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11 mai 2006 4 11 /05 /mai /2006 09:53

Discours prononcé le 10 mai à l'occasion du colloque organisé par Jérôme Chartier, Nathalie Kosciusko Morizet et Laurent Hénard à l'Assemblée Nationale.

L'exercice du pouvoir sous la Vème république

 

Mesdames et messieurs,

Comme Jérôme Chartier et quelques autres, je m'interroge depuis longtemps sur le lien qu'il peut exister entre le malaise de la France et le blocage de nos institutions. Depuis 25 ans, j'ai exercé presque toutes les responsabilités nationales et locales possibles… De cette expérience, je tire un diagnostic sévère sur la façon dont fonctionne notre pays. 

 

Chaque époque a naturellement ses caractéristiques. A l'évidence, l'exercice du pouvoir n'est plus le même aujourd'hui qu'au début de la Vème république car les conditions ont évoluées… Jusqu'à la fin des années 70, on peut globalement estimer que le crédit de l'autorité politique était élevé, les pôles de décision étaient clairement désignés, les hiérarchisations sociales et idéologiques ordonnaient le fonctionnement de l'Etat et les pratiques partisanes. Aujourd'hui, le politique est au carrefour d'une société mieux informée, plus individualiste, mais aussi une société tiraillée par la multiplication des acteurs influents qu'ils soient internationaux, européens, citoyens ou médiatiques…

Tout ceci a conduit à faire évoluer l'exercice du pouvoir en France, comme d'ailleurs dans les autres démocraties comparables. Pourtant, notre pays traverse une crise du politique que je crois plus accusée qu'ailleurs.

L'affaire du CPE illustre de façon presque caricaturale le fonctionnement fébrile de notre démocratie. 

Une fois encore le malentendu entre la "rue" et les "décideurs" fut au rendez-vous. Si, dans notre pays, chaque réforme est contestée, cela n'est pas uniquement dû à leur contenu, c'est aussi le résultat d'un affaissement de la légitimité même du pouvoir politique. Globalement, les Français estiment que ce pouvoir n'a pas plus de crédibilité que le premier manifestant venu. Ce jugement est sévère et injuste, mais il est bon de se demander pourquoi nous en sommes arrivés là.

Nous en sommes là parce que le mandat politique qui légitime l'action des gouvernants n'est généralement pas suffisamment clair pour être respecté des citoyens.

 

Il n'est pas clair parce que le débat politique a été pendant trop longtemps marqué par deux caractéristiques bien françaises : la superficialité idéologique et le poids des tabous. Ceci n'a pas contribué à un échange démocratique franc et constructif.

Il n'est pas clair non plus parce que la parole des politiques n'est pas toujours aussi solide qu'elle le devrait. Il ne faut pas remonter très loin pour recenser les promesses non tenues ou les mesures engagées qui ne figuraient pas dans le programme des uns ou des autres.

 

A l'été 1997 (j’étais alors ministre de la poste et des télécommunications !), la gauche promettait d'abroger la loi sur la libéralisation des télécommunications. Quelques mois plus tard, elle gagnait les élections législatives et c’est elle qui engageait l'ouverture du capital de France Télécom…

 

Notre majorité n'est pas elle-même exempte de tous reproches.

En 2002 le programme du Président de la République nous engageait à désintoxiquer l’économie française des vrais faux emplois aidés dans le secteur public qui sont bien souvent des impasses pour ceux qui en bénéficient et dont le coût pour le pays est devenu insupportable. Nous avons pendant deux ans appliqué notre programme et expliqué aux Français pourquoi il fallait réorienter la politique de l’emploi vers le secteur privé. Le 21 avril à l’envers qu’ont été les élections régionales a conduit à changer radicalement de politique de l’emploi et à miser de nouveau sur les emplois aidés.  La même majorité est donc contrainte d’expliquer avec la même force de conviction le contraire de ce qu’elle défendait auparavant !

Je le dis avec franchise : cette absence de cohérence et de continuité politiques ne peuvent que susciter la méfiance, pour ne pas dire le mépris, des citoyens. J'ai la conviction que plus la démocratie est rythmée par des échéances courtes et la pression médiatique, plus le pouvoir gouvernemental doit être lisible dans sa gestion et ordonné dans son action.

Je sais que diriger c'est savoir s'adapter aux réalités du moment.  Mais à force de ne pas faire ce que l'on a dit et de faire ce que l’on n’a pas dit, à force d'observer quotidiennement les sondages à la loupe pour mieux zigzaguer entre les obstacles, on affaiblit la légitimité politique issue des urnes. Dès lors, on laisse entendre qu'elle est négociable et même réfutable. En 2007, nous devrons, à droite comme à gauche, être rigoureux dans l'élaboration de nos projets. Si nos concitoyens ont l'assurance que notre mandat politique ne sera pas réécrit en cours de route, ils le respecteront même s'ils ne se sont pas prononcés en sa faveur.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous devons veiller à ce qu’on ne nous vole pas cette campagne présidentielle qui doit se dérouler selon le calendrier prévu et qui ne saurait être  parasitée par le tumulte des affaires.

S'il y a crise de l'exercice du pouvoir, c'est aussi parce que le courage politique a fait le plus souvent défaut ces dernières années.

 

Combien de fois ai-je vu des responsables au plus haut niveau trembler à l'idée d'être incompris de l'opinion avant même de tenter de la convaincre. Combien de fois ai-je vu l'Etat ranger ses projets parce qu'un préavis de grève menaçait d'être déposé. Nos concitoyens sentent tout cela, et ils ne peuvent être totalement blâmés d'en profiter…

Nous ne pouvons pas nous en prendre à l’archaïsme des organisations syndicales pour expliquer nos échecs et nos reculs puisque nous n’avons pas su créer avec les partenaires sociaux un climat de confiance qui permette, sinon de dégager de consensus, du moins d’avancer ensemble.

J’ai été marqué, lorsque j’ai engagé la réforme du secteur des télécoms, par mon premier contact avec Nicole Notat. La secrétaire général de la CFDT m’a dit : Vous avez raison d’engager cette réforme. Elle est nécessaire et elle n’a que trop tardé, mais ne comptez pas sur mon soutien car je sais que dès qu’il y aura trois manifestants de la CGT dans la rue vous me lâcherez. »

Lors de la réforme des retraites, j’ai crains que l’on me demande de reculer devant les protestations. Un tel recul aurait eu des conséquences dramatiques sur la situation des retraités à l’horizon de 2010 mais il aurait aussi entraîné un affaiblissement de la CFDT bien plus grave que celui, passager et sans réelle conséquence durable, qu’elle a connu.

Croyez-moi, rien n'est pire pour ceux qui défendent sur le terrain, contre vents et marées, les mérites d'une mesure nouvelle que d'être abandonné en rase campagne ! Si j'ai été aussi ferme, au risque de passer pour rigide, lors de la réforme des retraites et de celle du système éducatif, c'est parce que j'avais la certitude, malgré les mécontentements, que notre société serait plus cruelle encore pour le politique s'il renonçait à affirmer son autorité.

Lorsque je fus écarté du dernier remaniement gouvernemental, j'ai eu, pour ceux qui s'en souviennent, des mots durs, non pas parce que j'étais personnellement blessé (la charge ministérielle, je le sais très bien, n'appartient à personne !), mais parce que je savais que mon éviction était un gage donné à tous ceux qui avaient été hostiles à la réforme de l'Ecole.

Depuis trois décennies, tous les deux ans, on fait deux pas en avant pour tenter de résoudre la question centrale de l'Education et deux pas en arrière pour tenter de rassurer tout le monde ! Cette valse-hésitation n'est pas pour rien dans les échecs de notre système éducatif qui, plus que n'importe quel autre, a besoin de temps pour évoluer.

Nous sommes là au cœur d'un handicap typiquement français : celui de l'absence de continuité politique. On se plaint légitiment du zapping électoral dont la France est malheureusement coutumière depuis 20 ans. A chaque élection, les sortants, sont en effet, sortis ! Mais que dire alors du zapping gouvernemental qui intervient chez nous tous les 18 mois. A la première élection locale perdue, au premier sondage malheureux, au premier blocage sérieux, l'équipe est changée, les administrations s'arrêtent, les partenaires sociaux sont invités à faire le tour de leurs nouveaux interlocuteurs…

La France a connu 26 gouvernements depuis 1978, l’Allemagne 9, l’Espagne 8 et la Grande Bretagne 7 ! Aucune politique ne peut réussir sans la durée et aucun gouvernement ne peut instaurer son autorité ni susciter la confiance du peuple sans stabilité. Si la rue réclame de façon coutumière et enjouée la tête d'un Premier ministre ou celle d'un simple ministre, ce n'est pas seulement parce que nous avons coupé celle d'un roi il y a plus de deux siècles, c'est aussi et surtout parce que la rue sait d'expérience que les dirigeants vivent dans un sursis quasi permanent.

Si l'exercice du pouvoir est devenu si malaisé et si fébrile, c'est aussi parce que le dialogue social reste chez nous profondément infantile et stéréotypé. Entre l'Etat et les partenaires sociaux, c'est trop souvent encore un jeu de rôles "nécessairement" conflictuel.

On ne peut plus continuer ainsi ! Le paysage syndical doit se moderniser. Il a vocation à prendre des responsabilités car l'Etat ne peut plus, ni ne doit plus, tout faire du sommet. Il est temps de créer les conditions d'une société participative au sein de laquelle chacun sait ce qu'il peut attendre du politique et ce qu'il doit faire par lui-même.

Cette question des partenaires sociaux me conduit à dire un mot sur la méthode pour réformer. Il n'y a pas de recettes miracles en la matière, mais il y a quelques étapes incontournables pour réussir.

 La première étape : c'est la nécessité d'établir, chaque fois que possible, un diagnostic partagé afin d'appuyer les reformes les plus lourdes sur un constat globalement reconnu par tous. La réforme des retraites a réussi à passer, malgré les oppositions, parce que personne ne pouvait raisonnablement réfuter le diagnostic qui avait été dressé par les meilleurs experts, ainsi que par les partenaires sociaux eux-mêmes. Pour la réforme de l'Ecole, la mission Thélot a utilement permis, pendant plus d'un an, de recenser l'ensemble des attentes de la communauté éducative. Cette démarche est indispensable pour que la réforme ne surgisse pas de nulle part et ne soit jugé qu’à l’aune des changements d’habitudes et des inconvénients immédiat qu’elle entraîne.

La seconde étape consiste, précisément, à responsabiliser les partenaires sociaux. Critiquer un projet de loi sur lequel vous n'avez pas été consulté, c'est facile !

En revanche, s'opposer frontalement à un projet sur lequel vous avez été sollicité, un projet sur lequel vous avez même été mis en situation de proposer une solution, cela devient plus difficile.

Enfin, la troisième étape, relève de la pédagogie gouvernementale. En la matière, il faut une stratégie mêlant tout à la fois autorité, écoute, persuasion et activation de relais au sein de la société afin d'élargir les soutiens de la réforme.

Tous ces travers que j'ai pu observer dans le cadre de mes fonctions et que je viens de vous livrer, me renvoient vers le cœur du problème qui n'est autre que l'organisation de nos institutions.

 

Les évènements déplorables que nous vivons depuis quelques jours illustrent hélas les disfonctionnements d’un système institutionnel à bout de souffle. Certes ce n’est pas la première fois que des « affaires » viennent ternir l’image d’un gouvernement et la Cinquième République a plutôt été plus propre que celles qui l’ont précédé ! Mais on ne peut s’empêcher de constater que les déséquilibres des pouvoirs qui la caractérisent ne permettent pas d’éradiquer des comportements antidémocratiques qui ruinent l’autorité de l’Etat.

 

L’histoire de la démocratie n’est pas finie. Elle ne s’est pas achevée avec la constitution de 1958, ni même avec le quinquennat ou les lois de décentralisation. C’est une recherche permanente d’équilibre au sein d’une société en perpétuel mouvement.

 

Notre système institutionnel souffre de deux graves défauts :

 

La répartition des pouvoirs et des responsabilités y est opaque et le contrôle de l’exécutif par le législatif insuffisant.

 

Nous devons faire évoluer ce système.

 

D’abord en clarifiant le rôle du Président de la République.

Elu pour cinq ans par tous les Français il dispose de la plus forte légitimité. C’est donc lui qui doit gouverner, directement, sans écran. Il doit s’engager pour expliquer et défendre les réformes, venir régulièrement devant le Parlement.  Son équipe gouvernementale doit être restreinte pour permettre la cohérence de l’action et la liberté du débat. Au passage les départements ministériels doivent être stabilisés dans leur contours par une loi organique afin d’éviter les changements incessants d’attributions qui dissipent une énergie considérable.

L’un des avantages essentiels de cette présidentialisation de nos institutions réside dans la stabilité gouvernementale qu’elle induit.

Un président qui gouverne lui-même et qui s’engage sur les réformes peut plus difficilement changer de cap tous les dix huit mois.

 

Quant au pouvoir législatif, il demeure l'ombre de ce qu'il pourrait être. Quand Tony Blair veut augmenter les droits d’inscription dans les universités, il doit affronter la chambre des Communes dans un débat difficile à l’issue incertaine. Mais quand il remporte la victoire avec  trois voix de majorité, il a réellement gagné la partie. Et l'opinion en prend acte. En France, le Parlement n'est pas considéré comme l'un des arbitres de la société. Il faut élargir ses compétences et ses pouvoirs.

 

Son ordre du jour doit être négocié. Le travail en commission renforcé, par exemple grâce à l’examen en séance plénière des textes issus des commissions.

Ses pouvoirs de contrôle de l’administration étendus. A ce sujet, je me souviens avoir déposé au moment de l’affaire du Rainbow Warrior une proposition de loi tendant à créer une commission restreinte chargée du contrôle des services de renseignements comme il en existe dans toutes les grandes démocraties. La gauche l’avait à l’époque refusée !

Ce renforcement des pouvoirs du Parlement nécessite une augmentation de ses moyens et un regroupement sous son autorité des innombrables instances de contrôle créées depuis quelques années. Une réduction sensible du nombre des parlementaires et une réflexion sur la représentation de l’ensemble des courants de pensées permettraient sans doute de rendre plus populaire cet effort consenti par la Nation pour le travail de ses représentants.

 

Enfin les libertés locales doivent être renforcée grâce à une clarification et à une responsabilisation des collectivités.

 

Si je devais résumer ma pensée, je vous dirais que l'exercice du pouvoir en France est le reflet d'un triple désordre :

 - désordre de notre démocratie politique qui n'est ni assez claire, ni assez équilibrée;

 - désordre de notre démocratie sociale qui n'est ni assez structurée, ni assez constructive ;

 - désordre de notre démocratie locale qui n'est ni assez rationalisée, ni assez responsabilisée.
 

 La crise du politique est sérieuse. Si nous ne l'évaluons pas à sa juste mesure, si nous ne revitalisons pas le débat public, si nous n'assumons nos responsabilités avec audace et franchise, si nous ne modernisons pas nos pratiques  institutionnelles, la crise nationale qui affaiblit la France depuis plus d’une décennie finira par l’emporter dans une tourmente à coté de laquelle le 21 avril 2002 aura des allures de péripétie.

 

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commentaires

F
Que reste t’il de la Constitution de 1958 dans sa version originale ?  Je serais plutôt tenté de parler de la Constitution de 1962 tant la Loi du 6 Novembre 1962, mettant en œuvre les dispositions adoptées par le referendum du 28 Octobre 1962, a modifié le paysage politique en instituant l’élection du Président de la République au suffrage universel direct. <br /> Cette réforme avait ses raisons d’être …il y a 44 ans … et avait été largement approuvée à l’époque. Rappelons pour mémoire que c’est à une majorité de 62 % que 13 millions d’électeurs (sur un corps électoral de 28 millions) avaient approuvé la réforme. De l’avis quasi unanime des juristes la procédure alors utilisée était irrégulière, mais elle avait été validée par le suffrage universel. Cette large approbation, à laquelle le charisme du Général de Gaulle n’était pas étranger, n’avait pas empêché « certain » de parler d’un « coup d’Etat permanent », ce qui montre le peu de cas que ce « certain » faisait du peuple constituant !<br /> Je considère pour ma part que cette révision constitutionnelle a fait naître un conflit de légitimité entre le Président et la représentation nationale qui sont élus par le même corps électoral.<br /> Et l’instauration du quinquennat n’a fait à mon sens qu’amplifier le phénomène. Réforme qui, elle, n’a été approuvée que par 7,5 millions de français sur un corps électoral de 40 Millions...<br /> La révision de 1962 a fait trop ou pas assez, nous installant dans un régime présidentiel qui n’en est pas un tout en conservant une défiance vis-à-vis d’un Parlement privé d’un réel pouvoir. Faut-il pour autant accentuer le caractère présidentiel du régime ?<br /> Vous stigmatisez à juste titre l’absence de continuité politique, le zapping gouvernemental. L’élection du Président au suffrage universel direct est déjà à elle seule un facteur de déstabilisation, et qui plus est tous les 5 ans maintenant, avec tous les excès de populisme, de surenchères et de promesses électorales que cela entraîne. Je ne vais pas redire au surplus ce que je pense de l’expression de la souveraineté populaire.<br /> La Constitution de 1958 n’était pas si mal écrite que cela ! Pourquoi ne pas envisager tout simplement de revenir au texte d’origine en ce qui concerne l’élection du Président et le collège électoral, en gommant ainsi la révision de 1962 et celle d’Octobre 2000 ? Au passage on pourrait en profiter pour renforcer les pouvoirs d’initiative et de contrôle du Parlement, instituer un permis de voter, déterminer des quorums et des majorités. L’Union Européenne a imposé aux Monténégrins un quorums de 50% et une majorité de 55 % pour son réferendum sur l’indépendance ; c’est un exemple intéressant il me semble.
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P
Mr FillonA quelle légitimité politique peut prétendre un gouvernement qui  s'est vu contredit par les résultats des élections régionales, européennes, cantonales. Puis par le non au référendum et la présence de 3 millions de personnes dans la rue.Nous n'oublierons pas que messieurs Sarkozy et Fillon avaient voté allégrement pour la mise en place du CPE et ce, monsieur Fillon, sans négociation préalable avec les organisations syndicales !Bien à vousPB
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F
La légitimité d'un gouvernement tient aux élections qui l'ont désigné. En 1982 les socialistes ont essuyé une déroute aux cantonnales. Ils n'en n'ont pas renoncé pour autant au pouvoir.Ce fut la même chose en 1992 puis en 2000.La démocratie ne peut pas fonctionner sans une certaine stabilité. Le mandat législatif est de 5 ans pas de 2 ans!
T
Bonjour,<br /> J'ajouterais autre chose dans la liste des dysfonctionnements de notre système politique (Dysfonctionnements qui sont plus des résultats de la perte de crédibilité de nos institutions qu'une source du mal-être) : <br /> - Chaque élections locales, chaque référendum devient un test pour l'executif en place ... Ce n'est pas normal même s'il est difficile de faire totalement autrement ...Pour éviter ce genre de chose de chose, ne faudrait il pas, ne serait il pas possible de répartir dans le temps les élections locales (municipales, cantonales et régionales)? Exemple : Les maires des communes commençant par A à E seraient élus en 2006 , F à J en 2007 , ect ect ect ... ou alors la réparation se ferait selon les régions. Une élection régionale entraînerait les municiaples et cantonales dans cette région en même temps - IdF, PACA, Bretagne en 2006, puis Alsace, Rhone Alpes, Centre en 2007 ... ect, ect, ... <br /> - Concernant le référendum, en quoi ce type d'élection a t il un sens puisque la plupart du temps les électeurs ne répondent pas à la question posée mais s'en servent comme un vote de censure ? D'ailleurs des démocraties plus vivaces que la notre n'y font pas appel !<br /> Ce n'est pas grand chose. <br /> Thomas
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C
OUI, Samuel, et qui plus est à droite !
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S
Enfin un débat sur les institutions !
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C
J'espère que M. Lecorre est rassuré s'il était sur le site UMP aujourd'hui.<br /> Encore bravo et merci à tous. Vous m'avez réconcilié avec certains syndicalistes sinon avec tous.
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A
@ François Fillon<br /> En effet, comme Christian Bois, je pense que  vos analyses sont excellentes, limpides, vos critiques constructives, vos propos sur les ondes sensés, percutants, et surtout ce fameux bon sens, qui nous fait tant défaut. Vous êtes un réaliste ! Un réel homme politique !<br /> Certes, nous sommes nombreux à travers tout le pays et à l'étranger à avoir identifier les dysfonctionnements, les anachronismes, blocages innombrables de cette France... Aux politiques de les décortiquer, de les analyser puis trouver les solutions et mettre en oeuvre sans défaillir les réformes et lois nécessaires. <br /> Bien !  Mais il faut aussi convaincre une majorité de Français du bien fondé des réformes. Et là ce n'est pas gagné. Français schizophrènes qui depuis 30 ans n'ont qu'un adage : le changement dans la continuité ! Il est urgent d'attendre quoi ! Avec ce flop CPE (dû en grande partie au duel Sarkozy/Villepin que relate les gazettes chaque semaine, voire jour... dû également à une droite divisée en 3 camps : chiraquien, Sarkozyste, et Bayrou) si tous les umpistes avaient été solidaires dès le départ y compris pendant les premières vagues de rue... <br /> Bref, je ne sais pas si les concertations au sein des Hémicycles d'une part, et avec les partenaires sociaux de l'autre, suffiront... <br /> Autre temps, autres moeurs : mai 2006 ! Vous le dites, le monde prend de la vitesse et nous entraîne dans une spirale : la mondialisation. Les Français en profitent à leur insu, mais ont en peur ! et ce ne sont pas les concertations syndicales rendus obligatoires par vos lois, mais non appliquées (comme beaucoup de nos lois d'ailleurs), qui permettront de convaincre du bien fondé des réformes.<br /> Vos réformes en que Ministre des Affaires Sociales ont pu passer mais en partie à dose homéopathique, bien sûr ça avance... pour les retraites c'est toujours ça de gagner jusqu'en 2010 ? mais à vitesse d'escargot ! Après on va faire comment pour financer, rembourser, dépenser ce qui doit l'être avec une croissance qui restera faible et de plus en plus d'inactifs à charge... je vois mal ces jeunes en stage jusqu'à 30 ans ou payés à coup de lance-pierre, bosser au-delà de 70 ans pour financer les retraites des générations précédentes qui elles n'ont pu épargner suffisamment pour se dispenser de toucher une retraite ! Va-t-il falloir réduire de moitié les retraites des cadres ? Pense-t-on à taxer tous les automates, guichets électroniques, robots de charges dites sociales ? Va-t-on enfin arrêter du subventionner les emplois fictifs (incitation à l'embauche, avec allègement de charges pour l'entreprise mais dans la FP) pour contenir artificiellement les chiffres du chômage ...<br /> Mais voyez-vous, il nous faudrait une grande réforme : la réforme des mentalités... et celle-là est la plus ardue ! Notre pays voit grossir de manière inquiétante depuis plusieurs décennies l'extrême droite et l'extrême gauche... je pense sérieusement que la France penche vers l'extrême gauche ! <br /> Nous avons une classe politique en déliquescence qui donne une piteuse image et décribilise notre République. Pourquoi aller voter pour des gens qui vivent dans leur monde et font leurs petites affaires à droite et à gauche et n'appliquent jamais ou si peu le programme qu'ils prônaient lors des campagnes électorales ? Plus préoccupés par les affaires, les intrigues, les querelles de pouvoir, l'hyprocrisie  (Clearstream, Elf, Crédit Lyonnais, corruption, emplois fictifs, marchés publics, scandales politiques) du sommet de l'Etat... au canton en passant par les régions  !! <br /> Concernant ces politiciens voyous que les affaires révèlent, ils doivent être lourdement sanctionnés. Peu le sont ! Et surtout ne devraient plus pouvoir prétendre à un mandat quelconque et encore moins se présenter à une élection après leur retour de prison...<br /> Après toutes ces affaires, il vous faut convaincre ! "Les Français doivent faire des efforts pour s'adapter au monde d'aujourd'hui, abandonner au fil des ans les acquis sociaux dûrement gagnés par leurs aïeux, et payer de plus en plus d'impôts pour les chanceux qui ont des revenus afin de renflouer une fois plus les caisses de Bercy!" <br /> Oui, mais,  à condition que tous les Français soient concernés de bas en haut par ces efforts ! Nous sommes loin du compte ! Et ce n'est pas la flexisécurité qui empêchera un Etat voyou, et des pratiques, de perdurer...<br /> Pour cela, il nous faut des politiciens honnêtes, rigoureux, brillants, charismatiques, persuasifs, sincères, dotés des sens des réalités, en contact étroit avec le peuple (mot désuet ! et pourtant sans lui, les politiques ne valent rien !)  et surtout INTEGRES . Les élus ont la lourde responsabilité de représenter la nation, aussi  doivent-ils d'abord penser l'intérêt de l'Etat, du collectif et non s'épuiser dans la quête d'une stratégie pour acquérir plus de pouvoir ou le garder et inventer des peaux bananes foireuses pour contrer (euphémisme pour "détruire" !!) leurs adversaires.. à nos dépens ! Ceux qui n'ont pas la fibre doivent quitter la politique et faire leurs affaires dans le monde des affaires ou dans la mafia !!! <br /> Quant à l'énième affaire du moment (clearstream) elle éclabousse la droite, y compris notre unique candidat UMP, je crains fort que N Sarkozy ne soit épargné. Il faut qu'il parte et vite de ce gouvernement sans tergiverser !<br /> Je vous souhaite, à vous et à vos équipe : énergie, santé et courage !
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C
Devant mon écran d’ordinateur lorsque votre message est arrivé, j’ai lu votre discours sur l’instant. Ma première réaction a été de vous dire « bravo » ne serait-ce que pour faire « bisquer » Claudius.<br /> A la réflexion j’ai pensé que c’était un peu puéril et qu’il y avait sans doute mieux à faire. Alors j’ai écrit un article sur mon blog (avec un lien vers votre discours) en invitant tous  ceux qui passaient chez moi, ne serait-ce que pour regarder quelques photos, à « cliquer » pour vous lire. J’ai lu que d’autres avaient purement et simplement copié votre texte. Sur le plan pratique le résultat est le même. L’important est que l’on vous lise !<br /> Vous avez l’expérience qui fait que vous savez de quoi vous parlez, vous l’avez vécu et vos phrases ne sont pas « des paroles en l’air » comme beaucoup savent en dire.<br /> Beaucoup de commentaires ont été faits, certains désagréables, et vous les avez publiés avec les réponses méritées.<br /> Professionnellement il m’est arrivé d’avoir des paroles dures, comme vous-même, et pour des raisons identiques, non pas parce que j’étais « remercié » et que j’en éprouvais une rancune, mais parce que ce que j’avais entrepris, qui était juste et qui fonctionnait, ne serait pas poursuivi, pour ne pas déplaire à quelques-uns plus influents. Je comprends donc bien votre réaction et comprends encore mieux vos prises de positions actuelles.<br /> Il faut que vous poursuiviez et je peux vous assurer que nombreux sont ceux qui pensent comme moi.<br /> Pour répondre à M. Lecorre, je suis sûr que vous avez le mode opératoire. Si vous ne l’aviez pas, comment auriez-vous pu réformer et les retraites et l’enseignement ?<br />  <br />  <br /> <br /> Bien à vous.
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M
Bonjour,<br /> Demain et Dimanche, élection anti-cipée dans le cadre du Battle Fight Mai 2006. Venez soutenir votre candidat pour un vote réel au-delà des sondages.<br /> Ouverture du scrutin :<br /> www.presidentiellesparty2007.com/<br /> Salutations.
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L
Bonjour<br /> Tous ces beaux discours politiques ne donnent en fait qu’une check liste des actions à prendre, c’est le plus simple et bien sur le plus grand nombre ne peut qu’approuver, mais c’est le mode opératoire que j’aimerais connaître si vous l’avez.<br /> Cordialement M. Le Corre
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E
M. le comte,Votre discours est  excellent. Vous vous inquiétez beaucoup du Royaume de France, il me semble... Vous avez donc le droit, le devoir même de suivre régulièrement les Chroniques de la France-d'En-Haut... Elles se trouvent sur le blog d'Eric de Magella, votre serviteur (magella.over-blog.fr). Merci pour lui...
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H
Bonjour,Ayant visité votre site, je crois qu'il fait avancer le débat sur les présidentielles qui se préparent pour 2007.Je gère actuellement un site, justement sur les présidentielles, à l'adresse : http://presidentielle.2007.free.fr/ .J'aimerais faire figurer un liens vers votre site sur le mien. En contrepartie, je vous propose d'en mettre un sur le votre également.Si cette proposition vous interesse, je vous remercie de m'écrire à l'adresse presidentielle.2007@free.fr .Dans l'attente d'une réponse de votre part,cordialement,Hugo TAUPIN
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A
On retrouve dans ce discours des constats et propositions que vous aviez  traités lors de la Convention sur les institutions le mois dernier. J'y souscris tout à fait.J'adhère également aux suggestions complémentaires d'Yves, même si elles ne sont pas toutes strictement dans le sujet ; il me semble que, concernant la suppression d'une représentation élective, vous aviez manifesté votre assentiment sur la question.<br /> La méthode pour gouverner a été dernièrement l'objet d'une analyse d'Alain Madelin  et je l'ai trouvée pertinente..Je ne pense pas que sur le fond vous soyez trés éloignés.<br /> @ paz : programme (succinct !) de la convention du 13/5 sur la méthode : -intervention de P. Giacometti, Dr Gal d'Ipsos pour les résultats d'un sondage sur les Français et la réforme,<br />                     -témoignage du conseiller personnel du Ministre Danois des Affaires sociales,<br />                     -intervention d'un syndicaliste.
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D
De la clareté, de la limpidité et du bon sens sont les trois mots pour définir la qualité de cette intervention. <br /> Je me permets M.Fillon de publier l'intégralité de votre discours sur mon blog.<br />  
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H
Monsieur FILLON,<br /> un de vos lecteurs signe de mon ancienne signature "Yves" .<br /> comment cela est-il possible ?<br /> je souhaite donc signer dorénavant de mon pseudo "hifi".Est-ce que cela vous convient ?
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J
Monsieur le Ministre,<br /> Merci pour cet excellent discours. Les points de désaccords que je peux avoir sont tellement mineurs par rapport au reste qu'ils ne mértent même pas d'être signalés.<br /> J'ai donc pris la liberté de publier sur mon blog l'intégralité de ce discours sans même vous en demander la permission. J'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur.<br /> Les solutions que je propose, toujours sur mon blog (pour en prendre connaissance, il faut aller le lire!), vont dans le sens de vos analyses. Aussi bien sur les réformes institutionnelles que sur celles relatives à la représentativité des syndicats. Je les maintiens donc, fermement! 
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Y
J'apprécie beaucoup la pertinence et la sagesse tant de cette analyse que de vos propositions. Je voudrais ajouter, si vous permettez, certaines autres propositions qui me paraissent constituer un préalable à la solidité d'une politique de réformes économiques de fond:+ Inscrire dans le marbre de notre Constitution un système electoral pour l'assemblée nationale favorisant le bipartisme (n'excluant bien évidemment pas les courants en leur sein). Car un des vices du système multipartis réside dans la variété des programmes des partis pouvant constituer une majorité de gouvernement aboutissant à une non reconnaissance par l'electeur de ce pourquoi il a voté.+ Trouver les moyens institutionnels de rendre responsables les hommes politiques des conséquences de leur gestion  du local à l'européen (difficile je sais) vis à vis par exemple d'une émanation du conseil constitutionnel. Des responsables proposant des mesures de dépense courante non financées et payées par la dette, cad nos enfants, sont des "criminels" de la politique à rendre au moins inéligibles, voire plus.+  Réduire le nombre excessif de couches de représentations électives aboutissant à un empilement d'impôts et de dépenses souvent redondantes et parfois somptuaires...+ Haute Autorité de l'Audiovisuel ayant pour mandat d'inciter au moins le service public à séparer l'information brute du commentaire, et à équilibrer le commentaire entre les tendances. Ce qui n'est aucunement le cas aujourd'hui...+ Création d'un corps d'enseignants (issus du privé?) en vue d'instaurer des cours d'économie obligatoires dès le secondaire.+ Faire sauter les blocages de la représentation syndicale actuelle (7% du total des salariés et seulement 3% du privé, soit pour le privé 500 000 environ sur 15 millions représentés par X syndicats ayant peu évolué depuis 1945) en rendant le vote des salariés obligatoire tant dans le public que le privé. Puis lutter contre l'émiettement néfaste pour le sérieux et la qualité de la représentation syndicale en n'admettant à la représentation syndicale par entreprise que les 2 premières organisations issues du vote.+ ...
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H
D\\\'accord avec tous les points mentionnes dans ce discours (qui, si je comprends correctement, a ete en parti redige sous votre plume, a quand l\\\'officialisation en France des speech-writers !) qui nous reconcilie avec une politique plus realilste. Un commentaire cependant:Il manque pour le dialogue social la representativite necessaire. Secteur public mis a part, les syndicats representent en France 5% des employes. Si on divise ce chiffre par trois pour avoir une representation grossiere par organisation, on obtient moins de 2%.  A l \\\'evidence, il  y a la un probleme incontournable. Nous sommes tous d\\\'accord pour dire que l\\\'enorme debat sur la reforme du contrat de travail ne concernera pas les agents du secteur public. Si la tendance de representativite syndicale etait haussiere, cela pourrait ne pas etre un probleme, mais ce n\\\'est pas le cas puisque l\\\'on constate un declin depuis au moins 30 ans (un peu moins de 20% de syndiques en 1980).
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M
Nous venons de publier, aujourd'hui même sur le blog d'Initiative Européenne et Sociale un article sur la réforme de l'université qui va pour partie dans votre sens et n'est pas en contradiction (euphémisme) avec ce qu'a fait Tony Blair. <br /> Venez participer au débat, déja lancé sur:<br /> http://initiativeeuropeenneetsociale.over-blog.com<br /> Amitiés. <br /> marc d'Héré 
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S
 Un discours clair et précis qui pose de très bonnes questions sur la légitimité/nécessité de la réforme en France.<br /> Mais malheureusement il faudra attendre encore un an , l'année de trop pour beaucoup de français qui ne fera que renforcer une gauche atone et un Front national en embuscade pour récuperer un mécontentement trop profond.<br /> Seule élection présidentielle pourrait maintenant clarifier la situation et donner un mandat clair et légitime pour engager une vraie réforme courageuse pour notre pays.<br /> Samir <br /> Mon blog : http://wawri.blog.lemonde.fr/
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S
 <br /> QUOI ?<br /> La Vème République fonctionne. La constitution de 1958 est très importante. C'est n'importe quoi. C'est bien la peine d'élaborer des diplômes en affaires européennes et de dire te telles inepsies! <br /> Les Français, c'est la honte à l'international...Le LMD ce n'est pas la peine...! C'est quoi  la convention de Lisbonne François Fillon? Une société sans Etat. Anbieter!.
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F
Message incohérent!Argumentez au lieu d'éructer!
P
Monsieur Fillon,Je partage grandement votre analyse en particulier sur l'importance de la légitimité acquise par les urnes nécessitant une clarté des propositions et du calendrier lors de la campagne précédente.Néanmoins, ne révons pas.. pour tout un tas de raisons que vous avez aussi rappelées (société mieux informée et multiplications des agents économiques et politiques), la "fenêtre de tir" si j'ose dire après une élection présidentielle ou législative est réduite comparée à celles des décennies précédentes.Dès lors, la méthode de gouvernement prend son importance (je ne parlerai pas de gouvernance qui est un concept un peu trop usité ces temps-ci et que je restreindrais au monde de l'entreprise) : vous évoquez la modernisation des syndicats dans leur structure et leur méthode mais celle du gouvernement doit aussi évoluer.Je partage les raisons des blocages (clarté, consultation / responsabilité) que vous présentez ici mais je crois qu\\\'une autre raison est celle de la base de la négociation qui est trop étroite, de mon point de vue, dans les négociations de ces dernières années.Une négociation limitée sur les retraites puis une limitée sur la sécurité sociale puis une limitée sur la réforme de l'état, etc.. Cette succession de micro négociation nous coupe de marge de manoeuvre.Ne pourrait-on pas imaginer qu'on négocie un contrat de travail unique (avec plus de flexibilité) avec les syndicats contre la sécurité sociale professionnelle ? ou la mise en place d'un vrai revenu d'insertion (avec des droits et des DEVOIRS) contre l'allongement de la durée des cotisations pour la retraite ?J'ai cru comprendre que la méthode était à l'agenda d'une réunion des cadres de l'UMP samedi 13 mai et je regrette d'ailleurs que les adhérents ne puissent participer à la réflexion sur la méthode et la réforme.C'est en effet un sujet absent de toutes les conventions UMP jusqu'à présent.Qui sait ? serai-je entendu...Merci de votre attention
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