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26 juin 2009 5 26 /06 /juin /2009 17:48

François Fillon, Premier ministre, appelle à "bâtir les fondations de la prospérité de demain" à l'occasion de la visite de B.Braun (version vidéo et écrite intégrale) en Eure et Loire vendredi 26 juin.


Mesdames et Messieurs les élus et parlementaires,
Monsieur le président du directoire de B-Braun,
Monsieur le président de B-Braun France,
Mesdames et Messieurs,

Je voudrais d'abord, Monsieur le président, vous remercier de m'accueillir dans une entreprise qui est un symbole magnifique de la complémentarité des cultures et des savoir-faire de la France et de l'Allemagne. Je voudrais vous dire que je visite beaucoup d'entreprises ; j'y suis toujours bien reçu, mais rarement avec autant de chaleur qu'aujourd'hui et on sent, à travers l'accueil qui m'a été réservé, l'ambiance qui est celle du personnel de cette entreprise, et j'imagine qu'elle doit beaucoup au management de l'entreprise, à vous-même, à votre Président de B.Braun France, et aux méthodes que vous avez vous-même à l'instant évoquées.

On oublie trop souvent que l’Europe, ce n’est pas seulement des institutions,  une construction technocratique : c'est d'abord et avant tout une réalité humaine, qui est faite de coopérations, qui est faite de rapprochements spontanés entre ses peuples. Et le rôle des institutions, c’est de faciliter ces rapprochements, pas de les limiter et pas de les compliquer. Peut-être que chacun verra dans cette affirmation ce que je souhaiterais, que l'Europe soit dans les prochaines années, surtout qu'elle a besoin de se renforcer dans une compétition mondiale, dont vous avez vous-même souligné qu'elle était extrêmement vive.

Voilà toutes les raisons pour lesquelles je suis très heureux de visiter votre entreprise, qui est aussi – et je ne voudrais pas que vous y voyez un quelconque chauvinisme de ma part - un beau symbole de l’attractivité française.

Notre pays accueille 23.000 entreprises étrangères, qui emploient près de 3 millions de salariés et si cette attractivité résiste à la crise, c’est parce qu’elle repose sur des bases solides.

Une main d’œuvre qualifiée, dont nous avons ici un exemple, des infrastructures efficaces, et des entrepreneurs audacieux et courageux. Et c'est pour moi l'occasion de rendre hommage à tous les chefs d’entreprise et plus spécifiquement à ceux d’Eure-et-Loir ou de la région Centre. Je le fais dans une situation, dans un contexte dont je sais combien il est extrêmement difficile. Les restructurations industrielles se succèdent. La situation de l’emploi est extrêmement tendue. Des années d’effort sont parfois emportées en quelques jours par la tempête économique qui souffle sur le monde. C’est la raison pour laquelle les pouvoirs publics sont extrêmement mobilisés pour vous accompagner, notamment dans le cadre du plan de relance.

Chacun sent bien que nous sommes dans une phase de transition. Depuis l’éclatement de la crise mondiale, nous avons dû agir dans l’urgence. Avec nos partenaires européens et internationaux, nous avons fait ce qu’il fallait d'abord pour stopper la crise financière et pour amortir son choc sur l'économie. Et maintenant, il est temps de commencer à réfléchir à la manière de repenser tout notre système pour bâtir les fondations de la prospérité de demain et éviter de se retrouver dans la situation que nous avons connue. 
Il faut tendre nos ressources et nos efforts vers des objectifs d’avenir : un modèle français rénové, un capitalisme réinventé, un développement plus durable et une mondialisation plus juste. C’est ce à quoi nous a invités le Président de la République, lundi dernier, devant le Congrès.

Pour préparer l’avenir, Monsieur le président, on pourrait penser qu'il y a quelque paradoxe à visiter une entreprise créée en 1939 et qui fait maintenant partie d’un groupe allemand vieux de 170 ans. Eh bien, il n'y a pas de paradoxe parce que le capitalisme de demain, il s’invente et il se transforme parmi vous, grâce au talent de dirigeants, de salariés motivés et inventifs. Dans le groupe B. Braun, où 38.000 collaborateurs sont présents dans 55 pays, on sait que la mondialisation peut être une chance si on est capable de la saisir. Ici, dans le domaine du matériel médico-chirurgical, on sait que la vocation ultime d’une entreprise, c’est de satisfaire les besoins des consommateurs, c'est d’améliorer la vie des hommes. Je sais que c’est le cas pour toutes les entreprises qui sont réunies aujourd'hui ici avec nous. Ici, on a compris, Monsieur le Président, dans votre groupe, qu’une saine gestion, qu'une stratégie de croissance avisée, étaient des atouts irremplaçables face à la crise.

Ici, on sait que la richesse naît du travail, qu'elle naît de l’effort, qu'elle naît de la production, et pas de la spéculation ou du hasard. Ici, après cinq générations, qui ont transformé en leader mondial une pharmacie d’une petite ville de province allemande, on sait que le capitalisme familial n’a rien de ringard. On sait que le salariat n’est pas une aliénation et qu’on peut inventer des rapports sociaux équilibrés sans verser dans le paternalisme patronal ou la chimère de l’autogestion. Ici, on n’attend pas l’avenir, on s’évertue à inventer chaque jour les technologies du futur.

Mesdames et Messieurs,
Notre pays doit répondre aux questions que la crise rend plus pressantes que jamais.
Quel pays voulons-nous laisser à nos enfants ?
Quels secteurs feront demain la prospérité de notre économie ?
Quelle solidarité voulons-nous entre les générations ?
Quelles conséquences nos choix actuels entraînent-ils pour les générations futures ?
Quelles contraintes sommes-nous prêts à consentir pour préserver notre environnement ?
Il faut - c'est notre responsabilité - maintenant identifier les priorités stratégiques des vingt prochaines années.

Dans toutes les périodes charnières, notre pays a su s’accorder sur quelques grands axes de développement. Après la guerre, cela a été la reconstruction, orientée sur les infrastructures et sur l’appareil productif. Nos industries ont ensuite été structurées par des grands programmes nationaux. Dans les années 1960, on a lancé le développement de nouveaux secteurs : le nucléaire, l’espace, l’aéronautique.

Parallèlement, de grands mouvements de concentration et une politique de « champions nationaux » furent notre réponse à la concurrence internationale croissante. Dans les années 1970, pour compenser la perte de vitesse de l’industrie traditionnelle, on a mis l’accent sur des grands projets technologiques : le TGV, Airbus, Ariane.

Dans les années 1980, après une tentative avortée de dirigisme industriel, on a tout fait pour libérer le potentiel des entreprises. Enfin, dans les années 1990, furent posées les fondations de notre politique industrielle actuelle, en faveur des petites et moyennes entreprises et de l’innovation.

Eh bien je crois qu'aujourd’hui, un nouveau projet est plus nécessaire que jamais. Et je crois qu'il faut d’abord confirmer les progrès que nous avons réalisés ces dernières années. Nous avons, notamment grâce à l'engagement d'Hervé NOVELLI, que je veux, ici, saluer, donné une impulsion exceptionnelle à la politique de soutien des PME.

Dans notre pays, créer une entreprise a longtemps été un parcours d'obstacles, comme il n'en existait sans doute nulle part ailleurs dans les grands pays développés. Je crois qu'on a beaucoup progressé pour faire en sorte que la création d'entreprises ne soit plus une mission impossible. C’est vrai qu'il y a encore des difficultés, mais ces difficultés sont plus maintenant au fond pour faire croître ces entreprises, pour les faire changer de dimension, que pour les créer. Nous avons pris, avec Hervé NOVELLI, à bras le corps ce problème et je veux dire que nous obtenons d’ores et déjà des résultats.

La réduction de l’impôt sur la fortune en faveur des PME, la réforme profonde du crédit impôt recherche, qui nous place aujourd'hui au meilleur rang de tous les pays de l'OCDE en matière de soutien à la recherche et à l'innovation, la suppression de l’imposition forfaitaire annuelle (IFA), la réduction des délais de paiement, ce sont autant de mesures qui sont destinées, une fois en vitesse de croisière, à muscler le capital des petites et moyennes entreprises. 

Pour aller plus loin, nous avons décidé de supprimer la taxe professionnelle pour tous les nouveaux investissements réalisés en 2009 et à partir de 2010, nous allons la supprimer entièrement.

Nous avons accordé une place primordiale aux PME dans le plan de relance. Le pacte automobile vise avant tout à consolider la filière dans son ensemble et de ce fait bénéficie aux sous-traitants. Les 11 milliards d’euros d’investissements publics que nous avons engagés dans le plan de relance bénéficient largement aux PME, notamment à celles du bâtiment et des travaux publics. Avec le remboursement anticipé du crédit impôt recherche, avec le remboursement anticipé du report en arrière d'impôt sur les sociétés et la mensualisation du remboursement de la TVA, nous avons veillé en permanence, durant cette période, à conforter la trésorerie des entreprises, parce que nous savions qu'il s'agissait d'une question stratégique.

Nous avons mis en place la médiation du crédit, qui a déjà été sollicitée par 12.500 entreprises. Nous avons modifié les règles d’inscription des privilèges. En mai dernier, j'ai réuni les assureurs crédit pour leur demander de prendre des engagements pour mieux traiter les dossiers d'entreprises et mieux informer les assurés.

Le médiateur du crédit est chargé de vérifier quotidiennement que ces engagements sont tenus. J'ai, par ailleurs, demandé à Christine Lagarde d'examiner la possibilité que l'Etat intervienne sur l'assurance-crédit court terme à l'export. Je sais que, là aussi, les assureurs crédit prennent des décisions parfois trop brutales, qui déstabilisent nos exportateurs.

Notre objectif est très simple : sur le modèle de ce que nous avons créé pour l'assurance-crédit national, nous voulons mettre en place un dispositif public qui permettra de garantir jusqu'à un milliard d'encours de crédit interentreprises entre la France et l'étranger.
Je vous annonce que ce dispositif sera opérationnel dès la rentrée et qu'il constituera un atout supplémentaire pour nos exportateurs dans la tourmente mondiale.

Avec l’accélération des investissements en équipements et en infrastructures, ce que nous essayons de faire c'est de donner du carburant à notre économie, mais en veillant en même temps à ce que ces efforts conduisent aussi à moderniser nos infrastructures, à moderniser notre économie. C'est pour moi une préoccupation permanente que de ne pas accroître les déficits pour simplement des dépenses de fonctionnement, des dépenses structurelles, des dépenses qui seront reconduites année après année, mais d'injecter les moyens rares dont nous disposons dans la relance de l'économie productive.

Mais, vous le savez comme moi, ça ne suffit pas pour préparer l'avenir. Il faut que nous soyons aussi capables de progresser dans la formation, dans la recherche, dans l’innovation, si nous voulons tenir notre rang dans la compétition mondiale.

C’est ce que nous avons entrepris depuis deux ans avec la réforme si difficile de l’autonomie des universités. Dans tous les grands pays du monde, les universités sont autonomes, ce qui les conduit à avoir des stratégies, à se rapprocher des entreprises, à se rapprocher des laboratoires de recherche. Bon, il nous a fallu vingt-cinq ans pour convaincre nos concitoyens qu'il était nécessaire de mettre en œuvre cette autonomie des universités. Cela n'a pas été sans mal, c'est fait. Désormais, dix-huit universités françaises ont déjà choisi le statut d'autonomie, dix-neuf vont le choisir au 1er janvier de l'année prochaine et j'espère qu'en 2012, la quasi-totalité ou la totalité des universités françaises auront ce statut d'autonomie qui leur permettra de rentrer de plain-pied dans la compétition internationale.

Nous avons mis en place un plan Campus pour faire en sorte que nos universités soient plus accueillantes. Nous avons boosté la politique de l'innovation notamment en donnant des moyens supplémentaires à OSEO.

Mais cet axe qui était déjà une priorité, nous allons encore le renforcer dans les mois prochains.

C’est une condition majeure pour développer les secteurs de l’avenir :
- le numérique – qu’il s’agisse des nanotechnologies ou du logiciel – qui irrigue d'une manière croissance tous les secteurs industriels ;
- les biotechnologies, pour répondre aux défis de l’accroissement des dépenses de santé et du vieillissement de la population ;
- les écotechnologies, pour répondre au défi du réchauffement climatique et plus largement à la nécessaire prise en compte de l’activité humaine sur l’environnement ;
- la voiture du futur, pour traduire concrètement dans nos modes de déplacement les ruptures de notre époque.

Je pense qu'un des meilleurs outils à notre disposition pour faire jaillir cette créativité, ce sont les pôles de compétitivité, qui assurent la rencontre entre les trois acteurs de l’innovation : les entreprises, les universités et les organismes de recherche.

On est passé, s'agissant de cette politique, d’une logique de saupoudrage à une logique de concentration des aides sur des projets ambitieux. Nous avons décidé, il y a déjà quelques mois, de donner un nouveau souffle à la politique des pôles de compétitivité. Nous limitons les nouvelles labellisations de pôles, pour pouvoir développer les plus efficaces et les plus prometteurs. S’agissant des financements, nous allouons déjà 1,5 milliard d’euros à cette politique sur les trois ans qui viennent.

Il faut que la mise en oeuvre des priorités des années à venir se décline à travers la politique des pôles de compétitivité, ce qui nécessite naturellement que ne soient aidés que les pôles de compétitivité qui le méritent. Il faut que notre pays s'habitue à cette culture de la compétition, de l'évaluation et rompe avec cet égalitarisme qui conduit à aider tout le monde, au motif que, naturellement, tous les territoires ont besoin du soutien public, mais qui conduit à gaspiller des moyens publics qui seraient si nécessaires pour permettre d'alimenter la croissance de l'économie nationale.

Ces grandes priorités devront absolument intégrer les nouvelles logiques de la croissance verte. La crise en effet, Mesdames et Messieurs, ne consacre pas simplement l’essoufflement du système financier. En réalité, la crise consacre l'essoufflement de tout un modèle de production et elle nous met au défi d’inventer de nouveaux rapports sociaux et de nouveaux systèmes de production. Dans les deux cas, il s’agit de remettre l’homme au centre de l’activité économique.

Une des clés du développement durable, c’est l’innovation. Ce que je voudrais vous dire, c'est que l'écologie et l'économie ne sont pas opposées. Je pense que c’est un des principaux apports du Grenelle de l’environnement que d’avoir mis fin à des années de malentendus sur ce sujet.

Il y avait ceux, au fond, qui pensait que la seule façon de protéger la planète c'était de stopper la croissance et finalement arrêter la production et ceux qui pensaient que l'écologie ne pouvait être qu'un frein au développement économique.

Nous sommes en train, la France, l'Allemagne, les grands pays européens, de conjuguer les efforts au service de la protection de l'environnement et en même temps, la nécessité de notre croissance économique.

Mettre l’homme au centre du développement économique, c’est aussi ce que vous faites ici, à travers la recherche médicale. L’augmentation de l’espérance de vie, le souci croissant de la santé, le développement des technologies médicales sont des progrès absolus de la civilisation. Ces progrès nous procurent des bénéfices économiques immenses.

Mais la vérité, c'est que nous ne savons pas toujours organiser et gérer ces évolutions de la façon la plus rationnelle. D’où la dérive des comptes sociaux qui apparaît dès que la conjoncture n’est plus suffisante pour financer le progrès.

Il s’agit, là encore, clairement d’une des priorités que notre pays doit adopter pour les prochaines décennies : assumer d’une manière soutenable économiquement l’allongement de l’espérance de vie et les progrès de la santé.

Mais toutes ces priorités d’avenir n’auront pas de sens si nous ne sommes pas capables simultanément de répondre aux deux défis les plus urgents de la période actuelle.

Le premier de ces défis, c’est évidemment celui de l’emploi. La crise est cruelle. Tous les pays développés sont confrontés à une hausse massive du chômage. Nous avons, s'agissant de la France, tout fait, d'abord pour nous préparer à cette situation, avec les réformes engagées au début du quinquennat : la fusion de l'ANPE et de l'Unedic. Je sais que cette fusion est difficile, mais en même temps, qui peut contester qu'il est plus efficace pour s'occuper des demandeurs d'emploi d'avoir une seule structure qui prenne en compte l'ensemble de leur problème et de leurs besoins : la modernisation du marché du travail, le RSA qui fonctionnera à partir du 1er juillet.

Et puis, avec les mesures sociales, qui sont désormais applicables et qui concernent
10 millions de nos compatriotes : la prime de solidarité active, la prime de 500 € pour ceux qui n’ont pas assez d’ancienneté pour bénéficier de l’assurance chômage, la prime de 150 € aux familles modestes, la suppression de deux acomptes de l’impôt sur le revenu.

Aujourd’hui, nous restons mobilisés autour de trois objectifs. D'abord tout faire pour prévenir les licenciements économiques, au travers notamment de l’amélioration de l'indemnisation du chômage partiel. Nous avons beaucoup à apprendre, de point de vue là de l'Allemagne.

Dans son discours au Congrès, le Président de la République a souhaité que les partenaires sociaux prennent des mesures massives en matière d’activité partielle. Naturellement, le Gouvernement sera à leurs côtés.

Il faut aussi faciliter l’accès et le retour à l’emploi pour ceux qui sont les plus vulnérables. Nous déployons actuellement tout un arsenal de mesures pour offrir un meilleur accompagnement aux salariés victimes des restructurations, pour soutenir plus particulièrement l’emploi des jeunes et pour moderniser notre système de formation professionnelle. Il faut enfin soutenir les créations d'emplois : c’est l’objet des exonérations de charges dans les TPE, c’est l’objet des contrats aidés et du plan de relance.

Mais nous avons aussi un combat décisif à mener sur un deuxième front, c'est celui de la maîtrise de nos finances publiques. Je le dis clairement : nos déficits structurels doivent être combattus sérieusement et courageusement. Ils atteignent aujourd'hui des niveaux qui peuvent compromettre la survie même de nos systèmes économiques si nous ne parvenons pas à les maîtriser.

Le Président de la République l’a rappelé : il n’y aura pas de politique de rigueur, il n'y aura pas de hausse de prélèvements obligatoires, parce que cette hausse des prélèvements obligatoires dans un pays qui a déjà les records du monde dans ce domaine, n'aurait pour seuls résultats que de briser la reprise économique lorsqu'elle sera au rendez-vous. Mais en même temps, je vous le dis, nous allons nous battre pour réduire les dépenses de l’Etat, parce que si nous ne le faisons pas, alors nous continuerons d'augmenter un endettement qui pèse lourdement sur la compétitivité économique de notre pays, sans parler de ce que nous léguons aux générations qui vont nous suivre.

Certaines dépenses - et donc certains déficits liés à la crise ou à l’investissement - sont nécessaires à la croissance future. Les sacrifier serait totalement suicidaire. Et nous devons avoir  une politique qui conduit à réduire les dépenses publiques structurelles et même temps, à investir massivement dans les secteurs technologiques, dans les secteurs d'avenir, dans la formation, dans l'innovation, et dans la recherche. Toutes les dépenses structurelles doivent être scrutées, évaluées et si possible réduites.

Depuis des années, notre laxisme budgétaire ronge les capacités d’action de la puissance publique, démobilise l’Etat, décourage les entrepreneurs, et érode notre compétitivité. In fine, il ne faut pas s'y tromper, c’est notre pacte social lui-même qui est mis en danger, par ce laxisme budgétaire. Il est temps de prendre conscience de tout cela : l’ère de la facilité est terminée. La crise est d'une certaine façon l’électrochoc qui nous dévoile cette vérité.

Le Président de la République nous a invité à faire des choix qui ont été trop longtemps éludés. La méthode que nous allons mettre en œuvre est claire : d’abord une large concertation, puis des décisions, avec un objectif central, celui de la qualité de la dépense publique.
Les priorités nationales, dont j’esquissais à l’instant quelques pistes, devront permettre d’identifier, ce que j'appelle les « bons investissements », ceux qui renforcent notre croissance potentielle, ceux qui font la preuve de leur rendement pour les générations futures.

Nous nous sommes donnés trois mois pour les identifier. Ensuite, nous pourrons préciser les modalités de l’emprunt public annoncé, qui permettra de financer ces priorités.

Je veux dire qu'il est hors de question de mettre n’importe quoi dans cet emprunt. Ce sera l’engagement de la nation. C’est notre pays qui consacrera ses forces et sa foi dans l’avenir. Ce sont des ressources que nous n'avons pas le droit de dilapider.

Il faudra aussi être courageux sur la question des retraites, pour laquelle toutes les options vont être mises sur la table l’année prochaine.

Et il faudra, Mesdames et Messieurs les élus locaux, être volontaristes sur la réforme des collectivités locales. Tous nos concitoyens attendent cette réforme : ils ont bien compris qu’on ne pouvait pas continuer dans le désordre et dans la gabegie des structures multiples et opaques. Le Gouvernement est déterminé à avancer, nous devons simplifier notre organisation territoriale. Parce que la complexité de l'organisation territoriale, non seulement elle génère des coûts directs, mais elle génère surtout des coûts indirects en rendant la vie, notamment des entreprises et celle de nos concitoyens plus complexe.

Enfin il nous faudra prolonger et amplifier la logique de la révision générale des politiques publiques. Plus que jamais, il faut réformer les administrations, il faut réduire les effectifs, il faut améliorer le service rendu aux usagers. Nous savons qu'une meilleure organisation, l'usage massif des technologies modernes peut permettre de résoudre cette contradiction apparente qui consiste d'un coté à réduire la dépense publique et de l'autre à essayer de la rendre plus efficace, s'agissant du service rendu à nos concitoyens.

Voilà, Mesdames et messieurs, ce que je voulais vous dire à l'occasion de l'inauguration, si symbolique, de cette entreprise.

Face à cette crise, tout ne vient pas de l’Etat, qui n’a pas de baguette magique.

Cette crise, elle nous défie collectivement. Nous avons le devoir de l'affronter en restant unis.  Nous avons le devoir de résister à la fatalité. Nous devons avoir la volonté aussi de nous battre ensemble pour offrir à nos enfants un monde meilleur.

Cette volonté, j'ai constaté qu'elle était présente parmi vous. Eh bien, sachez qu’à vos côtés, elle anime aussi le Gouvernement que j'ai l'honneur de conduire.


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commentaires

K
incroyable... il faudrait dire aux petits cheris qui pleurent leur ministere d'hier que l'on s'en moque de leur état d'ames! c'est sans doute humain mais a ce niveau la venir raconter des salades c'est tres moyen !le pays passe avant ! ce genre de comportement et autres rancoeurs exprimées en s'en fout completement !
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Z
OUI et OUI L'enthousiasme, l'espoir, le futur est dans le bravo de cette femme "agée" sortie de chez elle(une maison un peu loin du  village), elle applaudissait au bord de la route lors de votre passage, dans le regard de ses enfants  impressionnés et heureux de pouvoir etre pris en photo avec vous! demain, la richesse des idées (du génie) , du travail offrira  la prospérité.la force c'est l'equipe)!La révolution numérique ,  technologique (nano)est en route   (on se croirait dans Empire Earth...).Le village du perche: un acceuil formidable, la table dressée dans la cantine m'a mis les larmes aux yeux devant tant de respect et "dévotion" pour ceux qui servent! quel bonheur de faire honneur et rendre/donner un signe de la tête, un bonjour, un sourire aux honnètes gens !
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