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28 août 2009 5 28 /08 /août /2009 14:11

François Fillon, Premier ministre, prononce un discours à l'occasion de la 17ème Conférence des Ambassadeurs le Jeudi 27 août 09 à Matignon


Mesdames et messieurs les ministres, Mesdames et Messieurs les parlementaires, Mesdames et messieurs les Ambassadeurs, Mesdames et Messieurs,

Depuis un an, je me suis notamment rendu dans des pays en situation difficile: le Liban, le Nigeria, l’Irak, les Comores, et à chaque fois j’ai mesuré les conditions exigeantes, parfois dangereuses dans lesquelles vous vivez et travaillez.

J’ai pu constater votre professionnalisme, votre courage et votre dévouement. Avec Bernard KOUCHNER, Pierre LELLOUCHE et Alain JOYANDET, je voulais aujourd’hui d’abord vous en remercier.

L’année qui vient de s’écouler a été difficile. Je ne sais pas d’ailleurs si un Premier ministre a, un jour, commencé un discours autrement. Il y a eu bien sûr et avant tout, la crise économique. Mais nous avons connu un conflit aux portes de l’Europe, en Géorgie, une nouvelle tragédie à Gaza avec pour conséquence le quasi-arrêt du processus de Paix, le blocage des discussions sur le nucléaire iranien, la crise afghane qui s’étend au Pakistan. Et pourtant, 2009 aura été moins funeste qu’on aurait pu le craindre. Oserai-je dire que notre vigilance et notre approche collective ont permis un prudent retour de l’espoir ? D’abord, à l’échelle nationale, nous avons pu jeter les bases d’une sortie de crise dont nous constatons aujourd’hui les résultats. Et à l’échelle internationale, je veux noter qu’un relatif apaisement se dessine dans plusieurs régions. L’Irak, où je me suis rendu en juillet, au lendemain du début du retrait des forces américaines, est à nouveau un pays souverain. La France, ses autorités, ses entreprises prendront toute leur part dans sa normalisation économique et dans sa réintégration au sein de la communauté internationale.

Au Liban, un processus électoral exemplaire a été conduit. Il doit permettre au nouveau premier ministre nommé d’œuvrer à la réconciliation du pays, où j’ai conduit une importante délégation de chefs d’entreprises en novembre dernier. Ce succès est naturellement avant tout le succès des Libanais. Mais c’est aussi, cher Bernard, celui de la stratégie française de réconciliation entre les Libanais et de dialogue avec l’ensemble des parties concernées, y compris la Syrie.

Vous le savez, nous déployons une approche nouvelle, ouverte à la remise en cause des réflexes et des pratiques traditionnelles.

En Afrique, le Président de la République a annoncé la révision des accords de défense, l’ouverture de partenariats avec ses puissances émergentes et un engagement plus large des acteurs privés dans l’aide à son développement. Au Cameroun et au Nigeria, j’ai signé des accords qui illustrent précisément cette évolution.

Au Proche–Orient, des perspectives nouvelles se sont ouvertes, avec le discours tenu au Caire par le Président OBAMA le 4 juin, que nous devons saisir. La guerre avec la Géorgie avait ravivé des réflexes de guerre froide. Le sommet de Moscou du 6 juillet dernier laisse espérer un climat plus constructif qui nous permettra de travailler avec la Russie sur les grands enjeux globaux : le climat, la régulation financière, le terrorisme, la prolifération. Partout, un second constat encourage notre volontarisme : c’est celui d’une certaine vitalité démocratique. La démocratie est lente à s’enraciner, elle est fragile, elle est menacée, et je crois qu’on peut dire qu’elle fait désormais figure de test et d’horizon commun pour de nombreux pays.

Là où la pratique démocratique existait, les années la renforcent. Et nous avons eu, avec l’Inde et l’Indonésie, deux exemples, cette année, de sa vigueur. En Afghanistan comme en Irak, une violence inacceptable nous rappelle la fragilité des progrès accomplis ; des millions d’hommes et de femmes ont pris le risque d’aller voter pour s’approprier un peu mieux leur destin. En Iran, le peuple a exprimé sa soif de renouveau et elle coïncide avec une évolution courageuse des Etats-Unis, en faveur d’un dialogue avec Téhéran. L’Iran devra saisir les opportunités de ce dialogue car sinon son isolement deviendra de plus en plus lourd, et dans l’immédiat, il doit abandonner les poursuites extravagantes contre Clotilde REISS et Nazak AFSHA.

Mesdames et messieurs, il est d’usage de dire que le monde d’aujourd’hui est plus dangereux que celui d’hier. C’est bien mal connaître l’Histoire. Les dangers n’ont pas disparu, mais le monde fait, mieux qu’hier, front devant ces défis collectifs. La crise économique a rallié un nombre croissant de pays à la nouvelle gouvernance mondiale prônée depuis longtemps par la France. A l’Aquila – et le Président de la République le rappelait hier – nous avons franchi une étape décisive vers le G14, le G20 des chefs d’Etat réuni pour la première fois, il y a un an, suite à l’initiative du Président de la République, a permis de lancer de vrais chantiers mondiaux en faveur de la régulation et de la réforme des institutions internationales. Au G20 de Pittsburgh, nous allons continuer de peser en faveur d’un agenda ambitieux dans ce sens.

Nous continuerons notamment de refuser le protectionnisme sans transiger sur notre exigence de réciprocité ; je pense notamment au respect des normes du travail et à la lutte contre le dumping monétaire. Lors du Comité international de la coopération économique et du développement, que j’ai présidé, le 5 juin, j’ai confirmé qu’en dépit d’un contexte budgétaire extraordinairement difficile, notre effort d’aide serait maintenu ; le CICID a également pris plusieurs décisions pour rendre l’aide française plus efficace et plus concentrée. Nous continuerons de plaider avec la même vigueur pour le succès du Sommet de Copenhague en décembre ; trop de choses s’y joueront pour que nous puissions nous satisfaire de demi-promesses et d’engagements théoriques. Nous sommes encouragés par les résultats obtenus à l’Aquila, mais il faut maintenant aller plus loin, il faut inscrire la limite des 2 % d’augmentation de la température dans l’Accord ; il faut fixer l’objectif global d’une réduction de 50 % des émissions d’ici 2050 ; il faut arrêter, aussi, des objectifs de moyen terme, et il faut surtout consolider l’idée que tous les pays du monde sont concernés et doivent agir même si, naturellement, leurs engagements pourront varier en fonction de leur niveau de développement.

Nous savons tous que la difficulté de cette tâche est extrême, mais je veux vous dire que la France est aux avant-postes de ce combat et je vous demande de relayer constamment nos argumentaires auprès des opinions et des gouvernements de vos pays de résidence. Evidemment, le succès dépendra d’abord de l’affirmation d’un vrai leadership européen.

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, plus que jamais, l’Europe est au centre de l’action du gouvernement et Pierre LELLOUCHE est sur tous les fronts. Au moment où une nouvelle Commission va se mettre en place, il ne faut pas oublier la principale leçon de la présidence française de l’Union européenne. L’Europe manque moins de moyens d’action, que de volonté politique d’agir. Pour susciter et pour coordonner cette volonté, le rôle des grands Etats-membres est capital. Nous plaçons aussi de grands espoirs dans la nouvelle fonction de présidence stable du Conseil européen qui se mettra en place si, comme nous l’espérons, le Traité de Lisbonne est bientôt ratifié, par tous les Etats-membres.

Mais au-delà même de l’enjeu du climat et de la sécurité d’approvisionnement énergétique, les chantiers européens de cette rentrée 2009 sont considérables. Et il y a d’abord – et j’ai envie de dire c’est le principal – la sortie de la crise. Nous avons subi en France et en Europe un choc économique comme nous n’en avions jamais connu depuis la Seconde Guerre mondiale. Dans l’ensemble, la réaction des pays européens a été bonne. Les plans de relance mis en place dans chaque Etat ont permis d’atténuer la violence de ce choc et d’amorcer une reprise économique plus rapide que ce que nous imaginions il y a encore quelques mois. Mais la vérité, c’est que pour l’Europe, le défi reste entier. Pour 2010, le Fonds monétaire international et la plupart des conjoncturistes prédisent une croissance européenne qui ne dépasserait pas 1 % contre plus de 2 % aux Etats-Unis et plus de 4 % en Asie et au Moyen-Orient. Je veux vous dire que l’économie européenne ne peut pas se satisfaire d’une croissance molle, parce que cette croissance molle n’est ni compatible avec la préservation du modèle social européen, ni avec l’exigence de réduction des dettes publiques qui ont explosé depuis un an.

Pour retrouver rapidement une dynamique de croissance, les Européens doivent s’appuyer sur une véritable stratégie commune de crise, dont il faut bien dire qu’elle a, jusqu’à présent, fait défaut. Le contexte politique européen est pourtant exceptionnellement propice à la définition et à la mise en œuvre d’une telle stratégie ; une nouvelle Commission sera installée dans les prochains mois, et elle sera – en tout cas je l’espère – débarrassée des débats institutionnels des années passées et elle devrait bénéficier d’une phase de stabilité politique dans la plupart des grands pays européens. Cette stratégie commune, elle doit s’appuyer sur deux piliers : d’abord l’exploitation maximale des potentialités du marché intérieur grâce à une démarche beaucoup plus volontariste en matière d’investissements et ensuite une programmation commune et réaliste du rétablissement des finances publiques. Sur le premier volet, la France a ouvert la voie avec le grand débat organisé autour des travaux de la Commission présidée par Alain JUPPE et Michel ROCARD ; en réalité, face aux risques de la réduction de la croissance potentielle du fait de la crise, il faut que nous soyons capables de créer du nouveau PIB. Je souhaite aujourd’hui que l’on « européanise » la démarche des investissements d’avenir dans le cadre de la préparation des orientations post-2010 pour la stratégie de Lisbonne qui seront adoptées par le Conseil européen sous la présidence espagnole.

A ce jour, les entreprises européennes attendent toujours une vraie réponse européenne à plusieurs questions-clés : comment va-t-on accompagner les mutations du secteur automobile, avec en particulier le grand défi du véhicule électrique ? Ca fait plus de six mois que nous proposons que la Commission prenne une initiative permettant de regrouper l’ensemble des compétences européennes dans ce domaine ; l’aide au développement de la croissance verte ; la facilitation des nécessaires adaptations d’industries européennes vitales, comme la chimie ou le secteur électrique, électronique ; la lutte contre l’émergence d’un dumping environnemental. Il est vital, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, que la Commission initie enfin une grande politique d’investissements d’avenir.

L’action scientifique et technologique européenne s’annonce également comme essentielle pour la croissance de demain. Nous devons donc, dès aujourd’hui, préparer nos propositions pour le prochain programme cadre de Recherche, mais nous devons aussi faire en sorte que les grands programmes emblématiques en cours – je pense à ITER ou à GALILEO – connaissent réellement les succès qu’ils méritent parce qu’ils sont indispensables au rayonnement scientifique, industriel et économique de l’Europe.

Le second volet de cette stratégie doit concerner les finances publiques, la situation vous le savez est sérieuse, la dette publique des dix pays les plus riches du G20 est passée de 78% de leur PIB en 2008 à près de 100% cette année. Une partie de cette dette naturellement se résorbera mécaniquement avec la reprise économique, mais pas toute et il est indispensable que les autorités communautaires engage avec les Etats membres, une programmation commune et réaliste qui doit naturellement tenir compte de ce qui vient de se passer dans le monde, pour le rétablissement de leurs finances publiques, afin de prémunir l’Europe contre le risque de spirale de l’endettement public. Sur ce sujet, le couple franco-allemand doit surmonter ses apparentes différences de sensibilités parce que c’est à lui qu’il revient d’entraîner l’Union européenne. Enfin, parallèlement à la mise en œuvre de ces actions l’Europe doit poursuivre ses efforts pour une meilleure régulation du système financier international et pour ce faire elle doit elle-même se montrer exemplaire sur l’établissement d’une véritable supervision financière européenne, sur la révision de la directive bancaire, sur l’encadrement des fonds alternatifs, ou encore sur la régulation du marché des dérivés. Nous avons sous l’impulsion du Président de la République, jouer un rôle moteur dans le cadre du G20. Beaucoup de résultats ont déjà été obtenus mais il y a encore des défis majeurs qui restent à relever sur la solidité du système bancaire, sur les risques d’arbitrage réglementaire ou encore sur la stabilisation des cours des matières premières et des taux de change. Sur toutes ces questions, il nous revient de mettre en place des mécanismes communs de surveillance qui permettront de nous protéger de nouveaux déséquilibres mondiaux. C’est en parlant d’une seule voix que l’Europe pourra peser sur tous ces sujets vitaux. Le débat budgétaire européen commencera dans quelques mois, avec les premières réflexions sur les nouvelles perspectives financières post-2013. C’est pour moi l’occasion de rappeler deux chiffres :

La France contribue chaque année pour 19 milliards au budget européen. Elle en reçoit chaque année 14 milliards, Politique Agricole comprise. Cette vision comptable de l’Europe n’est bien sûr qu’un aspect parcellaire du « bilan européen » pour la France, mais nos partenaires devront comprendre que cette position de premier contributeur net – avec l’Allemagne – ne pourra pas résister éternellement aux tensions actuelles des finances publiques.

Mesdames et messieurs les Ambassadeurs, je voudrais enfin vous dire un mot de politique intérieure parce que, au fond, l’une de vos fonctions c’est aussi de montrer dans les pays où vous exercez vos responsabilités, à quel point la France est en train de changer. La crise ne nous a pas arrêté dans notre élan réformateur, bien au contraire. Après quatre trimestres de repli lié à la crise mondiale, nous enregistrons aujourd’hui, les premiers signes de reprise avec notamment une augmentation de l’activité au deuxième trimestre, de 0,3% soutenue par la progression de la consommation et la contribution positive du commerce extérieur. Cette évolution encourageante distingue la France au sein des grandes économies développées. En Europe, seule la performance de l’Allemagne est comparable. Notre choix d’une relance fondée sur le soutien à l’investissement a été un succès et d’ailleurs elle est reconnue comme telle par l’OCDE et le Fonds Monétaire International.

D’ores et déjà, 18,2 milliards ont été injectés dans l’économie. Plus de la moitié des engagements budgétaires consacrés à l’investissement dans le plan de relance ont été consommés. Pour autant, la crise n’est pas terminée, même si des signes d’inflexion apparaissent depuis trois mois. Nous avons d’abord une situation du marché du travail qui va notamment rester difficile au cours des prochains trimestres, tant que nous n’aurons pas retrouvé un niveau de croissance suffisant. Et puis nous voyons bien que toutes les décisions reportées d’investissement des entreprises, du fait de la crise, vont avoir des conséquences sur la croissance des prochains mois. La reprise demeure fragile et il s’agit désormais de la consolider. Et la meilleure façon de la consolider, c’est de poursuivre l’effort de réformes que nous avons entrepris, pour poser les bases d’une croissance durable. C’est ainsi que nous allons cette année, achever la suppression de la taxe professionnelle, nous allons avec cette décision qui vient s’ajouter à la mise en place du crédit impôt recherche et à ce que j’appellerai la fin des 35 heures, nous avons désormais une situation de compétitivité pour les entreprises françaises qui est sans commune mesure avec celle que nous avons connue.

Nous allons continuer de concentrer cet effort sur les secteurs les plus prometteurs – le numérique, les biotechnologies, la voiture du futur. Et nous allons d’autant mieux le concentrer qu’avec les pôles de compétitivité, nous sommes passés d’une logique de saupoudrage à une logique de rapprochement entre les différents partenaires. Désormais, et c’est une nouveauté dans notre pays : entreprises, organismes publics de recherche, universités redynamisées par la loi d’autonomie et par le plan Campus travaillent ensemble. De tous ces secteurs, ceux qui portent la marque de la croissance verte consacreront l’essor de nouveaux systèmes de production.

Nous allons poursuivre sans faiblir notre combat pour l’emploi qui a commencé au début du quinquennat, par la fusion si improbable de l’ANPE et de l’UNEDIC, et qui se décide à présent sur trois fronts : la prévention des licenciements économiques, au sujet de laquelle d’ailleurs, nous apprenons beaucoup de l’Allemagne ; le retour à l’emploi des plus vulnérables, grâce à un arsenal de mesures d’accompagnement et de formation ; et enfin le soutien des créations d’emplois par l’exonération de charges dans les très petites entreprises. Avec le Président de la République, nous restons fidèles à notre stratégie volontariste. Nous allons dans cet esprit en 2010 franchir une nouvelle étape dans la réforme de nos régimes de retraite. Nous allons engager une réforme profonde de l’organisation du territoire avec la simplification de cette organisation et des dispositions permettant de rapprocher les collectivités et de faire en sorte qu’elles ne soient plus désormais en concurrence, mais qu’elles soient bien complémentaires. Et enfin, nous allons poursuivre notre effort de réforme des politiques publiques qui réclament plus que jamais une réforme des structures administratives et une baisse des effectifs. Nous allons poursuivre la révision générale des politiques publiques  et nous allons mener dans le même temps un combat décisif : celui de la maîtrise des finances publiques.

Je veux revenir une nouvelle fois sur ce sujet pour dire que la hauteur de nos déficits structurels est une menace sur la survie même de nos systèmes économiques. Nous n’aurons pas recours à la hausse des prélèvements, parce que la hausse des prélèvements dans un pays qui a déjà des records mondiaux dans ce domaine et dans une période de crise, n’aurait pour seule conséquence que de stopper la reprise qui s’amorce. Nous ne mettrons pas en place une politique de rigueur. Mais nous continuerons, année après année, avec obstination notre effort de réduction des dépenses de l’Etat.

La croissance verte, l’emploi, la recherche, nos priorités doivent nous permettre de faire un tri drastique entre les bons investissements – ceux qui font la preuve de leur rendement futur – et les mauvais qui rognent de manière intolérable sur les capacités d’action de la puissance publique. Cette politique de réforme, il vous revient Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs de la faire connaître. Il vous revient de l’utiliser et avant Pittsburgh, avant Copenhague de vous appuyer sur elle, pour renforcer nos positions. Gagner la bataille de l’influence, c’est aussi l’enjeu du projet de loi qui a été adopté par le Conseil des ministres et dont l’objet principal est de créer deux opérateurs chargés pour l’un, de piloter notre action culturelle extérieure et pour l’autre de gérer plus efficacement notre coopération universitaire et notre expertise technique. Il faut continuer les réformes dans l’esprit de la RGPP. Et d’ores et déjà, je veux saluer l’apport que représente le nouveau centre de crises du ministère. Un an après sa création par Bernard KOUCHNER, il a déjà à plusieurs reprises démontré son utilité. Je sais combien les déménagements vers les sites de la Courneuve et de Convention, et les transformations des organigrammes ont pu mettre l’administration centrale à contribution. Il faut maintenant que la réforme du réseau permette les économies de personnels et de moyens décidés par le Comité de modernisation des politiques publiques. Je mesure combien la contrainte budgétaire qui s’impose à tous peut être lourde pour ceux des Ambassadeurs qui voient diminuer leurs crédits d’intervention. Je suis parfaitement conscient des risques que présenterait la dégradation durable des moyens de notre action diplomatique. Et je veux, dans cet esprit, vous dire que le Ministère des Affaires Etrangères est l’un des rares ministères qui devrait bénéficier en 2010 d’une augmentation de ses crédits, par rapport aux enveloppes fixées dans le budget triennal 2009–2011 et dans un contexte global, qui est pour la troisième année consécutive celui d’un gel des dépenses de l’Etat en volume. Nous ferons en particulier un effort pour l’action culturelle, pour l’aide à l’Afghanistan et au Pakistan ; pour l’enseignement français à l’étranger, pour l’aide publique au développement et pour la sécurité de nos personnels.

Mesdames et messieurs les Ambassadeurs, au cours des derniers mois – et c’est une nouveauté dans notre pays – des débats sur l’action extérieure de la France, sur l’Afghanistan et sur les Opération extérieures ont animé le Parlement. A l’occasion de notre retour dans les structures intégrées de l’OTAN, j’ai engagé la responsabilité de mon gouvernement sur la politique étrangère de la France. La représentation nationale n’a pas cessé de témoigner à notre action diplomatique un soutien qui reflète celui des Français. Je veux vous dire que nos compatriotes sont fiers de la politique extérieure qui est menée en leur nom. Et il est juste qu’hommage vous en soit rendu, puisque c’est vous qui assumez au quotidien, le rayonnement de la France dans le monde.

 

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commentaires

A
M. le Premier Ministre de la France, j'apprécie dans votre beau discours, le panorama que vous dressez de la situation internationale, l'énoncé des mesures prises pour sortir la France de la crise par une relance ciblée des investissements, enfin l'hommage rendu à nos ambassadeurs qui portent haut la voix de notre nation à l'étranger. Salutations sincères et dévouées.
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