affirme, la France ne sera pas plus forte et elle ne sera pas plus juste en laissant ses déficits dériver, en augmentant le nombre de ses fonctionnaires, en offrant des emplois sans avenir à sa jeunesse, en surtaxant tous ceux qui ont le culot de réussir.

Ca, c’est la France qui s’éteint, c’est la France qui s’affaisse sur son héritage, le temps de le dilapider, avant de sombrer dans l’oubli et dans le déclin.

 

La question qui nous est posée elle est brutale mais elle est limpide : dans dix ans, la France et l’Europe seront-elles encore en mesure de peser sur le cours du monde, ou bien est-ce qu’elles sortiront-elles de l’Histoire comme tant d’autres pays et tant d’autres civilisations avant elles?

Est-ce qu’elles seront en capacité de protéger leurs citoyens, maintenir leur modèle de vie, ou est-ce qu’elles seront, comme la Grèce, condamnées aux pires sacrifices ?

Et bien face à ces questions, notre sort est entre nos mains, il est entre les mains de chaque français, il est entre les mains des français le 6 mai prochain.

 

Face à la crise, face à la concurrence mondiale, tout l’enjeu de cette élection, c’est de donner à notre pays le pouvoir d’assurer sa souveraineté nationale.

 

La souveraineté nationale, mes chers amis, c’est d’abord la souveraineté financière.

 

La lutte contre les déficits : c’est pas un sujet technique, c’est pas un sujet de droite ou de gauche, c’est un sujet vital et c’est un sujet moral.

C’est un sujet vital parce que les déficits brisent toute chance d’aller chercher la croissance et toute chance donc de créer de l’emploi et de protéger notre solidarité sociale.

Mais c’est aussi un sujet moral parce que ce n’est pas à nos enfants de payer la facture de notre imprévoyance.

 

La vérité, c’est que nous sommes aujourd’hui dans la situation d’une famille qui a vu ses ressources diminuer et nos ressources ont diminué du fait de la mondialisation, du fait de la compétition internationale, du fait qu’alors que nous étions dominants sur l’économie mondiale, nous ne le sommes plus, parce qu’il y a d’immenses pays qui se sont modernisés qui se sont mis au travail, qui ont soif de réussir et qui viennent nous concurrencer donc nous sommes moins riches qu’autrefois. Mais seulement, comme dans une famille dont le salaire aurait un peu baissé et qui n’accepte pas de changer son organisation et son train de vie, nous avons vécu à crédit. Nous avons vécu à crédit pendant trente ans et aujourd’hui nous sommes au bout de cette période, nous sommes à un moment où le remboursement de notre dette, la réduction des déficits est une question vitale pour notre pays. Et je veux le redire une nouvelle fois, ce n’est pas une question de gauche, ce n’est pas une question de droite.

 

Monsieur Hollande peut faire des moulinets avec ses petits muscles, il ne fera peur à personne parce qu’il ne fera pas peur aux banquiers dont il a besoin pour financer, s’il était par malheur élu président de la République, les dépenses courantes de notre pays. Vous avez vu, il nous a dit je vais dominer la finance, je vais dominer les marchés. Je suis sûr il y en a certains dans la salle qui ont déjà dû avoir des ennuis avec leur banquier. Si vous êtes allé le voir en lui disant « je vais vous dominer », il y a assez peu de chance pour que ça se termine bien. Eh bien, c’est exactement ce que nous promet Monsieur Hollande avec ses formules.

 

Avec le Président de la République, nous nous sommes engagés solennellement devant vous mais aussi devant les autres pays européens à revenir à l’équilibre des finances publiques en 2016. Ce n’est pas rien. Nous n’avons jamais connu l’équilibre de nos finances publiques depuis 1974 donc y revenir en 2016, c’est un changement radical de culture.

Nous avons montré entre 2010 et 2011 que nous étions capables de le faire puisqu’entre 2010 et 2011 nous avons réduit le déficit de notre pays de 25%. Nous sommes passés d’un déficit de 7,1% à un déficit de 5,2%.

Nous l’avons fait grâce aux réformes structurelles qui ont été initiées dès le début du quinquennat, ces réformes qui parfois d’ailleurs vous ont fait, allez, crier un peu parce que certaines étaient difficiles à accepter, quand il a fallu supprimer ici ou là tel organisme public, quand il a fallu fusionner ici ou là tel service ou telle direction, quand il a fallu annoncer que l’on ne remplacerait pas un fonctionnaire sur deux d’Etat partant à la retraite ou quand on a dû dire aux collectivités locales, plus récemment, que l'o’ allait geler les concours de l’Etat à leur fonctionnement.

Bien sûr, ce n’est pas facile de dire cela, bien sûr que ce n’est pas populaire, bien sûr que l’on aurait préféré ne pas être amené à le faire mais c’est la seule façon pour réduire les déficits et si nous y sommes parvenus, c’est grâce à ces réformes structurelles, c’est grâce à la réforme des retraites, c’est grâce aussi aux deux plans de rigueur que j’avais annoncés au mois d’août et au mois d’octobre, qui ont fait l’objet de tant de critiques : bricolage disaient les uns, ça va nous amener la récession disaient les autres. Ça n’était ni du bricolage, ni récessif, ça nous a permis de tenir nos engagements et de stopper la spéculation contre la monnaie européenne.

 

Alors Monsieur Hollande nous dit, « il n’y a aucune urgence, la France peut reporter son objectif de retour à l’équilibre à plus tard, 2017 » dit-il. 2017 pourquoi 2017, c’est bizarre, c’est après la fin du quinquennat qui va commencer dans quelques semaines. Mais surtout un an de plus c’est 35 milliards de dettes supplémentaires et un an de plus c’est surtout le message envoyé aux marchés qu’un grand pays européen, la deuxième économie de la zone euro ne respecte pas ses engagements. Et si ceux qui nous ont prêté de l’argent aux Etats-Unis, en Asie, tous ces marchés financiers qu’ont vous décrits comme une espèce d’organisation qui aurait monté un complot contre les pays européens et qui ne serait rien d’autres que des banquiers qui prêtent de l’argent et qui veulent qu’ont les rembourse, eh bien ceux là, qui sont loin de chez nous, qui ne vivent pas au milieu de nous, s’ils ont le sentiment que la deuxième économie de la zone euro ne tient pas ses engagements alors ils n’auront pas confiance, alors les taux d’intérêts recommenceront à grimper, alors la monnaie européenne sera de nouveau fragilisée.

 

La souveraineté nationale, c’est ensuite la compétitivité nationale c’est-à-dire la capacité de l’économie française à occuper toute sa place dans l’économie mondiale.

Ah la compétitivité, c’est un mot que la gauche ne connait pas. Il ne fait pas partie du dictionnaire socialiste et on le comprend bien: quand on a inventé les 35 heures, c’est assez difficile de parler de compétitivité et de dire la vérité aux Français.

Or la vérité, elle est claire : sans compétitivité, il n’y pas de croissance, il n’y a pas de pouvoir d’achat, il n’y a pas d’emplois…

 

Alors dans cette campagne tout le monde célèbre le slogan «produire en France»…

Mais produire en France, il ne suffit pas de le dire pour que cela fonctionne. Il ne suffit pas de faire des discours. Ce qu’il faut faire, c’est prendre des mesures courageuses pour faire en sorte que les produits fabriqués en France ne soient pas plus chers sur les marchés mondiaux que les produits fabriqués en Allemagne, en Belgique ou en Italie. Et donc, c’est ce que, avec le président de la République et la majorité, nous avons engagé. Nous avons un coût du travail qui est grosso modo de 10% supérieur à la moyenne de l’Union européenne, pas à cause des salaires, mais à cause des charges qui pèsent sur les salaires.

Comment est-ce que vous voulez que les entreprises françaises puissent se battre à armes égales avec leurs concurrents dans de conditions pareilles?

C’est la raison pour laquelle nous avons eu le courage, même si ça n’était pas populaire de baisser les cotisations qui pèsent sur le travail en augmentant la TVA pour faire en sorte que désormais la protection sociale des français soit financée par l’ensemble des français et par les importations et pas seulement par le travailleur sur sa productivité.

 

Je veux d’ailleurs dire à ce sujet, à tous ceux qui ont entendu François Hollande promettre une augmentation du SMIC, ils se disent en mettant mon bulletin Hollande dans l’urne je pourrais peut-être avoir une petite augmentation à la fin du mois, eh bien ceux là ils vont être très déçus, parce que je ne sais pas s’il y aura une augmentation du SMIC, mais ce que je sais c’est qu’il y aura une augmentation salariale pour payer la retraite à 60 ans, il y aura une augmentation salariale pour payer la dépendance, il y aura la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires pour neuf millions de français et il y aura la fin de beaucoup d’avantages sur l’épargne salariale, la participation. Donc au bout du compte si François Hollande était élu, c’est l’assurance d’avoir un pouvoir d’achat en diminution pour les salariés dans notre pays.

La compétitivité, c’est ensuite la formation des salariés, la formation des travailleurs français, la formation des ingénieurs. Nous avons fait une réforme historique s’agissant de l’université, qui a été combattue d’ailleurs par la gauche, mais qui ne la remet plus en cause. Mais il reste encore beaucoup d’effort à faire pour l’amélioration de notre système éducatif et le président de la République a pris un engagement stratégique en disant qu’il voulait que désormais tous les demandeurs d’emploi se voient obligatoirement proposé une formation professionnelle et qu’à l’issue de cette formation professionnelle ils soient obligé d’accepter l’emploi qui leur est proposé quand il correspond à cette formation professionnelle.

Enfin, c’est Nicolas Sarkozy qui a proposé que l’on mette en œuvre dans les entreprises ce que l’on appelle des accords de compétitivité. C’est-à-dire des accords négociés par la majorité des salariés avec la direction de l’entreprise pour organiser les modalités du travail, pour organiser la productivité en fonction de la conjoncture parce que, mes amis vous savez bien qu’il vaut mieux une bonne négociation sociale dans l’entreprise, pour être plus compétitif et pour sauver des emplois lorsqu’on est en situation de crise, plutôt qu’un conflit qui se termine par un échec collectif et la disparition des emplois, de l’entreprise et de l’ outil de travail.

 

Alors, face à cela, on nous propose de l’autre côté une taxe à 75% sur les salaires les plus élevés et des drapeaux rouges que l’on agite dans les manifestations. Ce n’est pas avec une taxe à 75% et des drapeaux rouges qu’on luttera contre les délocalisations et qu’on luttera pour la production en France des produits français et la création d’emplois.

 

Mes chers amis,

La souveraineté nationale, elle repose ensuite sur une Europe puissante.

Je sais les doutes et les irritations que soulève parfois le fonctionnement de l’Union européenne. Et, comme disait tout à l’heure Nicolas qu’il avait des défauts et moi aussi, l’Union européenne a également des défauts.

Mais il faut être réaliste : dans un monde de 7 milliards d’être humains, dans un monde où sont en train d’émerger des puissances immenses avec des milliards d’habitants qui travaillent, qui veulent réussir, qui veulent que leurs enfants vivent mieux qu’eux même, qui font au fond le parcours qu’ont fait nos anciens pour construire l’économie française, pour construire l’économie européenne. Dans ce monde de 7 milliards d’habitants, les 65 millions de Français ont besoin de s’appuyer sur les 400 millions d’européens pour résister à la compétition internationale.

Je suis viscéralement attaché à notre indépendance nationale, mais j’affirme aujourd’hui que l’Europe politique c’est un enjeu de survie nationale, donc un enjeu patriotique.

Si on est patriote aujourd’hui, si on veut défendre le mode de vie français, si on veut défendre les particularités qui sont les nôtres, eh bien, il faut construire une Europe politique puissante qui nous protège dans le combat de la mondialisation.

Ça veut dire quoi ? Ça veut dire une Europe avec un gouvernement économique qui décide de la politique économique européenne, un gouvernement qui doit ne concerner que le noyau dur de la construction européenne c’est à dire les pays qui ont la même monnaie : la France, l’Allemagne, l’Italie, les pays de la zone euro.

Une Europe politique, c’est une Europe qui se donne les moyens de diriger ensemble les politiques migratoires et c’est donc une Europe qui se donne les moyens de surveiller ses frontières et de décider d’un commun accord qui peut entrer sur le territoire européen et qui n’a pas le droit d’y rentrer.

L’Europe politique, c’est l’Europe qui mise sur ses filières d’excellence dont l’agriculture qui est un des points d’excellence de l’économie européenne et qui doit être protégée.

L’Europe politique, c’est l’Europe qui n’est pas naïve face à la concurrence mondiale, c’est-à-dire l’Europe qui dit aux autres grandes puissances économique : on veut bien accepter vos produits chez nous à condition que vous acceptiez les nôtres chez vous. Or nous savons que ce n’est pas le cas aujourd’hui avec beaucoup de pays en Asie ou aux Etats-Unis.

Cette Europe politique, il ne fait aucun doute que Nicolas Sarkozy est mieux placé pour la bâtir. Cette Europe politique, elle peut rassembler ceux qui aiment la France et puis ceux qui croient en l’Europe.

Or l’Europe de François Hollande, elle n’est que désordre et improvisation.

Si demain, comme le propose le Parti socialiste, les engagements de la France étaient remis en cause, si demain notre pays relâchait ses efforts budgétaires, alors il faut être lucide : la force d’entraînement du tandem franco-allemand qui est au cœur de la construction européenne se désagrégerait et l’Europe se bloquerait.

 

M. Hollande nous dit qu’il ira voir Angela Merkel pour la sommer de revoir les traités… Peut-être surestime-t-il un peu ses forces et surtout son pouvoir de séduction.

L’Allemagne, qui est solidement gérée, l’Allemagne respecte la France à condition que la France soit sérieuse, pas lorsque la France est désinvolte et dédaigneuse.

 

Enfin, Mes chers amis, la souveraineté nationale, elle se confond avec la République.

 

La République, elle s’est construite tout au long de notre Histoire autour de l’Etat et autour des services publics. Et je veux dire que le premier service que l’on doit rendre à la République, aux valeurs républicaines que tout le monde a en permanence à la bouche c’est de ne jamais dénigrer l’Etat et les institutions de la République. Quand on siffle la marseillaise, quand on se moque en permanence des institutions de la République, quand on les abaisse, eh bien, on n’est pas en résonnance avec les valeurs de la République.

Mais l’Etat doit être au service de la France, pas au service d’intérêts particuliers, pas au service de corporatismes !

Si par exemple nous avons avec Nicolas Sarkozy et la majorité parlementaire instauré le service minimum à l’Ecole et dans les transports en as de grève, c’est parce que l’Etat est au service des citoyens y compris en temps de grève.

La République, ça n’est pas non plus un Etat sur-administré, un Etat avec toujours plus de fonctionnaires comme le souhaite François Hollande. C’est un Etat mobilisé, c’est un Etat modernisé et c’est un Etat qui ne dépense pas plus qu’il ne gagne.

 

La République se forge ensuite dans la famille et je voudrais dire à ce sujet que notre pays ne s’en sortira pas si on attend tous des autres, si on attend tout de l’Etat, si on attend tous des collectivités, si on attend tous des institutions publiques. C’est d’abord de nous que doit venir le redressement de notre pays et de ce point de vue-là la famille a un rôle fondamental à jouer et la première chose qu’on doit dire aux familles c’est qu’elles sont responsables de l’éducation de leurs enfants.

 

Quand nous avons décidé avec Nicolas Sarkozy et avec la majorité de suspendre les allocations familiales aux familles qui refusaient ou qui n’envoyaient pas leurs enfants à l’école, on nous a traités de tous les noms, ça a été un débat terrible, il y a eu toutes les bonnes consciences qui se sont levées pour expliquer que c’était une mesure autoritaire et que c’était une mesure qui était au fond le contraire de la générosité, eh bien, au bout du compte cette mesure a été efficace car beaucoup d’enfants qui avaient perdu le chemin de l’école ont retrouvé le chemin de l’école lorsque l’on a menacé les familles de suspendre les allocations familiales.

La République se façonne à l’Ecole qui doit rappeler aux jeunes que le respect des autres, cette notion fondamentale, le respect des autres s’ancre d’abord dans le respect de la nation française qui est notre maison commune. Et dans cette maison commune, nous devons en permanence rappeler que chacun a autant de droits que de devoirs. C’est un discours que l’on n’a pas suffisamment entendu à l’école ces dernières années.

 

La République exige de faire de la sécurité une priorité, parce que lorsque la loi de la rue est plus forte que la loi de la République, alors c’est la liberté et c’est la confiance en l’autre qui sont ruinées.

Nous avons fait baisser de 17% la délinquance, quand elle avait augmenté de 16% lorsque la gauche était aux responsabilités. Bien sûr que ce n’est pas suffisant. C’est un combat qui n’est jamais fini. C’est un combat quotidien. C’est un combat qui dépend des policiers, qui dépend des juges, mais aussi un combat qui dépend de nous, de chaque citoyen parce que c’est un combat moral, c’est un combat civique, c’est un combat contre la culture de la violence. Nous avons le devoir de tous nous dresser pour restaurer la valeur du respect.

Eh bien, mes amis, qui peut croire que c’est la gauche qui serait en mesure de livrer ce combat avec la même détermination que nous ? Eux qui ont déjà annoncé que l’une de leurs toutes premières mesures qu’ils prendraient s’ils avaient la majorité à l’Assemblée nationale, c’est l’abrogation des peines planchers qui permettent de punir plus sévèrement les récidivistes qui sont largement à l’origine de la violence dans notre pays.

 

La République, mes amis, elle est sociale, parce que sans solidarité il ne peut pas avoir de cohésion nationale… Mais la solidarité a un prix !

Et ceux qui abusent du système, ceux qui estiment que c’est toujours aux autres de faire des efforts, ceux-là vont à l’encontre de la République. Parce que la République elle ne tient debout que si nous lui donnons autant que ce qu’elle nous donne.

Chacun doit comprendre que les droits sociaux ne sont pas extensibles à l’infini et chacun doit comprendre que la réforme protège mieux la solidarité que le conservatisme.

 

Qui a mieux défendu les retraites des français?

Est-ce que c’est nous, qui avons pris au risque de l’impopularité le risque de la réforme ? Ou est-ce que c’est ceux qui, depuis trente ans, refusent systématiquement de voir la vérité en face et qui rapport après rapport renoncent à prendre les décisions courageuses qui s’imposent ?

 

 

Qui combat mieux l’assistanat et la désespérance sociale ?

Est-ce que c’est ceux qui, comme nous, disent que chaque chômeur doit être formé et doit être orienté vers un emploi, ou ceux qui se résignent à distribuer toujours plus d’allocations sans jamais exiger de contreparties ?

 

Enfin, la République exige de rappeler que nous sommes une nation de citoyens. Qu’est-ce que ça veut dire une nation de citoyens ? Ça veut dire que nous ne sommes pas une nation où chaque communauté pourrait faire passer ses traditions et ses coutumes avant les lois de la République.

Nous sommes une nation d’intégration, nous ne sommes pas une nation mosaïque. Oui, c’est vrai que depuis des générations et des générations nous avons intégré des étrangers qui ont apporté leur force de travail, qui parfois même ont donné leur sang pour la France. Mais ces étrangers nous les avons intégrés, c’est-à-dire nous leur avons demandé de devenir des français, nous leur avons demandé d’adhérer aux valeurs commune la nation française.

Voilà pourquoi je suis hostile au vote des étrangers aux élections locales proposé par les socialistes, parce que la citoyenneté ne peut pas se découper et parce que ce vote des étrangers aux élections locales conduit immanquablement au renforcement du communautarisme !

C’est pour la même raison que nous avons interdit le voile à l’Ecole et le port de la burqa parce qu’en France, femmes et hommes vivent ensemble !

 

Alors, mes amis, si vous êtes là, ensemble, si vous êtes là rassemblés par-delà vos différences, c’est parce que la France n’est pas une abstraction pour vous.

La France parle en chacun d’entre vous !

 

Elle vous murmure tous ces combats anciens qui ont fait de notre patrie, la patrie de la liberté, la patrie de l’égalité, la patrie de la fraternité.

Elle vous rappelle au souvenir de tous nos aïeux qui ont travaillé dur pour conquérir le progrès et la justice.

12 heures par jour, ils travaillaient dans les champs, à l’usine, dans leurs commerces, dans leurs bureaux…

La France n’est pas devenue l’une des premières puissances du monde par hasard. Il a fallu des siècles d’acharnement au travail ; il a fallu le génie de nos entrepreneurs, de nos inventeurs.

Et toute cette richesse qui a été produite par ces hommes et ces femmes, nous avons pu la partager et nous avons pu l’orienter vers la constitution d’un pacte social qui nous protège et nous solidarise.

 

Oui, mes amis, cette France là, cette France éternelle, elle parle en vous.

Elle vous rappelle aussi au souvenir de tous ceux qui ont donné leur vie pour notre indépendance, elle vous rappelle aussi au souvenir de tous ceux qui nous donner la fierté de pouvoir dire aujourd’hui «je suis français». Et je le suis parce qu’avant moi, des jeunes de vingt ans ont eu le courage de sortir des tranchées malgré la mitraille, ont eu l’audace de s’engager dans l’armée des ombres malgré le peloton d’exécution.

Nous sommes les héritiers de toutes ces générations de travailleurs et toutes ces générations de héros qui ont bâti notre pays.

 

Cette longue Histoire de France, elle n’appartient pas ni à la droite ni à la gauche, elle appartient à tous ceux qui veulent bien se souvenir que notre pays est la somme de toutes ces énergies, de toutes ces vaillances qui se sont déployées pour aller chercher le progrès et pour aller chercher la liberté.

 

Rien ne nous fut donné par hasard !

Et donc aujourd’hui rien n’est acquis !

Rien ne nous autorise à penser que notre génération n’a pas, elle aussi, sa part d’effort à accomplir pour venir prolonger cette magnifique Histoire de France.

La France, au fond, c’est notre seconde famille, et une famille, mes amis, ça se défend avec générosité et ça se défend avec courage.

 

Au cœur de cette grande famille française, il y a la démocratie qui fait, de chacun d’entre nous est un citoyen.

Eh bien en démocratie, il y a un moment où il faut choisir entre deux programmes, où il faut choisir entre deux visions de la France, où il faut choisir entre deux deux personnalités. Nous sommes à ce moment là.

Deux programmes !

L’un nous invite à regarder la vérité en face. L’autre nous conduit à esquiver les difficultés.

Deux visions de la France !

L’une nous parle de grandeur, je veux parler de cette volonté gaullienne de viser plus haut que nous-mêmes. L’autre nous parle de socialisme.

Deux personnalités !

L’une est friable comme l’argile; l’autre est solide comme le roc.

Il s’appelle Nicolas Sarkozy. Et c’est pour lui et c’est avec lui, et c’est pour la France, que nous nous engageons maintenant et intensément.

 

Vive la République, Vive la France.

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