Ce soir, le Président de la République s’est efforcé vainement d’éclairer les Français sur le cap économique et diplomatique poursuivi par son gouvernement.
Son intervention révèle le divorce profond entre un pouvoir satisfait de ses résultats et le pays encore en récession. Son plaidoyer sur l’inversion de la courbe du chômage, sur la baisse des déficits et le retour de la croissance ne leurrera personne. En réalité, la relance de la France ne dépend que de l’extérieur, non de la politique actuellement menée qui se distingue par le matraquage fiscal et l’absence cruelle de réformes structurelles.
Sur la question syrienne, le Président de la République se réjouit de voir une solution diplomatique s’imposer mais il ne peut occulter les errements de sa stratégie qui a confondu précipitation militaire et détermination diplomatique. Aujourd’hui, le bon sens semble l’emporter. On le doit aux pressions américaines et russes. Je regrette que la France et l’Europe n’aient pas, depuis une année, été à l’initiative pour peser sur la diplomatie russe.
Enfin, François Hollande a souligné les valeurs communes qui unissent les Français. « Les électeurs sont libres… » a-t-il dit. La question urgente est comment concilier cette liberté avec la responsabilité. Pour l’heure, personne n’a réussi à enrayer la colère et le pessimisme qui minent notre pays. Nous devons inviter nos concitoyens à repousser les sectarismes et à se rassembler autour d’un projet pour sortir la France du décrochage économique et pour panser ses blessures civiques et républicaines.