Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le Président Ayrault,
Qu'est-ce que vous proposez ? De tout arrêter ? C'est évidemment conforme à ce que le PS a toujours fait sur la question des retraites, mais ce n'est pas conforme à la notion que nous nous faisons de l'intérêt général et du sauvetage de nos régimes sociaux.
Vous nous proposez alors de tout renégocier, mais il ne vous a pas échappé que dans les cortèges, on entend beaucoup de revendications et qu'elles sont souvent très contradictoires. Certains veulent que l'on revienne sur l'âge légal, d'autres ne veulent pas que l’on allonge la durée de cotisation. Certains veulent que la pénibilité soit étendue à tous les métiers et d'autres, enfin, commencent à réclamer le retour des régimes spéciaux qui ont été réformés en 2007. Vous voyez bien, monsieur Ayrault, que tout ceci ne fait pas un projet solide pour sauver nos retraites.
Pour sécuriser notre régime de retraite par répartition, il n'y a qu'une seule solution, c'est celle de l'allongement de la durée de travail et de l'allongement à 62 ans, date à laquelle on prend sa retraite. C'est la solution qui a été choisie par tous les pays européens sans exception, et c'est la solution que préconise - je sais que cela vous dérange – le directeur du FMI que vous refusez d'entendre. Mais vous refusez de l'entendre parce que vous avez choisi la démagogie. Vous dites que nous n'avons pas l'appui de l'opinion, mais est-ce que vous pensez vraiment que vous allez obtenir son estime en la trompant comme vous le faites sur la réalité et en lui cachant la vérité ?
Monsieur Ayrault, un jour, les Français vous demanderont des comptes parce que les engagements que vous êtes en train de prendre sont des engagements dont tout le monde sait qu'ils sont destinés à être trahis, comme d'ailleurs vous les avez toujours trahis depuis que cette question de la réforme est sur la table du débat au Parlement. Personne ne reviendra sur le passage à 62 ans de l'âge légal de la retraite, parce que ce serait une folie économique et une catastrophe sociale. Et la vérité, c'est que secrètement, beaucoup d'entre vous le savent, mesdames et messieurs les députés socialistes. Cela vous rend d'autant plus coupables devant l'histoire.