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27 novembre 2007 2 27 /11 /novembre /2007 21:18
Après s’être rendu à  Villiers-le-Bel ce matin, mardi 27 novembre 2007, le Premier ministre a condamné, cet après-midi à l'Assemblée nationale, les violences urbaines des deux dernières nuits.
 
« Ce qui s’est produit dimanche soir à Villiers-le-Bel, c’est d’abord un drame : c’est la mort de deux adolescents, Moushin et Larami. J’ai pu m’entretenir lundi matin avec leurs parents. Je leur ai présenté les condoléances de la République. Je leur ai dit la douleur qu’avec eux nous ressentions. Mais je leur ai dit aussi qu’il fallait qu’ils aient confiance dans la justice de leur pays, parce que la démocratie ce n’est pas la vengeance, c’est la justice, la justice indépendante qui doit faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame.
 
Aussi les violences qui se sont produites dans la nuit de dimanche à lundi, et encore la nuit dernière, sont des violences inacceptables, intolérables, incompréhensibles. Comment peut-on accepter que soit brûlée une école, que soit brûlée une bibliothèque, qu’on détruise des entreprises dans lesquelles travaillent les habitants de Villiers-le-Bel ?
 
J’ai rencontré ce matin le concessionnaire automobile dont on a brûlé le magasin. Il s’interroge sur la question de savoir s’il se réimplantera à Villiers-le-Bel. On va tout faire pour qu’il le fasse. Et voilà le résultat qui a été atteint par ceux qui commettent ces actes. Les habitants de Villiers-le-Bel, comme tous ceux des communes du Val d’Oise, ont droit à la sécurité, ils ont le droit d’être protégés, ils ont le droit d’emmener leurs enfants à l’école sans qu’elle soit brûlée, ils ont le droit d’accéder à la culture comme cette magnifique bibliothèque le leur permettait.
 
Je veux rendre hommage aux policiers : ils ont travaillé dans des conditions extraordinairement difficiles et je veux dire que ceux qui tirent sur les policiers, ceux qui ont battu un commissaire de police presque à mort sont des criminels, qu’ils doivent être traités comme des criminels. La justice doit pouvoir les juger. Je veux rendre hommage aux pompiers, qui agissent dans des conditions extraordinairement difficiles. Ceux qui empêchent les pompiers d’accéder à ceux qui ont besoin de soins sont aussi, d’une certaine façon, des criminels. Il n’est pas acceptable de laisser cette situation perdurer.
 
Enfin, je veux rendre hommage aux élus locaux, et en particulier aux élus de Villiers-le-Bel, qui sont en première ligne pour essayer de remettre la paix à l’intérieur de la commune et pour rétablir le lien social. Je leur ai indiqué que l’Etat serait solidaire, que l’Etat les aiderait à reconstruire le plus vite possible l’école, la bibliothèque, parce que la meilleure réponse à cette violence, c’est d’effacer les traces de cette violence.
 
Et enfin, je veux dire qu’avec Madame Alliot-Marie, nous allons tout faire pour que ce soir il y ait un maximum de moyens de sécurité sur Villiers-le-Bel et sur les communes avoisinantes, parce que les habitants de ces communes ne doivent pas reconnaître une nuit de violences comme celle qu’ils ont connue. Et j’appelle enfin toute la population de Villiers-le-Bel, toutes les associations, tous les acteurs de la vie sociale, à travailler ensemble, au côté des élus, au côté des forces de l’ordre pour rétablir la légalité républicaine ».

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27 novembre 2007 2 27 /11 /novembre /2007 01:39

François Fillon s’est rendu en Suède vendredi dernier. Il y a rencontré le premier ministre suédois, Fredrik Reinfeldt et a évoqué avec lui, outre des questions de coopération bilatérale, les priorités de la prochaine présidence française de l’Union européenne : lutte contre le réchauffement climatique, question des flux migratoires, politique européenne de sécurité et de défense. A l’issue de l’entretien et du déjeuner qui a suivi, les deux premiers ministres ont tenu une conférence de presse conjointe.
 


 
François Fillon a ensuite prononcé un discours à la Stockholm School of Economics sur le thème des réformes françaises, avant de répondre aux questions de la salle, composée d’environ 250 chefs d’entreprises, universitaires et diplomates.

Stockholm--23-novembre-2007-025-copie-1.JPG 
Extrait du discours :
 
« Nous avons lancé plusieurs grandes réformes structurelles. D’abord, une réforme des relations sociales. Nous sommes en train de débattre avec les partenaires sociaux de la modernisation de notre système de relations sociales. Nous voulons réformer les règles de représentativité des organisations syndicales. Nous voulons réformer les règles de négociation des accords pour aller vers des accords majoritaires. Nous voulons que toutes les réformes législatives fassent d’abord l’objet d’un avis des partenaires sociaux. Enfin, nous essayons d’entrer dans une logique de négociation sociale qui est celle qu’un pays comme la Suède connaît depuis longtemps.

 
Mais pour y arriver, il faut obtenir tranquillement la mutation des partenaires sociaux français. Les syndicats français sont très différents des syndicats suédois. Ils ont peu d’adhérents ; ils sont le plus souvent les interprètes du secteur public et ils mènent souvent encore un combat beaucoup plus frontal que pragmatique. Et les plus modernes d’entre eux sont souvent bousculés par ceux qui justement privilégient la confrontation au dialogue.
 
Pourtant, des syndicats forts et représentatifs sont indispensables dans une économie libérale qui doit être en permanence équilibrée par des compromis sociaux. Nous avons donc lancé une réflexion pour concevoir de nouvelles règles de représentativité des syndicats, pour moderniser nos relations sociales. Nous voulons responsabiliser les partenaires sociaux, nous voulons redonner toute sa place au contrat plutôt qu’à la loi. C’est une réforme fondamentale dont les récents événements en France montrent bien à quel point elle est nécessaire, et qui doit conduire à la mise en place d’une démocratie sociale plus vivante et plus consensuelle.
Les grèves qui ont eu lieu ces derniers jours en France sont, vous le savez, liées à notre projet de réforme des régimes spéciaux de retraite. On a réformé en 1993 le régime général de retraite. On a réformé en 2003 le régime des fonctionnaires. Et il restait le régime des agents des transports ferroviaires, des métros, des bus, de l’électricité et du gaz.

 
On a proposé une réforme toute simple : elle consiste simplement à harmoniser les durées de cotisation et les règles de mise en œuvre de la retraite sur le secteur public et sur le régime général. Cette réforme est en train de se faire. La grève qui a duré neuf jours s’est terminée aujourd’hui, et les discussions qui ont commencé dans les entreprises de transports sont des discussions qui ne portent pas sur le fond de la réforme mais qui portent sur les conditions de son application.
 
En tout cas, cet épisode a révélé quelque chose de très, très important, c’est le soutien massif des Français à la réforme, et ça, c’est une nouveauté, parce que jusqu’à maintenant, les Français, habitués qu’ils étaient de voir les gouvernements reculer à chaque fois que la situation devenait difficile, ne soutenaient pas l’effort de réforme. Eh bien, cette fois-ci, on a vu qu’une immense majorité de Français, près de 70 %, était en faveur de la modernisation, en faveur de la réforme, et même quand ces Français-là étaient extrêmement handicapés par la grève des transports publics ».

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23 novembre 2007 5 23 /11 /novembre /2007 07:00
CHAB0234.jpg    Palais des Congrès, Hall 4. Le cortège officiel s’arrête. En dépit des grèves et des bouchons qu’elles provoquent, le Premier ministre est à l’heure pour conclure par son discours le congrès du 100e anniversaire de l’Association des Maires de France, où la quasi-totalité des 36 000 communes du pays est représentée. La ponctualité importe : avant de prendre la parole, le Premier ministre tient à entendre André LAIGNEL, secrétaire général de l’Association, qui va donner lecture de la résolution générale concluant trois jours de débats.
     Le président Jacques PELISSARD accueille le Premier ministre et dit « l’immense plaisir que [les maires] ont a le voir ici ». Puis la salle, drapée de bleu, fait silence. Sur les milliers de fauteuils rouges, les maires et les présidents de collectivités, assis dans la pénombre, prennent connaissance du résultat de leurs travaux. Le texte est méthodique et exigeant. Il insiste sur les difficultés pour les élus d’affronter une fiscalité obscure, des normes réglementaires toujours plus complexes. Trois écrans gigantesques garnissent le fond de scène qu’éclairent des projecteurs tricolores. Jean-Marie BOCKEL, Michèle ALLIOT-MARIE, Jean-Louis BORLOO, Christine LAGARDE écoutent. Les mains se lèvent. La résolution est adoptée à l’unanimité.
      Quand le Premier ministre prend la parole, il paraît particulièrement à son aise. Ni l’exercice, ni les thèmes ne sont nouveaux pour lui, qui a été maire de Sablé pendant 18 ans.
    « J’ai partagé vos inquiétudes, vos revendications, mais aussi les moments d’enthousiasme
d’une charge passionnante où le poids des responsabilités n’est jamais sans contreparties. CHAB0374.jpgOui, les maires de France abordent en force le XXIe ! Oui, la fierté est au cœur de leur mandat ! Etre maire, c’est revêtir la confiance de ses concitoyens, c’est accepter d’être celui qu’on consulte, même quand l’astreinte est lourde, celui qui tranche, même quand la responsabilité est grande. » lance François FILLON, qui remarque aussitôt après :
 « Au-delà de nos engagements politiques respectifs, nous sentons tous que la France est à l’heure de vérité. L’exceptionnelle participation aux dernières élections présidentielles et leur résultat signifient une chose simple : les Français veulent que ça change ! »
    Premiers applaudissements. Ils seront plus nourris encore quand le Premier ministre fera allusion, en improvisant, à la situation sociale :
    « Combien de Français ont déployé des efforts extraordinaires pour aller travailler malgré les grèves ! Il y a une France qui veut travailler, qui mérite le respect et qui mérite l’estime. »
    Voilà pourquoi, conclut François FILLON, nous devons apprendre à mener un dialogue social sans crise et sans blocage, comme savent le faire tous nos voisins européens.
   
    Le discours du chef du gouvernement aborde ensuite les rapports entre les maires et l’État : « Le destin des collectivités et celui de l’Etat sont communs, tout simplement parce que l’intérêt général ne se divise pas. Il n’y a pas, d’un côté, l’Etat et de l’autre les collectivités. Il n’y a qu’une seule nation française que nous contribuons tous à servir à notre place. Nous servons tous le même citoyen. C'est pourquoi il faut renoncer à ces réflexes qui consistent, du côté des communes, à rejeter sur l'Etat tout ce qui ne va pas, à assumer tout ce qui va bien; et du côté de l'Etat, à décentraliser d'une main, à centraliser de l'autre. A accorder la compétence, mais pas la confiance.»
    Le Premier ministre annonce une clarification des politiques fiscales. Elle permettra d’assurer l’autonomie durable des communes, tandis qu’elles partageront l’effort de redressement budgétaire de l’État. Leurs compétences seront stabilisées. Une commission examinera à l’avance tous les textes réglementaires susceptibles de toucher les communes, pour évaluer leur impact en termes de dépenses et de responsabilités nouvelles.
« Je le dis très nettement: le Gouvernement ne prépare pas un « Acte III » de la décentralisation. Le Président de la République l’a demandé ici même : nous devons d’abord examiner ce qui marche et ce qui ne marche pas dans les lois trop nombreuses et trop rapprochées sur la décentralisation, et y remettre de l’ordre. »
    Agir est indispensable. Le Premier ministre prend la salle à témoin :
CHAB0541.jpg« Comment ne pas voir le décalage entre les sommes que la Nation consacre aujourd’hui au fonctionnement de l’Etat et la perception qu’ont nos concitoyens de ses services ? Comment ne pas voir le décalage entre le poids de la fonction publique dans le budget de l’Etat et le mal-être des fonctionnaires qui ont le sentiment d’être insuffisamment valorisés par la société ? Si nous ne faisons rien, ces décalages finiront par devenir des fractures ! »

    La fin du discours ramène les maires de France aux principes fondamentaux de l’aménagement du territoire. Le Premier ministre l’affirme, il faut cesser de s’accrocher à des guichets publics « qui fonctionnent en sous-régime » pour dynamiser les véritables facteurs d’attrait d’un territoire communal : les emplois, les écoles, les médecins, l’Internet, et bien entendu, les critères environnementaux mis en lumière par le Grenelle de l’environnement. Il y a là un départ à ne pas manquer pour les maires de la France rurale, dont les territoires naturels riches et préservés sont autant d’atouts :
    « Ce qui se joue pour chacun de vous, c’est la possibilité de définir, à l’échelle de la commune, les nouveaux critères d’attraction environnementaux pour les entreprises et pour les ménages. »
   
    François FILLON salue les maires qui affronteront en mars les nouvelles élections législatives, remercie ceux qui ont choisi de ne pas se représenter. Le congrès se termine. Plusieurs milliers d’élus ont entendu ce soir un discours de confiance et d’audace.

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15 novembre 2007 4 15 /11 /novembre /2007 19:37
Je veux ici m’adresser à tous les étudiants.
Je le fais en pensant à leur avenir, dans l’écoute de leurs espoirs et de leurs doutes.
Je leur fais confiance pour préférer le dialogue à la confrontation.
Rien ne justifie la violence et les anathèmes. 
Au contraire, tout milite en faveur d’une volonté commune de moderniser l’université française.
 
Cette université, nous connaissons ses qualités. Elle est un foyer d’intelligence, de culture, de transmission des connaissances.
Dans ce XXIème siècle que certains annoncent matérialiste, utilitariste, bref, sans âme, je crois à la force du savoir – de tous les savoirs. Il est absurde d’opposer les savoirs fondamentaux et les savoirs pratiques, stérile d’opposer les sciences humaines aux sciences appliquées.
Tous contribuent au rayonnement de notre pays.
 
Cette université, nous connaissons aussi ses faiblesses.
Les étudiants sont les mieux placés pour constater qu’il y a un problème d’orientation.
Qu’il y a un énorme problème d’échec dans les premières années.
Qu’il y a un problème de débouchés vers l’emploi.
Qu’il y a toujours un manque de financement.
La France est l’un des pays d’Europe qui dépense le plus pour son système éducatif, mais depuis toujours elle a davantage privilégié le système primaire et secondaire au détriment du système universitaire. 
 
Personne n’ayant eu le courage de réformer l’université, toutes ces faiblesses se sont cumulées avec le temps.
 
Avec le Président de la République, je vous propose d’aller de l’avant.
Ensemble, faisons en sorte d’allier deux principes : la démocratisation des études supérieures et l’excellence universitaire.
 
En France, on compte moins de jeunes qui suivent des études supérieures et en sortent diplômés qu’en Suède, au Japon, en Espagne, aux Etats Unis, au Royaume Uni. Ce n’est pas normal !
 
Parce que je crois à la force du savoir et parce que je pense qu’une jeunesse cultivée et hautement qualifiée est absolument nécessaire, il faut que d’ici 5 ans, 50% de nos jeunes puissent être détenteurs d’un diplôme de l’enseignement supérieur.
 
Cette ambition démocratique, nous devons la concilier avec une autre ambition tout aussi nécessaire : celle de l’excellence. Ce mot « d’excellence » ne doit choquer personne, bien au contraire.
Je suis pour l’excellence universitaire, parce que je ne n’accepte pas que cette excellence soit réservée à quelques grandes écoles et à ceux qui ont la chance d’en faire partie. L’excellence universitaire, c’est une exigence républicaine pour tous.
 
Tous ceux qui connaissent les problèmes de l’université aboutissent au même constat : il faut rénover la façon de conduire et d’organiser nos universités car depuis 23 ans, rien n’a bougé en la matière.
C’est tout l’objet de la loi en faveur de l’autonomie des universités portée par Valérie Pécresse et votée cet été.
Cette autonomie figurait dans le projet de Nicolas Sarkozy et nul ne peut être surpris ou indigné de sa mise en œuvre.
Cette loi a fait l’objet d’une très large concertation que la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche n’a de cesse de prolonger.
Elle a rencontré l’adhésion de la conférence des présidents d’universités.
Elle a été négociée avec les organisations étudiantes qui l’ont majoritairement soutenue après avoir obtenu des garanties. Plus de soixante universités ont librement choisi d’adopter ce statut d’autonomie que nous avons voulu facultatif.
 
Cette autonomie, c’est la possibilité pour les universités de s’organiser plus librement sur le plan financier et pédagogique, de susciter de nouveaux partenariats avec le monde scientifique et économique, d’élaborer de nouvelles stratégies de croissance, de s’engager plus fortement en faveur de l’insertion professionnelle de ses étudiants, de créer des fondations…
 
Certains sont hostiles à cette réforme.
Chacun est libre de penser ce qu’il veut mais nul n’a le droit de bloquer ceux qui pensent autrement.
J’appelle tous les étudiants à la responsabilité et au respect mutuel. Je les invite à examiner sereinement les faits afin de ne pas céder aux approximations des slogans. Ces slogans, examinons-les un par un.
 
« Rendre les universités autonomes revient à les privatiser » prétendent les uns.
 
Cette critique doit faire sourire ceux qui, en mai 68, n’avaient de cesse de réclamer l’indépendance des universités par rapport à l’Etat...
Le principe dautonomie des universités est inscrit dans les textes depuis 1968. Aujourd’hui, nous voulons aller plus loin en offrant plus de force à ce principe.
Donner au président d’université le pouvoir de nouer des relations plus étroites avec le monde économique, permettre aux équipes universitaires de nouer des partenariats avec le secteur privé, ce n’est pas privatiser l’université !
C’est mettre l’université au cœur des enjeux de notre société. C’est lui permettre d’assurer une meilleure insertion professionnelle des jeunes diplômés. C’est lui permettre d’élargir ses sources de financement. Tout ceci sans désordre puisque les diplômes conserveront leur validation nationale.
 
« La loi sur l’autonomie induira forcément une hausse des droits d’inscription », prétendent les autres.  
C’est inexact puisque, conformément à la loi, c’est toujours l’Etat qui fixe le montant des droits d’inscription.
 
« La loi va accroître les inégalités entre les universités, et créer un système à deux vitesses », disent-ils.
 
Bien au contraire ! Ce qui, malheureusement, provoque ce système à deux vitesses, c’est le statu quo.
Le système à deux vitesses, c’est le résultat d’un carcan uniforme. Un carcan que les plus grands et plus prestigieux établissements d’enseignements supérieurs ont plus où moins réussi à surmonter, mais qui étouffe les autres établissements.
L’autonomie, c’est précisément la possibilité pour des universités plus modestes de mieux se spécialiser, de rayonner sur des créneaux éducatifs et scientifiques de qualité unanimement reconnue.
 
« La loi a pour objectif d’écarter les étudiants et les personnels de la décision et porte atteinte à la démocratie dans l’université », affirment certains. 
 
C’est encore inexact. Nous avons resserré les conseils d’administration des universités qui passeront d’une soixantaine de membres à une trentaine. C’est un gage d’efficacité mais aussi de démocratie. Car qui peut croire qu’un conseil pléthorique permet à chacun d’exprimer son point de vue ?
Il faut rendre au conseil d’administration sa vocation première : celle de décider de la stratégie de développement de l’université.
Les enseignants-chercheurs y sont majoritaires et sont élus sur des listes qui tiennent compte de tous les grands secteurs disciplinaires. Quant à la présence des étudiants, vaut-il mieux être quinze dans une assemblée de soixante personnes ou cinq dans une assemblée de trente ?
 
« L’orientation active c’est de la sélection déguisée », déclarent d’autres. Encore une contrevérité.
 
Oui, j’affirme qu’il faut une orientation active pour aider les étudiants à bien choisir leur voie. Il est temps de mettre un terme au gâchis représenté par les 60% d’étudiants en licence qui ne terminent pas leurs études.
Je préfère une orientation solide à la sélection par l’échec telle qu’elle existe aujourd’hui !
La loi est claire : tout titulaire du baccalauréat est libre de s’inscrire dans l’établissement de son choix. Le processus d’orientation active a été largement expérimenté l’année dernière. Il devient obligatoire cette année pour en faire bénéficier tous les lycéens de terminale. C’est le bon sens même.
 
«  Le gouvernement n’en fait pas assez pour l’université ». Ce slogan relève de la mauvaise foi ou d’une méconnaissance des faits.
En affectant 1 milliard d’euros supplémentaires à l’enseignement supérieur pour 2008, nous avons fait de l’université une priorité absolue.  
5 milliards en plus pour l’université sur cinq ans : c’est notre engagement. Aucune majorité de droite ou de gauche n’a fait autant sur le plan financier depuis 20 ans !
 
Derrière toutes ces critiques infondées, je sais qu’il existe un problème de fond : il concerne la vie étudiante. Ceux qui n’ont pas la chance de pouvoir être épaulés par leurs parents éprouvent de véritables difficultés matérielles. Je mesure le désarroi de certains.
Ce problème n’a cessé de croître, depuis les années 80, avec l’allongement des études.
On ne réglera pas ce problème en un jour mais nous nous y attaquons résolument.
Ce que nous voulons, c’est d’abord aider les jeunes issus des milieux les plus modestes.
Les bourses vont augmenter de 2,5% et de 4,5% pour ceux qui sont les moins favorisés. C’est le plus fort taux d’augmentation depuis cinq ans.
Nous avons, par ailleurs, élargi les conditions d’accès aux bourses : il y aura 100 000 étudiants boursiers en plus à la rentrée 2008.
16% d’augmentation des allocations de recherche pour les doctorants allocataires moniteurs sont prévus. Et 11 M€ supplémentaires pour les logements étudiants ont été dégagés.
 
Au regard de tous ces éléments, j’invite les étudiants à choisir le changement qu’imprime la loi sur l’autonomie plutôt que le blocage et le statu quo.
L’Université française attend depuis si longtemps un nouveau souffle. Offrons-lui maintenant et ensemble cette chance.
 
 
François Fillon

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13 novembre 2007 2 13 /11 /novembre /2007 22:21
Aujourd'hui, François Fillon a rappelé à deux reprises le contenu et le sens de la réforme des régimes spéciaux : d'abord à l'Assemblée nationale, lors des questions d'actualité, puis au journal de 20 heures de TF1 (vidéo ici).

Texte intégral de l'intervention à l'Assemblée : 

"Demain, des millions de Français risquent d’être privés d’une liberté fondamentale : celle de se déplacer et parfois même celle de travailler. Comme chacun d’entre vous, je respecte le droit de grève mais ma pensée va d’abord à ceux qui risquent de vivre, demain, une journée de galère.

 

Depuis deux mois, le Gouvernement négocie avec les organisations syndicales. Depuis deux mois, le Gouvernement a montré qu’il respectait les cheminots, qu’il respectait les employés de la RATP, qu’il respectait les employés des entreprises de transports publics, les électriciens et les gaziers. Mais c’est justement parce qu’il les respecte qu’il leur dit, une nouvelle fois aujourd’hui, qu’il faut faire la réforme des régimes spéciaux.

 

En 1993, devant l’allongement de la durée de la vie et la démographie, il a été décidé de porter à 40 annuités la durée de cotisation de tous les salariés du secteur privé. C’était en 1993. Depuis 1993, plusieurs majorités se sont succédé. Aucune n’a jamais remis en cause ce principe de l’allongement de la durée de cotisation. Dix ans plus tard, en 2003, nous avons porté la durée de cotisation des régimes des fonctions publiques pour 5 millions de fonctionnaires à 40 annuités. Et, aujourd’hui, il reste 500.000 personnes ressortissantes des régimes spéciaux qui sont à 37,5 annuités. Il n’y a aucune justification à cette situation. Il n’y a aucune justification d’autant que le déficit de ces régimes est de plus de 5 milliards d’euros, qui sont partagés par tous les Français.

 

Xavier Bertrand a écouté les demandes qui étaient celles des organisations syndicales. Il a proposé des assouplissements des conditions d’application de cette réforme. Il a proposé des assouplissements de la mise en oeuvre de la décote. Il a pris l’engagement qu’à condition de travailler 2 années et demi de plus, aucun salarié de ces régimes spéciaux ne pourrait voir sa pension diminuer. Il a ouvert le cadre des négociations dans les entreprises. Sur les salaires pour les fins de carrière, sur la mise en place d’un régime additionnel pour prendre en compte les primes qui ne sont pas prises en compte dans le calcul des retraites, sur l’utilisation du compte épargne temps, sur la pénibilité, sur les aménagements des postes pour les fins de carrière, la négociation est ouverte dans les entreprises. Mais mesdames et messieurs les députés, le Gouvernement ne renoncera pas à mettre en œuvre les principes de cette réforme. Il ne le fera pas parce qu’il n’en a pas le droit. Il n’en a pas le droit vis-à-vis des Français devant lesquels il est engagé. Il n’en a pas le droit vis-à-vis des Français qui financent les déficits de ces régimes spéciaux. Il n’en a pas le droit vis-à-vis des salariés eux-mêmes des entreprises concernées, car aucun Gouvernement ne peut prétendre leur maintenir leurs pensions, sans réforme de leur régime de retraite.

 

Alors, maintenant, chacun doit prendre ses responsabilités. Mon Gouvernement prendra les siennes. Il ne transigera pas sur les principes. La porte du dialogue restera en permanence ouverte. Il veillera à la sécurité des infrastructures de transport et à la liberté du travail. Il veillera à ce que les usagers soient informés et aidés pour surmonter cette épreuve. Mesdames et messieurs les députés, avec votre soutien, le Gouvernement fera tout simplement son devoir."



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12 novembre 2007 1 12 /11 /novembre /2007 21:47
Le Premier ministre a effectué un déplacement en Savoie, vendredi 9 novembre 2007, où il a notamment prononcé un discours sur le thème du développement durable et de la mise en oeuvre des orientations du Grenelle de l'environnement. Il a insisté sur deux aspects : la nécessité d'une véritable rupture en matière de transports, et l'importance des énergies renouvelables.




Extrait : 

 « Vous le savez, c’est d’abord en matière de transport qu’il faut engager une véritable rupture pour  répondre au défi du changement climatique. Dans ce secteur, les émissions de CO2 ont augmenté de près de 20 % depuis 1990. Il est donc absolument nécessaire et urgent d’inverser cette tendance. Ces émissions venant à 90 % de la route, la conclusion est très claire : désormais, il faut donner une priorité absolue au report modal, tant pour les voyageurs que pour le transport de fret ».
(…)
Le développement durable, c’est aussi l’utilisation des énergies renouvelables. (…) C’est bien entendu l’un des moyens de réduire nos émissions de CO2. C’est un moyen que nous devons utiliser de façon résolue, qui doit compléter l’amélioration de l’efficacité énergétique de nos installations, notamment nucléaires, et qui doit être un atout pour renforcer notre sécurité d’approvisionnement énergétique. Les énergies renouvelables - je veux insister sur ce point - ce n’est pas une mode écologique réservée à quelques secteurs. C’est un enjeu économique. C’est une opportunité de croissance, ce sont des filières nouvelles à développer, ce sont des centaines de milliers d’emplois à créer ».
 

 



 

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9 novembre 2007 5 09 /11 /novembre /2007 21:34

A l'occasion des questions d'actualité à l'Assemblé nationale, mardi, François Fillon a résumé le bilan exceptionnellement dense des six premiers mois de l'action du gouvernement et présenté les principales réformes à venir.

Extrait :

"Nous avons engagé la libération des heures supplémentaires pour mieux valoriser le travail et pour réduire un peu les effets négatifs des textes qui avaient été votés par la majorité précédente, s’agissant de la réduction du temps de travail. 

Nous avons facilité l’accès à la propriété pour tous les Français, avec la déduction des intérêts d’emprunts. 

Nous avons instauré un service minimum dans les transports publics qui sera effectif au 1er janvier prochain. 

Nous avons donné aux universités les moyens de leur autonomie après 25 ans d’hésitation et d’immobilisme. 

Nous avons triplé le crédit impôt-recherche. 

Nous avons augmenté d’1,8 milliard les crédits de la Recherche et de l’Enseignement supérieur. 

Nous avons engagé la fusion de l’ANPE et de l’Unedic, qui est une étape indispensable à la sécurisation des parcours professionnels. 

Nous avons engagé la réforme de l’Etat avec la fusion de la Direction générale des impôts et de la comptabilité publique, celle d’OSEO et de l’Agence de l’innovation industrielle, ou encore celle de la carte judiciaire. 

Nous avons durci les sanctions contre les multirécidivistes. 

Nous avons renforcé les moyens de contrôle pour une immigration choisie et les outils d’une intégration réussie. 

Nous avons sorti l’Europe de l’impasse institutionnelle avec le Traité simplifié, que nous nous apprêtons à être les premiers à ratifier en Europe. 

Nous avons engagé, avec le "Grenelle de l’environnement", un processus pour faire de la France un pays exemplaire en matière écologique, tout en respectant nos objectifs de développement et de croissance. 

Nous avons engagé l’expérimentation du Revenu de Solidarité Active dans une vingtaine de départements, avant de le généraliser en 2009 si l’expérience est positive. 

Nous avons engagé la réforme des régimes spéciaux de retraites, parce qu’il faut continuer l’effort pour sécuriser, pour consolider la retraite par répartition, menacée par l’allongement de la durée de la vie et par la démographie". 

Le Premier ministre a ensuite présenté les principales réformes à venir : 

"Les six prochains mois ne seront pas moins chargés. Nous allons engager la réforme de nos institutions, afin de rééquilibrer les pouvoirs du Parlement. 

Nous allons engager la loi de modernisation économique qui va s’inspirer largement des travaux de la commission Attali. 

Nous allons réformer le marché du travail, en reprenant, je l’espère, les conclusions de la négociation sociale qui est en cours. 

Nous allons engager un plan "respect et égalité des chances" pour les quartiers défavorisés de notre pays. 

Nous allons vous proposer une loi pénitentiaire, une loi sur les délinquants dangereux, une loi d’orientation pour la sécurité intérieure, et une loi de programmation militaire". 

François Fillon a conclu ainsi : 

" Il y a encore beaucoup à faire pour rattraper les retards accumulés par notre pays, et pour s’inscrire dans le rythme des pays développés les plus performants en matière de croissance, d’emploi et de justice sociale ! (...) Le Gouvernement est à l’action, il écoute les Français, il n’ignore rien de leurs attentes et de leurs difficultés. Il tiendra tous les engagements pris".
   

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3 octobre 2007 3 03 /10 /octobre /2007 08:29

arton57638.jpgDans son discours prononcé en ouverture de la conférence sur les valeurs et missions de la fonction publique, François Fillon a dessiné les contours d'un nouveau pacte entre la nation et les serviteurs de l'Etat. 

Faisant sienne la phrase de Jaurès selon laquelle "l'abondance est le fruit d'une bonne administration", le Premier ministre a voulu récuser les discours qui opposent secteur privé et secteur public. 

"Je crois au contraire que notre Fonction publique est un capital formidable et un atout maître de la France dans la bataille pour la croissance et l’emploi qui s’engage. "

Dépasser de vieux réflexes corporatistes, une organisation verticale et une tradition d'opacité, réinventer le sens des valeurs fondatrices de la fonction publique : égalité, mérite, impartialité, adaptabilité, compétence... Voilà quelques pistes qui permettront de doter la France de ce que François Fillon a appelé une "nouvelle fonction publique". 

"Urgence nationale", cette réforme méritait un grand débat public, où chacun, organisations syndicales, employeurs publics, fonctionaires, mais aussi citoyens, pourra intervenir. Ce sont les ministres Eric Woerth et André Santini qui en seront les maîtres d'oeuvre.

Pour lire le discours et participer au débat sur le forum internet créé spécialement,
cliquer ici.

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22 septembre 2007 6 22 /09 /septembre /2007 12:08
Mercredi 19 septembre, le Premier ministre a reçu à Matignon les députés et sénateurs de la majorité parlementaire, pour présenter un premier bilan du travail gouvernemental et exposer sa stratégie pour les mois qui viennent.

Extraits : 

" Avec la session extraordinaire de juillet, nous avons donné le ton de ce que sera le quinquennat de Nicolas Sarkozy, c’est-à-dire une course de vitesse pour replacer la France au premier rang des pays européens pour la croissance, pour l’emploi, pour les libertés, pour la justice sociale. Et je veux vous dire que le mois de juillet, que vous avez peut-être vécu comme un mois particulièrement intense, ce n’était qu’un échauffement. Durant cet échauffement, vous avez engagé la libération du travail, à travers le texte sur les heures supplémentaires, dont je vous proposerai tout à l’heure, d’ailleurs, de franchir une nouvelle étape. Vous avez réformé l’université bloquée depuis vingt-cinq ans, vous avez ramené la fiscalité sur le revenu dans la moyenne européenne, vous avez durci les peines encourues par les multirécidivistes et vous avez favorisé l’accession à la propriété de nos concitoyens. Voilà ce que vous avez fait en quelques semaines, voilà ce que nous avons fait en quatre mois. 

(...)

Je ne vous propose pas un chemin de roses, je vous propose de la sueur et des séances de nuit, mais je veux simplement vous dire qu’à la fin de l’année, ma seule ambition, ma seule volonté c’est que vous soyez fiers de votre Gouvernement et de votre majorité, que la France ait réellement été remise en mouvement, et que vous puissiez aller à l’approche des élections municipales, au devant des Français en les regardant dans les yeux, et en leur disant : nous, nous ne vous avons pas trahis".



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16 septembre 2007 7 16 /09 /septembre /2007 22:28
Le Premier ministre a présenté, le 14 septembre 2007, sa vision des relations franco-allemandes dans un discours lors des 16èmes "Rencontres franco-allemandes d'Evian", dans une tribune dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung, et dans une version plus courte dans Le Figaro.

Extrait : 

"L’Allemagne va mieux. Elle tire aujourd’hui profit de courageuses réformes menées depuis 2000, no­tamment celle du marché du travail. Sa croissance est bonne, son chômage baisse, ses déficits se ré­sorbent. Ces résultats créent un vrai défi pour la France. Pourquoi ne ferions-nous pas aussi bien ?
 
Avec Nicolas Sarkozy, notre objectif est clair : faire preuve d’efficacité réformatrice. Le gouvernement a déjà adopté un train de mesures d’une densité iné­ga­lée. Nous avons libéré le travail au-delà des 35 heures. Redonné la priorité à l’investissement. Enclenché la réforme de l’université et accordé un soutien exceptionnel à la recherche privée. Nous réfléchissons à une réforme profonde de l’État et de nos prélèvements obligatoires. Nous allons améliorer le fonctionnement du marché du travail, en concertation avec les par­­te­naires sociaux. Nous préparons une loi de modernisation de l’économie. Nous allons déve­lopper la concurrence et valoriser le goût d’entreprendre, pour libérer la croissance.
 
L’enjeu dépasse le court terme. Comme l’a fait l’Allemagne ces dernières années, nous de­vons voir plus loin, viser plus haut. Il ne s’agit pas du résultat conjoncturel à la fin de l’année 2007. Il s’agit de la situation structurelle du pays, à l’issue des réformes de fond que nous aurons menées pendant cinq ans et que nous ne faisons qu’en­tamer. Il faut le faire sans dégrader nos finances publiques et en respectant nos engagements européens. Ce n’est pas un objectif étroitement comptable mais une nécessité vitale pour notre prospérité et l’avenir de nos enfants".


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16 septembre 2007 7 16 /09 /septembre /2007 22:01
Vous pouvez retrouver des extraits de l'intervention de François Fillon dans l'émission "Dimanche +" du 9 septembre 2007 en version vidéo et son intégrale en  version texte.

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31 août 2007 5 31 /08 /août /2007 19:20
En cette rentée 2007, le premier ministre a souhaité rappeler le message du gouvernement à ceux qui portent la parole de la France à l'étranger, les ambassadeurs, et à ceux qui se préparent à former les élèves des écoles, les professeurs stagiaires.

Aux premiers, qu'il a reçus à Matignon le 28 août 2007 dans le cadre de la Xvème conférence des ambassadeurs, il a demandé de témoigner dans le monde de la nouvelle donne politique française (discours complet
ici) : "En tournant le dos aux recettes économiques et sociales du passé, en réaffirmant son désir de fierté, le peuple français a pris le parti de répondre clairement aux défis du XXIe siècle. Cette vitalité nationale retrouvée, je vous demande d’en être les porte-parole partout en Europe et dans le monde (...). Notre message est clair et direct : la France est sur le chemin de la modernisation ! Elle y est engagée avec un style politique renouvelé, une organisation institutionnelle clarifiée, un gouvernement ouvert. Elle y est engagée avec des valeurs qui consacrent le travail, l’innovation et la prise de risque. Elle y est engagée avec des réformes économiques et sociales qui ont pour but d’aller à la conquête de la croissance et du plein emploi".

Aux seconds, auxquels il s'est adressé à l'IUFM de Créteil le 31 août 2007, il a dit son admiration pour la fonction d'enseignant et son soutien aux personnels de l'Education nationale (discours complet
ici) : "Chacun d’entre-nous a le souvenir d’un ou de plusieurs de ses professeurs qui ont marqué sa formation et parfois crée un lien avec une discipline, que le temps a fait grandir. Vous avez donc entre vos mains le pouvoir d’orienter des vies. Vous allez exercer un métier passionnant. Et vous l’exercerez dans le cadre d’une société qui exige parfois plus de l’Ecole et de ses maîtres qu’elle n’exige d’elle-même. C’est toute la difficulté et la beauté de votre engagement professionnel. C’est toute la grandeur de l’Ecole républicaine.
 (...)
La semaine prochaine, 12 millions d’élèves vont rejoindre leur salle de classes, 900.000 enseignants commenceront leur cours, 227.000 personnels administratifs et techniques assureront le bon fonctionnement des établissements. L’ampleur de ces chiffres témoigne de l’engagement massif d’un pays qui sait que son avenir se décide avec vous et grâce à vous.
Cela, je ne l’avais pas aussi profondément mesuré avant d’avoir été rue de Grenelle au ministère de l’Education nationale. J’ai vite pris la mesure du formidable potentiel humain que réunit le service public de l’Education nationale. J’ai eu beaucoup de plaisir à travailler dans ce monde où se retrouvent des hommes et des femmes réunis par un même engagement, au service de la jeunesse, de l’avenir de la France, et des valeurs républicaines. J’ai connu comme tous les ministres des succès et des difficultés.
Mais j’en suis parti avec deux convictions :
- que l’Education nationale est nécessairement au cœur de la mission de l’Etat, et que rien n’est possible pour l’école sans un pacte de confiance entre les enseignants et la société, une confiance exigeante, mais une confiance sans partage, car chacun d’entre vous sera seul dans sa classe avec ses élèves et c’est là que se passera l’essentiel, cette relation maître-élève qui construit avec le temps les savoirs et les personnalités.
- ma deuxième conviction est que toute évolution de ce grand service public doit plus qu’ailleurs s’inscrire dans le temps, en tenant compte tout à la fois de nos traditions séculaires et de ce que le monde extérieur bouge. L’Education nationale est ainsi faite qu’elle doit maintenir, et en même temps changer, et elle le fait d’autant mieux, non seulement par un effort sur elle-même comme je l’y avais invitée avec la loi sur l’Ecole, mais en bénéficiant de l’apport de jeunes comme vous, pas si loin de leurs futurs élèves, et en même temps si différents par le cheminement adulte qu’ils accomplissent et la formation qu’ils suivent pour maîtriser leur métier".

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