Depuis quatre jours se déroule, à Toronto, la 16e Conférence internationale sur le Sida. Celle-ci nous rappelle –à nous qui ergotons parfois sur de petites considérations quotidiennes– qu’aujourd’hui plus de 38 millions de personnes dans le monde sont séropositives. Elle illustre aussi combien cette maladie est un triste révélateur…
Au-delà de la profonde souffrance physique et morale de chaque malade, le Sida révèle en effet une maladie sociale qui trouve notamment ses traits dans l’inégal accès à la prévention suivant le milieu duquel on est issu ; dans l’exclusion qui frappe trop souvent encore les porteurs du virus –et notamment la marginalisation des personnes droguées ou prostituées ; dans la discrimination économique et structurelle dans l’accès aux soins… Le révélateur aussi d’un Continent oublié : l’Afrique subsaharienne détient en effet un triste record avec près de 24 millions de personnes infectées. Les raisons ? Peut-être la pauvreté, l’apathie de gouvernements, les guerres locales, …
Mais le Sida peut être aussi un révélateur d’un certain « espoir » –si l'on peut parler d’espoir sans perspective de vaccins ni d’inversion de progression de la maladie avant dix ou quinze ans… Mais un « espoir » tout de même dans la mobilisation humaine contre la maladie et qu’incarnent toutes ces femmes et ces hommes qui accompagnent chaque jour des proches ou moins proches dans la maladie ; toutes celles et de ceux qui se battent pour la reconnaissance du malade en tant que personne… Un révélateur d’espoir aussi porté par les militants d’une prise en charge globale de la maladie, par-delà les continents... Et le fait est ici que certains signes sont encourageants comme ceux qui sont présentés par Médecins sans frontières sur sept programmes pilotes de trithérapies menés notamment au Sud Soudan, en Angola ou encore au Liberia.
Ces résultats convainquent qu’il faut donc désormais agir plus que gémir… Une adresse de la Conférence qui voit les chefs d’Etat et de Gouvernement s’y presser pour prendre de grands engagements… pour mieux laisser ensuite à l’initiative privée –telle la Fondation Bill Gates !– le soin de palier leur défaillance…!
A cet égard, formons le vœu que les initiatives de la France soient autant suivies par ses partenaires... que d'effets !"